La voiture du scientifique nucléaire iranien à Téhéran piégée par une bombe
L’attentat à la bombe, à Téhéran, dans lequel le scientifique nucléaire iranien Mostafa Ahmadi-Roshan est mort, mercredi 11 janvier, a déclenché une appel téléphonique, de la part du Président Barack Obama, très en colère contre Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou, le jour suivant, rapportent les sources de renseignement de Debkafile à Washington. Le Wall Street Journal publie que Washington est de plus en plus préoccupé du fait qu’Israël se prépare à frapper les sites nucléaires de l’Iran, malgré les objections américaines, et c’est pourquoi les défenses des installations américaines ont été renforcées, en cas de conflit dans la région.
Obama, le Secrétaire à la Défense, Léon Panetta et la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton ont envoyé des messages privés en ce sens à leurs contacts israéliens, les alertant des conséquences désastreuses d’une frappe, explique le reportage du journal. Le Commandant en chef des forces armées américaines, le Général Martin Dempsey, se rendra en visite en Israël la semaine prochaine.
Des sources exclusives de Debkafile dévoilent que les différences entre les Etats-Unis et Israël ont fait surface, avant même l'âpre conversation entre Obama et Netanyahou, jeudi dernier. Des responsables politiques, militaires et du renseignement ont exprimé, en privé, leur ressentiment à propos de la condamnation forte et inhabituelle de la Maison Blanche, que la Secrétaire Clinton a diffusé au sujet de la mort du scientifique nucléaire iranien.
En niant “absolument” toute implication américaine dans ce meurtre, l’Administration, implicitement, pointe du doigt vers Israël – un acte inhabituel dans les relations entre deux gouvernements amis, particulièrement quand tous deux sont confrontés à un problème commun aussi sensible que celui de la perspective d’un Iran doté de l’arme nucléaire.
Obama semble soupçonner qu’Israël ait mis sur pied cet assassinat ciblé pour torpiller encore un ultime effort secret américain, au travers de canaux de contact avec Téhéran, visant à éviter une confrontation militaire avec l’Iran, alors que la condamnation extrême de l’Administration est perçue comme correspondant à sa campagne de grande ampleur pour retenir Israël de se lancer dans une frappe unilatérale.
Un combattant du Jundallah garde des prisonniers Pasdaran iraniens après un coup de force du groupe.
Dans le cadre de cette campagne, la publication Foreign Policy a diffusé un « reportage d’investigation » [Ndt : signé : Mark Perry, ancien conseiller non-officiel de Yasser Arafat, entre 1989 et 2004 - date de sa mort] -false_flag?page=0,0-, vendredi 13 janvier, dont l’essentiel consiste à démontrer que les agences des services secrets américaines et israéliennes sont en plus complet désaccord, depuis des années, après ce que l’article appelle une opération « d’usurpation de drapeau » réalisée par le Mossad. On y dit que « deux officiers du renseignement américain » ont révélé au magazine qu’en 2007 et 2008, des officiers du Mossad israélien se sont faits passer pour des agents du renseignement américain, dotés de passeports américains, pour recruter des combattants du groupe terroriste Jund’Allah, de façon à ce qu’ils mènent des attaques sous couverture en Iran.
[NdT : Time Magazine, réputé pour ses prises de position et articles tendancieux au détriment d'Israël, vient également, d'y aller de son couplet de "révélations soudaines" de membre bien informé des renseignements occidentaux, pour qui il ne fait aucun doute qu'Israël est derrière l'élimination de Mostafa Ahmadi-Roshan ]
Ce groupe extrémiste baloutche base au Pakistan est décrit [dans l'article] comme classé "à éviter à tout prix" par la CIA. Les sources de l’hebdomadaire affirment qu’elles ont été « stupéfaites par l’effronterie des activités de recrutement du Mossad… sous le nez des officiers du renseignement américain, principalement à Londres ».
Ils ont laissé entendre que le Jundallah était persuadé d’avoir été recruté par le renseignement américain. Mais que la même impression prévalait à Téhéran. Le programme « d’usurpation de drapeau » israélien est, par conséquent, accusé d’avoir mis les agents américains en danger. Un « officier en poste du renseignement américain » a raconté au journal que le Président George W. Bush, lorsqu’il a été mis au courant de cet épisode « s’est mis littéralement hors de lui ».
