Téhéran franchit un point de non-retour

L’inquiétude s’empare de la communauté internationale et des pays voisins de l’Iran, après la décision prise ce matin, par le président Mahmoud Ahmadinedjad, demandant à l’agence iranienne de l’énergie nucléaire d’accélérer l’enrichissement d’uranium à 20%.
Non seulement cette demande confirme que l’Iran détient les techniques d’enrichissement et les centrifugeuses nécessaires à cette opération, mais surtout, la décision iranienne est considérée comme une défiance supplémentaire à l’égard de la communauté internationale. Mais en décidant d’enrichir l’uranium sur place, l’Iran inquiète ses voisins et les pays occidentaux sur ses intentions. Bien que Téhéran ait souvent affirmé que son programme nucléaire est purement civil, la presse allemande a révélé hier qu’un expert nucléaire de l’ex-Union soviétique avait aidé les Iraniens à développer leur programme nucléaire, durant les années 1990 et au moins jusqu’en 2000. Grâce à ses apports, l’Iran aurait obtenu les plans et les techniques lui permettant de fabriquer des ogives nucléaires. Selon les journaux allemands, l’AIEA détiendrait tous les renseignements concernant ce dossier.
Mais au lieu de démentir ces propos, et de prouver que son programme nucléaire n’est pas militaire, l’Iran persiste à défier le monde. Hier samedi, Téhéran a inauguré deux lignes de production de missiles sol-air et sol-sol. Les premiers sont destinés à lutter contre les hélicoptères à basse altitude (les Apache), les seconds pour détruire les chars d’assaut. Le lancement de la fusée spatiale, cette semaine, ne rassure pas non plus.
De plus en plus d’observateurs font état de leur inquiétude quant à la réaction des Occidentaux. Car leur crédibilité est en jeu. Si les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité + l’Allemagne) acceptent le fait accompli et ne réagissent pas, l’Iran accédera à la bombe. Mais la question est de savoir si les Six ont les moyens de refuser le fait accompli ? Le plus grave est que dans ce dernier cas, c’est Israël qui serait tenté de s’en charger, au risque de provoquer une guerre régionale. A moins que les Israéliens, qui furent les premiers alliés du Shah n’aient gardé leur alliance avec la République islamique pour prendre les pays arabes à revers. Dans ce cas, l’hypocrisie israélienne risque de se retourner contre l’Etat hébreu qui continue à flirter avec le danger des mouvements terroristes financés par l’Iran.
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