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13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 20:57

 

 

 

 

Grobman (Copier)

Alex Grobman

            

Manfred Gerstenfeld interviewe Alex Grobman

 

“La reconnaissance accordée pour les bonnes actions est souvent attribuée de manière injuste. Les officiels qui commémorent la Shoah honorent, la plupart du temps, la mémoire des soldats américains qui ont participé à la libération des camps de concentration ou de travail forcé. Pourtant, ils négligent, le plus souvent, les aumôniers juifs américains qui ont grandement assisté les survivants de la Shoah dans les zones américaines d’Allemagne et d’Autriche, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et dans les premières années qui ont suivi.

 

“De nombreux aumôniers juifs ont agi courageusement et charitablement, en allant bien au-delà de leur mission officielle. Leur fonction primordiale consistait à assister les soldats américains dans le domaine religieux. Il existait même un ordre de ne pas fraterniser, en Allemagne, avec ceux qui vivaient là. Certains aumôniers juifs ont même pris des risques pour les survivants qui auraient pu leur coûter la Cour Martiale ».

 

Le Dr. Alex Grobman est Directeur Exécutif de la Ligue pour l’Amitié Amérique-Israël, Inc. A New York. L’un de ses nombreux livres s’intitule : Rekindling the Flame: American Jewish Chaplains and the Survivors of European Jewry, 1944-1948. [Ranimer la Flamme : les Aumôniers Juifs Américains et les Survivants de la Communauté Juive d’Europe, 1944-1948”].

 

“Les survivants de la Shoah dans les camps allemands représentaient de véritables défis tout-à-fait inhabituels pour les forces alliées. Le gouvernement militaire américain voulait aider les Personnes Juives Déportées (DP’s), mais rencontrait les plus grandes difficultés à comprendre leurs innombrables problèmes. Les survivants juifs n’avaient pas seulement besoin d’aide matérielle, mais également de soutien psychologique et spirituel. Les conditions de vie dans la plupart des camps étaient déplorables.

 

“L’armée voulait rapatrier toutes les personnes déportées aussi vite que possible vers leur pays d’origine. Cependant, parmi les plus de 200 000 Juifs d’Europe, présents en Allemagne et en Autriche à la fin de la guerre, beaucoup ne souhaitaient pas retourner vers les pays desquels ils avaient été déportés. Et ceux qui l’ont fait ont immédiatement été confrontés au danger, en particulier, en Pologne et en Lituanie.

 

“De nombreux survivants qui y sont retournés ont fréquemment été victimes de harcèlement. Nous ne savons même pas combien ont été tués. Le pogrom le plus sinistrement connu s’est déroulé en juillet 1946, au cours duquel 47 Juifs ont été assassinés et plus de 50 ont été blessés à Kielce, en Pologne. Cela rend transparente la raison pour laquelle la majorité des Juifs Polonais craignaient d’être « rapatriés ». Les Juifs venant d’Europe de l’Ouest, de Hongrie, de Roumanie et de Tchécoslovaquie se trouvaient dans une situation plus favorable pour réclamer leurs biens et reconstruire leur vie.

 

“Les aumôniers juifs furent parmi les premiers Juifs Américains à rencontrer des survivants de la Shoah. Plus de 90 d’entre eux ont eu des contacts avec les Personnes Déportées, entre 1944 et 1948. Ils n’étaient, en aucune manière, les représentants officiels d’une quelconque organisation juive américaine. Beaucoup d’aumôniers ont tenté d’influencer les politiques de l’armée envers les Juifs survivants. Et lorsqu’ils n’y parvenaient pas, ils ont souvent entrepris diverses initiatives, de façon unilatérale. Cela signifiait, fréquemment, qu’ils risquaient leur propre carrière, en s’engageant dans des actions clandestines pour atténuer certains des traumatismes et dilemmes auxquels les Juifs survivants étaient confrontés, en Allemagne.

 

“Les aumôniers juifs ont aidé les survivants à rechercher leurs familles, grâce à l’utilisation illégale du courrier militaire ; ils ont secouru les enfants cachés dans des églises et dans des fermes ; et ils ont sollicité les Juifs Américains pour qu’ils envoient des tonnes de nourriture, de vêtements et de produits de première nécessité. Ils ont accompagné des trains qui transportaient des enfants et des adultes juifs hors d’Europe de l’Est, et des transports de jeunes vers la Palestine. Un certain nombre ont travaillé avec Brichah, le mouvement clandestin qui transférait secrètement des Juifs d’Europe vers la Palestine. Ils ont aussi établi des écoles, des bains rituels et un camp d’été. Plusieurs ont publié du matériel éducatif et faisaient office de Rabbins des communautés.

 

“L’aumônier Abraham Klausner, un rabbin réformiste, était un de ces exemples exceptionnels. Il a tenté de faire reconnaître par l’armée le caractère unique de la situation des Juifs. Klausner a travaillé afin de résoudre des problèmes et de répondre à des besoins immédiats, mais aussi pour permettre aux Juifs survivants d’être reconnus comme appartenant à une nationalité séparée des autres. Il a contribué à établir des « camps » juifs, afin de protéger les survivants du harcèlement fréquent de la part d’internés non-juifs. Il a aidé à la création d’une organisation de survivants, Le Comité Central des Juifs Libérés de Bavière, qui représentaient leurs propres intérêts aux yeux de l’armée américaine. Klausner a contribué à établir trois hôpitaux juifs où les Personnes Déportées étaient traitées par des médecins juifs. Simultanément, il a essayé d’alerter les Juifs Américains quant à leur situation critique.

 

“Avec l’aide des survivants, Klausner a réuni et publié six volumes contenant les listes exhaustives de survivants de Bavière et les a fait distribuer à travers le monde entier. Il s’agissait de la première tentative importante de communiquer avec les Juifs vivant à l’Ouest.

 

 

“Avec l’assistance de Max Braude, un rabbin orthodoxe, et de Judah Nadich, un Rabbin Conservateur, Klausner a été capable d’aider les survivants à créer Unzer Weg. Ce journal est devenu le plus grand hebdomadaire en Yiddish publié en Allemagne et a été perçu par de nombreux survivants comme leur journal national.

 

“Klausner voyait que les Juifs de Dachau n’avaient pas d’autres vêtements que leurs uniformes de déportés et qu’ils continuaient d’être forcés de vivre derrière des barbelés. Il a rédigé à ce sujet un rapport non-autorisé sur l’état des Juifs survivants en Bavière qui a provoqué une forte émotion au sein de la communauté juive américaine. Klausner a, également, joué un rôle-clé en formulant le Rapport Harrison, qui a confié la position de conseiller aux affaires juives au Commandant des forces américaines en Europe, en août 1945, en réponse à la situation critique des Personnes Déportées juives.

 

 

“Il n’y avait aucune différence dans l’ampleur de leur dévouement, entre les Rabbins Orthodoxes, Conservateurs et Réformistes. Ils ont tous, indistinctement, essayé de montrer aux survivants qu’ils n’étaient plus seuls. Nous  avons contracté une dette énorme envers ces aumôniers et nous ne saurons jamais comment leur manifester notre gratitude. Leurs nombreuses bonnes actions méritent qu’on se souvienne d'eux ».

 

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

 

Adaptation : Marc Brzustowski.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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