La tension bien réelle entre Israël et les États-Unis n'est pas de nature à remettre en cause le lien étroit entre ces proches alliés. C'est ce qu'a rappelé lundi Washington. Israël est "un allié stratégique des Etats-Unis et le restera", a souligné le porte-parole du département d'Etat, Philip Crowley. Malgré la......
question des colonies à l'origine de la crise de confiance, "notre engagement envers la sécurité d'Israël reste inflexible", a-t-il ajouté, dans une allusion notamment à la question du programme nucléaire iranien.
Des propos qui viennent après un feu roulant de critiques contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou, accusé par l'administration Obama de "saper" les efforts de celle-ci pour sauver le processus de paix au Proche-Orient. C'est l'annonce de la construction de 1.600 nouveaux logements à Jérusalem qui a mis le feu aux poudres, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden la semaine dernière.
La réaction de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a été la plus sévère : elle a choisi de rendre public le savon qu'elle a longuement passé au téléphone à Benjamin Netanyahou vendredi. Répercussions dans la vie politique américaine Une démarche d'autant plus "frappante", remarque le professeur Nathan Brown (George Washington University), qu'elle est intervenue "après deux jours pendant lesquels on avait tenté de présenter le problème comme résolu". Aux Etats-Unis aussi, la relation avec Israël a des retentissements au niveau de la politique intérieure.
Deux parlementaires républicains de premier plan, le sénateur Sam Brownback et la représentante Ileana Ros-Lehtinen, ont ainsi reproché lundi à l'administration démocrate ses critiques contre Israël. Le groupe d'influence pro-israélien American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) a aussi fait part de son inquiétude et demandé à l'administration de "prendre des mesures immédiates pour apaiser la tension avec l'Etat hébreu". Le groupe progressiste J Street, lui aussi "inquiet", a jugé en revanche la colère de l'administration "à la fois compréhensible et juste".
Aaron David Miller estime que, dans "l'heure de vérité" qui s'annonce, les États-Unis devront trouver le moyen d'aller au-delà des mots s'ils veulent forcer Benjamin Netanyahou à "rendre des comptes". Mais à terme, les deux alliés n'auront pourtant "pas d'autre solution que de trouver un accord" à propos du processus de paix.
Car selon lui, "la colonisation, aussi négative qu'elle soit, masque un problème bien plus fondamental" du processus de paix, à savoir l'écart énorme entre les positions israélienne et palestinienne sur les principaux sujets de négociation pour la paix au Proche-Orient.