Dans une lettre ouverte qui sera publiée dans plusieurs médias européens et américains, mercredi 30 mai, BHL interroge Hollande si « la France fera-t-elle, pour Houla et Homs, ce qu’elle a fait pour Benghazi et Misrata [en Libye] ? ». Cette requête intervient quelques jours après le massacre de Houla (au moins 108 morts, dont plus de 50 enfants), survenu, parmi tant d’autres assassinats collectifs, sous l’œil des observateurs onusiens en Syrie.
« Userez-vous de votre crédit personnel considérable, et de celui de notre pays, pour revenir vers nos alliés d’hier et, avec eux, avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Ligue arabe, la Turquie, décider d’une stratégie allant au-delà d’un soutien sans faille à la mission Annan ? » demande BHL, qui a participé à convaincre Nicolas Sarkozy de s’engager, diplomatiquement puis militairement, dans le conflit libyen.
Dans sa lettre ouverte qui doit paraître dans plusieurs médias européens (France, Italie, Allemagne, Espagne, Etats-Unis…), le philosophe ajoute : « Je sais, Monsieur le Président, que vous avez d’autres urgences (...). Mais qu’est-ce qui était le plus urgent : aller en Afghanistan préparer le retrait anticipé de nos troupes ou prendre l’initiative en Syrie ? Sauver l’Euro, ce sont des obligations impérieuses - mais sauver un peuple ? Et en quoi le drame grec empêche-t-il de décrocher le téléphone pour, comme le fit votre prédécesseur, convaincre vos homologues russe et chinois que leur soutien aveugle au terrorisme d’Etat syrien les déshonore et les affaiblit ? »
L’annonce de la publication de cette lettre ouverte a coïncidé avec la décision, prise par François Hollande ce mardi, d’expulser l’ambassadrice de Syrie en France. Elle sera expulsée mardi ou mercredi.
Cependant, bien qu’honorable, efficace et nécessaire, l’engagement de BHL risque de nuire à l’opposition syrienne. Le régime de Bachar Al-Assad ne manquera pas d’accuser les opposants de collusion avec le philosophe français, qualifié par la propagande syrienne – et algérienne – de coordinateur du Lobby sioniste en Occident. Damas peut allègrement exploiter la lettre ouverte de BHL pour discréditer ses opposants et justifier la poursuite du massacre. Depuis plusieurs jours d’ailleurs, la propagande syrienne affirme que BHL a séjourné la semaine dernière à Homs, en provenance du Liban, sous la protection d’agents français. Elle ajoute qu’il a coordonné les actions des groupes terroristes, et serait lié à l’enlèvement de 11 pèlerins chiites libanais en Syrie, de retour d’Iran (cinq parmi eux seraient des cadres supérieurs du Hezbollah). Mais les médias du régime syrien n’expliquent pas comment BHL a pu transiter par l’aéroport de Beyrouth, contrôlé par le Hezbollah, ni pourquoi il n’a pas été arrêté par le régime, puisque celui-ci l’a identifié et localisé à Homs ? La propagande du régime n’apporte aucune preuve de ce qu’elle avance, mais cherche des subterfuges pour disculper le régime de Bachar Al-Assad, le « Tueur en Syrie », et trouver un coupable des massacres par substitution.
Mais aucun Etat, fut-il nazi, aucune organisation, fut-elle Al-Qaïda, et aucune idéologie, fut-elle stalinienne, ne pourront rivaliser avec la criminalité de Bachar Al-Assad. Contrairement à ce qu’a annoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Jihad Makdessi, au lendemain du massacre de Houla, le régime syrien et son armée ont bel et bien une longue expérience terroriste, et une histoire imbibée de sang. Ils l’ont prouvé à Hama en 1982, en Irak depuis 2003, au Liban depuis 1976 et en Palestine depuis au moins 1973… De ce fait, le peuple syrien massacré avoue préférer être sauvé par les sionistes de BHL qu’être exterminé par Bachar Al-Assad.
Dario S.
muller 04/12/2012 18:09
muller 04/12/2012 17:43
avocat alcoolémie 04/12/2012 16:26
muller 30/05/2012 07:17