Après cinq mois de transactions, le Liban s’est doté d’un nouveau gouvernement sous la direction de Najib Mikati. Officiellement « d’union nationale », cette nouvelle équipe en en réalité dominée par le mouvement terrroriste chiite Hezbollah, soutenu par les partisans du chrétien Michel Aoun, qui a fait allégeance à la Syrie. Sur 30 portefeuilles, le Hezbollah dispose maintenant de 2 ministres apprtenant officiellement au mouvement, et de 16 ministres qui partagent ses idées. Le calcul est vite fait! L’ancien Premier ministre Saad Hariri a refusé que sa formation fasse partie de ce gouvernement. Le leader de la « coalition du 14 mars » considère « qu’il s’agit d’ une équipe dominée par le Hezbollah, un projet de confrontation et un gouvernement déséquilibré ».
A l’étranger, les réactions sont diverses. Le secrétaire-général de l’ONU, Ban ki-Moon, « salue la naissance du nouveau gouvernement », espèrant « que ce gouvernement permette au Liban de relever les défis économiques, politiques et sécuritaires », et soulignant l’importance pour les dirigeants libanais « de maintenir un esprit de dialogue national et de coopération ». Ban ki-Moon souhaite également « que le nouveau gouvernemenmt libanais mette en application la Résolution 1701 de l’ONU » qui stipule entre autre « l’extension de l’autorité du gouvernement libanais à tout son territoire » et « qu’aucune force paramilitaire, incluant le Hezbollah, ne doit se trouver au sud de la rivière Litani ». Croit-il vraiment en ce qu’il dit??
Le Département d’Etat US opte pour la « prudence », indiquant « que le nouveau gouvernement sera jugé sur ses actes »! Washington demande au nouveau gouvernement libanais « de ne pas se livrer à une chasse aux sorcières contre d’anciens responsables et de respecter les accords internationaux signés par les anciens gouvernements, notamment concernant le Tribunal Spécial pour le Liban »!! Là également, les Américains font rire en imaginant qu’un gouvernement dominé par le Hezbollah va laisser s’exprimer une Cour de justice qui s’apprêtait il y quelques mois de lancer des chefs d’accusation contre le Hezbollah pour son implication dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafik Hariri.
Mais au Congrès US, la pilule passe mal. La très dynamique Ileana Ros-Lehtinen, présidente de la puissante commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants appelé à « cesser toute aide financière américaine au gouvernement libanais, car ce sont les Hezbollah et ses alliés qui contrôlent le Liban et il n’y a pas de raisons que le contribuable américain finance le Hezbollah, pas plus que le Hamas! »
Par contre, Bachar El-Assad a été le premier a adresser « ses plus grandes félicitations au nouveau gouvernement », dont la formation lui donne bien plus de baume au coeur que la situation intérieure de son pays. Téhéran a également exprimé sa satisfaction, par la voix de son vice-président, Mohamad Reza Rahimi: « Nous félicitons le gouvernement et le peuple libanais pour la formation du nouveau gouvernement. La République islamique d’Iran réaffirme sa volonté de rester aux côtés du Liban et est prête à appliquer les accords signés entre les deux pays », pour renforcer les relations bilatérales.
Bien que le nouveau Premier ministre libanais tente de « rassurer » l’Occident sur ses intentions, il est clair que c’est désormais une organisation terroriste qui contrôle officiellement le Pays du Cèdre.