Etienne un ami chrétien nous apporte ces quelques précisions
Si nous reprenons depuis le début, nous pouvons maintenant affirmer que :
- Jésus n'a pas institué la papauté,
- l'Église a fonctionné sans système hiérarchique et sans chef suprême humain dans ses débuts,
- la papauté s'est installée tardivement et progressivement par le concours de circonstances politiques particulières.
C'est la transmission de la Révélation de la Nouvelle Alliance par les apôtres choisis et formés par Jésus, ainsi que par l'apôtre Paul que le Seigneur a appelé plus tard en se révélant à lui. Cette tradition a été fixée de manière définitive dans le Canon du Nouveau Testament.
C'est la transmission de la Nouvelle Alliance par les successeurs des apôtres. Cette transmission, par sa nature, ne peut être qu'entièrement soumise à la tradition apostolique contenue dans la Bible. Car Jésus a dit :
« Si vous demeurez dans mes paroles, vous êtes vraiment mes disciples » (Jean 8.31).
Il est donc clair qu'en fondant notre foi sur le Nouveau Testament, nous observons également la véritable tradition apostolique et que toute tradition ecclésiastique ne peut être respectable que si elle n'entre pas en contradiction avec les Saintes Ecritures.
Nous savons très bien, par les écrits du Nouveau Testament, que dès ses débuts, l'Église de Jésus-Christ n'a pas été à l'abri des querelles et des divisions. C'est ce sujet que l'apôtre Paul aborde dans le début de sa première lettre à l'église de Corinthe :
« Car, mes frères, j'ai appris à votre sujet, par les gens de Chloé, qu'il y a des disputes au milieu de vous. Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! et moi, d'Apollos ! et moi, de Céphas (Pierre) ! et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ?Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (1 Corinthiens 1.11-13).
Lorsque l'Église Catholique revendique avec insistance sa légitimité, son authenticité, sa primauté sur la chrétienté en se réclamant de l'apôtre Pierre, elle ne fait rien de moins que la jeune église de Corinthe. En commençant à porter leurs regards vers les hommes, au lieu de les fixer sur la personne de leur Sauveur, nombreux furent les chrétiens qui ont commencé à dévier de la ligne droite de l'Évangile. Face à ce danger, les premiers conciles ont combattu avec ardeur les hérésies. Malheureusement, en pactisant avec les pouvoirs politiques, des chrétiens sont parvenus à dominer sur les autres. C'est le passage de la tradition apostolique à la tradition ecclésiastique ou cléricale, de l'humble service de l'Évangile à la fonction de dignitaire ecclésiastique.
Il est évident que lorsque l'Église romaine s'est élevée aux yeux des hommes, cumulant pouvoir temporel et pouvoir spirituel, elle a montré en même temps qu'elle ne suivait plus les recommandations de l'apôtre Pierre :
« Voici les exhortations que j'adresse aux anciens qui sont parmi vous, moi ancien comme eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement ; non comme dominant sur ceux qui vous sont échus en partage, mais en étant les modèles du troupeau. Et lorsque le souverain Pasteur paraîtra, vous obtiendrez la couronne incorruptible de la gloire. » (1 Pierre 5.1-4).
Quelques exemples d'infidélité des Papes à Jésus-Christ et à la tradition apostolique
Nous voudrions maintenant aborder quelques domaines au sujet desquels les papes ont particulièrement imposé leurs points de vue et pouvoirs de décision.
À ces différentes questions qui se sont posées au long de l'histoire de la chrétienté, nous donnerons les réponses que Jésus avait par avance fournies (Évangiles) et celles que l'apôtre Pierre a lui-même laissées dans ses lettres.
L'apôtre Pierre n'aurait pas imposé le célibat comme norme aux serviteurs de Dieu :
- parce que Jésus ne l'a pas ordonné (obéissance à Jésus) ;
- parce qu'il était lui-même marié. Deux passages du Nouveau Testament nous le rappellent :
« Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre, dont il vit la belle-mère couchée » (Matthieu 8.14).
« N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une sur qui soit notre femme, comme le font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas (Pierre) ? » (1 Corinthiens 9.5).
S'il avait été pape, l'apôtre Pierre n'aurait jamais revendiqué l'infaillibilité, parfaitement conscient de la faiblesse humaine, à commencer par la sienne :
- Il ne pouvait, en effet, avoir oublié ce que Jésus lui avait reproché à un moment de sa vie :
« Tu m'es en scandale, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes » (Matthieu 16.23).
