Le missile Pantsyr-1 de défense anti-aérienne, en Syrie
Pour l’embuscade contre le Super-Phantom F4 de l’armée de l’air turque, vendredi 22 juin, au-dessus de Lattakieh, la Syrie a employé des missiles anti-aériens autopropulsés Pantsyr 1 de portée moyenne, fabriqués en Russie et fournis par Moscou (et non des missiles anti-aériens Buk-M2, comme on l’a, d’abord, rapportés). Cette arme est capable d’abattre des avions volant à des altitudes de plus de 12 kms et des missiles de croisière. La 73ème brigade de la 26ème Division de Défense anti-aérienne de l’armée syrienne était l’unité responsable de cette embuscade.
Puisque ces armes sophistiquées ont été fournies au Régime Assad au cours des dernières semaines, on peut supposer que les équipes locales de lance-missiles n’ont pas terminé leur entraînement à leur utilisation et doivent avoir besoin d’en appeler à l’aide de leurs instructeurs russes pour procéder au tir de l’un d’entre eux.
Cela pourrait être le premier exemple, en 15 mois de soulèvement syrien, où une arme sophistiquée livrée par les Russes frappe une cible militaire d’un membre de l’OTAN. D’où le commentaire, depuis Washington, de la porte-parole du Département d’Etat américain, Victoria Nuland, qui a dit : « Nous avons vu les reportages, nous sommes, bien entendu, restés en contact avec notre allié turc… A ma connaissance, ils n’ont pas fait remonté cette affaire au niveau du commandement de l’OTAN pour le moment ».
Ankara a menace, dee façon répétée, d’en appeler à l’OTAN pour invoquer l’article 5 du Pacte obligeant ses membres à venir en aide à un membre permanent qui subirait une attaque. Dans ce cas, cependant, la rhétorique du Premier ministre turc Tayyip Erdogan est demeurée relativement prudente et réservée. Il a promis de « prendre les mesures qui s’imposent avec détermination », en représailles, « dès que l’incident sera pleinement clarifié », laissant la réponse d’Ankara relativement vague.
Le Président Abdullah Gul s’est exprimé de façon beaucoup plus ferme : “Il est impossible d’ignorer que notre avion de combat a été abattu par la Syrie”, a t-il affirmé, après que Damas ait admis avoir pris l’avion pour cible, en revendiquant que ses défenses anti-aériennes ont agi en conformité avec les procédures standard, avant de réaliser qu’il s’agissait d’un avion de l’armée de l’air turque. Les deux pays se sont mis à la recherche des deux pilotes manquants.
Les experts militaires de Debkafile ajoutent : c’était aussi la première fois depuis cinq ans qu’un système d’armement disposant de matériel fabriqué en Israël était confronté à une arme syrienne acquise en Russie.
La fois précédente correspond au 6 septembre 2007, lorsque des bombardiers de chasse israéliens ont détruit le réacteur nucléaire de fabrication irano-nord coréenne construit dans la ville du nord de la Syrie, à Al-Kibar. L’espace aérien au-dessus du réacteur était gardé par des systèmes de missiles anti-aériens russes Pantsyr-S1. Les bombardiers israéliens sont passés à travers en aveuglant le radar des missiles russes, à tel point que Damas n’a jamais pu réaliser que son réacteur avait été bombardé, jusqu’à ce qu’il soit entièrement détruit et que les bombardiers israéliens soient retournés à leur base.
Cinq plus tard, la Turquie a perdu un Super-Phantom sur lequel l’Industrie aérospatiale israélienne avait entrepris une mise à niveau partielle. Cependant, deux ans plus tard, Ankara a rompu ses liens sécuritaires et militaires avec Jérusalem, à la suite d’une altercation en mer entre le bateau turc Mavi Marmara et les troupes israéliennes qui procédaient à l’interception du navire, en route pour briser le blocus israélien de Gaza, faisant neuf morts, parmi les militants turcs pro-palestiniens.
En réduisant ces relations, le gouvernement Erdogan a laissé inachevées les améliorations apportées par Israël et les F-4 de l’armée de l’air turque à court de contre-mesures leur permettant d’échapper ou d’attaquer les systèmes de défense anti-aérienne de fabrication russe, tirés par la Syrie.
Selon les sources militaires de Debkafile, surveiller un avion militaire turc au-dessus de la mer, était, par conséquent, un jeu d’enfant pour le nouveau Pantsyr-1.
Le Premier minister Tayyip Erdogan a admis, samedi, que le Jet avait été abattu au-dessus de la Méditerranée à environ 13 kilomètres à l’ouest du port syrien de Lattakieh. Il n’a pas expliqué ce que faisait un bombardier de combat turc au-dessus des eaux territoriales syriennes, mais la suggestion , que les sources militaires ont confirmée, c’est que les avions de l’armée turque effectuaient auparavant, des vols de reconnaissance quasi-quotidiens au-dessus de la côte syrienne. Moscou et Damas ont apparemment décidé qu’il était temps de mettre un terme à ces missions, qui, entre autres choses, espionnaient les fournitures d’armes russes transitant par les bases russes dans les ports syriens de Tartous et Lattakieh.
DEBKAfile Reportage exclusif 23 juin 2012, 8:41 PM (GMT+02:00)
Adaptation par Marc Brzustowski