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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 22:35

 

 

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Texte original transmis par l'auteur : Bonapartine 

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 


 

Sifaoui voit des xénophobes partout !

 

   Jamais je n’ai mis autant de temps à lire un pamphlet qui n’en a que le nom mais aucune des caractéristiques fondamentales. Jamais je n’ai déployé autant d’efforts pour parvenir au terme de la lecture d’un livre qui ne m’a rien appris. Jamais. Pourquoi ?

 

    En ce dimanche 05 septembre 2010, j’ouvre le livre de Mohamed Sifaoui "Eric Zemmour, Une supercherie française" et je lis :

 

"Cet ouvrage est dédié à tous ceux qui horripilent Eric Zemmour : les petites filles prénommées Zohra, les petits garçons prénommés Mohamed, les couples divorcés, ceux qui lisent les mangas, les pacifistes, les antiracistes, les écolos, les militants des droits de l’Homme, les féministes, les gays et les lesbiennes, les amoureux en général, les progressistes, ceux qui n’ont jamais rien lu sur       Louis XIV ou Napoléon Bonaparte, ceux qui n’aiment pas les films en noir et blanc, les lecteurs d’Amélie Nothomb, Cali, les "barbares" d’hier et d’aujourd’hui, le couple Karembeu, et tous les autres qui se reconnaîtront puisque c’est une liste interminable."

 

D’emblée, je me dis : « Bigre, çà commence mal ! J’appartiens à quelques-unes de ces "catégories". Dois-je donc ne lire qu’une moitié de pamphlet ? » Que penser en effet de la conception du débat démocratique d’un auteur qui détourne de sa lecture, voire rejette de fait tous ceux qui n’horripileraient par Eric Zemmour ? Etrange conception également de la liberté de penser : chacun de nous ne devrait-il lire, regarder et écouter que les auteurs dont il partage intégralement les opinions, oubliant que l’unilatéralisme de la pensée n’a jamais permis à quiconque de se confronter à la contradiction, de douter et donc d’évoluer ? Là encore, je ne partage pas tout ce que dit ou écrit Eric Zemmour, loin s’en faut. Ce qui ne m’empêche pas néanmoins de l’écouter dans l’émission de Laurent Ruquier. Serait-ce un délit ? Apparemment oui, aux dires de Mohamed Sifaoui.

 

En réalité, toute la démarche de pensée de Mohamed Sifaoui est comprise dans cette note d’introduction : condamner la différence d’opinion sans jamais procéder à une analyse de fond ou à une autocritique de sa propre démarche intellectuelle, exclure, bannir, éventuellement détruire une réputation puis ensuite ficher autant que possible les "brebis galeuses" qui dénoncent le fascisme islamique mais représentent à leur tour le "nouveau fascisme d’extrême-droite" émergent en France et en Europe. Car ceux qui ne pensent pas en effet exactement comme Mohamed Sifaoui finissent obligatoirement à l’extrême-droite, qu’elle soit européenne ou israélienne. Evidemment ! Avec Monsieur Sifaoui, pour ne prendre que l’exemple de la France, soit vous êtes en accord avec ses idées et tout va pour le mieux "dans le meilleur des mondes" en quelque sorte, soit à l’inverse vous finissez dans les bras du parti de Jean-Marie Le Pen. Rien que çà ! Que deviendrions-nous tous, vaines "âmes perdues" que nous serions devenues sans le regard inquisiteur de Mohamed Sifaoui qui prétend que nous chercherions, nous à Riposte Laïque, la provocation "pour exister" (p.173) sans évidemment jamais en apporter l’ombre d’une seule preuve ? Mohamed Sifaoui omet juste de dire, nous le verrons plus loin dans le présent article, que ce qu’il fait, lui, outrepasse le simple cadre de la satire pour se confiner en fin de compte à la frontière des discours incitatifs aux appels au meurtre auxquels nous assistons sur l’équipe ces dernières heures ...

 

A partir de là, heureusement que Robert Badinter a eu un jour de 1981 la noble ambition de défendre le projet de loi sur l’abolition de la peine de mort en France sinon nombreuses seraient aujourd’hui les têtes qui tomberaient, tranchées net qu’elles seraient par le couperet de la guillotine du sieur Sifaoui : Eric Zemmour, Eric Naulleau et Laurent Ruquier qu’il décrit comme étant "en admiration devant Ramadan" (le comble ! /page 196), Marine Le Pen, Geert Wilders, Anne-Marie Delcambre, Riposte Laïque, Bat Ye’Or, Paul Landau, Oriana Fallaci, Avigdor Liberman, Gilles William Goldnadel  …

Le Premier ministre de l’Etat d’Israël Benyamin Netanyahu ne sera pas qualifié cette fois-ci de "petit". Non, ce sera, en revanche, au tour du Corse Napoléon Ier  d’être qualifié de "petit Corse" puis d’ "allogène ou quasi qui prétendit régler par la force et par la loi ces inexpiables querelles de Gaulois"(p.63). On souhaite juste à tous les jeunes Français qui rejettent par exemple actuellement l’école républicaine française et ses enseignements de s’intégrer aussi bien que n’y parvint en son temps "le petit Corse" …. On passera également sur Napoléon III qui semble avoir, à l’inverse de son grand oncle, les faveurs de Mohamed Sifaoui. Il juge en effet Napoléon III "pragmatique" (p.217) quant  aux travaux qu’il avait lancés à Paris et en province. Oui, en effet, Napoléon III était tellement "pragmatique" qu’il ira également jusqu’à définir ainsi l’Algérie dans une brochure destinée à Mac-Mahon en 1865 : "Ce pays est à la fois un royaume Arabe, une colonie européenne et un camp français …". Le 05 mai 1865, il poussera l’outrecuidance jusqu’à proclamer au peuple arabe :

"Qui sait si un jour ne viendra pas où la race Arabe, régénérée et confondue avec la race Française, ne retrouvera pas une puissante individualité semblable à celle qui pendant des siècles l’a rendue maîtresse des rivages méridionaux de la Méditerranée ?" La conquête de l’Algérie qui a été entreprise dès 1830 sous Louis Philippe, s’est poursuivie avec le rattachement de l’Algérie à la France par la Constitution du 04.11.1848. La suite, on la connaît : les rapports entre l’Algérie et la métropole française ne seront qu’une série de tragédies. Aujourd’hui encore, je persiste à croire non pas que Napoléon III était un  "pragmatique" mais, au contraire, que la France aurait été bien avisée de ne jamais poser un seul pied un seul jour de sa vie sur la terre d’Algérie. Cela aurait évité bien des drames de part et d’autre des deux rives de la Méditerranée !

