OBAMA LE CLOWN GRIS DE LA MAISON-BLANCHE
Milliere Guy - jeudi 22 avril 2010
Obama veut déjouer toute menace d’attentat nucléaire, titrait le 13 avril dernier un grand quotidien du matin. Dans le corps de l’article, on apprenait qu’il s’agissait là d’un « grand succès » pour le 44e Président des États-Unis.
Si Obama continue à remporter des succès comme celui-ci, il y a de quoi être encore plus inquiet que je ne le suis déjà – ce qui n’est pas peu dire. J’ajoute que la rencontre organisée par Obama à Washington était inutile et qu’elle visait à jeter de la poudre aux yeux de ceux qui aiment en recevoir et à dissimuler une réalité bien plus grave et préoccupante.
Chacun sait, à commencer par Barack Obama, qu’aucun groupe terroriste ne pourrait organiser un attentat utilisant une bombe sale sans être assisté par un État. Évoquer la « menace d’utilisation de bombes sales » sans souligner que celle-ci ne pourrait se concrétiser que grâ ce à des États eux-mêmes terroristes relève de l’imbécillité.
Demander à des États de se livrer à des déclarations solennelles sur le sujet, sans oser désigner quels États sont d’ores et déjà des États terroristes, c’est se moquer du monde.
Parler comme si un traité de non-prolifération nucléaire pouvait être respecté par des États qui ne respectent même pas leurs habitants et qui ne se sont jamais considérés comme liés par un contrat qu’à condition de pouvoir déchirer d’une main ce qu’ils ont ratifié de l’autre relève carrément de l’imposture.
Ni le Premier ministre britannique, ni le Premier ministre israélien n’ont accepté de servir d’auguste de cirque à celui qui ressemble de plus en plus à un clown gris très sinistre, et ils ont eu raison. On peut regretter que Nicolas Sarkozy ou Angela Merkel se soient, eux, précipités sur leur avion de service.
On me dira qu’il y avait les représentants de quarante-six pays : la belle affaire ! Il aurait pu y avoir les représentants de cent pays que cela n’aurait rien justifié du tout. On ajoutera qu’il s’agissait d’obtenir une pression internationale pour que des sanctions soient votées contre l’Iran. Je peux, en ce cas, sans aucun risque, prédire que des sanctions seront votées, tôt ou tard, sans veto de la Russie ou de la Chine. Elles le seront d’autant plus aisément qu’elles auront été vidées de toute substance. À ce moment, on parlera sans doute d’un autre « grand succès » pour le clown gris. Ce sera avant son prochain très « grand succès » : l’annonce par Ahmadinejad qu’il dispose de l’arme atomique !
Pendant que le clown gris faisait son numéro et parlait d’une « planète sans armes nucléaires », sans terroristes, remplie de hippies et de chansons d’amour, les représentants de la plupart des pays qui étaient réunis à Washington voyaient leurs équivalents participer, à 450 kilomètres de là, à New York, aux Nations Unies, à une réunion de l’Organisation de la conférence Islamique qui, comme par hasard, traitait aussi du terrorisme, sans allusions à des bombes sales ou à un monde de paix et d’amour sans armes nucléaires, mais avec beaucoup d’autres références.
Et si, à Washington, des dirigeants de pays « amis » du monde occidental tels que l’Algérie, l’Arabie saoudite, le Nigeria, le Pakistan, la Jordanie, l’Égypte ou la Malaisie juraient, la main sur le cœur ou sur le Coran, de lutter contre le « risque de terrorisme nucléaire », à New York, des émissaires de ces mêmes pays « amis » approuvaient une résolution stipulant que ne devait pas être considérées comme terroristes « les luttes armées contre les occupations étrangères, l’agression, le colonialisme et l’hégémonie » : autrement dit, toutes les « luttes » qui ont servi à justifier l’intégralité des actes terroristes sur la planète depuis plusieurs décennies…
Nombre de pays représentés à Washington appartenaient au mouvement des non alignés. Ce même mouvement a soutenu la réunion de New York et a désigné un pays pour y être son porte-parole. Lequel ? L’Iran, bien sûr ! Obama n’est pas allé à New York. Certes, les États-Unis ne sont pas encore un pays non aligné : Obama n’est au pouvoir que depuis quinze mois. Les États-Unis ne sont pas non plus membres de l’OCI, mais Obama travaille sur le dossier : il y a envoyé un ministre plénipotentiaire, Rashad Hussain, qui a reçu l’approbation du Council on American Islamic Relations. Des « grands succès » plus immenses encore se préparent-ils ?