Capture d'écran d'une vidéo sur Youtube montrant le colonel Riad Assaad entouré de membres de l'ASL.
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Une personne tuée par la chute d'un obus place des Omeyyades à Dama ; Fabius souligne que els rumeurs sur l'assassinat d'Assad ne sont pas confirmées.
Le colonel Riad Assaad, un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la rébellion, a été blessé dans l'explosion d'un engin piégé dans l'est de la Syrie, a indiqué lundi une ONG syrienne.
Le chef de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, a précisé que l'explosion s'était produite dimanche soir au moment où le colonel Assaad circulait à bord de sa voiture à Mayadine, dans la région orientale de Deir Ezzor. Il a été blessé à la jambe, a-t-il dit. Selon un parent du colonel, il a été transféré en Turquie pour y être soigné.
Le colonel Assaad a été l'un des premiers officiers supérieurs de l'armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011 et avait été nommé chef de l'ASL. Il reste le chef à titre honorifique de cette organisation même s'il se rend souvent sur le terrain et est en contact avec les combattants.
Son rôle avait été marginalisé après la nomination du général Selim Idriss comme chef d'état-major de l'ALS, lors du regroupement de la majorité des factions rebelles en dehors des jihadistes. Aujourd'hui, le général Idriss est le chef de facto de l'ALS.
(Pour mémoire : La Ligue arabe dit oui à l’aide militaire aux rebelles)
Parallèlement, interrogé sur la rumeur d'un assassinat du président Bachar el-Assad par un garde du corps iranien, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a reconnu qu'un site internet avait publié cette information. "Mais elle n'est pas confirmée".
Que l'opposition se réunisse à nouveau
"Si on veut éviter que la Syrie éclate et que ce soit finalement les extrémistes qui l'emportent, il faut une solution politique. Pour cela il faut qu'il y ait un rééquilibrage sur le terrain des forces militaires", a ajouté Laurent Fabius, sur Europe 1.
Au sujet du chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, dont la démission n'a pas été acceptée jusqu'à présent par la Coalition nationale de l'opposition, et du nouveau Premier ministre, Ghassan Hitto, récusé par l'Armée syrienne libre (ALS), le ministre a souligné que la France souhaitait "que l'opposition se réunisse à nouveau". "Nous souhaitons que l'opposition reste dans ses limites réformistes et nous ne sommes absolument pas d'accord pour une dérive qui serait une dérive extrémiste", a-t-il dit.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, M. Khatib a accusé les pays soutenant l'opposition, sans les nommer, "de tenter de contrôler la révolte syrienne". Un opposant syrien qui a requis l'anonymat a affirmé à l'AFP que M. Khatib reprochait "à certains pays, notamment le Qatar, de vouloir contrôler l'opposition" et d'avoir imposé l'élection de Ghassan Hitto, soutenu par les Frères musulmans, comme "Premier ministre" intérimaire.
Le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al Thani, a, pour sa part, jugé important que Khatib reconsidère sa démission, "surtout que les préparatifs sont en cours pour accueillir les Syriens (et leur accorder) le siège de la Syrie au sommet arabe" de mardi à Doha.
Aujourd'hui, Ahmed Moaz Al-Khatib a annoncé sur sa page Facebook qu'il comptait se rendre au Qatar pour prononcer un discours "au nom du peuple syrien" devant les chefs d'Etat arabes.
Un haut responsable de la Ligue, a en outre confirmé à l'AFP que le siège de la Syrie à la Ligue arabe a été attribué officiellement à l'opposition. Selon ce responsable, "l'opposition devra décider de la forme de sa représentation au sommet".
Interrogé par l'AFP, Khaled Saleh, un autre responsable de la coalition, a indiqué que M. Hitto, chargé le 18 mars par l'opposition de former un gouvernement visant à administrer les territoires rebelles en Syrie, devait se rendre lundi à Doha, ainsi que Souheir Atassi, vice-présidente de la coalition.
Le régime du président Bachar el-Assad est suspendu de la Ligue arabe depuis 2011, après le début en mars de la même année d'une révolte populaire transformée en rébellion armée face à la répression.
Damas dans la tourmente
Sur le terrain, un civil a été tué par le tir d'obus sur la place des Omeyyades à Damas. L'agence Sana a précisé que "selon les premières informations, six citoyens ont été blessés par la chute d'obus lancés par des terroristes dans la région de l'Opéra", sur cette place.
Les rebelles syriens ont tiré lundi des dizaines d'obus de mortier sur le centre de Damas, touchant une zone proche de la résidence du président Bachar el-Assad, a appris Reuters auprès d'habitants et des services de sécurité. L'armée a riposté avec son artillerie déployée sur le mont Kassioun, qui domine la capitale syrienne.
Les combats ont rarement été aussi intenses au coeur même de Damas depuis le début du soulèvement contre le régime syrien en mars 2011.
Les tirs d'obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d'avancer dans la capitale.
La violence dimanche à travers la Syrie a causé la mort de 165 personnes, dont 34 soldats, 58 rebelles et 73 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
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