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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 10:46

 

 

 

 

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Silence, la Russie vote... 

 

 

Iran : Concours de paysage apocalyptique et crise des missiles de Cuba en plein Moyen-Orient.

 

Par Marc Brzustowski

 

Jamais les souvenirs lointains de la Guerre Froide n’ont été aussi prégnants. A l’heure de la visite prévue du Ministre russe des affaires étrangères, Serguei Lavrov et de son chef des renseignements extérieurs, à Damas, le régime Assad vient de reprendre ses bombardements aériens de Homs, Zabadani et de plusieurs autres localités. L’opposition annonce déjà 50 morts au petit matin. Ces massacres en série, sont eux, bien réels, au vu de toutes les menaces virtuelles utilisées pour permettre leur perpétuation sans que nul n’ose dépasser le stade de l’indignation codifiée. Parallèlement, le Hezbollah annonce qu’en cas d’intervention étrangère dans la crise syrienne, il tirera, en toute logique (?), ses roquettes et missiles sur Israël. Un blogueur iranien appelle Ali Khamenei, le Guide Suprême, à raser Israël en 9 minutes. Et, le New York Times, les diplomates européens ne sont pas en reste, pour… prévenir toute attaque préventive israélienne contre les installations nucléaires iraniennes, pourtant source de tous les maux…

 

Ce matin, l’un d’entre eux sous couvert d’anonymat, en poste au Pakistan, affirme qu’Islamabad ne pourrait rester les bras croisés et serait forcé d’appuyer les représailles iraniennes en cas de frappe d'Israël. On peut se demander ce qui permet cet ajout d’un belligérant atomique supplémentaire dans la boucle des menaces déjà fort peuplée : il semble reposer sur la répétition tautologique du fait accompli : puisque le Pakistan (et l’Inde, allié d’Israël) dispose déjà de la bombe, pourquoi ne s’en servirait-il pas ? Et par conséquent, pourquoi l’Iran devrait-il en être privé ? Jusqu’à présent, jamais Islamabad n’a proféré de menace de cet ordre, trop préoccupé par son propre bras de fer avec l’Inde, autour du Cachemire et de l’Afghanistan. Nous obtenons-là le premier tableau apocalyptique multipolaire, où, n’importe quel Docteur Folamour armé réellement ou potentiellement de la bombe s’apprêterait à la faire monter dans la balance pour le grand bal des débutants au jeu de la fin du monde…

 

 

Un autre diplomate européen met en exergue que les pays du sud de l’Europe, déjà fragiles, comme la Grèce et l’Italie, seraient les premières victimes de l’accentuation de la crise par la guerre. Mais, une fois encore dans la description du fait accompli, la crise de l’eurozone précède et accompagne le développement des tensions au Moyen-Orient ou celles liées au « Printemps Arabe », et il n’existe pas de situation où seuls les pays économiquement sains et bien-portants seraient susceptibles d’entrer en conflit. Voire, c’est souvent l’inverse qui se passe. La seule prospective européenne de défense passive de ses richesses, en la matière, c’est l’OPA que réalise la Chine à chaque nouvelle entreprise ou chaque nouveau port industriel, susceptible de tomber dans son escarcelle.

 

La crise syrienne et les progrès vers la bombe iranienne sont étroitement imbriqués. Téhéran -et, en arrière-fond, Moscou, voire Pékin qui se veut neutre et non ingérant,- se sert de la tragédie qui s’intensifie en Syrie comme décompte à rebours des jours qui le séparent du fait accompli. Protégé par ses missiles balistiques, l’Iran pourrait alors se passer de Bachar et trouver d’autres voies pour allonger le bras jusqu’en périphérie d’Israël.

 

Comme les forces al Qods de Qassem Souleimani, préssenti par le Guide comme son prochain Président favori d’Iran, l’ont fait en Irak, elles pourraient choisir d’armer, aussi bien un côté que l’autre, pour garder une certaine maîtrise de la situation par le chaos. Et, quoi qu’il en soit, le vainqueur leur devrait toujours une fière chandelle. Même si le chef du Conseil National Syrien, Burhan Galioun menace Nasrallah de mesures de rétorsion, s’il soutient ostensiblement Assad, cela signifie aussi qu’un certain modus videndi entre la future Syrie et le mouvement chi’ite pourrait perdurer, au cas où il changerait d’avis.

