Mots clés : Libye, Mouammar Kadhafi, Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Otan
Par lefigaro.fr
31/03/2011 | Mise à jour : 07:14 Réactions (3)


Moussa Koussa, le 18 mars dernier. Crédits photo : © Zohra Bensemra / Reuters/REUTERS
EN DIRECT - Fidèle serviteur de Kadhafi, Moussa Koussa a annoncé sa démission mercredi soir à son arrivée à Londres. Sur le terrain, les frappes aériennes se sont poursuivies toute la nuit. Les loyalistes sont parvenus à reprendre Ras Lanouf.

• Le chef de la diplomatie libyenne fait défection
Le ministre libyen des Affaires étrangères, Moussa Koussa, a annoncé sa démission à son arrivée mercredi soir à Londres. «Il est venu ici de son plein gré. Il nous a déclaré qu'il démissionnait de ses fonctions», explique le Foreign Office. Le responsable libyen est arrivé en Grande-Bretagne après un séjour de deux jours en Tunisie, qui a été présenté officiellement comme une «visite privée».
«Moussa Koussa est l'une des principales figures du gouvernement de Kadhafi et son rôle était de représenter le régime à l'étranger, ce qu'il ne désire plus faire», poursuit le communiqué du Foreign Office. «Nous encourageons ceux de l'entourage de Kadhafi à le quitter et à opter pour un meilleur avenir pour la Libye qui permette une transition politique et une véritable réforme qui répondent aux aspirations du peuple libyen», ajoute le communiqué.
Fidèle serviteur du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, Moussa Koussa était ces dernières années sur toutes les négociations et revirements qui avaient permis le retour de la Libye dans le concert des nations fréquentables. Selon l'un de ses amis, qui s'est confié à Reuters, le chef de la diplomatie libyenne a démissionné en raison des attaques commises par les forces de Kadhafi contre des civils.
» BLOG - Moussa Koussa, l'homme des services
Washington a jugé cette défection «très importante». «C'est un indice sur le fait que les gens entourant Kadhafi pensent que la fin est proche», a déclaré un responsable sous couvert de l'anonymat.
• Obama a secrètement autorisé la CIA à intervenir en Libye
Le président américain a signé au cours des deux ou trois dernières semaines un décret confidentiel autorisant des opérations secrètes de la CIA en Libye pour soutenir les insurgés, ont déclaré mercredi quatre responsables américains à l'agence Reuters.
De «petits groupes» d'agents de la CIA sont déployés en Libye pour prendre contact avec la rébellion et guider les frappes de la coalition, a affirmé mercredi le New York Times. Selon la chaîne ABC, «des dizaines de membres des forces spéciales britanniques et d'agents du service d'espionnage MI6 travaillent en Libye», en particulier pour recueillir des renseignements sur les positions des forces loyalistes.
Réagissant à ces révélations, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a dit refuser «de s'exprimer sur des questions de renseignement».

Les insurgés ont dû abandonner leurs positions à Ras Lanouf. Crédits photo : MAHMUD HAMS/AFP
L'avancée des insurgés a été stoppée puis inversée ces deux derniers jours par les forces du régime. Ces dernières ont repris le site pétrolier de Ras Lanouf et progressé vers Brega.
Les frappes aériennes se sont poursuivies dans la nuit de mercredi à jeudi sur la Libye. Des appareils de la coalition ont survolé Tripoli dans la nuit, avant que des explosions ne soient entendues dans la banlieue de Salaheddine, au sud-est de la capitale, à rapporté un témoin.
Dans la journée de mercredi, un raid aérien a été mené à l'ouest d'Ajdabiya. A plusieurs km de la ville, une énorme boule de feu de plusieurs dizaines de mètres est montée dans le ciel. Le raid a été immédiatement salué par une centaine de rebelles rassemblés à la porte ouest d'Ajdabiya.
Dans l'après-midi, les insurgés ont poursuivi leur repli vers l'est. Selon les rebelles, Brega est tombé aux mains de l'armée gouvernementale dans l'après-midi, une information invérifiable directement. Mais depuis Ajdabiya, un journaliste de l'AFP a pu entendre le bruit de la canonnade.
A l'ouest de Syrte, les loyalistes ont à nouveau attaqué Misrata, à coups d'obus de chars et de roquettes, au lendemain d'une attaque qui a fait 18 morts selon la rébellion et un médecin. Dans une conférence de presse à Benghazi, un porte-parole des rebelles a expliqué le retrait des insurgés par le fait qu'ils étaient confrontés à des milliers d'hommes, membres selon lui de la garde républicaine tchadienne.
Les rebelles réclamaient à cor et à cri la reprise des frappes aériennes internationales interrompues depuis deux jours.
» Voir la vidéo : «sans la coalition, on ne peut pas avancer»
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• L'Otan assure le commandement des opérations aériennes