24.02.10
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49 responsables militaires turcs sous bonne garde policière, depuis lundi. Motif de ces arrestations : les haut-gradés auraient planifié des attentats contre des mosquées afin de faire tomber le gouvernement d'inspiration islamique d'Erdogan et organiser une prise de pouvoir militaire.
Lundi, les équipes de police ont effectué des descentes aux domiciles des suspects, dans huit villes du pays.
Les détenus sont soupçonnés d'avoir voulu placer des bombes dans des mosquées afin de provoquer le chaos et faciliter une prise de pouvoir. Ils sont également accusés d'avoir prévu d'abattre un avion de combat turc, ce qui aurait déclenché un conflit armé avec la Grèce et déstabilisé le gouvernement. Les militaires ont nié ces allégations avec force. Pour Erdogan, le gouvernement doit faire triompher la loi.
Parmi les hauts-gradés détenus figurent l'ancien vice-général en chef Ergin Saygun, l'ancien chef de l'armée de l'air, Ibrahim Firtina, et l'ancien commandant de la Marine, Ozden Ornek. Les accusations portent sur plus de 400 personnes. Parmi elles : soldats, journalistes, hommes politiques et intellectuels. Aucune condamnation n'a encore été prononcée. Ces soupçons sont basés sur des écoutes téléphoniques et la découverte de caches d'armes.
La fin de la suprématie de l'armée ?
Cette tentative met en lumière la lutte entre l'establishment séculier et le gouvernement actuel orienté vers l'Islam en Turquie. Beaucoup en viennent à se demander si l'institution militaire peut encore être considérée comme l'un des piliers de la nation dans un Etat de tradition séculière.
La détention de ces officiers militaires de haut rang, incluant des membres de la classe d'élite des Pashas - un titre de respect remontant à l'Empire ottoman -, a montré que de telles figures sont loin d'être intouchables.
La classe militaire turque a évincé quatre gouvernements depuis 1960, démontrant son influence et son pouvoir dans la république créée par Mustafa Kemal Ataturk, sur les cendres de l'Empire Ottoman. Le vice-Premier ministre, Bulent Arinc, a affirmé que ces évènements appartenaient désormais au passé turc, à présent en voie de normalisation. "Les choses s'amélioreront quand ceux qui n'étaient jamais redevables de leurs dettes devront commencer à rendre des comptes", déclarait-t-il à la télévision turque.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est refusé à commenter l'affaire. "Ce serait inapproprié pour moi de m'exprimer sur une question déjà prise en charge par la Justice."