Quelques heures après les funérailles nationales du général Wissam Al-Hassan, tué vendredi 19 octobre avec son chauffeur et six civils à Achrafieh, le site« Beirut Observer » cite des sources bien informées selon lesquelles « Bouthaïna Chaabane, la conseillère de Bachar Al-Assad, impliquée avec le général Ali Mamlouk dans le plan terroriste de Michel Samaha, a convoqué la semaine dernière deux personnalités libanaises à Damas. Elle leur a transmis les ordres de Bachar Al-Assad d’éliminer plusieurs responsables libanais, politiques et sécuritaires, connues pour leur hostilité au régime syrien ».
« Beirut Observer » ajoute que « les deux personnalités convoquées et reçues à Damas sont le général Moustapha Hamdane, et le chef d’une milice sunnite proche de Damas, Chaker Al-Berjaoui » (chassé récemment de Beyrouth avec ses hommes). La même source ajoute : « Le général Wissam Al-Hassan figurait en tête de liste des hommes à abattre confiée à Hamdane, tout comme le commandant des Forces de Sécurité Intérieure, le général Ashraf Rifi. Berjaoui s’est vu confier la mission d’assassiner deux piliers du Courant du Futur, Ahmed Fatfat et Mohammed Kabbara ».
« Beirut Observer » ne donne aucune preuve étayant ses accusations et s’expose de ce fait à des poursuites judiciaires, à l’instar d’autres médias qui avaient accusé quatre généraux d’implication dans le meurtre de Rafic Hariri en 2005, et qui se sont vus poursuivis par les généraux Jamil Sayyed, Moustapha Hamdane, Ali Al-Hajj et Raymond Azar. Mais il convient de noter que Moustapha Hamdane a menacé de tuer le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, s’il était élu à la présidence de la République en 2014. Selon le quotidien koweïtien« Al Raï » du 19 octobre, « Hamdane a également menacé Saad Hariri et ses proches, Mohamed Chatah, Samir Geagea et Okab Sakr de payer très cher leurs ingérences en Syrie et leur soutien aux révolutionnaires ».
En outre, lundi dernier, 15 octobre le site « Middle East Transparent » a révélé qu’une réunion s’est tenue en toute discrétion entre les Anciens des Forces Libanaises (AFL) et le général Hamdane, dans un restaurant de la ville de Akoura, dans la montagne de Jbeil-Byblos, en présence du père Abou Malhab. Cette rencontre était consacrée à coordonner les actions futures des AFL » (parmi les AFL figurent notamment Massoud Al-Achkar dit Poussy, qui a fait une alliance électorale avec Michel Aoun, en 2009, Hanna Atik dit Hanoune et Joe Eddé).
« Middle East Transparent » avait déjà affirmé, le 8 octobre dernier, que « le Patriarche maronite Béchara Raï, et l’évêque Samir Mazloum, cautionnent une dissidence au sein du principal parti chrétien souverainiste, les Forces Libanaises ». La même source ajoutait : « l’Eglise cherche à émietter les Chrétiens, tout en prétendant les renforcer ». L’objectif, en relançant un mouvement dit des « Anciens des Forces libanaises » (AFL), est d’affaiblir le parti de Samir Geagea à la veille des élections législatives, au profit de l’axe pro-syrien. « Middle East Transparent » affirmait en effet que le Patriarche, qui avait interdit toute activité politique ou partisane dans les églises, couvents et autres lieux de culte, y compris des réunions d’intellectuels pour débattre de l’avenir du Liban à l’heure des printemps arabes, a prêté aux AFL, à deux reprises, des salles de conférence dans deux couvents différents.
En septembre dernier, « Middle East Transparent » avait déjà tiré la sonnette d’alarme. Le 23 septembre, il a affirmé que « Samir Mazloum, en étroite collaboration avec son ami Sleimane Frangieh, a pu obtenir des aides matérielles et financières et des permis de port d’armes aux AFL ».
Le recoupement de ces nombreuses révélations concernant Moustapha Hamdane, son rôle dans la dissidence des AFL, sa proximité avec la Syrie et ses menaces proférées contre des personnalités libanaises donneraient une certaine crédibilité aux accusations formulée par « Beirut Observer ».
Mediarabe.info