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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 10:22


MAHMOUD ABBAS ANTICIPE L’IMPOSSIBLE TENUE DES ELECTIONS PREVUES EN JANVIER 2010


 

Par Bertrand RAMAS-MUHLBACH

 


pour : http://lessakele.over-blog.fr et http://aschkel.over-blog.com

 


 

http://k43.pbase.com/g4/73/577473/2/60498995.AbuMazem.jpg


Ce 5 novembre 2009, Mahmoud Abbas a annoncé son refus de briguer un nouveau Mandat lors des prochaines élections présidentielles qu’il a fixées au mois de janvier 2010. Sa position serait justifiée d’une part, par le refus pour l’Etat hébreu de geler les implantations sur le territoire qu’il qualifie comme étant palestinien et d’autre part, par l’absence de pressions exercées par les Etats Unis sur Israël pour qu’il cesse son expansion. Plus précisément, ce serait le soutien apporté par Hilary Clinton au Premier Ministre israélien Netanyahou (le 2 novembre 2009) sur le principe d’une reprise des pourparlers sans conditions préalables, qui l’aurait convaincu de ne pas se représenter. Le président de l’Autorité Palestinienne a ainsi confirmé que sa décision était définitive : « Ce n'est pas une manoeuvre. J'espère que tout le monde comprendra cette décision et je vais m'efforcer de la faire comprendre ».


Cette décision n’a pas manqué de provoquer un certain émoi au sein des instances palestiniennes : Le Fatah embarrassé, a affirmé qu’aucun autre candidat ne serait proposé (selon les commentaires du député arabe israélien Ahmed Tibi, personne ne sera capable de négocier avec Israël pour aboutir à la création d'un Etat palestinien en dehors de Mahmoud Abbas). De son côté, le Hamas animé d’une soudaine affection pour le parti du président de l’Autorité Palestinienne a promis de « lui tendre la main » tout en le dissuadant de chercher un compromis avec Israël.


La communauté internationale n’est pas non plus restée indifférente à cette annonce : la ligue arabe, l’Egypte ou la Jordanie l’ont exhorté à revenir sur sa décision, la France et l’Allemagne estiment que ce refus de briguer un nouveau mandat constitue une menace pour la paix dans la région, voire encore le Maroc (dans un autre registre) qui a appelé le Président Palestinien à « poursuivre son combat légitime pour la cause palestinienne ».


Pour sa part, Israël n’entend pas s’immiscer dans les affaires intérieures de l’Autorité Palestinienne ni réagir à cette prise de position. Aussi, l’Etat hébreu s’est-il contenté d’indiquer, par la bouche de son vice-ministre des Affaires étrangères Dany Ayalon, qu’il était important pour lui comme pour les Etats-Unis ou les pays occidentaux que l'Autorité palestinienne dispose d'une autorité « stable, responsable, pragmatique et modérée ».


La question peut en réalité se poser de savoir si le retrait de la candidature du Président Abbas n’est pas simplement une façon d’anticiper l’impossible tenue des élections palestiniennes prévues en janvier 2010. Déjà, le 4 novembre 2009, le négociateur palestinien Saëb Erakat avait émis des doutes sur l'organisation des élections palestiniennes après l’interdiction faite par le Hamas d'organiser le scrutin dans la bande de Gaza : « On ne peut pas avoir des élections sans Gaza car on ne peut pas avoir d'État palestinien sans Gaza »… A défaut, cela « mènerait à une séparation totale entre la Cisjordanie et Gaza ».


Certainement, la scission décrétée par le Hamas a motivé cette décision mais d’autres facteurs rendent également impossible l’organisation des élections palestiniennes. Tout d’abord, il convient de rappeler que le principe démocratique ne fait pas partie de la culture palestinienne : lors des précédentes élections législatives de janvier 2006, le Hamas avait remporté les élections et obtenu 74 députés sur les 132 que compte le Conseil Législatif palestinien. Pour autant, aucun gouvernement dirigé par le Hamas n’avait été constitué alors que tel aurait dû être le cas.


