Selon les Juges supervisant le décompte des voix lors des élections parlementaires en Egypte, les Islamistes sont les grands vainqueurs de ce cycle électoral.
Les Frères Musulmans emporteraient, à eux seuls, 45% des sièges. Le Bloc libéral égyptien et le Parti ultra-fondamentaliste Nour se disputent la seconde place.
On s’attend à ce que les partis islamistes ensemble disposent de la majorité au Parlement d’ici Mars, dans tous les scrutins qui s'étaleront d'ici là.
Le Succès continu des Islamistes leur permet de donner un caractère islamiste décisif à l’avenir de l’Egypte. Le Caire pourrait rejoindre l’axe iranien et tourner le dos à l’Occident ou/et tenter de grappiller de l'influence face à ces deux camps opposés, en affirmant sa position géostratégique, de Rabat jusqu'à Damas.
Cela va faire baisser considérablement l’influence de la Junte militaire, jusque-là au pouvoir, qui a fait le maximum pour maintenir le statu-quo hérité de l’ère Moubarak et assurer à l’Egypte le versement de l’aide étrangère américaine en dollars sonnants et trébuchants, équivalant à des milliards de $ par an.
Les analystes pensent également qu’une majorité islamiste commencera son ministère en promulgant l'annulation pure et simple du Traité de Paix entre l’Egypte et Israël, ce qui pourrait conduire Israël à devoir se saisir de la Péninsule du Sinaï pour la 4ème fois au cours de son histoire, afin de créer une zone de sécurité.
Après avoir atteint le Canal de Suez, en 1967, Israël a rétrocédé le Sinaï à l’Egypte, dans le cadre de l’application du traité de 1979, à condition que ce secteur reste démilitarisé.
La Confrérie des Frères Musulmans a donné naissance au Hamas, la milice terroriste violemment anti-israélienne, et, de ce fait, elle pourrait, également, chercher à annexer Gaza, à travers ce mouvement-croupion. Si, comme c’est le plus vraisemblable, le Hamas triomphait lors de futures élections au sein de l’Autorité Palestinienne, les Frères Musulmans seraient alors virtuellement maîtres de Gaza, de la Judée-Samarie, de l’Egypte, de la Tunisie, de la Libye et, à moyen terme, de la Syrie, avec le soutien d’Erdogan et du Qatar, où siège la chaîne Al-Jazeera, lieu de prédilection et de prédiction de l’Imam Youssef Al-Qaradawi. De quoi négocier chèrement sa place dans le conflit entre l’Iran et l’Occident, jouant parfois les bons offices pour la Maison Blanche devenue courtisane, ou prenant agressivement parti pour la bombe islamiste, tour à tour, selon les circonstances et intérêts du moment. Le rôle "d'intermédiaire" partisan de l'AKP turque sera déterminant pour donner sa coloration aux exigences des Frères Musulmans dans le "Grand Jeu" entre les puissances dominantes.