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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 17:46

 

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N.Sarkozy zappe le changement de centre de gravité au Moyen-Orient et la marginalisation inéluctable du conflit palestino-israélien

 

Par Marc Brzustowski

 

sarkozy diner (Copier)

 

 

Le discours du Président-futur candidat de la France, Nicolas Sarkozy fleurait bon la naphtaline et le renvoi au musée de la politique « Arabe » de la France, ce mercredi 8 février, devant les instances politiques assemblées au Dîner du CRIF. Cette orientation s’est, en effet, au cours du XXè siècle, presque entièrement focalisée sur le soutien à une cause islamo-nationaliste, dite palestinienne, et sur l’acquittement des intérêts pétroliers du pays. Concrètement, le soutien indéfectible à la cause en question ne suffira plus, dans les décennies à venir, à assurer l’approvisionnement en pétrole de l’Europe et de l’Occident, comme lors du véritable choc de civilisation de 1973, qui se matérialisait par la mainmise sur le goutte-à-goutte d'or noir.

 

Sarkozy manque deux rendez-vous : l’un avec l’opinion publique (et, notamment, la "rue arabe"), pour qui le centre de gravité du Moyen-Orient s’est dangereusement déplacé vers Damas et Téhéran. Et l’autre avec les intérêts occidentaux directement menacés, dans le Golfe Persique, par l’Iran nucléaire. Crise dont va dépendre le prix à la pompe au moment des élections.

 

Ces deux valeureuses causes sont sous menace d’éclipse, précisément, à cause du chaos qui règne dans la région, dans les pays subissant ou ayant récemment subi une « révolution », soit une série de quasi-coups d’Etat, généralement, au profit des Islamistes les plus radicaux.

 

Et d’autre part, du fait des percées hégémoniques de l’Iran et du ciel bas et lourd qu’il fait peser au-dessus des différents détroits, porteurs de manne pétrolière : Hormuz, celui dont on parle le plus ; mais aussi, le détroit de Mab el-Mandeb, à l’extrémité sud de la Mer Rouge, et le Canal de Suez, que prétend traverser sans encombre la flotte iranienne, comme elle l’a fait, dès les prémisses du « Printemps du Caire », en remontant jusqu’à Latakia, en Syrie. L’envoi par Téhéran, de deux navires, qui mouillent dans les eaux de Jeddah, en Arabie Saoudite, depuis le 3 février, a vocation à démontrer que personne ne se met en travers de leur voie navale, où qu’ils souhaitent se rendre, y compris pour déverser des flots d’armes vers leurs alliés à Beyrouth ou à Damas. C’est ce que décrit l’analyste de la Marine américaine, J.E Dyers (ICI/), en déplorant le recul des mouvements marins des Etats-Unis, au même moment, dans la zone d’extension des prétentions de l’Iran. Elle rappelle, également, que ce déploiement intervient au pire moment des menaces de Téhéran contre tout pays d’où partirait une attaque contre ses installations nucléaires, ne servant ainsi que les intérêts de « la tumeur cancéreuse sioniste » (sic.). Cette démonstration de la marine iranienne a eu lieu le jour même où le porte-avions Amiral Kouznetsov, russe, quittait les eaux de Tartous, peu de temps après les émeutes footballistiques de Port-Saïd à l’entrée du Canal de Suez, puis à Port-Suez, à son extrémité-sud, en Egypte, rendant le pays des Pharaons de plus en plus incontrôlable. Elle s’interroge pour savoir si les pays de la région vont devoir adopter une posture « post-américaine », du fait du déclin du rôle de « gendarme des mers » de la flotte US.

 

Sarkozy, de son côté, s’est surtout indigné, c’est tellement commode, de ce qu’alors que le monde arabo-musulman se modernise dans son bel élan irrépressible vers la « démocratie » ( ?), le « cœur de ce monde », le conflit palestino-israélien, restait « glacé » et frappé d’immobilisme depuis 63 ans.

 

A l’heure qu’il est, les Frères Musulmans réclament la nomination d’un Premier ministre issu de leurs rangs à un Conseil Suprême militaire à bout de souffle ; Les Salafistes et Ennahda, prennent le contrôle de tous les échelons de la société tunisienne. Le tribalisme meurtrier et milicien règne à Tripoli, pourtant « libéré » par l’OTAN. Sarkozy veut aider ces jeunes pousses rongées par la même plante carnivore : l’islamisation radicale et anti-occidentale à tous les étages. Et il offre 100 millions d’euros à Ennahda, en augmentant les subsides de l’Autorité Palestinienne. Il croit, sûrement, se tailler un boulevard de campagne, dans les ronces dont nulle rose du Caire n'est indemne.

 

Nicolas Sarkozy serait bien inspiré de demander conseil à son ami Obama, en matière de « coaching » financier des révolutions : dans un bras-de-fer sans précédent avec les Etats-Unis, Le Caire affirme préférer renoncer à l’aide financière de l’Amérique, plutôt que de relâcher les militants pro-démocratie américains qui ont voulu frayer avec la foule du Square Tahrir. Les voilà traités comme des « conspirateurs » contre le dogme égyptien du tout-pouvoir aux Islamistes. Ils risquent 25 ans de prison dans les geôles des nouveaux maîtres du Caire.

 

C’est encore oublier qu’autant la déstabilisation croissante de l’Egypte, sous le poids de la crise politico-économique en spirale qui s’y installe, que le bain de sang en Syrie sont, et pour longtemps le centre de l’attention publique.

