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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 11:39

 

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Neville Chamberlain, le très méprisable Premier ministre britannique d’avant la Seconde Guerre Mondiale, n’aurait pu imaginer qu’on ranime, après la Seconde Guerre Mondiale, sa politique d’apaisement, dont les résultats ont été aussi catastrophiques. Alors que lui-même n’a jamais été réhabilité, l’essence même de ses conceptions politiques a déjà, très largement, été remise au goût du jour par les gouvernements de l’ouest de l’Europe, depuis des décennies.

 

Un exemple illustre la façon dont l’Allemagne a suivi cette politique, à la suite du massacre, par des terroristes palestiniens, de 11 athlètes israéliens et d’un officier allemand, lors des Jeux Olympiques d’été de Munich, en 1972. Des parutions récentes d’archives de l’Etat d’Israël révèlent à quel point les Allemands ont lamentablement échoué, au cours de leurs tentatives visant à neutraliser les terroristes -1-.

 

Le journal allemand Der Spiegel a dévoilé qu’à peine quelques mois après ces assassinats, le gouvernement allemand avait pris contact avec les terroristes de Septembre Noir, dans le but de parvenir à un arrangement. Trois terroristes palestiniens détenus après le détournement d’un avion allemand, ont alors été libérés. Les Allemands n’ont ensuite fait aucun effort pour capturer à nouveau ces terroristes et leur faire rendre compte de leurs actes -2-.

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Symboliquement parlant, l’attitude allemande d’apaisement envers les criminels palestiniens, après Munich 1972 faisait pendant – bien que de dimension plus petite- à Munich 1938, lorsque les Britanniques et les Français ont, purement et simplement, livré la démocratie tchèque à Hitler. Mais, cette fois, c’est l’Allemagne démocratique qui a capitulé devant les criminels.

 

La politique allemande d’apaisement envers les terroristes, après les Jeux Olympiques de Munich n’est pas le seul cas de ce genre. Bat Ye’Or écrit que, dans les années 1970, la France, l’Angleterre, l’Italie et l’Autriche ont passé des accords informels avec l’OLP afin de préserver leurs pays contre le terrorisme -3-. En 2008, l’ancien Président italien, Francesco Cossiga a écrit qu’un accord existait, sous la forme suivante : « Ne me faites pas de tort et je ne vous en fais pas non plus », entre le gouvernement italien et le Front Populaire de Libération de la Palestine, aussi bien qu’avec l’OLP -4-. Le Premier Ministre Démocrate-Chrétien Aldo Moro, qui avait approuvé cet accord, a, plus tard, été assassiné par des terroristes italiens.

 

Un pays est allé bien au-delà du simple “apaisement” et s’est carrément identifié aux assassins. En 1988, le Ministre socialiste de la Justice grecque, V. Rotis a annulé le jugement d’un tribunal grec et libéré le Palestinien Abdel Osama al-Zomar, qui devait être extradé vers l’Italie pour y être jugé. Il avait tué un enfant juif et blessé 34 personnes, devant une synagogue de Rome. Rotis a célébré Al-Zomar comme un « combattant de la Résistance » et lui a permis de s’en aller vers la Libye -5-.

 

L’actuel refus européen de désigner le Hezbollah comme un groupe terroriste est encore un autre exemple d’apaisement. Cette même politique d’apaisement explique aussi l’absence de volonté des gouvernements européens de traîner le Président iranien Mahmoud Ahmadinedjad et l’Ayatollah Ali Khamenei devant un Tribunal International, dont, pourtant, ils relèvent, selon la Convention de l’ONU sur le Génocide. Le soutien particulièrement tiède des Européens en faveur des sanctions contre l’Iran est une illustration supplémentaire de la mentalité d’apaisement à tout prix.

 

Cela correspond pour beaucoup à la description que font Martin Gilbert et Richard Gott du comportement des pacifistes d’avant-guerre, dans leur livre : The Appeasers [Les Pacifistes] : L’essence de leur art reposait sur la faiblesse, l’hésitation et l’incertitude -6-». Cela vaut aussi la peine de relire les pages décrivant la façon dont le gouvernement Chamberlain a trahi ses déclarations publiques et les garanties qu’il avait données à la Pologne.

