Mise à jour : Mardi 03 Jan 2012, 1:25 PM EST
TEHERAN, Iran - Au début, l’Iran a prétendu avoir lancé trois missiles longue portée ; cette déclaration, faite à la fin de grandes manœuvres de dix jours, dans le Détroit d’Hormuz, était destinée à tester la patience des nations occidentales, alors qu’elles étudient la façon de sanctionner les exportations pétrolières de l’Iran.
“Nous sommes à même d’annoncer que nos systèmes de missiles sol-air sont si puissants que nous pouvons frapper n’importe quelle cible à n’importe quel moment, si c’est nécessaire", s’est vanté Habibulah Sayari, Commandant de la Marine iranienne.
Seyyed Mahmoud Moussawi, le porte-parole des manœuvres militaires iraniennes, a déclaré : “Les deux missiles ont touché leurs cibles prévues avec succès ».
Mais, il s’est avéré que les missiles ne disposaient, après tout, pas d’une telle « longue » portée.
Le missile Qhader, mis en circulation depuis septembre, a une portée de seulement 124 miles marins (199, 55 kms). La Vè flotte américaine mouillant à Bahreïn, se trouve à 150 miles (241, 40 kms). Israël se situe quatre fois plus loin.
“Nous nous sommes aperçus qu’ils avaient retouché les images par Photoshop, par exemple, les photos des essais de missile, de façon à les rendre plus impressionnants qu’ils ne le sont en réalité, aussi j’aurais tendance à prendre tout cela avec des pincettes. Je pense qu’il s’agit principalement d’adopter une posture [de défi]. C’est l’art de gagner [du temps] par des astuces. Et, une fois encore, c’est destiné à envoyer un message disant que les Iraniens ne vont pas rester les bras croisés, alors qu’on sanctionne leur propre pétrole », a expliqué Michaël Singh, de l’Institut politique sur le Moyen-Orient de Washington (Washington Institute for Near East Policy).
Leurs dirigeants ont reculé, quant à leurs menaces de fermer le Détroit, alors que le Président Obama signait un Texte relatif à la Défense, samedi, qui comprenait les nouvelles sanctions. Il contient également une clause de renoncement lié à la sécurité nationale, permettant au Président de suspendre les sanctions, si elles sont susceptibles de provoquer une augmentation du prix du pétrole.
Singh a poursuivi : “Je pense qu’on assistera à quelques sanctions symboliques. Peut-être seront-elles accompagnées de mesurettes. Mais croyez-vous vraiment qu’on verra s’appliquer de fortes sanctions contre les principaux clients pétroliers de l’Iran ? Cela semble improbable, étant donnée la provision de cette clause de renoncement contenue dans le texte même ».
L’Iran a réagi aux menaces de sanctions, dimanche, en annonçant une autre soi-diant percée : la fabrication d’un nouveau carburant nucléaire réalisé à partir des propres gisements de minerai d’uranium iraniens. Le site du réacteur nucléaire de Bushehr a besoin de ce carburant, et ce progrès pourrait permettre à l’Iran de contourner les restrictions imposées à son programme nucléaire.
Les responsables américains n’ont pas pu évaluer si cette avancée en matière de carburant était avérée. Ne serait-ce que la menace d’un resserrement des sanctions frappant les ventes de pétrole brut de l’Iran a provoqué la chute libre de la monnaie iranienne. Elle a perdu 12% de sa valeur, mardi et beaucoup d’Iraniens achètent, actuellement, de l’or.
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Adaptation : Marc Brzustowski