Par Maxime Perez
Rubrique: Défense & aéronautique
Publié le 26 août 2010

Les autorités mexicaines, engagées dans une guerre sans merci contre les cartels de la drogue, ont fait appel à l’Etat hébreu pour l’acquisition d’avions sans pilote. Ainsi, c’est la société israélienne Elbit Systems qui s’apprête à fournir Mexico en drones Hermes 450. Si le nombre d’appareils inclus dans la transaction n’a pas été spécifié, le montant de l’accord s’élèverait à 23,5 millions de dollars et aurait été secrètement négocié en 2009.

De taille moyenne, le Hermes 450 peut voler pendant 20 heures et effectuer des missions de reconnaissance, de surveillance et de relais de communications. L’armée de l’air israélienne a transformé ces appareils en drones de combat, les équipant de 2 missiles antichar AGM-114 Hellfire et, selon certaines sources, de missiles de sa propre industrie militaire. Utilisés lors de la deuxième guerre du Liban en 2006, les drones Hermes 450 ont depuis été commandés à Israël par la Croatie, Singapour et la Géorgie.

Un responsable du ministère mexicain de la défense a laissé entendre que ces avions sans pilote seraient utilisés pour localiser des champs d’opium et de marijuana dans les provinces du nord-ouest du pays : Sinaloa, Durango et Chihuahua. Depuis six mois, l’armée mexicaine a déjà recours à des drones pour lutter contre les narcotrafiquants. Ses unités d’élites devraient même bientôt disposer d’un autre joujou « made in Israel » : le mini-drone Skylark, conçu en principe pour la guérilla urbaine.

Ce type de coopération militaire n’est pas nouveau. Par le passé, les forces armées mexicaines ont acheté à Israël deux avions de renseignements Awacs qui sont toujours en service, tandis que la police fédérale avait déboursé 22 millions de dollars pour obtenir des drones Skystar-300 fabriqués par Aeronautics Defense Systems, une entreprise implantée à Yavneh, au nord de Tel Aviv.

Israël et le Mexique entretiennent des relations diplomatiques depuis 1950. En mars 2000, les deux pays ont conclu un accord de libre échange (FTA) qui a contribué à renforcer la présence de l’Etat hébreu sur le continent nord-américain. Ce traité a été reconduit en 2008 par Elie Yishai, alors ministre de l’industrie et du commerce. Cette année là, le Mexique a importé 260 millions de dollars de produits israéliens, essentiellement chimiques et pharmaceutiques.

En juillet dernier, Israël et le Mexique ont marqué les dix ans de la signature de leur accord de libre échange. Avec à sa tête le ministre de l’économie Gerardo Ruiz Mateos, une délégation de chefs d’entreprises et d’hommes d’affaires mexicains avaient fait le déplacement en terre sainte. D’après le bureau central des statistiques, les échanges commerciaux seraient en hausse de 5,5% au premier trimestre 2010.

M.P