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lundi 23 juillet 2012 - 17h38
Le Soudan du Sud a mis lundi à Addis Abeba une offre d’accord sur la table pour résoudre ses différends avec le Soudan, notamment concernant le pétrole et la zone contestée d’Abyei, proposition de facto écartée par Khartoum qui a estimé les questions de sécurité prioritaires. La proposition de Juba intervient quelques jours avant l’expiration du délai du 2 août donné par l’ONU et l’Union africaine (UA) aux deux Soudans pour régler les différends qui empoisonnent encore leurs relations plus d’un an après l’accès à l’indépendance du Soudan du Sud. Les deux parties n’ont pas encore officiellement discuté de cette nouvelle offre, mais un membre de la délégation soudanaise, Mutrif Siddiq, a estimé que les questions abordées par Juba dans ce projet d’accord n’étaient pas sérieuses. Dans celui-ci, Juba se dit prêt à verser à Khartoum, en fonction de l’oléoduc emprunté, 9,10 et 7,26 dollars par baril de pétrole exporté via le Soudan, soit une augmentation de 0,07 dollar comparé à sa précédente offre. Dans l’intérêt de la paix, le Soudan du Sud offre au Soudan de généreux transferts financiers, a estimé devant la presse Pagan Amum, négociateur en chef du Soudan du Sud. Juba propose en outre à Khartoum 8,2 milliards de dollars sur trois ans — mélange de transfert d’argent et d’une reprise d’une partie de la dette du Soudan d’avant partition. L’idée est de combler le manque à gagner du Soudan depuis la sécession, Juba ayant hérité des trois quarts des ressources pétrolières du Soudan d’avant la partition. Le Sud reste tributaire des infrastructures du Nord pour exporter son brut et les deux parties n’ont jusqu’ici jamais pu se mettre d’accord sur les frais de transit. Faute d’accord, Khartoum avait fini par se payer en prélevant du brut du sud passant dans ses oléoducs, à la grande fureur de Juba qui avait stoppé sa production en janvier. Le Soudan du Sud propose aussi un mécanisme d’arbitrage international pour achever la démarcation de la frontière commune aux deux pays. Un cinquième de cette zone frontalière, souvent riche en pétrole, reste litigieuse. Le Sud demande encore qu’à Abyei, un référendum soit organisé par l’ONU et l’UA avant la fin de l’année pour déterminer si cette région grande comme le Liban doit être rattachée au Nord ou au Sud. Ce référendum, prévu par l’accord de paix de 2005 qui a débouché sur la sécession, n’a jusqu’ici pas pu être organisé, faute d’accord entre Juba et Khartoum sur le corps électoral du scrutin. (AFP).