 

L’improbable résolution de la crise syrienne que le Conseil de Sécurité de l’ONU s’emploie à faire baigner dans son sang quotidien, prix exigé par Vlad. Poutine le vampire pour sa réélection, n’augure donc que partiellement d’un recul temporaire de la menace iranienne et de son bras armé libanais.

 

Restent les tergiversations, accompagnées de sanctions plus ou moins ineffectives, de l’Administration Obama. Il s’agit de tordre le bras d’Israël, dépeint comme le velléitaire de toute cette crise, prêt à agir pour le propre compte de sa sécurité. C’est, quand même, un comble, ou à quoi servirait l’Etat de droit, à l’heure de la mondialisation proliférante des menaces ?. Ce jeu, orchestré par le Président américain et son Secrétaire à la Défense, Léon Panetta, ne pourra durer que jusqu’en mars, date à laquelle les inspecteurs de l’AIEA rendront leur rapport sur la « coopération » de l’Iran aux inspections. Autant dire que cet ultime rapport fera l’effet de celui précédant la guerre du Golfe II, où il s’agissait de s’assurer des bonnes intentions de Saddam Hussein. C’est pourquoi Panetta a parlé d’avril, mai ou juin, comme dates fatidiques qu’il dit craindre, d’une intervention militaire unilatérale de l’Etat hébreu. Il faudra à la Maison Blanche activer rapidement un quelconque téléphone rouge. Mais qui est encore abonné à ces vieilleries, à l'heure où le doigt actionnant la gâchette devance, et de loin, les causeries policées en vue d'un "gentleman agreement"?

 

La multiplicité des acteurs potentiels et des fronts rend la situation d’autant plus électrique et imprédictible. A la menace atomique s’ajoute le péril asymétrique en périphérie directe d’Israël, mais aussi des pays du Golfe, fournisseurs du pétrole (menace de fermeture du Détroit d’Hormuz), ainsi que la guerre civile syrienne, que les diplomaties continuent de présenter comme un "risque", à l'heure où elle bat son plein depuis des mois. Retard à l'allumage...


 

Léon Panetta et Barack Obama ont à cœur de ne pas laisser Netanyahou et Barak jouer le rôle des Kennedy dans la résolution de la crise des missiles de Cuba, en octobre 1962. Mais, à l’époque, la menace se dressait face à Miami et les sous-marins nucléaires soviétiques patrouillaient dans les eaux proches des Etats-Unis. Kennedy était d'autant plus crédible qu'Harry Truman n'avait pas renâclé, par deux fois, à faire preuve du sérieux de ses menaces : le Japon s'en souviendra éternellement. La justification de cet acte continue de faire débat 63 ans après les faits. Détruirele potentiel nucléaire iranien prêt à l'emploi n'est, en rien, équivalent, au risque de laisser à Téhéran le loisir de se prendre pour le maître du monde...

L’Amérique et la Russie, se sont, depuis, habituées aux guerres par procuration qui ne les impliquent que dans un rôle symbolique de leaders du monde : faites ce que je dis, pas ce que j'aurais fait. Le Moyen-Orient disposait de tous les atouts pour figurer un magnifique tableau d’opérations. On sait qu’alors, dans les années 60, il s’en était fallu de très peu pour éviter l’apocalypse. On en est très proche aujourd’hui, d’autant que l’idéologie même qui tient debout le régime des Mollahs ne s’inspire que de surnaturel et de conspirations devant renverser tout ordre rationnel.

 Toutes les doctrines échafaudées de dissuasion sont donc des espèces de façon d'éviter la guerre menacées de disparition sous le chaos engendré par la non-gouvernance du monde. Tout le reste n'est après, qu'entropie. La pire crise pétrolière accompagnera l'accès de l'Iran à la bombe, faisant danser l'OPEP au son de la flûte du 13ème Imam, le Détroit d'Hormuz implosera bien, quoi qu'à rebours, la Syrie baignera encore longtemps dans le sang...

