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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 22:13

 

 

Manfred Gerstenfeld interviewe Yohanan Manor

 

Manor (Copier)

Yohanan Manor

 

 

“Il y a plus de vingt ans, était abrogée l’infâme résolution “Le Sionisme est un Racisme”. Nous avons, depuis, assisté à de nombreuses tentatives, sous d’autres formes, de délégitimer Israël. Le gouvernement israélien et les leaders d’opinion doivent comprendre ce qui arrive, si Israël ne développe pas de stratégies appropriées contre les actions de délégitimation dans les arènes internationales. Il est, par conséquent, instructif d’analyser sommairement de quelle façon cette résolution de l’ONU a vu le jour en 1975, ce qui est advenu par la suite et comment, finalement, elle a été renversée ».

Le Dr Yohanan Manor est le Président d’IMPACT-SE, qui enquête sur les programmes et livres scolaires afin de vérifier leur conformité aux normes internationales. Il était, antérieurement, maître de conférences à l’Université Hébraïque et Directeur Général du Département de l’Information de l’Organisation Sioniste Mondiale. Son livre To Right a Wrong (1996) -1- [Redresser Ce qui va de Travers] analyse l’abrogation de la résolution “le Sionisme est un Racisme”.

Manor affirme que : “L’idée de faire condamner le Sionisme par les Nations-Unies a germé en Union Soviétique au milieu des années 1960, avant la Guerre des Six Jours. Elle découlait du refus soviétique d’être condamnée pour antisémitisme par l’ONU. Elle est apparue en 1964 et 1965, au cours de la négociation de la Convention Internationale sur l’Elimination de Toutes les Formes de Discrimination Raciale, dans le cadre de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU. Puisque l’Union Soviétique ne pouvait pas ouvertement exprimer une telle position, elle a conditionné son acceptation de condamner l’antisémitisme, à condition de dénoncer le Sionisme et le Nazisme [sur un plan équivalent] -1-  .

“Par la suite, la Guerre des Six Jours en 1967 a infligé un sérieux revers à l’armement et au prestige de l’Union Soviétique. Elle a, alors, développé une politique plus militante pour regagner et élargir son influence au Moyen-Orient. Elle s’est fondée sur un soutien presque total à l’Organisation de Libération de la Palestine. A l’origine, cette approche tombait bien. Puis, se produisirent des revers majeurs, y compris l’expulsion des conseillers soviétiques d’Egypte, les négociations israélo-égyptiennes de désengagement, en novembre 1973 et l’accord israélo-syrien de désengagement de mai 1974, avec l’implication active des Etats-Unis. Cela semble avoir conduit à un plan conjoint de l’Union Soviétique et de l’OLP, portant sur l’expulsion d’Israël des Nations-Unies, l’OLP devant prendre sa place -2- .

“Le 2 novembre 1974, l’OLP a obtenu le statut d’observateur à l’ONU, en tant que mouvement de libération nationale. En août 1975, l’Organisation de l’Unité Africaine a explicitement fait référence à l’idée de priver Israël de « son statut de membre ». A l’Assemblée Générale de l’ONU, le 1er octobre 1975, le dictateur ougandais Idi Amin (Dada) a appelé à « l’expulsion d’Israël des Nations-Unies et à l’extinction d’Israël en tant qu’Etat »-3- .

“En juillet 1975, l’Union Soviétique et l’OLP sont parvenus à faire explicitement condamner le Sionisme, lors de la Conférence Internationale de l’Année de la Femme à l’ONU, à Mexico-City, qui soulignait, dans sa déclaration finale que « la Paix requiert l’élimination du colonialisme, le néocolonialisme, l’occupation étrangère, le Sionisme, l’Apartheid et la discrimination raciale dans toutes ses formes -4-[iv]»

 

“L’opposition occidentale et, par-dessus tout, américaine à l’expulsion ou à la suspension d’Israël, et, de façon notable, une mise en garde américaine qu’un tel geste contraindrait les Etats-Unis à réévaluer sa qualité de membre de l’ONU-5- , ont fait capoter cette initiative. Cela a cependant, accentué l’ardeur à faire progresser un substitut, à savoir la condamnation du Sionisme comme racisme. Cela s’est, d’abord, formellement réalisé à l’intérieur du cadre de la Troisième Commission  de l’Assemblée Générale plénière, avec la résolution 3379 (XXX), qui « détermine que le Sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale ». La coalition soviéto-arabe a gagné par 72 pour et 35 contre, avec deux abstentions.