Membres du Jundallah palnifiant ue opération
Debkafile ajoute : à l’époque de cette supposée opération, Ehud Olmert était Premier ministre d’Israël et Méïr Dagan, directeur du Mossad. Alors qu'on n'a jamais eu connaissance que l’Administration Bush ait jamais abordé ce sujet avec Israël, Barack Obama a décidé de réfréner la coopération des renseignements américains avec Israël, concernant le problème iranien, dès qu’il est entré en fonction, en 2009.
Foreign Policy, dans son reportage tendancieux et sélectif, présente le Mossad comme étant l’unique recruteur du Jundallah, pour des opérations de sabotage et de frappes, afin d’infliger des revers aux menées de l’Iran en vue de l’acquisition d’une bombe nucléaire. Il omet de faire la moindre mention du fait que le renseignement américain a commencé à employer le Jundallah pour de telles opérations, depuis le début 2005, à coup de vastes financements en dollars US, approuvés personnellement par le Président Bush.
Nos sources du renseignement à Washington remarquent que le reportage n’est apparu que deux jours après l’exécution de l’expert scientifique nucléaire iranien et le lendemain du jour où Obama a pris à partie Netanyahou. Il a deux objectifs : démontrer que les Etats-Unis ne sont responsables d’aucune des opérations secrètes des derniers mois contre les cibles iraniennes liées au nucléaire et, deuxièmement, que Washington signifie vouloir continuer de harceler et de faire pression contre Israël, par tous les moyens, afin de le retenir de réaliser une opération militaire contre l’Iran.
http://www.debka.com/article/21650/
DEBKAfile Reportage exclusif 14 janvier 2012, 10:36 AM (GMT+02:00)
Parmi les prouesses du Jundallah : l'enlèvement d'un expert nucléaire iranien: http://lessakele.over-blog.fr/article-le-jundallah-est-sur-le-point-d-executer-le-scientifique-nucleaire-kidnappe-63570684.html
Memo des activités du Jundallah :
NB : Il existe un autre groupe appelé Jundallah situé au Pakistan, ayant des liens avec al Qaeda, et dont le chef a été tué par un drone américain Predator. L'Iran, dans ses communiqués, confond délibérément les 2 groupes pour accuser les Occidentaux de soutenir "des groupes proches d'Al Qaeda", surtout lorsque lui-même est accusé de complicité directe dans les attentats du 11/09...
- Fondé en 2003 par Abdul Malik Rigi, alias Abdul Malik Balouch
- 2005 : Ambuscade contre la voiture blindée de Mahmoud Ahmadinedjad, en visite dans le Sistan-Baloutchistan.
-2007 : 18 officiers Pasdaran sont tués dans l'embuscade de leur convoi à Zahedan.
- 2008 : Enlèvement et exécution de 16 gardes-frontières iraniens et officiers Pasdaran
- 2009 : Embuscade de Savaran : 12 gardes-frontières iraniens tués.
- 18 octobre 2009 : au moins deux Commandants en Chef des Pasdaran, 28 officiers de haut-rang et 3 chefs de milices tribales chi'ites tués dans un attentaty-suicide à Zahedan. Parmi les victimes :
- Le Général de Brigade Nouri Ali Shoushtari, le Commandant-adjoint des Forces terrestes des Pasdaran, le Général de Brigade Rajab Ali Mohammadzadeh, le Commandant provincial des Pasdaran pour le Sistan-Baloutchistan, les Commadants des Corps Iranshahr, Surbaz, de la Brigade Amir al Mo'menin,...
- Fin février 2010, le chef du Jundallah, Abdul Malik Rigi est livré par les services pakistanais aux Iraniens, après demande d'autorisation à Washington, qui ne soulève aucune objection, alors qu'on dit qu'il est à bord d'un avion qui décolle de Dubaï pour le Kyrgysztan. Il est exécuté le 20 juin 2010. Les Pasdaran pensent en avoir fini avec leur cauchemar.
- Le 16 juillet 2010, deux kamikazes se font exploser en plein coeur de la Mosquée Jame Husseiniyah à Zahedan, où les Pasdaran se réunissent pour fêter le Jour Anniversaire des Gardiens de la Révolution Iranienne : il y a plus de 20 tués et 100 blessés, la plupart appartenant au Corps des Gardiens de la Révolution. L'attentat est revendiqué pour venger la mort d'Abdul Malik Rigi.
Adaptation Marc Brzustowski