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Le régime aurait ordonné aux soldats syriens de tirer sans distinction sur les civils et de violer les femmes devant leurs maris et leurs enfants, selon des rapports citant des déserteurs de l'armée ayant fui vers la Turquie.
PHOTO: OMAR IBRAHIM , REUTERS
Quatre soldats ont indiqué à l'AFP des cas de meurtres et de viols alors que les forces du président Bachar el-Assad répriment les manifestations contre le régime à travers le pays, obligeant des milliers de civils à fuir vers la Turquie.
L'un des soldats explique que le "nettoyage" à Rastan l'a amené à déserter. "On nous a dit que les gens étaient armés là-bas. Mais lorsque nous sommes arrivés, nous avons vu qu'il s'agissait de citoyens ordinaires. Nous avons reçu l'ordre de les tuer", affirme-t-il.
"Lorsque nous sommes entrés dans les maisons, nous avons ouvert le feu sur tout le monde, les jeunes, les vieux. Les femmes étaient violées devant leur mari et leurs enfants", déclare-t-il, prédisant environ 700 morts, même si cela n'a pu être vérifié.
"Régime prêt à massacrer tout le monde"
Un autre soldat, Khalaf, indique à l'AFP que dans une ville près de la frontière avec la Turquie, "un soldat a sorti son couteau et poignardé un civil à la tête, sans aucune raison".
Il indique qu'il a décidé de fuir vers la Turquie lorsqu'il a vu les soldats ouvrir le feu sur les gens. "Lorsqu'ils ont commencé à tirer sur la population, j'ai lâché mon arme et je me suis enfui", dit-il, précisant qu'environ 25 personnes avaient été tuées dans une manifestation la semaine dernière.
Ahmed, le frère de Khalaf affirme de son côté qu'après avoir vu les violences à Homs, "j'ai réalisé que ce régime est prêt à massacrer tout le monde". Il déclare que lui et d'autres soldats étaient prêts à se révolter contre les forces armées, mais qu'ils avaient trop peur.
Ahmed ajoute : "Lorsque les soldats ne tirent pas ils sont abattus", expliquant que le régime d'Assad a déployé des snipers de la police ou de la milice du Hezbollah.
Un quatrième soldat indique lui aussi que des soldats ont été tués alors qu'ils essayaient de fuir. Refusant d'entrer à Homs la semaine dernière, il déclare qu'il a choisi de partir.
Samedi, la Maison Blanche a accusé le gouvernement syrien de créer une crise humanitaire et l'a exhorté à mettre un terme à sa répression contre les civils et à donner à la Croix rouge un accès immédiat à la région nord du pays.
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