De concert, Bachar al Assad, Ali Khamenei, et indirectement, Vladimir Poutine, sont prêts à survivre au prix du dernier vivant au Moyen-Orient. Obama n’espère sa réélection qu'à reculons, sous la pression de Mitt Romney et du déclin économique. La cour ostensible que mène Ahmadinedjad en Amérique Latine est là, néanmoins, pour rappeler à cette Administration molle, que l’Iran a l’ambition de se substituer à l’Union Soviétique d’alors et que son périmètre de déstabilisation ne s’arrête pas à l’autre hémisphère. Cette menace émergente, appuyée par le Venezuela et quelques autres latins sort progressivement l’électorat américain de sa torpeur isolationniste et de ses bons sentiments pour le reste du monde…

 

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26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 12:31

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

L’exploitation sous-marine israélo-chypriote, un caillou dans la chaussure ottomane

 

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info

 

 

 

La Ministre des Affaires étrangères chypriote, Erato Kozakou-Marcoullis, s’est rendue cette semaine à Jérusalem, en visite officielle. Elle y a rencontré le Président Peres, le Premier Ministre Netanyahou et son homologue Avigdor Lieberman.


Israeli Foreign Minister Avigdor Lieberman, right, shakes hands with his Cypriot counterpart Erato Kozakou Marcoullis, during their meeting at the foreign ministry in Jerusalem, Wednesday, Aug. 24, 2011.

Cette visite officielle est motivée par la recherche d’un appui d’Israël au projet de lancement rapide du forage en mer. Le soutien d’Israël est d’autant plus déterminant, que la Turquie occupe une partie de l’île depuis 1974 et n’entend pas laisser l’autre partie bénéficier de la moindre parcelle de souveraineté. Israël et Chypre ont signé un traité commun définissant les limites de chacune de leurs zones respectives d’extension économique en mer, en 2010.


Chypre est pressée de se livrer à ces forages et de tirer les premiers bénéfices de cette manne énergétique. Comme la Grèce, elle est minée par une dette publique abyssale. Il lui faut trouver très vite les moyens d’échapper à cette chausse-trappe financière. Mais l’avidité d’Ankara à son encontre tient de préoccupations géostratégiques, bien plus que de la seule mainmise sur les ressources sous-marines. Erdogan l’a récemment affirmé haut et clair :


« Nous voulons disposer d’une Marine capable de dominer la Mer Egée et l’Est de la Méditerranée, mais qui devance aussi la flotte russe en Mer Noire ».

 

Depuis 2004, l’ONU a mis sur pied un processus de négociation devant déboucher sur la réunification de l’île. Or, le 19 juillet dernier, Erdogan a produit un de ces coups de théâtre dont il a le secret. Profitant de l’enlisement de l’OTAN en Libye et de la crise syrienne, il bloque  toute discussion des quatre fers et annonce qu’il n’acceptera rien de moins qu’une « solution à deux Etats » pour l’avenir de Chypre. Il compte bien rester propriétaire de la partie turque, en violation de toutes les orientations internationales de ces 7 dernières années. Que cela plaise ou non à l’Union Européenne, dont Chypre est membre de plein droit, contrairement à Ankara.

 

Chypre est faible face à un puissant prédateur ottoman, mais c’est l’île qui dispose de la légitimité internationale. Israël est fort militairement, mais sur la sellette diplomatique, face à une ou des entités palestiniennes qui ne reconnaissent toujours pas son existence, après 65 ans. Netanyahou a accepté le principe de ces rencontres chaleureuses avec la Ministre des Affaires étrangères chypriotes, parce qu’il anticipe que l’île votera, probablement, contre la résolution unilatérale palestinienne, le 20 septembre. Cette position illustrera les préoccupations du Sud-Est de l’Europe (partagées par la Grèce, Roumanie, Bulgarie, etc.), échaudé par les ambitions turques au Moyen-Orient et sur les côtes de la vieille Europe.

 

Pour tous les protagonistes, l’île chypriote représente le débouché qui offre la maîtrise potentielle des côtes syriennes. Actuellement, l’Iran fait l’impossible pour sauver la tête d’Assad. Téhéran, trop occupé à cela, a délégué son vassal Nasrallah pour proférer des menaces contre Israël autour de ces enjeux énergétiques, comme pour gagner du temps. La Turquie en profite pour mettre la pression sur Chypre, comme elle le fait, contre le Kurdistan irakien. En contrepartie, elle s’affiche en garante humanitaire pour l’OTAN, face au boucher de Damas, que, personne n’ose menacer d’une intervention militaire.

