Sinai: Un Nouveau Front - Ehud Yaari (Washington Institute for Near East Policy)
Il s'agit, ici, du résulmé d'un rapport de 20 p. en PDF, disponible sur le site du Washington Institute :
http://washingtoninstitute.org/pubPDFs/PolicyNote09.pdf
- La Péninsule du Sinaï a émergé en tant que nouveau point chaud, parcouru par une infrastructure terroriste en expansion. Des mesures sont nécessaires pour empêcher l’effondrement total de toute sécurité dans la Péninsule et l’apparition d’un mini-Etat armé Bédouin échappant à tout contrôle.
- Les résidents du territoire bédouin dont le nombre s’élève, désormais, à 300 000 individus, constituent 70% de la population totale, les autres sont des Palestiniens (pour 10%), des immigrants qui ont traversé le Canal de Suez depuis l'Egypte (10%) et de descendants de Bosniaques, de Turcs et d’autres groupes qui se sont implantés durant la période ottomane, principalement à Al Arish (10%). Parce que les autorités égyptiennes se sont montrées hésitantes à assurer le contrôle sur la Péninsule, le Hamas a commencé à percevoir la zone comme une nouvelle sphère d’influence, en s'aliénant la population locale
- Récemment, un nombre croissant de réseaux terroristes a développé ses activités à travers la majeure partie du Sinaï. Ces réseaux sont constitués par d’anciens gangs de trafiquants qui se sont partiellement recyclés dans le terrorisme, plus récemment, par des factions bédouines adhérant à la doctrine jihadiste Salafiste, affiliées aux organisations palestiniennes à Gaza. Les autorités égyptiennes ont aussi découvert une forte pénétration du Sinaï par le Hezbollah.
- Après le désengagement israélien de 2005 de la bande de Gaza et le retrait qui a suivi des troupes situées sur la frontière entre le Sinaï et Gaza, comme le dit le militant politique bédouin Ashraf al-Anani : « une boule de feu a commencé à ravager la Péninsule », les trafics illégaux ont commencé à proliférer vers Gaza et sont tombés sous l’influence idéologique et politique du Hamas et consorts. La sympathie et le soutien pour le combat des Palestiniens contre Israël n’a fait que croître.
- Aujourd’hui, un nombre significatif d’agents paramilitaires du Hamas est stationné en permanence dans le Sinaï, servant d’agents-recruteurs, de messagers et de propagateurs de la propagande du Hamas. Un solide réseau d’hommes du groupe de contact, de planques et de stocks d’armureries couvre la majeure partie de la Péninsule. Le Hamas a aussi établi un bureau opérationnel clandestin au Caire, que les autorités égyptiennes ont choisi d’ignorer.
- Cette combinaison de réseaux terroristes palestiniens, de groupes armés bédouins d’obédience jihadiste salafiste, d’infrastructure liée aux activités de trafics en expansion, a transformé la Péninsule en un sanctuaire sûr pour les terroristes, qui disposent d’armes lourdes sophistiquées et d’une énorme marge de manœuvre. En d’autres termes, c’est devenu un énorme dépôt d’armes, constitué de centaines –et peut-être de milliers de combattants disposés à se battre pour leur cause.
Le rédacteur consultant permanent du Washington Institute, est commentateur spécialiste du Moyen-Orient, à la 2ème chaîne de télévision israélienne.
Adaptation Marc Brzustowski