Pour Gérard Longuet, « c’est une honte pour les pays qui refusent d’assumer les responsabilités. Franchement, il y a des cultures politiques qui méritent des coups de pied au cul ». « Accepter qu’un dictateur puisse fonctionner tranquillement, c’est honteux pour les gouvernements qui l’acceptent ». Le ministre de la Défense a ajouté que « chacun doit être en face de ses responsabilités, il faut réveiller ceux qui acceptent le conformisme, et le conformisme qui ferme les yeux sur la dictature sanglante, ce n’est pas acceptable ».
Fort du « permis de tuer », le régime syrien a repris ce matin son offensive sur Homs et Zabadani, faisant en quelques heures plus de 30 morts et des dizaines de blessés. Mais l’offensive syrienne se déroule également sur le front médiatique. La propagande syrienne affirme que « la Russie détient des documents compromettants pour les Etats-Unis et la France, et elle les a exploités contre les Occidentaux aux Nations Unies ». Selon la version syrienne, « l’armée libanaise (aux ordres de Damas) a récemment arrêté des agents français au Nord du Liban, à la frontière syrienne. Ils étaient chargés d’entraîner les terroristes et de les envoyer en Syrie. Du matériel sensible, d’écoute, de brouillage électronique et de transmission, a également été saisi et détruit. Ce matériel est financé par le Qatar et l’Arabie ». Selon Damas, « le chef de la diplomatie russe a menacé de révéler des informations scandaleuses pour l’Occident, si celui-ci persiste à présenter sa réolution au Conseil de sécurité ».
Le régime syrien, dernier survivant de l’idéologie de Staline, aux côtés de la Corée du Nord, invente les mensonges pour justifier le massacre de la population, sous couvert de lutter contre le « complot planétaire » fomenté contre la Syrie. Mais plusieurs facteurs discréditent la version syrienne et ridiculisent leurs auteurs :
D’abord, Beyrouth affirme qu’aucune saisie importante n’a été réalisée dans la région frontalière de Wadi Khaled, et qu’aucune arrestation de clandestins n’a eu lieu (qu’ils soient des terroristes Syriens ou des instructeurs Français).
Ensuite, l’armée libanaise a mené son opération dans la soirée de vendredi dernier, soit à la veille de la réunion du Conseil de sécurité. Comment, dans ce cas, la Russie a-t-elle pu menacer de révéler le scandale avant même que l’armée libanaise ne se soit déployée dans le Nord ?
Enfin, pourquoi l’armée libanaise aurait-elle détruit le matériel saisi, alors qu’il constituerait la pièce à conviction par excellence ?
Le double drame syrien c’est que, premièrement, le régime a perdu la boussole et « ne sait plus mentir », rompant avec sa légendaire capacité de désinformation ; deuxièmement, et c’est encore pire, le régime et ses partisans finissent par croire à leurs propres mensonges...
Dario S.