http://www.israel7.com/2011/01/liban-renforcement-militaire-franco-americain/
Des sources militaires à Washington indiquent que depuis quelques jours, d’intenses contacts ont lieu entre les Présidents américains et français, le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite et le Premier ministre libanais Saad Al-Hariri. Le but de ces entretiens est de former un front « occidental » commun en prévision de la publication des conclusions du Tribunal Spécial pour le Liban, chargé du dossier Rafik Al-Hariri. En effet selon certaines rumeurs, le TPS devrait envoyer dans les prochains jours les premières convocations aux dirigeants du Hezbollah probablement impliqués dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre.
A Washington, on pense que l’Iran et le Hezbollah n’attendront pas jusqu’à la publication des conclusions du Tribunal pour réagir, mais tenteront une fuite en avant en déstabilisant le pays, notamment par la prise de contrôle de zones et institutions stratégiques. L’Ayatollah iranien Khamenei s’est exprimé à plusieurs reprises ces derniers jours en remettant en question la légitimité du Tribunal Spécial, et en prévenant « que ses conclusions sont d’ores et déjà nulles et non avenues car elles servent les intérêts des Etats-Unis ».
Lundi, à l’issue d’une tournée dans le Golfe Persique, la Secrétaire d’Etat US Hillary Clinton avait fait part « de sa vive inquiétude au sujet des intentions iraniennes et du Hezbollah de déstabiliser le Liban ». « Nous devons tout faire pour arriver à ce que ces alertes ne se réalisent pas », avait-elle rajouté.
La question est de savoir ce que feront alors les Etats-Unis, la France, l’Arabie Saoudite et le camp pro-occidental libanais en cas de crise d’une telle ampleur. Saad Hariri est attendu mercredi soir à Washington, pour faire la synthèse des entretiens qui se sont déroulés avec les trois autres intervenants. Un signe indique peut-être la direction vers laquelle souhaite aller Barack Obama au cas où les choses « tournent mal » au Liban : il a ordonné en fin de semaine dernière à la flotte américaine stationnée en Méditerranée de renforcer significativement sa présence près des côtes libanaises. Le destroyer « USS Bainbridge » est déjà arrivé sur place, et d’ici jeudi, le porte-avions « Entreprise USS », avec ses 80 chasseurs-bombardiers, et accompagné de son escorte navale – cinq bâtiments de guerre – devraient le rejoindre.
Ce dispositif contient un message clair à destination de Téhéran et du Hassan Nasrallah : « Les Etats-Unis et leurs alliés protégeront par la force s’il le faut le pouvoir de Saad Hariri, et empêcheront le Hezbollah de prendre le contrôle de Beyrouth ».
La France, de son côté, a également débuté des manœuvres militaires. Le Président Sarkozy a ordonné de renforcer le dispositif aéronaval français autour du Liban.
En Israël on observe avec vigilance ce qui se prépare au Pays des Cèdres, car une confrontation entre Américains et Français d’un côté, Iran et Hezbollah de l’autre, peut rapidement dégénérer en confrontation entre Israël et le Hezbollah également, ce dernier espérant embraser la région en provoquant Israël. Ce n’est pas pour rien que le Premier ministre a rappelé pas plus tard que mardi, « que 60.000 roquettes et missiles, de fabrication syrienne et iranienne se trouvaient aujourd’hui face à Israël », et que le Directeur sortant du Mossad, Meïr Dagan, lors de son discours d’adieu, a prévenu « que seule une dizaine de pays au monde disposent aujourd’hui d’une force de feu égale à celle du Hezbollah ».