 

    Je ne peux commenter chacun des propos de Mohamed Sifaoui tant son "pamphlet" renferme nombre d’inepties, d’invectives personnelles, d’omissions délibérées, de contre-vérités historiques. Faire ce choix m’aurait conduite en effet à devoir écrire une critique d’une centaine de pages. Or, je n’ai en ai ni le temps ni l’envie. Je  me limite donc ici à l’analyse, sur le fond, de quelques extraits choisis.

 

Eric Zemmour ausculté par Mohamed Sifaoui

 

Eric Zemmour ? Un "symptôme" (p.11) "bien de son époque par son égotisme et son narcissisme, bulle spéculative pétillant d’autosuffisance, il finira comme toutes les bulles, dans une éclaboussure" (p.56), un "agitateur" qui alimente "un climat d’inquisition qui s’étend sur toute l’Europe et qui sert tant le xénophobe, le raciste, que l’antisémite" (p.192). Pour n’être plus en conclusion qu’un "piètre penseur doublé d’un historien raté" (p.249). On se demande bien pourquoi, dans ce cas, Mohamed Sifaoui a toutefois jugé utile de consacrer tout un livre à un homme qui semble n’être doté d’aucune qualité personnelle ….

 

En réalité, Mohamed Sifaoui ne parle pas autant d’Eric Zemmour que ne laisse l’imaginer la première lecture. Plus exactement, Eric Zemmour et son discours servent en réalité ni plus ni moins que de prétexte à Mohamed Sifaoui pour lui permettre de s’ériger en chantre de la cause féministe, homosexuelle et antiraciste.

 

Exemple sur l’homosexualité : après avoir passé au karcher les propos pour le moins effectivement contestables d’Eric Zemmour sur la question homosexuelle, Mohamed Sifaoui dresse dans un premier temps la liste de tous les homosexuels célèbres pour nous démonter que l’on pouvait être homosexuel et marquer de son empreinte l’histoire de son pays. Ce que personne, à ma connaissance, à Riposte Laïque comme chez tous les progressistes dignes de ce nom, n’a jamais contesté : Alexandre le Grand, Jules César (p.56/57), le calife Haroun Al-Rachid (p.57), le maréchal Lyautey (p.58), "François Mauriac aurait eu des penchants homosexuels", Louis Aragon (p.59).

Seconde étape : Mohamed Sifaoui se dresse en directeur de conscience du service public audiovisuel, l’émission de Laurent Ruquier devenant alors l’objet de  toute son attention. Bien que France 2 nous offre cette fois-ci une émission certes  tardive mais qui a au moins le mérite de ne pas abêtir les téléspectateurs, il ne peut s’empêcher de vilipender tous les téléspectateurs qui osent, à ses yeux, perdre leur temps à regarder la dite émission : "Et même si la pensée de Zemmour ne correspond pas aux principes défendus par le service public, tant pis ! Que le spectacle commence ! Les téléspectateurs applaudissent ; ils aiment les jeux du stade." (p.58) Comprenez en ces termes la sentence : "Vous qui regardez l’émission de Ruquier, vous êtes tous des bourreaux incultes et stupides, assoiffés de sang". Bref, forcément des "vendus" à la cause zemmourienne ! Histoire de faire comprendre, au passage, à Laurent Ruquier qu’il devrait bien entendre l’avertissement qu’il lui avait adressé dès la page 16 : "Zemmour est suffisamment creux et bavard pour être devenu un pouvoir, médiatique s’entend. L’émission de Laurent Ruquier notamment, et, accessoirement, son couple postmoderne avec Naulleau (8), en ont fait un agent d’influence et, comme tel, un danger." Sait-on jamais que Laurent Ruquier ne soit pas suffisamment intelligent pour saisir le sens de ces quelques lignes. Mieux valait donc insister lourdement … C’est là malheureusement une illustration parmi d’autres du mépris ouvertement affiché par Mohamed Sifaoui à l’encontre de ceux qui ne font pas partie de son cercle d’amis inconditionnels. Mais au fait, plutôt que de dicter ce que devrait être la ligne éditoriale du service public dans le paysage audiovisuel, pourquoi Mohamed Sifaoui ne se demande-t-il pas ce qui conduit Laurent Ruquier qui n’a jamais caché son homosexualité, à maintenir contre vents et marées le "symptôme" Zemmour dans son émission ? Je crois au contraire que c’est tout à l’honneur de Laurent Ruquier et de la productrice Catherine Barma de laisser s’exprimer dans une émission du service public des chroniqueurs qui ne partagent pas le même point de vue qu’eux ou que d’autres concitoyens sur la question homosexuelle comme sur tout autre sujet de société. Après tout, n’est-ce pas aussi cela l’essence du débat démocratique ? Rien que pour cela, j’espère bien que Laurent Ruquier ne fera pas partie de la prochaine charrette de licenciés du paysage audiovisuel français d’une part, que l’émission "On n’est pas couché" sera maintenue d’autre part autant de temps que nécessaire. Car au fond, le discours de Mohamed Sifaoui n’était-il pas déjà, sous couvert de régler des petits comptes personnels avec Eric Zemmour, un encouragement à peine voilé à virer Laurent Ruquier du service public audiovisuel ? Je saisis donc ici l’occasion de m’exprimer sur le sujet car j’entends parler depuis la fin du mois d’août d’une "liste noire" de présentateurs ou animateurs qui seraient sur la sellette parmi lesquels : Laurent Ruquier, Patrick Sébastien, Guillaume Durand, Eric Zemmour. Sont-ce là des informations fiables ou des bruits de couloir répandus par des journalistes peu scrupuleux ? Je ne sais. Quoi qu’il en soit, je me fiche complètement de savoir que Laurent Ruquier serait "trop à gauche", Guillaume Durand "trop villepiniste", Patrick Sébastien "trop chiraquien", Zemmour "pas assez sarkozyste ". Je n’ai aucune admiration particulière ni pour toute une partie de la gauche ni pour Dominique de Villepin ou Jacques Chirac, encore moins pour les extrêmes du paysage politique français. Moi, ce qui m’importe, c’est que le paysage audiovisuel français nous offre des émissions qui ont le mérite soit d’alimenter ma réflexion soit celui de me permettre de découvrir des artistes d’autres contrées. Vous croyez peut-être que je m’éloigne là de notre sujet initial ? Mais non, pas du tout ! Car le fait de constituer des listes noires, qu’elles concernent celles visant des présentateurs de télévision ou celles que dresse Monsieur Sifaoui à l’encontre de tous ceux qui sont l’objet de son courroux, concourt à instaurer insidieusement, progressivement mais sûrement en France une dictature de la pensée qui n’est pas, du reste, sans rappeler certaines heures sombres de notre histoire ….