- De même, après la Pentecôte, ayant à un moment fait preuve de faiblesse, il avait été repris légitimement par l'apôtre Paul :
« Mais lorsque Céphas (Pierre) vint à Antioche, je (Paul) lui résistai en face, parce qu'il était répréhensible » (Galates 2.11).
Ce qui, par la suite, n'a pas empêché Pierre de rendre témoignage à son frère Paul en ces termes :
« Croyez que la patience de notre Seigneur est votre Salut, comme notre bien aimé frère Paul vous l'a écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée » (2 Pierre 3.15).
S'il avait été pape, l'apôtre Pierre n'aurait pas entraîné la chrétienté dans les sanglantes et inutiles croisades, ni dans l'abominable Inquisition.
- Parce qu'il ne pouvait pas avoir oublié la leçon de Jésus à Gethsémané :
« remets ton épée en place, car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée » (Matthieu 26.52).
- Fidèle à son maître "doux et humble de cur" (Matthieu 11.29), l'apôtre a écrit :
« mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite » (1 Pierre 1.15).
S'il avait été pape, l'apôtre Pierre n'aurait pas censuré la Bible, Parole de Dieu, en faisant interdire sa lecture, en combattant sa diffusion et en refusant de la reconnaître comme source unique d'autorité dans l'Église1 :
- Parce qu'il avait entendu Jésus dire :
« Celui qui ne m'aime point ne garde point mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé » (Jean 14.24).
- Parce qu'il a enseigné lui-même que la Parole de Dieu opère une uvre de régénération dans le cur de l'homme converti :
« Vous avez été régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et permanente de Dieu » (1 Pierre 1.23).
S'il avait été pape, l'apôtre Pierre aurait refusé catégoriquement d'exercer un pouvoir temporel en plus de ses responsabilités d'apôtre de Jésus-Christ :
- Sachant que Jésus avait répondu à Pilate :
« Mon Royaume n'est pas de ce monde » (Jean 18.36)
- Et aussi parce qu'il a recommandé à ses frères en Christ d'être :
« soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie par les hommes, soit comme roi, soit comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien » (1 Pierre 2.13-14)2.
S'il avait été pape, l'apôtre Pierre aurait refusé de mêler l'argent à l'exercice de ses responsabilités spirituelles :
- Parce qu'il connaissait l'enseignement de son Maître dans ce domaine :
« Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Matthieu 10.8).
- Parce qu'il a lui-même mis en garde contre toute exploitation du pouvoir spirituel :
« Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte, mais volontairement, selon Dieu ; non pour un gain sordide, mais avec dévouement » (2 Pierre 5.2).
Synode - La fascination du vide...
Par Alain RUBIN
Pour aschkel.info et lessakele.
On connaît ces personnes qui ne peuvent résister à l’effet de la vue du vide. Elle agit sur leur système nerveux comme un aimant, jusqu’à les faire enjamber les balustrades pour aller s’écraser quelques dizaines ou centaines de mètres plus bas.
Sous l’effet de l’hostilité militante de Monseigneur Saba, dignitaire catholique palestinien, et de quelques autres, le synode des évêques des églises proche-orientales, qui vient de se tenir. Il s’est transformé en tribunal. Israël est coupable, la nouvelle inquisition le dit.
Or Israël est le seul état qui assure, dans la région, la liberté politique et religieuse, et il a été mis en accusation.
Si le nombre des chrétiens palestiniens chute, si les fidèles arabes de Jésus émigrent, c’est de la faute à ces méchants sionistes.
Si les chrétiens d’Egypte sont l’objet quotidien de persécutions de la part de leurs voisins musulmans, c’est de la faute d’Israël.
Si le gouvernement algérien a organisé des opérations contre les algériens n’observant pas le jeune du ramadan, les menaçant de plusieurs années de prison, et proposant la porte à un algérien kabyle se déclarant chrétien, c’est encore la faute d’Israël.
Si les pistoléros du Hamas s’en sont allés exécuter, d’une balle dans la tête, le seul libraire chrétien de Gaza, parce qu’il avait eu l’audace impudente de vendre la Bible et de refuser de devenir musulman, c’est toujours de la faute à Israël.
