DEBKAfile Reportage exclusif 4 juillet 2011, 7:27 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Le roi saoudien Abdallah accueille le roi Abdullah II de Jordanie.
L’Autorité Palestinienne est brisée. Le Premier Ministre Salam Fayyad, qu’on avait crédité de la réussite d’un véritable miracle économique, a dû faire appel aux « donateurs et à nos frères arabes », dimanche 3 juin, pour une assistance urgente, après s’être senti contraint de devoir réduire de moitié les salaires de juillet des fonctionnaires civils. Les donateurs n’ont réellement déboursé que 330 $ seulement de la somme totale de 970 $ promise pour 2011. « Si la crise perdure », a déclaré Fayyad, de nouvelles mesures d’austérité seront nécessaires – ce qui veut dire : encore plus de coupes franches dans les salaires et des licenciements en août.
L’économie palestinienne souffre des retours de flammes de la récession européenne – les donateurs ont baissé le niveau de leurs contributions, voire effectué des coupures – et des troubles politiques dans les pays arabes qui, jusqu’ici, soutenaient la cause : [ c'est le cas de] l’Egypte, la Syrie, la Libye et la Tunisie, dont les économies sont virtuellement paralysées. Les trois seuls pays vraiment capables de sauver l’Autorité Palestinienne de la banqueroute, l’Arabie Saoudite, les Etats-Unis et la Turquie, investissent ailleurs, ou refusent d’aller plus loin [avec elle] – ou les deux à la fois.
Les Saoudiens transfèrent de vastes sommes de liquidités vers le Pakistan et la Jordanie, pour soutenir la Ligue des régimes conservateurs musulmans sunnites qu’ils sont en train de modeler, comme rempart contre l’hégémonie iranienne et sa menace nucléaire, et à contre-courant du parrainage du « Printemps arabe », par l’Administration Obama.
Dimanche 3 juillet, le Roi saoudien Abdallah Ben Abdul Aziz a offert des garanties au monarque hachémite, qui lui rendait visite à Jeddah : « Nous nous tiendrons résolument aux côtés de la Jordanie pour lui permettre de faire face à tous les défis, convaincus que ce qui affecte un pays a, nécessairement, des répercussions sur l’autre ».
Pour être conséquents, les Saoudiens épaulent la Jordanie, au bord de la faillite et offrent une protection financière au royaume voisin – que les sources de Debkafile estiment à 1 milliard de $ pour la seule période de juillet – Cette donation contient une obligation majeure : l’engagement à s’aligner sur les politiques saoudiennes, au lieu d’obéir à Washington.
S'il voulait obtenir même la plus petite miette des largesses saoudiennes, le gouvernement palestinien installé à Ramallah devrait se conformer à suivre scrupuleusement les injonctions de la Jordanie et rompre avec les orientations moyen-orientales de l’Amérique. Ce que le Président de l’AP, Mahmoud Abbas est profondément réticent à faire.
La Turquie a prospéré, sous la férule du Premier Ministre Tayyip Erdogan – son économie enregistrant une croissance de 11%, durant le dernier trimestre-. Elle marche, pas à pas, avec le Président Obama, au Moyen-Orient, et n’avancera pas un centime aux Palestiniens sans la pleine approbation de la Maison Blanche.
Sur ce front, également, Abbas est, donc, confronté à des restrictions.
Nos sources rapportent qu’un émissaire secret de la Maison Blanche s'est rendu en visite à Jérusalem et Ramallah, la semaine dernière, afin d’informer les deux gouvernements qu’Obama ne souffrira aucun refus ni report à son invitation, chacun devant envoyer des délégués à Washington, afin de préparer la cérémonie d’ouverture ranimant les négociations israélo-palestiniennes. Abbas s’est vu intimer que les pourparlers directs avec Israël était la seule option possible ; il doit, par conséquent, renoncer à son projet d’obtenir le vote d'approbation de l’ONU d'un état palestinien indépendant dans les frontières de 1967, lors de l’Assemblée Générale de septembre.
Pas un mot n’a été prononcé concernant la poursuite de l’assistance financière américaine.
Mais Abbas sait pertinemment que s’il se cramponne à son initiative devant l’ONU, le Congrès américain se chargera de geler l’aide qui maintient sous perfusion les projets palestiniens dans la Bande occidentale (Judée-Samarie/Cisjordanie), qui permet à l’Administration de l’Autorité Palestinienne de rester solvable et fournit des emplois. Cette situation financière ira de mal en pire. Par conséquent, il comprend parfaitement qu’à ce stade, le sauvetage de la Cause palestinienne, est d’ordre purement financier, et qu’il doit se l’assurer à Riyad, Washington ou Ankara – et certainement pas aux Nations-Unies.