Cette parenthèse refermée, revenons à l’analyse des écrits de Mohamed Sifaoui. Puisque Monsieur Sifaoui semble si compétent pour se prononcer sur ce que devrait être la ligne éditoriale du service public de la télévision française, pourquoi n’a-t-il pas saisi l’occasion idéale de la parution son livre pour s’exprimer sur l’Affaire Al-Doura, notamment à l’occasion de son chapitre sur les dreyfusards ? Voilà un sujet grave, une affaire qui est loin d’être close malgré le licenciement cette fois-ci justifié de Madame Chabot et le départ de Patrick de Carolis. J’avais cru comprendre pourtant qu’à une époque,      Mohamed Sifaoui s’intéressait de près à l’Affaire Al-Doura …. Aurait-il changé de cap ? Si tel n’est pas le cas, pourquoi donc n’en parle-t-il plus ? Serait-ce un sujet devenu trop "risqué" pour "le journaliste, documentariste et écrivain engagé pour la défense de la laïcité" qu’il affirme être ? Remarquez, c’est sûr qu’à l’heure actuelle, c’est certainement plus porteur financièrement et médiatiquement de jouer les rôles de lance-flammes sur le Pape Benoît XVI ou le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu que de traiter  des sujets qui fâchent tels que l’Affaire Al-Doura … A vrai dire, le silence actuel de Mohamed Sifaoui sur certaines thèmes d’actualité est assourdissant. Par exemple, que pense Monsieur Sifaoui de l’affaire de Sakineh Mohammadi Ashtiani, lui qui se présente comme un journaliste opposé "aux idées réactionnaires, à tous les racismes, à toutes les extrêmes droites" ? Curieusement, on ne l’a pas entendu s’exprimer sur ce sujet.

 

 

L’analyse du "naufrage de l’équipe de France de football lors de la coupe du monde 2010" (p.73) :

 

 

« Eric Zemmour, certains politiques, mais aussi Alain Finkielkraut (1) – quoique plus intelligent que notre oisillon mais finalement tout aussi réactionnaire sur ce coup (décidément, le football ne lui réussit pas !) – se sont empressés à "ethniciser" un échec sportif, un comportement d’enfants gâtés et indigne de la part de joueurs en cherchant y compris des causes liées à l’appartenance "religieuse" au triste spectacle livré par les Bleus en marge de la compétition qui s’est déroulée en Afrique du Sud (2). Un tic chez tous les réactionnaires qui s’en vont sonder les cœurs, les âmes et les gènes pour essayer de dédouaner la France, en l’espèce la fédération française de football, de ses erreurs. Ce ne sont pas les responsables du football français, l’entraîneur et les joueurs – finalement tout un système – qui sont mis en cause  mais les "Noirs" et les "musulmans" de cette équipe, voire aussi la banlieue.» [p.73, chapitre 5 "France ! Ma terre d’accueil" de "Eric Zemmour, une supercherie française"]

 

Mohamed Sifaoui condamne ceux qui cherchent à ethniciser l’échec de l’équipe de France. Mais là aussi, c’est un discours classiquement condescendant et convenu qui satisfait tous ceux qui se proclament antiracistes mais qui n’engage pas un débat de fond. Car finalement, quelle est la problématique soulevée par les comportements observés chez certains joueurs de l’équipe de France depuis quelques années ? Est-ce leur religion ? Est-ce leur ethnie ? Est-ce leur couleur de peau ? Ni leur ethnie, ni leur religion ni leur couleur de peau. Mais quand on a dit cela, on n’a pour autant rien réglé. Est-ce être "raciste" par exemple que de rappeler que Monsieur Ribéry confond en permanence depuis des années un terrain de football avec un lieu de culte ? Indépendamment de la religion à laquelle il s’est converti, ce qui est d’ailleurs son droit le plus élémentaire. Que dirait-on si un joueur de football de religion chrétienne se signait en entrant sur un terrain de football ? Les républicains lui reprocheraient la violation du principe de laïcité et ce serait légitime, qu’il soit du reste chrétien, juif, bouddhiste …. Pourquoi la négation du principe de laïcité, à l’inverse, deviendrait-elle acceptable lorsque celui qui la nie est de religion musulmane ? Pourquoi Mohamed Sifaoui ne parle-t-il jamais du joueur de football Franck Ribéry ?

Je crois que c’est toujours une erreur de détourner le sens de certains débats en se complaisant à prononcer les mots d’un discours politiquement correct sur  l’antiracisme dont on sait pertinemment qu’il plaît au plus grand nombre sans risquer ainsi de s’aventurer sur le terrain des mots qui fâchent. Et c’est une faute de ne jamais rappeler que la religion doit demeurer une affaire confinée à la sphère privée et intime et uniquement à la sphère privée et intime. En toutes circonstances, la religion, quelle que soit la religion concernée, n’a pas sa place sur un terrain de football dans un pays comme la France où l’article 1 de la Constitution du 4.10.1958 dispose : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale." Mais cela, à aucun moment de son pamphlet, Monsieur Sifaoui ne le mentionne. C’est d’ailleurs assez déconcertant de noter que Mohamed Sifaoui s’acharne à répéter qu’il a toujours dénoncé les prières sur la voie publique - ce dont tous les républicains se félicitent - mais que dès qu’il s’agit de football, il ne dénonce pas avec autant de vigueur les atteintes au principe de laïcité. Pourquoi ce deux poids deux mesures ?