Certes, la communauté internationale n’avait pas non plus accepté le choix démocratique des palestiniens car le Hamas dénie le droit pour Israël d’exister, prône la lutte armée pour le défaire et considère l’Autorité Palestinienne comme étant illégitime puisque crée en 1993 par les accords d’Oslo dont la finalité est de parvenir à la création de deux Etats pour deux peuples. Elle avait donc refusé de transférer ses dotations financières contraignant le mouvement islamiste à cantonner son pouvoir sur la bande de Gaza.


Par ailleurs, le programme électoral de janvier 2010 devait porter sur les conditions de la paix avec Israël (pour satisfaire la communauté internationale) alors que les palestiniens n’y sont pas favorables. Pour les sympathisants du Hamas, la Charte du mouvement l’interdit, et pour les proches du Fatah, les milices armées directement affiliées au mouvement n’ont jamais été démantelées comme les Tanzim (avec Marouane Barghouti condamné à 5 peines d’emprisonnement à vie, comme ancien responsable) ou encore les Brigades des Martyres d'Al Aqsa. Rappelons à cet égard que dans les jours qui avaient précédé les élections de janvier 2006, le Jihad islamique, les factions armées liées au Fatah ou encore le Hamas avaient mis fin à la trêve des attaques contre Israël négociée en Egypte en mars 2005 au Caire.


S’agissant de Mahmoud Abbas lui même, la difficulté d’organiser des élections tient aux contradictions internes au mouvement qu’il souhaiterait incarner. Le Fatah créé par Yasser Arafat conserve l’image d’un parti autocrate et corrompu. En outre, le nom de Fatah n’est autre que l'acronyme inversé partiel de «harakat ut-tahrîr il-wataniyy ul-falastîniyy», ou encore « Mouvement national palestinien de libération ». Mahmoud Abbas ne peut être à la tête d’un parti dont le nom exprime l’éradication de l’entité sioniste et prôner dans le même temps des négociations avec l’Etat juif sauf à mépriser les électeurs, à manquer d’intégrité et, à tout le moins, faire preuve d’une extraordinaire incohérence. La rue palestinienne a récemment eu l’occasion de le lui rappeler lorsqu’il avait demandé le report de l’examen du rapport « Goldstone » à Genève, avant de se rétracter. De même, la population palestinienne n’admet pas les reproches qu’il a adressé au mouvement Hamas concernant l’absence de réconciliation des factions palestiniennes initiée par l’Egypte.


En fait, le véritable problème des palestiniens qui interdit actuellement toute manifestation de type démocratique (même s’ils n’en ont pas forcément conscience) tient précisément à cette conviction selon laquelle l’Etat palestinien ne verra le jour qu’après la disparition d’Israël, cette disparition devant résulter d’un anéantissement par les armes.


La saisie ce 5 novembre 2009, d’un navire acheminant 300 tonnes d’armes d’origine iranienne à destination du Hezbollah en est une parfaite illustration. Pour les ennemis d’Israël, la fin justifie les moyens. Peu importe les processus d’expression populaire ou les décisions internationales comme la résolution 1701 du Conseil de Sécurité de l’Onu qui interdit le déploiement d’armes sans le consentement du gouvernement du Liban ou encore l’existence d'autre autorité que celle du gouvernement libanais.


De plus, et grâce à la « Jurisprudence Goldstone », ceux qui s’en prennent à Israël savent que l’Etat hébreu ne peut riposter sauf à encourir le risque d’une traduction devant la Cour pénale Internationale pour « crime contre l’humanité ».


Dans ces conditions, il est préférable de reporter les élections législatives et présidentielles palestiniennes, de limiter les divisions internes, de maintenir le cap concernant les objectifs nationaux et naturellement d’imputer à Israël et aux Etats-Unis l’absence de consultation démocratique des palestiniens. 


MARMOUD ABBAS ANTICIPE L’IMPOSSIBLE TENUE DES ELECTIONS PREVUES EN JANVIER 2010
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Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

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Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

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Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

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