Parce qu’en vérité, voyez-vous, l’entourage musulmans de tous ces chrétiens persécutés n’est pas réellement mauvais dans son fort intérieur. Il n’est persécuteur que parce qu’Israël est là. Israël ne serait pas là, plus de persécutions ; nos fidèles arabes de Jésus se retrouveraient en compagnie d’un islam tolérant et d’une gentillesse à toute épreuve.
Je regardais l’émission catholique dimanche dernier. Le frère jumeaux du numéro deux du Front National, je veux parler de Monseigneur Pascal Gollnisch, nous a expliqué, sans que le rouge de la honte ne lui monte au front, je le cite : « qu’il y a une certaine liberté de culte chrétien au Moyen-Orient (...) il y a le Koweït, les Emirats. C’est difficile pour un musulman de s’ouvrir sur le christianisme ».
Et puis, voyez-vous, nous a dit ce bon prince de l’église catholique et romaine : « les chrétiens arabes (Palestiniens) sont pris entre le marteau du durcissement de l’occupation (l’occupation sioniste) et de l’enclume de la montée du radicalisme islamique».
A ce moment de l’émission, j’ai regretté de ne pas être sur le plateau pour lui demander, au jumeau de leader en second du FN : dîtes moi Monseigneur, en quoi et où, constatez-vous ce que vous appelez : un « durcissement de l’occupation » ?
Monseigneur, vous êtes un fieffé menteur !!
Monseigneur, vous êtes un diffamateur ! Sous vos airs patelins et onctueux, vous êtes de la veine de ces prêtres fanatiques qui ont alimenté les haines pogromistes slovaques, roumaines, ukrainiennes et polonaises.
L’émission a montré des interviews filmés et déjà montrés il y a des mois, en 2009 ou 2008. Elle faisait parler une certaine Dana Salameh, habitante d’un appartement cossu de Nazareth. « Nous sommes prisonniers, ici. Pas facile de vivre dans la guerre. » J’aurais volontiers échangé mon habitation à loyer modéré (HLM) d’une commune de banlieue contre son appartement dans la « prison » de Nazareth.
Question au producteur de l’émission et au monsignore Gollnisch : quelle guerre se déroule présentement à Nazareth ?
En quoi ce témoignage était-il « bouleversant », au point que notre crocodile d’évêché, probablement postulant à la pourpre cardinalice, en aurait presque écrasée une larme?
Je parlais de fascination du vide.
Le vide, c’est la situation irakienne. On y massacre les simples fidèles chrétiens. On tue et on découpe en morceaux les prêtres. « Enlèvements, massacres planifiés par des groupes (...). C’est aussi de la faute à Israël, le « christianicide » irakien ?
Israël voit le nombre des israéliens chrétiens augmenter. Ils peuvent tout faire librement. Comme les Bahaï persécutés, traqués, jetés en prison, tués en Iran, par la dictature fasciste « religieuse » de la charia version chiite, comme les bouddhistes, et comme les athées, comme les musulmans, les chrétiens d’Israël peuvent vaquer en toute sécurité à leurs occupations quotidiennes. On ne violera pas leur fille parce qu’elle est chrétienne, comme cela se produit régulièrement à Nazareth ; on ne l’importunera pas ; on ne lui dressera pas procès parce qu’il lit et diffuse les Evangiles. On ne le tuera pas parce qu’il refuserait une conversion au judaïsme, qu’on ne lui demande d’ailleurs pas.
En criant avec les loups, les Monsignore Saba-Gollnisch,
Scient la branche sur laquelle ils sont encore assis.
La lâcheté est mauvaise conseillère. En disant qu’Israël est un corps étranger au Proche et Moyen Orient, pièce rapportée dont le « retour » ne reposerait que sur une promesse biblique vieille de trois mille ans, -« et révoquée par la venue de Jésus »-, ces dignitaires catholiques s’attèlent au grossier mensonge des nationalismes arabo-islamiques niant la continuité juive qui a pris de l’ampleur avec la constitution du Ichouv et les Alyas des deux dernières décennies du 19ème siècle.
Ces dignitaires, attirés par le néant, veulent trouver des raisons acceptables et rassurantes, pour eux, de se résigner aux menaces répétées (Kadhafi étant le dernier en date à l’avoir fait) proclamant : que l’islam va conquérir Rome, au compte d’une charia exclusiviste. Ces menaces seraient entièrement la faute de ces insupportables de Juifs, qui n’acceptent toujours pas de disparaître.