 

Autre point : que penser du même Franck Ribéry qui depuis des années n’a cessé de renvoyer l’image d’un "mari modèle" pour finalement ne rien trouver de mieux que d’aller fréquenter un bordel de luxe où il s’est vautré dans les bras d’une prostituée, de surcroît mineure. Ce qui, chacun en conviendra, qu’il soit homme ou femme, pose question quant à "l’éthique" du personnage. A partir de là, qui nuit à l’image d’autrui ? Ceux qui pointent du doigt les agissements douteux de Frank Ribéry ou le joueur qui a renvoyé une image on ne peut plus préjudiciable  des musulmans de France en laissant certains esprits libidineux en mal de fantasmes sulfureux en déduire que la fréquentation des bordels serait une "particularité" de la sexualité des musulmans. Ce qui serait une affirmation à la fois aberrante et choquante, cela va sans dire.

 

Quelle image tous ces épisodes ont-ils renvoyé de la France ?

 

L’image d’une France désorientée, fatiguée, avilie. L’image d’une France qui ne croit pas en ses talents. Voilà l’image diffusée dans le monde entier par l’équipe de France de football. A qui la faute ? Aux joueurs ? A la Fédération française de football ? Malheureusement, même si je partage le point de vue de Mohamed Sifaoui selon lequel les projecteurs ont essentiellement été braqués sur les joueurs et pas forcément suffisamment sur les autorités du football, il ne faut pas pour autant nier que les joueurs de l’équipe de France de football demeurent les premiers responsables de leurs agissements. Et il n’est ici en aucun cas question "d’ethniciser" un échec sportif mais seulement de rappeler la réalité des faits. Que je sache en effet, ce ne sont pas les Français mais bien les joueurs de football français qui étaient présents sur la pelouse pour refuser de s’entraîner au mois de juin 2010. Ce ne sont pas non plus les Français qui ont demandé au joueur de football français Frank Ribéry de se perdre dans les bras d’une prostituée mineure. Ce ne sont pas davantage les Français mais bien un joueur de football français censé représenter la France qui embrasse la pelouse d’un stade de football comme on embrasse, en vertu de sa croyance, le tapis d’une mosquée. Ce ne sont encore pas les Français mais bel et bien les joueurs français de l’équipe de France qui refusaient de signer des autographes à des supporters qui avaient parfois traversé tout un continent pour venir les soutenir. Enfin, ce ne sont pas les Français mais bel et bien le capitaine français de l’équipe de football française, à la veille d’un match décisif, qui a annoncé au beau milieu d’une conférence de presse qu’il y avait un "traître au sein de l’équipe de France", renvoyant ainsi l’image d’une France qui n’aurait conçu les rapports collectifs que sous l’angle de la guerre civile ! Il n’est donc pas opportun de la part de Mohamed Sifaoui de conclure que seuls "les réactionnaires s’en vont sonder les cœurs, les âmes et les gènes pour essayer de dédouaner la France, en l’espèce la fédération française de football, de ses erreurs." Les joueurs ne sont certes pas les seuls responsables du naufrage de l’équipe de France mais ils portent néanmoins une lourde responsabilité dans le naufrage du Titanic footballistique français. Ce n’est pas être "réactionnaire" que de le souligner. C’est au contraire rendre un très grand service à la France  que de bousculer cette équipe afin de l’encourager à se ressaisir de toute urgence car, à bien des égards, je me demande encore aujourd’hui à quel point les comportements des joueurs de l’équipe de football française et de leur ancien entraîneur, tous plus minables les uns que les autres, n’ont pas contribué à servir un peu plus encore la soupe au Front National. Hélas ! Tous les progressistes laïcs de ce pays ont intérêt à ce que l’équipe de France avance et gagne car on sait que le schéma inverse sert toujours les intérêts du Front National. A ce titre, tout ce que l’on peut souhaiter de meilleur à Laurent Blanc, né le 19.11.1965, c’est de réussir la mission qui est la sienne. Pour l’équipe de France et pour la France qui, elle aussi, en a bien besoin en ce moment !

 

 

 Bat Ye’Or : cible privilégiée de Mohamed Sifaoui

 

A l’évidence, Mohamed Sifaoui a mis un point d’honneur à se lancer dans une diatribe longue de plusieurs pages à l’encontre de Bat Ye’Or.

Aussi, avant de poursuivre plus avant, j’invite d’ores-et-déjà nos lecteurs à lire ou relire les interviews données par Radu Stoenescu le 07.05.08 et Paul Landau le 07.12.09 (1, 2) ainsi qu’à écouter l’interview enregistrée par Lucien Samir Oulahbib le 02.04.10 (3), ceci afin de saisir la gravité des affirmations de Mohamed Sifaoui à l’encontre de Bat Ye’Or que voici :

 

« Mais dans ce lot d’auteurs dépressifs, nostalgiques, frustrés, paranoïaques ou farfelus, une "historienne" se distinguera en accouchant d’un truc digne des scénarios les plus rocambolesques de politique-fiction. Son "œuvre" : Eurabia !

                                   .....                                        …..

Ce fantasme [Eurabia ici]  hallucinant qui fait croire, y compris parfois à des observateurs sérieux, que les musulmans vont dominer la planète par le ventre de leurs femmes.    ….

 

   ….  Seulement, si elle utilise sa position d’"historienne", c’est surtout pour se doter d’une légitimité savante alors que son "œuvre" est davantage influencée par un parcours personnel – et familial – que par les résultats d’une étude froide, distanciée et méthodologique.                                      ……

                                          …..                                      ……

 

 L’actuelle Bat Ye’Or se retrouve donc, en 1957, à Londres avec sa famille. Elle épousera deux ans plus tard l’historien David Littman, ce qui lui permettra d’accéder à la citoyenneté britannique. Son époux, un temps honorable correspondant du Mossad israélien (4) ne cache pas son admiration pour la journaliste italienne Oriana Fallaci.    ……

 

Le couple est très actif sur ces sujets. Leur croisade contre l’islam inspire une extrême-droite juive, certains membres de la Ligue de défense juive (LDJ) par exemple (5), mais aussi catholique ou laïque qui s’approprie facétieusement les thèses "eurabiennes" pour tenter d’entretenir un climat de méfiance et de défiance à l’égard des musulmans européens. C’est de ce point de vue que les sorties zemmouriennes s’imbriquent totalement dans la volonté délibérée de diaboliser ces derniers sans aucune distinction entre le laïque et l’intégriste.

                       …….                                                   …….

 

Cette dernière, qui parle aujourd’hui de "dhimmis" ou de "dhimmitude" pour qualifier le statut des Européens qui, dans leur propre pays, se seraient prosternés devant les "lois islamiques", est dans une approche irrationnelle et alarmiste tendant, là aussi, à présenter une image grotesque des musulmans, envahisseurs du Vieux Continent.

