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16 décembre 2012 7 16 /12 /décembre /2012 18:33

 

 

Un entretien avec Steven K. Baum

 

Baum (Copier)

Steve K. Baum

 

“Mes expériences négatives avec des Editeurs américains et britanniques, qui étaient braqués contre Israël, m’ont conduit à la création du Journal for the Study of Antisemitism (JSA, Revue Pour l’Etude de l’Antisémitisme), en 2008 -1-. Je l’ai conçue avec mon ami Neal Rosenberg. C’est devenu un périodique où on peut publier des articles, sans devoir céder à la rhétorique anti-israélienne qui prévaut un peu partout ».

 

Steven Baum est un psychologue clinicien, qui a pratiqué dans le privé durant plus de trente ans. Il enseigne à un rythme périodique et publie des articles, des essais et des livres. Un certain nombre d’entre eux traitent d’antisémitisme et de génocide.

 

Il raconte : “J’ai débuté ma carrière dans le champ du vieillissement et du développement adulte – l’étude des phases de changement psychologique qui apparaissent lorsque nous vieillissons. J’ai bientôt commencé à être fasciné par la Shoah et d’autres génocides. J’ai, plus tard, réalisé que c’était la psychologie de l’antisémitisme qui demeurait un sujet peu exploré et, au cours de ces dix dernières années, j’ai concentré mon attention à savoir pourquoi les gens haïssent les Juifs ».

 

Baum relate certaines de ses expériences : « J’ai mené une étude sur 100 Musulmans et 100 Chrétiens d’Amérique du Nord auxquels on a présenté des tests sur des sujets relatifs à l’antisémitisme et à d’autres phénomènes psychologiques -2-. On a alors ajouté le calcul de leurs scores, concernant les niveaux et les types de croyances antisémites. Les résultats ont montré que le courant principal d’antisémitisme chrétien obtenait un score faible, alors que les scores de la plupart des Musulmans étaient particulièrement élevés. Le sentiment de menace pour sa propre identité est apparu comme l’indicateur le plus fiable d’antisémitisme, dans les échantillons musulmans.

“J’ai envoyé mon étude au Journal of Contemporary Religion [La Revue des Religions Contemporaines]. Sa rédactrice en chef m’a dit qu’un journaliste critique voulait que j’explique ces différences religieuses par la politique d’Israël envers les Palestiniens. J’ai répliqué que 1500 ans d’antisémitisme secrété par la culture musulmane était la source la plus probable [de ces écarts]. La rédactrice en chef m’a alors fait savoir qu’elle ne publierait pas l’article, tant que ce problème ne serait pas résolu avec le critique.

 

“J’ai décidé d’insérer une phrase qui n’aurait pas d’incidence sur quoi que ce soit, mais qui porterait l’éclairage sur le contexte, plutôt que sur le substrat culturel antisémite et j’ai écrit : « Le contexte est également un facteur important à prendre en considération. Par exemple, l’étude a été menée peu de temps après les attentats à la bombe du 7 juillet 2005, à Londres et la toile de fond de violence peut avoir contribué à la polarisation des points de vue, par une montée du sentiment anti-israélien et des taux d’antisémitisme au sein de la jeunesse musulmane ». J’apportais une source qui soutenait cet argument. La revue a, ensuite, publié l’étude en 2008. La plupart des gens sensés comprenaient, cependant,  entre les lignes, que les Juifs et Israël n’avaient rien à voir avec les attentats à la bombe dans le métro de Londres.

 

“A peu près à la même période, les Presses de l’Université de Cambridge étaient prêtes à publier mon livre : Psychology of Genocide.-3- [Psychologie du Génocide]. Le responsable de la ligne éditoriale m’a mis en garde contre tout propos critique envers l’Islam. Il posait des questions, telles que : « Comment pouvez-vous dire quoi que ce soit de négatif au sujet du Jihad – alors qu’il s’agit précisément d’un des piliers de l’Islam ? ». J’ai répondu qu’en dépit de ce fait, c’était bel et bien devenu un mode d’appel au génocide. Je me suis plaint auprès de l’éditeur principal, à la suite de quoi, il y a eu moins de mise en garde d’ordre politique.

