A diffuser cette vidéo du JCPA
Les besoins sécuritaires d'Israël et l'avenir des Territoires - Vidéo
01/12/2010
Dore Gold
Nous remercions Mr Freddy EYTAN et Monsieur Dore GOLD pour la mise en ligne sur le site du CAPE de JERUSALEM de la vidéo sous-titrée en français
Dans le cadre des négociations de paix avec l’Autorité palestinienne, le gouvernement israélien a agi correctement lorsqu’il a exigé de séparer la question des besoins sécuritaires avec celle des frontières et de souveraineté.
L’intérêt israélien est clair. En mettant l’accent sur la sécurité il est possible d'examiner les positions de l’Autorité palestinienne sur ces différentes questions, et notamment sur la démilitarisation du futur Etat palestinien, le contrôle de l’espace aérien en Cisjordanie, vital pour la défense aérienne du pays, et la présence militaire israélienne dans les régions qui ont toujours été considérées stratégiquement sensibles, telle que la vallée du Jourdain.
Si les Palestiniens avaient montré un intérêt réel dans les intérêts de la sécurité de l'Etat juif, le gouvernement aurait été plus compréhensif sur les exigences territoriales.
La question est de savoir s’il y aujourd'hui un intérêt de poursuivre les négociations en séparant la question territoriale des problèmes de sécurité.
Dans le débat politique il existe depuis toujours deux perceptions contradictoires. Pendant de nombreuses années dominait l’approche de la défense traditionnelle conçue par le général Ygal Allon, ancien chef de la diplomatie. Selon cette conception, Israël devrait s’efforcer à obtenir une souveraineté sur des régions dont le besoin sécuritaire est évident.
Ces dernières années s’est renforcée la perception affirmant possible de renoncer aux exigences territoriales dans certaines zones de la Cisjordanie et même de se retirer aux lignes d'avant juin 67 en échange des mesures de sécurité au sein du futur Etat Palestinien.
Les leçons de l’Histoire nous enseignent que la mise en place de forces militaires étrangères dans un territoire d’un autre Etat souverain dépend en grand partie de l’existence d’une menace commune pour les deux pays. C’est l’exemple des troupes américaines en Allemagne pendant la guerre froide face à l’Union soviétique et de la Corée du sud devant la menace de la Corée du Nord.
La réalité au Moyen-Orient est complètement différente.
- Premièrement, l’administration américaine exige des deux parties d’engager des pourparlers sur le tracé des frontières de l’Etat palestinien mais n’accepte pas la proposition israélienne d’entreprendre un débat séparé et préliminaire sur la question de sécurité.
Du point de vue de Washington, Israël et les Palestiniens doivent débattre des questions de sécurité dans le cadre des négociations sur tous les sujets fondamentaux dont les frontières, Jérusalem, les réfugiés et les implantations. Blasée par des déclarations générales, Washington exige actuellement de parler de tous les sujets avec des cartes.
- Deuxièmement, l’Autorité palestinienne a déjà annoncé son opposition à toute présence israélienne dans un futur Etat palestinien. Lors de sa dernière visite dans les Emirats du Golfe, le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’est plaint que le Premier ministre Netanyahou souhaite maintenir une présence, pour plusieurs années encore, dans les territoires palestiniens, et notamment sur la rive occidentale du Jourdain et sur les collines de la Cisjordanie.
En outre, l’ancien chef des services de renseignements militaires, le général (réserve) Aaron Zéevi Farkash a récemment déclaré que les Palestiniens rejettent également l’idée de « démilitarisation » et en échange proposent une « militarisation limitée » un moyen qui leur permettra de s’approvisionner de véhicules blindés et de missiles.
Face à cette intransigeance, il est probable que sous les pressions américaines, les Palestiniens accepteront peut-être une certaine présence sécuritaire israélienne, soit dans la vallée du Jourdain et dans des stations d’alerte. Toutefois, ces dispositifs de sécurité ne seront plus efficaces en raison d'une opposition interne au sein de l’Autorité palestinienne. Ainsi, Israël perdra tous ses atouts, c'est-à-dire n'obtiendra pas ni le contrôle des zones stratégiques et ni les mesures de sécurité nécessaires et vitales pour sa défense.
- Troisièmement, Israël est tenu de réviser ses positions en fonction de l'analyse des scénarios possibles sur le plan politique. Rappelons que l'Autorité palestinienne envisage sérieusement une démarche unilatérale en bafouant toute négociation directe avec Israël. Le débat sur les mesures de sécurité ne sera plus à l'ordre du jour et les Palestiniens cibleront leurs efforts pour obtenir un soutien international afin de satisfaire leurs revendications territoriales.
Une démarche unilatérale ne signifie pas nécessairement que le président palestinien, Mahmoud Abbas proclamera devant une tribune à Ramallah la création de l’Etat palestinien. Cette proclamation serait sans doute une grave violation des accords d’Oslo, et par conséquent une action politique illégale qui peut influer sur la volonté de nombreux pays à reconnaître le nouvel Etat palestinien.
Par conséquent, il n’est pas surprenant de constater que le Premier ministre palestinien, Salam Fayad a déclaré dans une interview au journal Sharq Al Awsat du 18 novembre dernier que les Palestiniens ne devraient pas officiellement proclamer la création de leur propre Etat, mais d’établir en premier lieu les infrastructures étatiques nécessaires et recruter le soutien international. Ils renverront le dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU, afin qu’il détermine que l’Autorité palestinienne remplit les conditions d’un Etat indépendant.
La principale bataille consiste de pouvoir déterminer le tracé des futures frontières. Les Palestiniens veulent rejeter ou au moins minimiser toute revendication territoriale possible au-delà de la ligne verte y compris de la vieille ville de Jérusalem. Ils cherchent à obtenir le soutien international à leur demande d’un retrait israélien aux lignes de 67 sans pour autant faire des concessions importantes dont celle du retour des réfugiés.
Face à ce scénario, Israël doit présenter clairement ses revendications territoriales. Si la Communauté internationale est convaincue qu’Israël réagirait aux opérations unilatérales des Palestiniens par la réalisation de ses revendications dans une partie de la Cisjordanie, alors les Etats-Unis et les pays alliés pourraient forcer les Palestiniens de ne plus entreprendre des mesures unilatérales.
En conclusion, nous devons exiger et dés à présent des frontières défendables et créer un lien inséparable entre la question territoriale et les intérêts sécuritaires de l'Etat juif.