                     ……..                                                     …….

Ce qui est scandaleux et inacceptable dans l’approche de Bat Ye’Or, c’est de la voir reproduire une démarche intellectuelle conspirationniste, une propagande éhontée, un schéma de pensée dont elle a été elle-même victime ainsi que des millions de ses coreligionnaires. Car, dans le fond, ces cris d’orfraie n’ont rien à envier aux Protocoles des Sages de Sion, ce faux conçu par la police tsariste pour diaboliser les Juifs, tous les Juifs. Il imite d’une certaine manière La France juive, le livre du journaliste antisémite du XIXe siècle d’Edouard Drumont qui laissait entendre que son pays était dominé par les Juifs. » [Extraits de "Eric Zemmour, une supercherie française" de Mohamed Sifaoui, pages 179 à 182/ Ed. Armand Colin]

 

Chacun appréciera le côté parfaitement grotesque qui conduit à mettre sur le même plan "La France juive" d’Edouard Drumont ou les Protocoles des Sages de Sion avec le concept de dhimmitude développé par Bat Ye’Or. Un tel raisonnement relève ni plus ni moins que de l’escroquerie intellectuelle !

 

1.     Le registre de l’insulte ou de la diffamation :

 

Mohamed Sifaoui se complaît dans un registre qui lui est familier, celui de l’insulte, voire de la diffamation : l’emploi fréquent de guillemets qui, en l’occurrence, visent à mettre en doute la compétence de Bat Ye’Or, des expressions dégradantes du style "accoucher d’un truc", l’assimilation des écrits de Bat Ye’Or à de la "politique fiction", "se doter d’une légitimité savante", le présumé recours à "une propagande éhontée". Cela ne nous étonne pas : Riposte Laïque comme Paul Landau ou plus récemment Benyamin Netanyahu ont été l’objet du registre ordurier, parfois même carrément en-dessous de la ceinture de la part de Mohamed Sifaoui. Donc rien de nouveau sous le soleil de ce point de vue.

 

2.     Les intrusions dans la vie privée d’autrui :

 

Viennent ensuite les références inopportunes à la vie privée des personnes visées, là aussi une des friandises privilégiées de Monsieur Sifaoui qui n’hésite pas à écrire au sujet de Bat Ye’Or : "Elle épousera deux ans plus tard l’historien David Littman, ce qui lui permettra d’accéder à la citoyenneté britannique". Comprenez dans l’esprit de Mohamed Sifaoui : "Elle s’est faite épouser pour devenir citoyenne britannique". Chacun appréciera à quel point la déontologie n’est pas la préoccupation première de Mohamed Sifaoui. Mais non content de ces jugements pour le moins hasardeux sur la vie intime d’autrui, Mohamed Sifaoui ne craint pas pour autant de se discréditer en joignant, de manière insidieuse, la note suivante à l’extrait précédemment cité concernant l’époux de Bat Ye’Or, David  Littman :

 

« 4. En 1961, Bat Ye’Or et David Littman prennent une part active à l’Opération Mural, montée par le Mossad pour transférer clandestinement des enfants marocains juifs en Israël. Sans vouloir préjuger de cette action clandestine et de sa légitimité, il est à observer que les deux "historiens" ne peuvent avoir une approche objective par rapport à quelques sujets importants, étant donné qu’ils ont choisi d’être parfois, non pas des observateurs ou des chercheurs, mais des acteurs de l’histoire. » Raisonnement d’une absurdité complète ! Imaginez que demain le régime iranien tombe, que dira alors        Mohamed Sifaoui à ceux des Iraniens qui auront contribué au renversement de ce régime et en témoigneront dans des essais, romans, pièces de théâtre, films, documentaires historiques, journaux ? Il leur dira : "Ah, attention, vous avez été les acteurs de cette histoire, donc aujourd’hui que le régime des ayatollahs n’est plus, vous ne pouvez avoir une approche objective par rapport à quelques sujets importants. En conséquence, vous ne pouvez prétendre à la qualité de journaliste, d’écrivain, d’historien, d’acteur ou de metteur en scène." Chacun imagine d’emblée le ridicule de la situation. Ce n’est pas parce que        Mohamed Sifaoui est incapable de procéder à une analyse critique, argumentée et distanciée de situations ou d’œuvres données qu’il doit considérer comme acquis de fait que tout le monde lui ressemble. Ce n’est hélas pas moi qui l’invente : quand on voit la "capacité" qu’avait eue Mohamed Sifaoui à "prendre du recul" par rapport aux évènements dans l’infiltration qu’il avait effectuée dans le milieu asiatique, n’hésitant pas à stigmatiser l’ensemble de la communauté asiatique - ce qui est toujours gênant pour quelqu’un qui se présente comme un antiraciste -, on se dit qu’il eut mieux valu pour lui d’avoir eu au moins l’élégance de se taire plutôt que de venir s’ériger en éternel donneur de leçons.

 

3.     Les allégations jamais vérifiées de Mohamed Sifaoui :

 

Mohamed Sifaoui enfin n’apporte à aucun moment la preuve indiscutable par la démonstration scientifique que la thèse de Bat Ye’Or qui avance effectivement l’idée d’une connivence entre dirigeants européens et pays arabo-musulmans, ne serait pas fondée. Il se contente simplement de se placer dans l’incantation en répétant à l’envie que les thèses eurabiennes relèveraient du "complot". Or, moi, je suis désolée de devoir le constater mais, une fois encore, une fois de trop, l’actualité récente appuie chaque jour davantage la thèse de Bat Ye’Or. Qu’observe-t-on en effet quand Mouammar Kadhafi déclare en Italie, à la fin du mois d’août 2010, "l’islam doit devenir la religion de toute l’Europe", faisant directement écho à ce que Rouhollah Khomeini avait déjà annoncé 31 ans plus tôt : "Nous exporterons l’islam partout" ? Aucune autorité politique française ne réagit. Aucune instance européenne ne réagit. Aucun chef d’Etat, au moins parmi les chefs d’Etat des six Etats fondateurs de l’Europe ne réagit. Berlusconi lui-même ne semble pas véritablement affolé par le projet d’islamisation de l’Europe ouvertement assumé par Mouammar Kadhafi. Qui oserait encore prétendre qu’en vérité les dirigeants européens ne se couchent pas devant les chefs d’Etat arabo-musulmans ?

