28-03-2010
Il y avait très peu d’amis véritables de l’état d’Israël à souhaiter, en novembre 2008, l’élection de Barak Hussein Obama à la présidence des USA. Leurs inquiétudes se révèlent aujourd’hui être justifiées pour plusieurs motifs. Si l’on a vu dans sa première année de mandat, entre autre actions, ce dernier en Egypte discourir en faveur de la communauté musulmane, ou encore recevoir à la Maison blanche le Président de l’Autorité palestinienne Abou Mazen avant tout autre dirigeant allié, Barak Obama n’a toujours pas visité le pays ami par excellence du Proche-Orient, à savoir Israël, ni....
reçu son représentant comme tel et dignement mais plutôt comme un valet. Leur dernière rencontre à la Maison blanche, confirme la mésentente totale entre l’administration américaine et le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
La question qui se pose au vu de cette mésentente, est donc celle de savoir si Israël est une république bananière ou un état indépendant ayant des lignes rouges infranchissables. Même par ses meilleurs amis, quand bien même il pâtirait de « sanctions » de leurs parts sur le plan économique, politique et militaire.
Sur le plan économique, Israël est l’un des rares pays développés à n’avoir pas, ou peu, subi la dernière crise internationale. Il y a de forte chance qu’il devienne, cette année, membre de L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Un club regroupant en son sein les seuls pays développés, démocrates et ayant une économie de marché prospère. Ce club n’a à ce jour que 31 membres. De surcroît, de par sa trésorerie excédentaire, Israël est devenu depuis peu créancier du FMI.
Ce qui démontre ses capacités. Barak Obama peut donc indubitablement prôner ou prendre des sanctions économiques à son encontre. Si elles nuiront, quelque peu, à l’économie israélienne, il n’en reste pas moins que le Président américain devra les justifier auprès de son électorat alors qu’il peine tant à en prendre contre une théocratie iranienne s’apprêtant à détenir les recettes de la fabrication de la bombe atomique. Sur le plan militaire, Israël est devenu le cinquième fournisseur d’armes de la planète.
Ce qui ne cache pas qu’un éventuel embargo sur des pièces détachées de ses armements importés ou le refus us de participer financièrement à tel ou tel projet porteraient un coup certain à sa suprématie militaire sur la région.
]Outre le fait que le Président us devra, là encore, justifier son choix auprès d’une opinion publique appréciant à 63% selon le dernier sondage l’allié le plus fiable du Proche-Orient, Israël devra alors se tourner vers d’autres partenariats aux fins d’acquérir ou de lancer la production de l’armement qui lui manque et accroître, de ce fait, sa part de marché et la concurrence internationale. Aura-t-il du mal à en trouver ?
Au vu de sa technologie de pointe, il est peu réaliste d’imaginer que tous refuseront de prendre la place d’une Amérique, quand bien même gouvernée par Obama.
La Chine en tête. C’est sur le plan politique et diplomatique que les sanctions nuiront le plus à la ‘’bête noire de l’Onu’’. Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu, devenu depuis des décennies le Conseil des droits de l’homme non juif ainsi que l’Assemblée générale onusienne auront les coudées beaucoup plus franches pour convoquer « l’entité sioniste » à leurs grés, la juger puis la condamner sans appel.
A ce stade, les démocraties seront au pied du mur et devront se prononcer et choisir entre les valeurs universelles, ou celles des dictatures secondées par tous les autres régimes ayant une dent, voire toute une mâchoire, contre les pays occidentaux. Cependant, c’est lors des saisies du Conseil de Sécurité qu’Obama aura le plus de mal à légitimer auprès d’une opinion publique, remontée par les élus proches d’Israël, ses refus de se servir du droit de veto à sa disposition pour préserver l’allié, le pays ami.
Un geste pouvant, tel un boomerang, lui causer beaucoup de tort pour un nouveau mandat qui, à coup sûr, sera nettement plus destructeur pour les relations israélo-américaines mais surtout les intérêts du refuge du peuple juif.
Au vu de cette analyse, Israël aura quelque peu à souffrir de mauvaises relations diplomatiques avec l’administration américaine actuelle dans le cas d’un refus d’obtempérer aux injonctions du Président US.
S’il ne fait aucun doute que des gestes de paix doivent être entrepris pour que d’éventuelles négociations s’engagent et aboutissent à une paix juste et durable pour la région, il n’y a aucun doute que le peuple israélien, et au-delà le peuple juif dans sa quasi-totalité, ne permettra à quiconque de franchir la ligne rouge d’une Jérusalem unie et indivisible et celle d’un « droit au retour » d’étrangers en son sein, héritiers du titre de réfugiés de père en fils.
Le gouvernement israélien se doit donc d’affirmer sans complexes les droits légitimes et historiques de son pays en s’adressant directement au peuple américain ainsi qu’à ses représentants tant Démocrates que Républicains.
Il ne fait de doute qu’au vu de l’attitude d’Israël jouant les électeurs américains contre sa réélection, Obama repensera sa politique. Rester pour l’histoire une simple réplique de Jimmy Carter chassé du pouvoir après un seul mandat ne sera pas pour lui plaire.
Victor PEREZ ©