 

La culture d’apaisement est aussi largement partagée par les organismes chrétiens. De nombreux cercles protestants libéraux ont souvent une tendance bien plus marquée à accuser Israël qu’à porter attention aux crimes contre les Chrétiens dans les pays arabes. Le Vatican demeure fréquemment silencieux à propos des attaques contre les Catholiques dans les pays musulmans.

 

En Allemagne, on note autant d’autres aspects relevant de l’apaisement. Récemment, à Rostock, l’Université a refusé que se tienne une conférence pro-israélienne parrainée par la Société d’Amitiés germano-israélienne, par crainte de violences de la part d’opposants. Cela s’est produit à la suite de consultation des services de renseignements. L’évènement s’est déroulé ailleurs, sans le moindre problème -7- .

 

Le cas de Rostock illustre de quelle façon les ennemis d’Israël atteignent leurs buts par crainte d’un recours de leur part à la violence sans même avoir besoin d’y faire appel. Cette attitude n’a pour résultat que d’encourager un surcroît de violence, comme on l’a constaté, lors des récentes attaques de Juifs à Berlin. Cela encourage également les extrémistes à crier publiquement « mort aux Juifs », puisqu’il y a peu de risques qu’ils se fassent arrêter. Ce sont, chaque fois, des signes que les membres agressifs de la communauté musulmane d’Allemagne et leurs alliés ont réussi à inspirer la peur aux autorités allemandes. La seule façon de la combattre est de « blâmer et de faire honte » complètement à ces autorités après chaque incident.

 

Une telle honte s’est produite à Duisburg en janvier 2009. La police y avait enlevé deux drapeaux israéliens d’un appartement, après que des participants d’une manifestation anti-israélienne, organisée par le groupe extrémiste turc Milli Gorus, aient commencé à les bombarder d’objets divers. Cette attitude scandaleuse a subi de très vives critiques et la police a dû présenter ses excuses après-coup -8-.

 

Nous vivons des temps différents de ceux où Chamberlain a vécu. Un défi majeur, actuellement, est la façon de combattre les agressions et intimidations multiformes émanant du monde de l’Islam. Comme cela s’est souvent produit, les expériences des Juifs sont de très bons indicateurs de ce qui se passe en Europe. Les meurtres de Mohamed Merah en France, et les récentes attaques de Juifs facilement reconnaissables en Allemagne et en Autriche, apportent quelques indications sur qui paie, en définitive, de façon disproportionnée, pour l’attitude d’apaisement envers les musulmans violents.

 

Les opposants démocratiques à Hitler ont lourdement payé pour avoir tenté de l'apaiser. Les Juifs furent amenés à payer encore plus cher. La même chose se produit aujourd’hui, pour les Juifs et Israël. Mais, en définitive, les démocraties occidentales paieront aussi lourdement pour leur politique d’apaisement envers les terroristes et musulmans totalitaires.

 

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

 

Adaptation : Marc Brzustowski.

 -2-Felix Bohr, Gunther Latsch and Klaus Wiegrefe, “Germany's Secret Contacts to Palestinian Terrorists,” Spiegel Online, 28 August 2012

-3-Bat Ye’or, “New Evidence on  Eurabia,” New English Review, 5 September 2012    

-4-Menahem Gantz, “'Italy allowed Palestinian terror groups to roam free, Ynet, 17 August 2008.

-5-Daniel Perdurant, "Anti-Semitism in Contemporary Greek Society," Analysis of Current Trends in Anti-Semitism, No. 7 (Jerusalem: Hebrew University), 1995, p. 10.

  -6-Martin Gilbert and Richard Gott, The Appeasers, (London; Phoenix Press, 2000) 265.  

  -7-Benjamin Weinthal, "German intelligence agency bars pro-Israel event,“ Jerusalem Post, 6 September 2012.

-8- Yassin Musharbash, “Police Remove Israeli Flag during Islamist Protest March,” Spiegel on Line, 13 January 2009.

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

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Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

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