 

4.     Les effets pervers du discours de Mohamed Sifaoui :

 

Ce qui me préoccupe le plus, ce sont les conséquences qu’auront à court terme les dérives verbales de Mohamed Sifaoui, régulièrement réitérées et incessamment relayées par Caroline Fourest et d’autres. Quelles que soient les différentes formes que celles-ci revêtent, qu’elles soient ouvertes ou feutrées. Pourquoi ?

 

Quand on lit attentivement ce qu’affirme Mohamed Sifaoui, voici quels sont les mots que retiennent et retiendront ceux qui, dans les territoires perdus de la République, n’ont aucun intérêt à ce que d’autres dénoncent la réalité de ce qui s’y passe ou mettent en évidence la montée de l’islamisme en France : les "réactionnaires", "Ce lot d’auteurs dépressifs, nostalgiques, frustrés, paranoïaques ou farfelus" ; "croisade", "extrême-droite juive", "un climat de méfiance et de défiance à l’égard des musulmans européens", "une approche irrationnelle et alarmiste", "une image grotesque des musulmans", "ces cris d’orfraie n’ont rien à envier aux Protocoles des Sages de Sion".

 

Ces quelques phrases, ces quelques mots véhiculent déjà à eux seuls les idées suivantes : tous ceux qui critiquent l’islam seraient au pire des malades, "au mieux" des propagandistes qui répandraient de fait des mensonges, enfin des racistes qui reproduiraient aujourd’hui envers les musulmans ce que les Juifs ont vécu hier alors que personne n’ignore que les Juifs n’ont jamais exprimé la moindre intention d’imposer leur religion ou leur culture à quiconque.

 

Ne croyez pas que ce soient là quelques extraits isolés. Non, tout le pamphlet s’inscrit dans cette tonalité où  le recours à toutes les basses manœuvres est toujours le bienvenu : rappel au rabais de certains épisodes récents de l’actualité afin d’éviter d’aller au fond des débats, raccourcis réducteurs et donc déformés de la pensée d’autrui, propagande éhontée dont le seul objectif est de nuire, calomnies à l’encontre d’autrui immédiatement fiché dans le tiroir réservé aux fascistes infréquentables.

 

Voici sans doute l’extrait qui résume le mieux la pensée de Mohamed Sifaoui :

 

« C’est cette idéologie, cette pensée nauséabonde, ces pratiques douteuses qui permettent aujourd’hui une relative réhabilitation médiatico-politique de     Marine Le Pen, et avec elle du Front national, qui est subitement devenue modéré et républicain aux yeux d’une partie de l’intelligentsia. Un coup de grisou antimusulman, anti-immigration, xénophobe et populiste est en train de saper des principes fondamentaux dans les méandres d’un discours prétendument attaché aux valeurs de la France. Comme le disait si bien Louis Aragon, "il n’y a pas de lumière sans ombre". La lumière est incarnée de nos jours par une certaine élite intellectuelle qui se reconnaît dans le propos zemmourien et l’ombre, c’est la nouvelle extrême-droite. Reste que cette lumière-là, celle qui est sous les feux des projecteurs à travers Eric Zemmour et d’autres apprentis sorciers en mal de reconnaissance, risque de plonger la France (et l’Europe) dans les obscurantismes : celui des islamistes fanatiques et celui des fascistes xénophobes. » ["Eric Zemmour, une supercherie française", Mohamed Sifaoui, Ed. Armand Colin, p.176]

 

Jamais il n’est venu à l’esprit de Monsieur Sifaoui que le taux de chômage, évalué non pas à 2 mais frappant entre 4 et 5 millions de personnes, ainsi que l’exclusion croissante d’un nombre de plus en plus élevé de nos concitoyens dont près de 8 millions essaient de vivre avec moins ou l’équivalent de 840 euros par mois, serait prioritairement à l’origine du retour en force du Front National en France ? Jamais Mohamed Sifaoui ne s’est interrogé sur le fait de savoir si les jeunes diplômés à niveau Baccalauréat +4 ou +5 qui sont obligés de s’expatrier par exemple à Dubaï pour trouver un emploi correspondant à leurs qualifications, qui se retrouvent parfois en France à classer des cartons chez la Redoute ou à nettoyer les chambres d’hôtel comme le démontrait l’exemple de cette jeune femme diplômée d’un D.E.S.S des métiers du livre dans l’émission "Complément d’enquête" du mois d’avril dernier, ne sont pas de nature à créer des rancoeurs qui nourrissent aussi le vote extrême-droite ? Non évidemment, tenez-vous bien, à entendre Mohamed Sifaoui, la montée du Front National trouverait sa source principalement dans la recrudescence de "la pensée nauséabonde" ! Mais alors comment expliquer que le Front National obtienne des scores si élevés dans les régions sinistrées par le chômage, y compris et de plus en plus parmi les jeunes diplômés ? Mohamed Sifaoui irait-il jusqu’à certifier que les habitants des  régions dévastées par le chômage auraient tous à leur chevet les ouvrages de Bat Ye’Or, de Paul Landau, de Riposte Laïque alors qu’ils ont assurément bien d’autres préoccupations en tête, ce que chacun peut aisément comprendre quand on a des enfants à nourrir et à élever ou plus simplement que l’on doit manger, je dis bien "manger à sa faim" ? Non, sérieusement, il est temps de redescendre rapidement sur terre Monsieur Sifaoui !

 

¨     Concernant Riposte Laïque sur l’extrait précité de la page 176 :

 

Dans un article daté du 22.03.10, publié sur Riposte Laïque et intitulé "J’aime beaucoup le Mohamed Sifaoui que j’ai l’honneur de fréquenter à Paris", Maurice Vidal écrivait :

 

"Il est fort étrange que des esprits cultivés et affables puissent verser dans l’outrance épistolaire ou l’aveuglement scripturaire sitôt qu’ils rencontrent ou croient rencontrer des divergences théoriques avec des sites Internet, des journaux, des partis politiques, des personnes et autres dissidences.

Monsieur Sifaoui est un de ces esprits-là. L’homme que j’ai l’honneur de fréquenter à Paris, dans des réunions de travail, est aux antipodes de celui qui, sur son blog, se déchaîne contre notre rédaction, qu’il traite régulièrement de "raciste" parce qu’elle ose, entre autres, critiquer le fondamentalisme musulman et – pire !- défendre la liberté d’expression, serait-ce celle du Front National en dénonçant l’islamisme par l’affiche que l’on sait."