“Entre 1976 et 1984, la résolution “Le Sionisme est un racisme”  a été répétée à maintes reprises, parfois même par des majorités encore plus vastes.  Des motions allant même encore plus loin ont été adoptées dans d’autres organismes de l’ONU. Le Sionisme commença à assumer «  des proportions mythiques dans le discours international, comme cause globale de la plupart des problèmes mondiaux ». Cette tendance a, aussi, substantiellement pénétré les cercles occidentaux, particulièrement les universités.

“Le monde israélien et juif a accueilli la résolution avec mépris. Durant longtemps, il n’y a pas eu de tentatives israéliennes de mener des actions en vue de l’abrogation de cette résolution. Cette position absurde s’est maintenue pendant presque une décennie. C’est alors seulement que les officiels d’Israël ont reconnu qu’il était nécessaire de combattre directement cette résolution, et non comme une expression d‘antisémitisme parmi tant d’autres. A partir du moment où Israël s’est réveillé, cela aurait pris plus de cinq ans pour renverser l’expression « le Sionisme est un racisme ».

“Cette abrogation a, finalement, été obtnue, non seulement grâce à la fin de la Guerre Froide, mais d’abord et avant tout, parce que les Etats-Unis ont pris la tête du mouvement et investi massivement dans les efforts en vue de la révocation. Cela s’est fait en dépit de la réticence manifeste du Département d’Etat, qui traînait les pieds. Cette situation a pu être surmontée, grâce au Sénateur Daniel Moynihan, qui a su taper du poing sur la table. Le Président George H.W. Bush a donné « des instructions sans précédent à tous ses ambassadeurs, afin de prévenir les pays où ils résidaient que le refus de voter pour la révocation de la résolution pourrait affecter leurs liens avec les Etats-Unis -6- ». Finalement, le projet de résolution en vue de l’abrogation  a été parrainée par 86 Etats et a été adoptée par 111 votes pour et 25 contre, avec 13 abstentions, le 16 décembre 1991 ».


Le Dr. Manfred Gerstenfeld préside le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem


Adaptation : Marc Brzustowski


   -1- Yohanan Manor, To Right a Wrong: The Revocation of the UN General Assembly Resolution 3379 Defaming Zionism, (New York: Shengold, 1997).

   -1-  Haseif leginui Haantishemiut Behatzaat Haamana Lebeur Kol Tsurot Haaflaia Hagizit” (The Paragraph to Condemn Anti-Semitism in the Draft Convention to Eradicate All Forms of Racial Discrimination), top-secret report by Meir Rosenne, New York, 25 October 1965, p. 1, CZA (Central Zionist Archives) S110/12. [Hebrew]

 -2- Senator Daniel Patrick Moynihan noted that the Soviet side had not yet been properly researched and recommended scholarly investigation “to discover and reveal the origins and the motivations of the lie.” See Daniel Patrick Moynihan, “Z=R, Plus 9,” address to the study day “Refuting the Zionism Is Racism Equation,” President’s Residence, Jerusalem, 11 November 1984, p. 3, CZA/S110/40.       

 -3-Plenary Meetings, Official Records of the General Assembly, Thirtieth Session. 

 -4-Final Declaration of the “Conference on the Equality of Women and Their Contribution to Development and Peace,” Mexico City, 2 July 1975.

 -5-S.J. (Senate Joint) Resolution  98, adopted on 18 July 1975.

 -6-William Harrop, the U.S. ambassador to Israel, disclosed the existence of these unprecedented instructions.  Jerusalem Post, 29 July 1991. 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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