 

Homs, Hama, Deraa, Zabadani, Alep, sont des villes-martyres déchirées par les escouades de tous les régimes soutiens de la sacrosainte « Cause Palestinienne », ces dernières années. La symbolique de leur nom se substitue sans conteste aux montages de Pallywood sur Jénine, Ramallah ou le carrefour de Netzarim (Al Dura, 2000), pour donner dans le vif du sujet de la répression d’un des principaux parrains de la guerre palestinienne contre Israël : Bachar al Assad. Il n'est donc pas étonnant, qu'au moins par deux fois, l'AFP et diverses agences de presse sur commande, aient tâché de proposer de nouveaux clichés trafiqués d'une petite fille "victime" de la ranger d'un "soldat israélien", scène tournée au Bahreïn ; ou une seconde, d'un "palestinien sous le tracteur d'un "soldat israélien", à Al Dirat, en Cisjordanie... Façon, sans doute, pour les désinformateurs patentés de tenter de "sauver leur honneur perdu".

La seule idée qu'il aura fallu que les bombardements et les chenilles des chars post-soviétiques du bourreau Assad roulent sur le dernier visage syrien écrasé dans la boue, pour que subsiste la sacrosainte "résistance" russo-irano-syrienne et hezbollahnie contre Israël, restera une conscience orwello-pavlovienne lourde à partager : par l'Occident qui aura assisté au spectacle les bras croisés, mutique et presque complice, dans ses indignations feintes de Conseil d'Insécurité, dont les jeux sont faits avant d'entrer en piste. Pour les bénéficiaires palestiniens de l'aide "efficace" de leur Frère Bachar à la lutte, au prix du dernier homme libre de Syrie... 

 

L’aide directe et constante du Hezbollah libano-iranien se compte à plusieurs centaines jusqu’à un petit millier de combattants qui contribuent directement aux massacres, comme snipers depuis les toîts. Le chef des brigades Al Qods, des Gardiens de la Révolution islamique, Qassem Souleimani fait des allers retours incessants vers Damas pour prodiguer ses conseils en matière de répression sanglante ou comment venir à bout des insurgés. L’opposition syrienne atteste d’un transfert phénoménal d’armes chimiques en direction d’Homs et d’autres foyers-rebelles, craignant qu'ils ne subissent une pluie d'ogives chimiques (comme sut le faire Saddam Hussein contre les Kurdes). Du matériel d’écrasement anti-insurrectionnel et d’écoutes des communications des rebelles, des moyens techniques et des hommes de main sont fournis en flux tendus, par l’Iran à Assad, dont une base a été ouverte à Zabadani.

 

Mis bout-à-bout, ces processus en cours : l’islamisation croissante des pays postrévolutionnaires du printemps dit « Arabe » et la mise à mort en direct de la nation syrienne, au nom d’un pseudo-Etat sectaire (alaouite) sous allégeance iranienne, dissipent les dernières illusions d’une quelconque cause « nationaliste » mythique, chez les Palestiniens. Le Hamas est le premier mouvement et le plus important, à illustrer cette scission interne. Une partie de sa branche extérieure, anciennement logée à Damas, sous l’égide de Meshaal et Marzouk, a dû fuir et se réfugier au Qatar. Mais c’est elle, discréditée à l'interne, qui établit un traité d’union « nationale » avec Mahmoud Abbas, que conteste aussitôt la branche gazouïe, autour d’Ismaïl Haniyeh, qui se rend à Téhéran. Le mouvement est, en fait, déchiré de l’intérieur, à la mesure des échos en provenance de Syrie. Les Frères Musulmans n’acceptent plus qu’il s’affiche à la solde d’un régime chi’ite, qui lui reproche, en retour, de ne pas soutenir ardemment le dictateur menacé, comme le fait sans sourciller Nasrallah à Beyrouth.

 

La réalité sanglante de la Syrie démontre que s’il existe bien un Etat ultra-violent et répressif, la nation syrienne, quant à elle, est de plus en plus soumise aux fluctuations confessionnelles. Le combat pour le contrôle de Homs est séminal dans cette révolte, puisque c’est là que passent les oléoducs actuels et futurs du pays vers la façade Méditerranée. Le pays pourrait bien se cliver en plusieurs entités selon leurs influences transfrontalières, l’essentiel restant la maîtrise sur les ressources.

 

Surtout, historiquement, la séparation de la région « Palestine » d’avec la Syrie, en 1920, est le véritable moment de catastrophe ou « Naqba », terme forgé à l’époque, pour les habitants arabes de cette province de la Grande Syrie. Les forces qui domineront, demain, à Damas et dans ses régions limitrophes, décideront, comme hier, aujourd'hui encore et peut-être demain, les Assad, du devenir de la « Cause ». Actuellement, personne, ni à Ramallah à Gaza, ni à Doha, encore moins au Caire, trader d'accords sans lendemain, ne dispose des clés de l’avenir. Et Jérusalem ne saurait se construire d’interlocuteur clé-en-main pour satisfaire aux approximations d’un ex-futur improbable Président, lors d’un dîner parisien très couru par la classe politique…

 

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commentaires

L
Jihad Chahid<br /> <br /> <br /> Il y a des hommes qui ont choisi de mourir<br /> Pour ne pas céder à la tentation d'exister pour rien<br /> Pour ne pas céder à la mauvaise rotation des astres...<br /> Au cumul des désastres...<br /> Ce sont les palestiniens d'aujourd'hui qui préfèrent<br /> La fin des temps qu'une descente aux enfers<br /> On les appelle depuis hier : Jihad Chahid...<br /> <br /> http://www.lejournaldepersonne.com/2012/02/jihad-chahid/
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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