 

Comment comprendre qu’à S.O.S Racisme, personne ne se soit jamais posé de questions sur le double jeu de Mohamed Sifaoui qui, d’un côté, se montre charmant à Paris en présence de l’un des rédacteurs de Riposte Laïque puis, une fois le dos tourné, compare sur son blog notre site à "une nouvelle extrême droite européenne" ? Et curieusement, Dominique Sopo demeure étrangement silencieux sur la question …. 

 

En tout état de cause, c’est à force de cataloguer des personnes, des sites, des idées "d’extrême-droite", de "xénophobe et populiste", "d’apprentis sorciers en mal de reconnaissance", de les suspecter d’adopter une "démarche intellectuelle conspirationniste", le tout sans jamais en débattre sur le fond avec ceux qui sont l’objet de sa vindicte, que Mohamed Sifaoui encourage actuellement les futurs Cortex à renouveler les appels au meurtre semblables à celui récemment adressé à Christine Tasin. Sachant qu’après Christine Tasin, d’autres personnes seront probablement à leur tour concernées par de ce genre d’appel qui n’est ni plus ni moins qu’une incitation au crime.

On peut toujours en démocratie avoir des divergences d’opinion qui conduisent parfois chacun de nous à mener des débats vifs, voire à s’opposer de manière frontale avec ses interlocuteurs. C’est vrai dans la vie professionnelle. C’est vrai dans la vie amicale. C’est vrai dans la vie familiale. Ce qui n’empêche nullement d’être par ailleurs capable de se retrouver sur des fondamentaux, en l’occurrence la lutte contre le fascisme islamique. Mais rien, absolument rien ne justifie jamais un appel au meurtre. Rien. Affirmer le contraire, c’est légitimer un Etat de non droit. Affirmer le contraire, c’est reconnaître à quiconque le droit de tuer sur simple délit de faciès ou d’opinion.

Hélas, les diatribes incendiaires de Mohamed Sifaoui portées à l’encontre de ce qu’il qualifie "un groupuscule qui a dérivé tranquillement vers des positions d’extrême-droite" (p.171) au sein de Riposte Laïque, envoient inconsciemment le message suivant à tous les futurs Cortex : "Un tel affirme que Riposte Laïque soutient des idées d’extrême-droite, donc nous avons le droit de les menacer de mort avant de passer aux actes et de les tuer." De la sorte, le discours de haine de Mohamed Sifaoui devient l’antichambre de la voie ouverte à l’impunité la plus complète accordée aux Cortex en puissance.

Cette analyse vaut également pour Madame Fourest qui, en parlant régulièrement depuis plus d’un an des "néonazis" de Riposte Laïque pour dériver finalement, elle aussi, tranquillement et plus récemment vers le qualificatif de "néonazis antisémites", répand un venin qui fait beaucoup de mal. En distillant méthodiquement les  ingrédients de la haine sur le Net à l’encontre de gens qu’elle qualifie de "néonazis" alors qu’ils n’ont ni tué ni volé, Caroline Fourest contribue ainsi depuis plus d’un an à mettre en danger la vie d’autrui. Pas seulement celle des rédacteurs de Riposte Laïque mais plus généralement celle de tous ceux qui côtoient, encouragent, participent aux débats et sont aussi publiés sur le journal en qualité de contributeurs.

Il ne faut en effet jamais oublier qu’il y a un gouffre qui sépare le débat démocratique, aussi houleux puisse-t-il être parfois, de l’intention d’attenter à la vie d’autrui fermement condamné et à juste titre par le Code pénal français d’une part. D’autre part, je rappelle que certains articles de la loi de juillet 1881 sur la liberté de la presse condamnent également l’appel au meurtre anonyme.

 

Alors, maintenant, que va-t-il se passer ? Que vont faire les Caroline Fourest, SOS Racisme, MRAP, Mohamed Sifaoui …. ? Continuer à déverser sur le Net leurs discours diffamatoires ou alors garder un silence complice qui en dirait tout aussi long ? Qu’espèrent donc tous ces "objecteurs de conscience" qui, une fois le coup de sifflet donné, attendent que tout le monde rentre dans le rang de la bien pensance qu’ils condamnent tous mais sur laquelle ils s’alignent pourtant tous tellement ? Que faut-il pour satisfaire la hargne destructrice des Caroline Fourest et Mohamed Sifaoui ? Que nous nous retrouvions tous, les rédacteurs et contributeurs de Riposte Laïque, amis ou sympathisants du journal, un couteau planté bien profondément dans la carotide pour s’assurer que cette fois-ci nous ne dérangerons plus personne ?

J’encourage Mohamed Sifaoui et ses amis à méditer profondément sur le sujet.

 

¨     Concernant Eric Zemmour :

 

Mohamed Sifaoui avait, dès la page 16, déjà fortement encouragé Eric Zemmour à aller relire Aragon "parti croquer les asphodèles au paradis des poètes communistes" (p.60). Oui, c’est juste oublier que si Aragon a été un immense poète, il n’en demeurait néanmoins pas moins indéfendable politiquement comme avait eu jadis l’occasion de le souligner le très regretté Yves Montand. Ce n’est pas sa fidélité au communisme qui aurait été condamnable mais, en revanche, sa fidélité au stalinisme l’est et le demeure. Du moins est-ce mon opinion mais elle n’engage que moi.

Pour autant, quand Mohamed Sifaoui oppose à Marine Le Pen l’exemple d’Aragon, autant vous dire qu’il lui rend en réalité un immense service. Partons en effet de l’hypothèse suivante : imaginez que Marine Le Pen décide de répliquer dans une tribune au pamphlet de Mohamed Sifaoui en ces termes : "Monsieur Sifaoui, vous qualifiez le Front National de parti xénophobe, raciste, fasciste mais dans le même temps, vous érigez en exemple Aragon. Or, je vous rappelle qu’en 1956, votre idole s’est tu sur les évènements de Pologne comme sur la répression des insurgés de Budapest. Alors, si c’est çà votre modèle de démocratie, votre modèle républicain antiraciste, dépêchez-vous de vite réviser votre copie !" Et que pourrait alors répondre Monsieur Sifaoui ? Ce n’est malheureusement pas en donnant au Front National les moyens de se défendre sans l’ombre d’une difficulté avec l’exemple d’un ex-stalinien, qu’on le combattra efficacement. Il faut être beaucoup plus intelligent, beaucoup plus cultivé, bien plus fin stratège et surtout ne pas hésiter à consacrer beaucoup de temps à analyser point par point le programme du Front National, chacune des déclarations de ses élus, étudier rigoureusement l’historique de ce mouvement pour parvenir à mettre sur pied un discours qui permettra de mettre en lumière la dangerosité des idées défendues par ce parti politique et donc d’en démanteler l’ossature. Notamment celle qui consiste à vouloir rétablir la peine de mort, idée à mon sens on ne peut plus préoccupante, remise récemment au goût du jour par Marine Le Pen en personne.

