Par Dominique BOURRA
Le gouvernement israélien reconnaît le Sud-Soudan dans la foulée de la proclamation d’indépendance d’hier. Jérusalem a assuré Juba (capitale du Sud-Soudan) de son soutien, vient d’annoncer dans un communiqué le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
De nombreux experts israéliens sont actuellement présents au Sud-Soudan, notamment dans l’agriculture. Le nombre de clandestins soudanais en Israël est estimé à 8.700. Moins de 20% d’entre eux (1.600) viennent du Sud Soudan. Tous sont entrés illégalement sur le territoire israélien via les filières du Sinaï égyptien.
Israël reconnaît le Sud-Soudan, et nous lui souhaitons du succès, a déclaré Benjamin Netanyahu en conseil des ministres. « Ce pays aspire à la paix, et nous serons heureux de coopérer avec lui pour contribuer à sa prospérité », a-t-il ajouté, selon le communiqué.
Le ministre de l’Intérieur israélien a pour sa part appelé a entamer des négociations immédiates pour le Sud Soudan pour organiser le retour de plusieurs centaines de migrants soudanais qui ont traversé la frontière illégalement au cours des dernières années (lire l’article « Sinaïstan terre de tous les trafics »ici).
La reconnaissance du Sud Soudan intervient alors qu’Israël tente, selon Haaretz, de bloquer la reconnaissance d’un État palestinien par l’ONU en septembre. La position israélienne maintient qu’un État palestinien ne peut être établi que dans la négociation et pas unilatéralement.
L’exemple du Sud Soudan est ainsi mis en avant puisque dans ce cas l’indépendance a fait suite à des négociations et à un accord conclu avec le Nord. Le nouvel état du Sud Soudan, 54ème État africain, proclamé hier, a ainsi été reconnu officiellement par Khartoum.
Afin de trouver un débouché sur la mer, le Sud Soudan, totalement enclavé, a récemment passé un accord avec le Kenya pour disposer d’un port sur l’Océan Indien. Un pipeline sera également raccordé au réseau kényan afin de permettre l’exportation de l’importante production pétrolière sud-soudanaise. (La Banque Mondiale a d’ores et déjà accordé une ligne de 75 millions de dollars pour les projets d’infrastructures).Le brut alimentera la raffinerie de Lamu à côté de Mombassa au Kenya.
Les trois quarts des réserves pétrolières soudanaises se trouvent au Sud Soudan qui hérite ainsi d’un pactole potentiel de 6,5 milliards de barils. Le Sud Soudan apparaît déjà comme le troisième producteur de pétrole en Afrique après le Nigeria et l’Angola. A suivre.
D.B.
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