USA-ISRAËL DEFENSE : UNE SERIE DE DESACCORDS ENTRE ISRAELIENS ET AMERICAINS - ALORS QUE L’ACCORD SUR LA LIVRAISON DE CHASSEURS F-35 S’ENLISE, ISRAËL ENVISAGERAIT L’ACQUISITION DE NOUVEAUX F-15 ET F-16
Par Maxime Perez, à Tel Aviv
Rubrique: Défense
Publié le 28 avril 2010
http://www.israelvalley.com/news/2010/04/28/27317/
Nouveau coup d’épée dans l’eau pour les responsables israéliens de la défense. Le dernier round de discussions qu’ils viennent de conclure avec des représentants du Pentagone n’aura fait que confirmer les désaccords persistants qui bloquent la livraison d’une vingtaine de chasseurs-bombardiers F-35 à destination de l’Etat hébreu. « Avec un peu plus de temps et de bonne volonté, on y arrivera » a confié l’un des négociateurs israéliens, qui espère qu’une signature interviendra au mois de mai.
Depuis qu’une commande ferme de 15,2 milliards de dollars a été adressée aux Etats-Unis l’été dernier, ce dossier n’en finit pas de traîner et empoisonne littéralement l’establishment sécuritaire israélien. Pour l’état-major de Tsahal, l’acquisition de F-35 revêt pourtant une importance stratégique puisqu’il constitue l’ultime aspect du plan « Tefen » de modernisation des forces armées. L’affaire est d’autant plus embarrassante qu’Israël participe directement au développement de cet avion de combat (à hauteur de 50 millions de dollars par an), au même titre qu’une dizaine d’autres pays.
Le principal point de friction résulte toujours de l’entêtement des Israéliens à vouloir remplacer les composants électroniques de l’avion furtif américain par des équipements de leur propre industrie militaire. Leur objectif avoué est de fixer le coût unitaire de chaque F-35 aux alentours de 100 millions de dollars, une somme bien inférieure à la valeur réelle de cet appareil dont le programme a nécessité jusqu’ici près de 400 milliards de dollars d’investissements.
Selon des sources officielles, les responsables américains de la Défense auraient cédé à une partie des exigences israéliennes, en rapport notamment avec la technologie radar du F-35. En revanche, ils continueraient de s’opposer au remplacement des écrans de contrôle situés à l’avant du cockpit, ce qui empêcherait l’installation de tout nouveau système électronique israélien. Des divergences subsistent également à propos des opérations de maintenance du chasseur-bombardier, que les Etats-Unis souhaitent effectuer sur leur sol, ainsi que sur le déploiement de missiles air-air « Python-5 », mis au point par Rafael.
Quelle alternative ?
Si, par miracle, un accord devait avoir lieu dans les prochaines semaines, la transaction prévoit de s’articuler en deux phases à l’issue desquelles l’aviation israélienne capitalisera une flotte de soixante-quinze appareils dont la première escadrille pourrait intégrer l’aviation israélienne en 2014. A l’inverse, tout nouveau délai dans les négociations repousserait la livraison des premiers appareils à 2016.
En attendant une issue rapide et positive, Tsahal envisage sérieusement d’acquérir une nouvelle escadrille de F-15I et F-16I, soit de 18 à 24 appareils. Respectivement fabriqués par les industries Boeing et Lockheed Martin, ces chasseurs pourraient constituer une parfaite solution de rechange au F-35.
A titre d’exemple, dans la version améliorée du F-15 (« Silent Eagle », présentée en mars 2009), l’emport d’armes en soute et un nouveau revêtement RAM, matériaux absorbants les ondes émises par les radars, permettent à l’avion de se doter de capacités furtives.
A l’heure actuelle, l’armée de l’air israélienne dispose de 27 F-15I (« Ra’am ») et 102 F-16I (« Sufa »), deux types d’avions à même de mener des missions de longue portée comme des frappes contre les installations nucléaires iraniennes.
M.P