Obama compte sur Khamenei, qui vient de mettre la pression sur Ahmadinedjad pour accélérer le mouvement vers le nucléaire...
Le Président américain Barack Obama a fait suite au Président israélien Shimon Peres, pour s’exprimer à l’ouverture de la convention de l’AIPAC, le lobby pro-israélien à Washington, dimanche 4 mars. Tous deux ont condamné un Iran nucléaire comme représentant une menace pour les Etats-Unis, Israël et le monde. Le Président Obama a vanté l’efficacité de la diplomatie, soutenue par les pressions, puisque « l’Iran ne dispose pas encore de l’arme nucléaire ».
Il a aussi insisté sur le fait que sa politique ne se contenterait pas de contenir, mais bien d’empêcher l’Iran d’obtenir des armes nucléaires, grâce à tous les moyens de la puissance américain, y compris au prix d’un effort militaire. Obama a ajouté : « Il ne doit y avoir aucun doute sur la résolution des Etats-Unis ni sur le droit d’Israël de prendre ses propres décisions sur ses besoins en matière de sécurité ».
Il a affirmé que personne ne devrait pouvoir douter de son engagement envers la sécurité d’Israël : « Quand les jeux sont faits, j’ai l’appui d’Israël », a-t-il dit avant d’être applaudi.
Le Président Obama a alors fait un point en listant l’énorme effort qu’il a consenti au cours de son engagement avec l’Iran et pour mettre en place les sanctions durant les trois ans de son mandat. Il n’a, par contre, pas expliqué pourquoi le seul résultat qu’il ait atteint jusqu’à présent a conduit une accélération sans précédent du programme nucléaire de l’Iran par défi envers les pressions, les sanctions et l’isolement diplomatique.
Tout comme en ce qui concerne les sanctions, des sources pétrolières européennes ont rapporté samedi 3 mars que, depuis le mois dernier, lorsque l’Union Européenne a imposé un embargo sur le pétrole iranien, les exportations de Téhéran vers les nations européennes ont littéralement explosé et que l’Iran fournissait, à présent, 46% des besoins en pétrole du continent – pas très loin en-dessous des 49% vendus par l’Arabie Saoudite.
“Aucun gouvernement israélien ne peut tolérer que la bombe nucléaire soit entre les mains d’un régime qui nie la Shoah, menace de rayer Israël de la carte et qui soutient des terroristes voués à sa destruction. Aussi je comprends la responsabilité qui repose sur ls épaules de Binyamin Netanyahou », a poursuivi Obama.
“Un Iran nucléaire est une menace pour la sécurité nationale”, a t-il souligné. Le travail n’est pas terminé et il reste beaucoup à faire.
“Autant Israël que les Etats-Unis ont intérêt à résoudre le problème diplomatiquement », a-t-il continué à dire, sans entrer dans le vif de la controverse avec le Premier ministre israélien, qu’il rencontre à la Maison Blanche lundi, qui consiste à savoir à partir de quel moment l’Amérique décidera d’employer toutes « les ressources de la puissance américaine » pour stopper un Iran nucléaire.
“Il reste encore du temps aux dirigeants iraniens pour qu’ils prennent la bonne décision”, a dit Obama. « J’espère que le Président Ahmadinedjad la prendra ».
Quelques heures à peine, avant le discours d’Obama devant l’AIPAC, les résultats presque définitifs des élections parlementaires iraniennes étaient disponibles, montrant que le grand rival d’Ahmadinedjad, le Guide Suprême l’Ayatollah Ali Khamenei avait raflé près des trois-quarts des sièges, chassant ainsi la plupart des partisans du Président, ce qui fait de lui un canard boîteux, pour les dix-huit mois restants de sa présidence.
Les sources iraniennes de Debkafile révèlent que toute la crédibilité politique d’Ahmadinedjad ne tient plus qu’à l’effort maximal qu’il pourra faire pour mener le programme nucléaire iranien à sa conclusion réussie. Dans ce sens, le temps qui reste n’est pas exactement favorable à la politique du Président américain, et c’est même tout le contraire.
Il a achevé son discours en disant : “Il y a eu trop de discours de guerre” et en citant la célèbre règle de Roosevelt : “Parler doucement en portant un gros bâton ».
Ses premières paroles furent l’annonce que le Président Peres devait recevoir l’honneur insigne de la Médaille Présidentielle de la Liberté.
La convention de l’AIPAC doit encore entendre le Premier ministre israélien.
DEBKAfile Reportage spécial 4 mars 2012, 8:53 PM (GMT+02:00)
http://www.debka.com/article/21792/
Adaptation : Marc Brzustowski.