Les tirs de roquettes Grad n’ont pas occasionnés de dégâts importants aujourd’hui . Cependant, cette opération de déstabilisation – ausssi inoffensive et dérisoire soit elle à ce stade – intervient dans une zone hautement stratégique. On ne peut donc en balayer les incidences d’un revers de manche.
En effet les terminaux portuaires d’Eilat et Aqaba (de part et d’autre de la frontière) représentent des infrastructures critiques pour les deux Etats. Cette petite zone de quelques kilomètres carrés concentre de manière inextricable les seuls accès d’Israël et de la Jordanie sur la Mer Rouge. Le caractère sensible de l’ensemble est renforcé par la présence d’importantes réserves d’uranium en Jordanie. Les experts évaluent les réserves du Royaume Hachémite à 140 000 tonnes. Un gros contrat minier a déja été signé avec la société française Areva. Les chinois de Sino-Uranium et les anglo-australiens de Rio Tinto sont également présents dans la zone.
Enfin, la Jordanie est sur le point de lancer dans la région d’Eilat Aqaba la construction d’une première centrale nucléaire. Une filiale belge de GdF Suez, Tractebel Engineering, conduit actuellement une étude de faisabilité sur un site remarquable, à 25 km au sud d’Aqaba et à quelques kilomètres seulement de la côte.
L’objectif visé par les terroristes n’est donc pas anodin. Selon toute vraisemblance la réaction à l’incident ne le sera pas non plus.