Si Israël disparaissait, le fauve serait repu, pour longtemps, pensent-ils. Il accepterait peut-être de se transformer en lion du pays d’Oz et peut-être bien en doux mouton attendant sa ration quotidienne de manne divine. C’est ce que pensait Chamberlain à propos d’Hitler, quand il livrait la Tchécoslovaquie à ce héros des gens du Hamas.
Le Synode ment !
Qu’est-ce qu’ils font là, les Juifs, demande le Synode. Qu’est-ce qu’ils font sur une terre « arabe » ? Et en France, les « arabes », ils font quoi, sur une terre « gauloise » ?
Si quelqu’un dit cela, c’est sur, un Synode va se réunir et il dira : comment, comment, les Gaulois n’ont pas encore dépassé les principes de Charles Martel ?
Le synode décline les étapes de la conquête musulmane. Les Juifs n’auraient d’autre titre que la Bible et que leur très ancienne, trop ancienne « élection » révoquée par la venue de Jésus.
Et les Syriens hauranites, venus en Palestine mandataire au milieu des années trente du siècle dernier, chassés de Syrie par la faim et le chômage, quel est leur titre de propriété ? La conquête musulmane ? Le tranchant des sabres arabes ?
Et les Circassiens, et les Tchétchènes, et les descendants du clan de l’Emir Abdel Kader, et les Ottomans, et les Grecs, et les descendants des esclaves africains razziés, et les Albanais et autres descendants des janissaires ? Et les Egyptiens, venus vers la fin du 19ème siècle, attirés par le renouveau économique ? Quelle est leur titre de propriété, à ces hommes et à ces femmes?
Ce que le Synode appelle le titre « biblique », « tombé en désuétude depuis la venue de Jésus », les Natureï Karta, des Juifs un peu particuliers, en attendent le droit de jouissance après l’autorisation du Messie. Seul le Messie, disent-ils, pourrait restituer le droit de reconstituer un état de Juifs sur la terre des Juifs. Le Messie serait le seul qui pourrait autoriser le retour juif. A l’inverse, le sionisme ne s’est pas fondé pas sur sa venue physique et sur son autorisation formelle pour lancer son action, engagée il y a plus de 130 ans. Le sionisme est un mouvement national qui intègre diverses déterminations, y compris les motifs religieux.
Le sionisme plonge ces racines dans l’existence et la conscience nationale juive maintenues malgré la dispersion. Il tire son titre de propriété de la continuité humaine en Judée, la terre d’Israël baptisée brièvement Palestine par les Empereurs Romains du 2ème siècle.
Le Synode ne fait pas que nier la Bible, il nie aussi l’histoire. Il nie la Judée des révoltes des 1er et 2ème siècle, La Judée de la révolte du 7ème siècle ; Il nie la Galilée Juive du 15ème siècle, rachetée à prix d’or à Suleyman I et II. Il nie la majorité juive dans le pays, attestée par le géographe Relandi à la fin du 17ème siècle.
Le Synode nie le témoignage de Chateaubriand venu en 1806. Il nie, il nie. Nier, nier... le doute peut, peut-être, aider à délégitimer.
Le synode accuse le grand écrivain chrétien d’avoir fait un faux témoignage...
Le Synode nie le recensement ottoman du début des années 40 du 19ème siècle, il nie le recensement qui établit que Jérusalem était ville majoritairement juive, là où le Synode la déclare, lui aussi, illégitime et coloniale.
Le Synode a encore menti,
Concernant les causes de la situation conflictuelle dans la région.
Pour lui, c’est 1967, la cause. Si les Juifs d’Israël avaient perdu cette guerre pour leur survie, on n’en serait pas là, dit-il... mais ce que le Synode oublie, sciemment, par lâcheté complaisante, espérant que sa servilité ne sera pas récompensée par de nouvelles flambées de violences contre les chrétiens d’Irak, ce qu’il oublie : c’est que 1967 est la suite de 1947. Il oublie, que 1967 est la suite de la guerre totale déclenchée à l’automne 47 par la Ligue arabe, pour exterminer tous les Juifs et jeter à la mer les survivants. Il oublie que 1947 est la suite du pogrome d’août 1929 méthodiquement préparé par le Mufti Husseini.
Il oublie, il oublie, il oublie, il oublie, le Synode. Est-ce Alzheimer ou est-ce une lâche capitulation qui menace de livrer les chrétiens d’orient à tous les chantages possibles ?
Alain Rubin