 

“Le même directeur de la publication avait pris une option pour mon prochain livre : Antisemitism Explained. [L’Antisémitisme expliqué]. Son thème principal consistait à dire que, quand on fait suffisamment de déclarations aussi négatives que fausses à propos des Juifs –ou de n’importe quel autre groupe – on atteint un point de non-retour, à partir duquel la plupart des gens accepte comme vrai le mensonge antisémite. J’ai présenté des preuves de la façon dont cela fonctionnait et mis ce procédé en parallèle avec la psychologie appliquée à la publicité. Les éditeurs des Presses de Cambridge étaient séduits par cette idée. Un chapitre expliquait comment la propagande musulmane avait affecté et renforcé la haine d’Israël, dans le droit fil des lignes de force de cette démonstration.

 

“Le nouvel éditeur des Presses de Cambridge auquel j’avais affaire n’a pas apprécié cette explication du sentiment antisémite, même s’il était parfaitement cohérent avec le thème principal de mon livre. Encore une fois, il voulait absolument que je me focalise sur le contexte, c’est-à-dire sur le point de vue palestinien. Je lui ai alors demandé ce que cela avait à voir avec un livre portant sur l’antisémitisme. La réplique n’a pas tardé : « Intègre ça ou va voir ailleurs ». Je ne voulais pas devoir déformer ou maquiller mes propres opinions, suite à quoi, l’éditeur a rejeté mon livre.

 

“J’ai donc ensuite cherché un autre éditeur durant trois ans. J’ai finalement rencontré les Presses Universitaires d’Amérique – une impression de Rowman et Littlefield – qui l’a publié en 2012 -4-.

 

“Plusieurs autres universitaires m’ont fait part des temps difficiles qu’ils ont connus, avant de pouvoir publier des articles qui portaient un éclairage favorable sur Israël. J’ai alors réalisé qu’il n’existait pas de revue universitaire qui soit spécifiquement consacrée à des enquêtes sur l’antisémitisme. Des universitaires pro-palestiniens, par contre, ne rencontraient pas du tout les mêmes problèmes. En revanche, il y a bien un Journal of Palestinian Studies [Revue des Etudes Palestiniennes] qui est disponible dans de nombreuses bibliothèques.

 

Baum remarque : “ Le Journal biannuel for the Study of Antisemitism [Revue des Etudes sur l’Antisémitisme] entre dans sa cinquième année. Il dispose d’un Comité de lecture respectable. Les notes de bas de pages originales des articles qu’il comporte sont examinées de façon collégiale. Les éditeurs invités traitent des problèmes consacrés à des thèmes, tels que l’Europe de l’Est, la Loi et l’Antisémitisme et l’Antisémitisme sur les Campus. L’ensemble constitue un phénomène global. Un autre thème est dédié à l’antisémitisme en Amérique du Sud.  

  

“Certains auteurs d’essais et de critiques de livres que le JSA publie auraient des difficultés à placer leurs travaux ailleurs. La revue s’autofinance et n’est pas affilié à une chapelle universitaire. Malgré ces obstacles, il donne la parole aux Juifs et Israéliens qui sont confrontés à la haine. On peut en conclure que mes expériences négatives m’ont permis de déboucher sur un résultat positif ».  

 

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

 

Adaptation : Marc Brzustowski.

-1- www.jsantisemitism.org/

-2- “Christian and Muslim Antisemitic Beliefs” Journal of Contemporary Religion 2008 24, 137-156.  http://www.stevebaum.com/pdf/Mus-ChrAntisem.pdf  

 

-3- Baum S K, Psychology of Genocide. (New York: Cambridge University Press, 2008)

-4- Baum S.K, Antisemitism Explained. (Lanham MD: University Press of   America, 2012)

 

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R
Ce sont les alterjuifs comme Chomsky dont l'esprit pervers.<br /> <br /> Lisez: "Chomsky Grilling Linguica" un poeme<br /> New Verse news.com
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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