Les manifestants syriens ont mis la main sur des armes anti-char. Des officiers iraniens dirigent les troupes d’Assad.
DEBKAfile Reportage exclusif 27 avril 2011, 8:54 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
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Tank syrien T-72
Pour la première fois depuis le début du soulèvement contre Assad, des éléments de la protestation populaire en Syrie transforment le mouvement en insurrection armée, dans une perspective similaire à celle qui marque le conflit libyen. Mercredi 27 avril, des civils armés ont été aperçus pour la première fois, certains portant ouvertement des armes antitanks à l’épaule, dans le district de Deraa au Sud et celui de Banias et Jableh, sur la côte, les premières villes-cibles de l’offensive soutenue par les blindés du régime contre le mouvement de protestation qui dure depuis 6 semaines.
Les sources militaires de Debkafile rapportent que ces dissidents ont pris ouvertement les armes après avoir découvert que les officiers des Gardiens de la Révolution iranienne (CGRI) étaient les cerveaux de la répression brutale menée contre eux, faisant ainsi profiter le Régime d’Assad de l’expérience qu’ils ont acquis, quand ils ont brisé l’opposition contre le régime de Téhéran en 2009.
Mardi soir, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, l’Ambassadrice américaine Susan Rice a directement accusé le Président Bashar al-Assad de réunir l’assistance iranienne pour réprimer les citoyens syriens « à travers les mêmes tactiques violentes qui ont déjà été employées par le régime iranien ».
Nos sources à Washington rapportent que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays européens n’attendent pas que le Conseil de Sécurité condamne a Syrie. Comme un responsable américain l’a fait valoir, « dans un très proche avenir », les Etats-Unis envisagent de rendre publique une série de sanctions contre les têtes dirigeantes du régime d’Assad et ses agences de sécurité. Des discussions se sont également engagées autour des crimes de guerre dont est accusé le frère du Président, Maher Assad, qui a le commandement de l’agression militaire contre les manifestants.
Pendant ce temps-là, en Syrie, des sources militaires occidentales prédisent que la prochaine étape de la crise syrienne verra les manifestants se transformer en rebelles tirant contre les tanks de l’armée et les véhicules blindés menant les assauts avec des unités commandos sur le pied de guerre dans les villes assiégées, alors que des snipers prennent pour cibles les manifestants ou les passants ordinaires depuis les toits.
Au cours des deux premiers jours de l’opération militaire, les tanks ont roulé à travers les rues, répandant la panique et la terreur dans les villes prises pour cibles et ont couvert l’action des soldats tirant au hasard sur les civils. Neutraliser les tanks, pensent les manifestants, rendrait cette tactique inopérante, qui a d’(abord été dirigée contre le million d’habitants de Deraa, puis s’est répandue dans la province d’Horon, mardi 26 avril. Là, sous la couverture des chars, des éléments de petites unités de la 132ème brigade appartenant à la 4ème division commandée par Maher Assad, tiennent Deraa sous potentiel état de bouclage, ayant interrompu l’essentiel des fournitures de nourriture et d’eau, d’électricité et les communications extérieures.
Jusqu’à présent, la ville refuse de se laisser briser ou de se laisser affamer jusqu’à devoir se soumettre.
Mardi dans la nuit, de petites unités de soldats à pied protégés par les tanks, étaient sur le pied de guerre à l’extérieur de Banias et de Jableh et, mercredi matin, des éléments de la 47ème Brigade de la 4ème division étaient sur le point d’accompagner une charge de tanks à l’intérieur d’Hama.
Si Assad perd ses tanks, il aura alors besoin de déployer plus de soldats encore, pour fusiller les manifestants dans les rues et se livrer à des arrestations de masse, ce qui aura pour effet d’accentuer les risques de défection, les mutineries et la rupture au sein de l’armée.
Concernant Damas, le tyran syrien poursuit une tactique différente. Afin de camoufler l’implication massive de l’armée dans la répression aux yeux de la population de la capitale, des milliers de soldats des forces spéciales se sont vus ordonnés d’enlever leurs uniformes et se sont munis de combinaisons entièrement noires, sans insignes extérieurs, pour lancer des raids sur le quartier périphérique de Duma et les autres centres de contestation partout dans la capitale. Ils sont ainsi censés ressembler autant que faire se peut, à de simples policiers.