Quoi qu’il en soit, ce n’est certainement pas en consacrant le plus clair de son temps à sauter comme un cabri, en écrivant et en vociférant à qui veut l’entendre "Moi, je suis un antiraciste, je suis un antiraciste, je suis un antiraciste" comme s’y emploie Mohamed Sifaoui, que l’on réduira le pouvoir de nuisance du Front National. Et dans ce domaine, Monsieur Sifaoui n’a pas le monopole de la lutte contre les extrêmes, qu’ils soient du reste de droite comme de gauche. Il y a bien des manières de lutter contre les partis situés aux extrêmes de l’échiquier politique et ce ne sont pas, là comme ailleurs, forcément ceux qui font le plus de bruit qui sont les plus redoutables en la matière.   

 

Rien n’est jamais figé dans le marbre. Il me semble au contraire que tout être humain doté d’intelligence est en perpétuel devenir. Ce que Mohamed Sifaoui n’admet pas. S’il l’avait compris, il ne se serait pas enfermé dans la critique vaine et stérile limitée aux seules personnes, aux seuls discours circonscrits aux "Un tel a dit cela, une telle a écrit ceci ….", qui ne mène nul part. Plutôt que de stigmatiser sans cesse, il est à mon sens plus pertinent d’essayer de comprendre pour ensuite parvenir à convaincre. A l’inverse, si l’on considère d’emblée que ceux qui ne partagent pas vos idées ne sont pas dignes d’être écoutés ou de s’exprimer, alors vous rentrez d’office dans une logique d’exclusion qui, avec ceux que vous excluez, en entraînera des milliers d’autres. Doit-on par exemple interdire Marine Le Pen de plateaux de télévision au prétexte qu’on ne partage pas ses idées ? Non pour la simple raison qu’en lui interdisant l’accès au débat contradictoire, les électeurs du Front National seront plus nombreux encore à être convaincus de voter à l’extrême-droite. Les quinze dernières années nous ont hélas démontré que le musèlement médiatique systématique qui avait consisté à interdire d’accès Monsieur Le Pen d’un certain nombre de plateaux de télévision et d’antennes radiophoniques n’a en aucun cas permis de réduire à la portion congrue l’électorat du Front National. Bien au contraire ! Sachons en tirer les conclusions. Il ne sert à rien de s’ériger en moralisateurs. Nous devons modifier de toute urgence notre manière de vivre et de faire vivre le débat démocratique sans rayer quiconque de la scène médiatique. Pour cela, il faut donner la parole et écouter ceux qui basculent dans les votes extrémistes, débattre, argumenter et démontrer sur le terrain des idées -et rien que sur le terrain des idées- que les idées extrémistes, qu’elles soient de droite ou de gauche, ne résoudront absolument rien. C’est parce que les électeurs du Front National ne se sentent pas entendus qu’ils votent Front National, pas l’inverse. De fait, au lieu de qualifier à longueur de pages X, Y, Z de "xénophobes", "racistes"  irrécupérables, Mohamed Sifaoui se serait rendu beaucoup plus utile à exercer ses talents de journaliste en répondant à la question : pourquoi des millions de personnes qui, loin s’en faut et contrairement à une idée reçue, ne sont pas tous des "fachos" dans ce pays, choisissent malgré tout le jour d’une élection de mettre dans l’enveloppe le bulletin du Front National ?

 

Ma conclusion à ces développements ?

 

Mohamed Sifaoui n’a simplement pas encore intégré que dans l’Etat de droit qui est le nôtre, il ne suffit pas de condamner sans avoir apporté au préalable les preuves formelles de ce que l’on affirme d’une part, que certaines de ses "méthodes" seraient aisément susceptibles de faire l’objet d’une plainte au pénal.

 

Allez, je ne me fais néanmoins pas de souci pour Mohamed Sifaoui qui doit être très occupé actuellement à travailler à l’élaboration de sa bande dessinée, à traîner inutilement dans la boue le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Ensuite, Monsieur Sifaoui se livrera à son sport favori, celui qui consiste à fouiller dans les poubelles de l’histoire personnelle de chacun, en l’occurrence celles de l’actuel Pape Benoît XVI pour nous convaincre, sans aucun doute dans une seconde bande dessinée, à quel point ce pape, lui aussi, aurait été un "fasciste" mais occultant de préciser que, pris dans le tourbillon meurtrier de l’Histoire de l’Allemagne nazie, les adolescents allemands étaient enrôlés de force dans les jeunesses hitlériennes, ce qui n’empêchera pas Joseph Ratzinger de refuser d’intégrer quelques années plus tard les Waffen-SS. Omettant de reconnaître aussi que l’histoire d’un homme ne se juge pas à ce qu’il a fait de ses vingt ans mais qu’elle s’apprécie sur l’ensemble du parcours d’une vie, aussi critiquables aient été par ailleurs certains chapitres de sa vie.

Enfin et au cas où Mohamed Sifaoui rencontrerait des incidents de parcours dans la croisade qu’il entreprend à la fois tant à l’encontre de Benyamin Netanyahu qu’à l’encontre de Benoît XVI,  ne doutons pas un instant que le président du C.R.I.F Richard Prasquier accourra alors immédiatement à son chevet comme il s’y était déjà employé dans le procès qui l’avait l’opposé à Pascal Boniface. Pascal Boniface qui n’avait trouvé de mieux que de signer la pétition honteuse lancée par le Nouvel Observateur à l’encontre de Philippe Karsenty dans l’Affaire Al-Doura. Comme quoi décidément le monde est bien petit ….

 

Bonapartine.

 

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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