
Obama ou le socialisme symbolique aveugle
Par le Pr Naphtali Weiss-Livori
Traduit de l'hébreu par Aschkel
pour aschkel.info et lessakele
Lu par Aschkel
Dans l’isoloir, l’électeur éclairé devrait s’affranchir de deux concepts, l’utopie et le symbolisme.
Le vote pour l’utopie conduit aux dictatures, celui pour le symbolisme mène à la catastrophe.
Durant sa campagne, Obama fut l’homme des symboles, il est afro –américain, il propose aux Américains un réel changement sur des points forts comme la fermeture de Guantanamo, la relance de l’économie, le contrôle de la finance, des baisses d’impôt pour 98% des Américains, la réduction d’émission de gaz à effet de serre de 83% d’ici 2050, la réconciliation entre les races et les religions, la fin des guerres.
Le candidat Mc Cain a justement alerté sur le caractère magique des promesses de campagne d’Obama. Cependant, 8 ans de gouvernance républicaine, des guerres semblant s’enliser ainsi qu’une crise financière et économique ont permis l’éclatante victoire du nouveau Messie.
Hélas, quatorze mois après sa prise de fonction Obama n’a atteint aucun de ses objectifs et sa côte de confiance s’effrite de long en long : en date du 27 février, seulement 22% des électeurs américains approuvent inconditionnellement sa politique et globalement, uniquement 43% l’approuvent au moins quelque peu (Source Rasmussen Reports).
Obama gouverne en socialiste et sa symbolique de gauche ne résiste pas à l’épreuve du réel. L’ultime exemple est l’affligeant débat télévisé au sujet de la réforme du système de santé.
Prenant le peuple à témoin, le Président a organisé un débat télévisé de plus de six heures sur le projet de réforme. Hélas, hélas, les représentants républicains et les démocrates présents sur le plateau ont chacun maintenu leur position et suite à ce long débat, un sondage montrait qu’une majorité de citoyens était, elle aussi, contre cette réforme (seulement 25% des électeurs américains désirent voir voter en l’état la loi proposée par les démocrates, sondage CNN). Notons en passant la méthodologie socialiste de l’entreprise, Obama a refusé de lancer la discussion sur de nouvelles bases et a parlé 119 minutes, soutenu par les représentants démocrates durant 114 minutes, ne laissant la parole à l’opposition que 110 minutes.
La dialectique socialiste a abandonné la notion d’Etats-voyous, la remplaçant par la politique de la main tendue. Dans ce domaine encore, le symbole de la main tendue est un désastre. L’Iran poursuit son programme nucléaire militaire et annonce l’ouverture prochaine de dix nouvelles usines d’enrichissement, la Corée du Nord relance son programme nucléaire, la Syrie se moque ouvertement des Etats-Unis en se rapprochant de l’Iran, la Russie réarme et devient plus agressive, le terrorisme islamique s’accroit.
A titre d’exemples, nous constatons, ces derniers jours, que la Chine refuse de voter des sanctions plus sévères contre l’Iran, que la Corée du Nord, contre les décisions de l’ONU, livre des pièces détachées de chars d’assaut à la République du Congo, armes dissimulées dans des containers de sacs de riz, containers chargés sur un navire dans le port chinois de Dalian. La boucle est bouclée. L’Amérique est devenue en une année la risée des Etats-voyous.
Nous passerons sur l’échec de la politique environnementale d’Obama, le ridicule du sommet de Copenhague, la rhétorique du changement anthropique du climat qui se délite sous le poids des non-sens scientifiques et des sens affairistes. Une étude en cours, portant déjà sur plus de mille capteurs de chaleur aux Etats-Unis démontre que 90% des emplacements de ces capteurs ne respectent pas les procédures d’installation, l’un d’entre eux étant même à proximité d’un barbecue …
Les résultats de la politique économique du candidat magique sont eux aussi consternants, avec un déficit budgétaire de plus de 1 500 milliards de dollars, un taux de chômage s’élevant à 9, 70%, une balance commerciale qui se creuse et surtout un indice de la liberté économique en baisse de 2, 7% en 2009, un comble pour le pays du libéralisme.
Certains esprits étroits relèveront qu’Obama poursuit la politique guerrière de Bush et les Etats Unis n’ont en réalité pas changé.
En effet, Obama n’est bon que lorsqu’il poursuit la politique de Bush : envoi de 30 000 hommes en Afghanistan, frappes des chefs taliban grâce aux Predator, retrait d’Irak, libération progressive des prisonniers de Guantanamo, reconduction du Patriot Act tant décrié par les démocrates sous l’ère Bush, cependant, ici encore, tout est affaire de symboles.
S’il désire conserver une once de crédibilité, Obama doit se comporter en commandant en chef des armées. Il reste efficace uniquement quand l’US Army est à l’œuvre, mais des indicateurs précis nous prouvent que telle n’est pas sa nature.
En effet, l’Administration Obama propose de baisser le budget de la défense de 722 milliards de dollars en 2010 à 698 milliards en 2015, ce qui est parfaitement incompatible avec le maintien de la sécurité du peuple américain et de ses alliés.
De plus, à l’heure où la Russie remet en scène le risque d’attaque nucléaire, où la Corée du Nord et l’Iran construisent la bombe, le vice président Biden s’oppose aux militaires sur la doctrine nucléaire de l’Etat, voulant en contraindre l’usage au maximum, Enfin, les démocrates préparent un projet de loi criminalisant toute méthode d’interrogatoire « dégradant » pour les terroristes.
Ainsi va l’Amérique des symboles, celle qui se tait devant les crimes des Pasradan contre le peuple perse et celle qui ne souhaite pas voir le terroriste dégradé.
Ainsi va l’Amérique des symboles, celle qui propose de voter le 4 mars prochain une résolution sur le génocide arménien et celle où Keith Ellison, le premier musulman membre du Congrès dans l’histoire des Etats-Unis se demande sans rire si cette « résolution va améliorer le bien-être des personnes en Arménie ou en Turquie ou ailleurs ? ».
Ainsi va l’hyper puissance qui dans son cœur n’oublie pas la grandeur de ses pères fondateurs, cette Amérique qui souhaite tout haut l’élection d’un nouveau Ronald Reagan, cette Amérique qui, prise dans la tourmente socialiste, se rapproche encore d’Israël ; à ce jour et pour la première fois depuis 1991, plus de six américains sur 10, soit 63%, soutiennent Israël, dont un bond de 23% chez les Républicains, 85% d’entre eux soutiennent Israël pour un taux de 60% chez les Indépendants et 48 % chez les Démocrates. (Source Gallup).