BILLET D’HUMEUR : SOS LE RAFALE
Par Jacques BENILLOUCHE
Le président brésilien Lula tient entre ses mains le dernier espoir de commande de 36 avions de combat Rafale produits par les usines Dassault. Son Conseil de défense se réunit dans quelques jours pour statuer sur le projet. Le Maroc, la Corée, la Belgique, les Pays-Bas, les Emirats et le Japon n’ont pas résisté aux pressions américaines et ont dû renoncer à équiper leurs armées du fleuron français.
Pourtant le Rafale est un excellent avion doté des dernières technologies nécessitant, à la rigueur, quelques adaptations pour se mesurer aux produits des industries militaires américaines et pour répondre précisément à des spécifications exigées par certains pays confrontés à une menace sécuritaire. Mais trois handicaps plombent la commercialisation du Rafale.
Le Rafale français est soumis au véto des américains qui s’opposent à laisser les pays amis se doter de matériel concurrent. Ils ne peuvent abandonner Boeing qui souffre déjà de voir Airbus lui tailler des croupières dans l’aviation civile. Ouvrir une brèche dans ce type d’industrie risque de porter atteinte à toute l’aviation militaire américaine. Les israéliens avaient déjà fait la triste expérience avec le Lavi qui avait été abandonné, en plein essor, en 1987.
Les Etats-Unis, par ailleurs, proposent des avions de combat nettement moins chers grâce à une chaine de fabrication qui produit en masse plus de cinq mille exemplaires à comparer à la centaine des usines Dassault. Les coûts de revient ne sont plus effectivement du même ordre de grandeur.
Enfin, troisième handicap, aucune armée étrangère ne peut servir de référence à cet avion de guerre puisqu’il n’a aucune expérience du feu. L’armée française en utilise bien quelques uns mais loin des théâtres d’opérations dangereux, de crainte de grever le budget de la défense nationale française.
Nous pouvons cependant conseiller une solution originale à la crise du Rafale. Forts de l’expérience de la collaboration franco-israélienne des années 1970 avec le Mirage, les israéliens devraient se porter candidats pour être les agents commerciaux de la France. Une escadrille de Rafale devrait être offerte à Tsahal par les usines Dassault afin de l’envoyer bombarder les sites nucléaires iraniens. Il ne fait aucun doute qu’en cas de réussite de la mission, toutes les armées arabes insisteront pour acquérir plusieurs exemplaires de l’avion qui les aura libérés du danger iranien. La France devrait cependant profiter rapidement de l’angle de tir politique qui s’ouvre à elle après le clash entre Benjamin Netanyahou et Joe Biden, humilié durant sa visite à Jérusalem. Les israéliens ne sont plus en odeur de sainteté aux Etats-Unis et Hillary Clinton a confirmé que son pays avait été purement et simplement insulté. Dassault sait donc ce qu’il lui reste à faire.
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Gad 14/03/2010 15:12
Lestat 14/03/2010 07:49