 


Cette situation d’instabilité en Syrie pose des problèmes aigus à la Russie : la Turquie se trouve sur son passage naval, entre la Mer Noire et la Méditerranée. Moscou a besoin des escales de Lattakieh et Tartous, entre les mains du clan Assad, pour assurer ses débouchés maritimes. La Turquie contrôle également l’accès à la partie musulmane du Caucase, de tradition turcophone. Moscou a un intérêt vital à freiner l’extension d’une renaissance turque de style néo-ottoman dans ses propres flancs caucasiens. La Russie, à l’instar de l’Europe et des Etats-Unis, soutient donc le projet de souveraineté de Chypre, contre les aspirations turques. Pour Ankara, affirmer sa mainmise sur Chypre revient à s’affirmer comme arbitre du jeu et percepteur des droits de passage en Méditerranée.


Ce chantage ne s’exerce pas que par voie diplomatique. Chypre hébergeait la cargaison du navire Monchegorsk, pris en flagrant-délit de livraisons d’armes iraniennes à la Syrie, au profit du Hezbollah, en 2009. En juillet, peu après l’arraisonnement des flottilles anti-israéliennes par la marine grecque, le dépôt contenant cet armement depuis 2 ans a « mystérieusement » explosé. Le Commandant en chef de la marine chypriote est mort sur le coup, avec douze autres militaires de l’île. L’explosion a détruit le site de la centrale électrique, qui fournit 53% de son électricité à la partie grecque de l’île. Elle a entraîné l’économie locale dans une chute vertigineuse. Les initiateurs de ce règlement de compte n’ont pas été retrouvés.


La marine turque dispose d’une longue tradition de harcèlement de toutes les tentatives d’exploitation chypriote et grecque de leurs zones maritimes, au point d’en empêcher l’activité. Mi-novembre 2008, un navire de guerre turc a bloqué un vaisseau d’observation norvégien, opérant à partir de la côte Est de Chypre. En mars 2011, un autre bateau de guerre turc a stoppé la progression d’un navire italien, dans la zone maritime exclusive grecque de Crète. Disposant de l’autorisation d’Athènes, il sondait le bord de mer, pour l’installation d’un câble de communication (fibre optique) reliant l’Italie à Israël. En 2010, des vedettes turques patrouillent autour d’un autre site gazier et pétrolier découvert en mer et on craint l’escalade entre la Grèce et la Turquie (ICI).

 

Ankara exige des excuses et des dédommagements de la part d’Israël, pour les 9 Jihadistes de l’IHH, tués à bord du Mavi MarmaraSous l’écume du conflit diplomatique israélo-turc depuis le 31 mai 2010, tous ces conflits régionaux sont en jeu. L’intervention des commandos grecs, contre la seconde Flottille de 2011, s’inscrit dans l’amélioration constante des relations avec Israël. Ces Etats sont inquiets des actes prédateurs, voire de la piraterie maritime constante d’Ankara. Grecs et Chypriotes attendent d’Israël qu’il mette sa protection navale et militaire dans la balance, pour rétablir cet équilibre précaire.

 

La récente victoire de l’OTAN sur le régime de Kadhafi, malgré ses lourdes incertitudes pour l’avenir, assoit sa position en Afrique du Nord et en Méditerranée. Désormais,  le bras de fer par procuration se joue à Damas, entre les insurgés et le régime.

 

Même si Israël ne prend pas directement part à ce conflit, il apparaît comme un partenaire sécurisant, pour les pays du Sud de l’Union Européenne. A terme, les Grecs participeront à la construction d’un oléoduc sous-marin reliant Athènes et Chypre, au port d’Ashkelon. Le réseau débouchera, par Eilat, vers la Mer Rouge, l’Océan Indien, avec un accès direct à l’Extrême-Orient. Chypre est donc une « porte d’entrée d’Israël sur l’Europe », lorsqu’Israël relie l’Asie au « Vieux Continent », tout en contournant les pratiques de racket de l’ancien empire grand-turc. L’alliance économique et militaire avec Jérusalem est une forme d’assurance-vie, face à Erdogan, rongé par le rêve ottoman. 


 

sources et cartes J.E. Dyers : http://theoptimisticconservative.wordpress.com/2011/08/08/cyprus-the-mouse-that-went-boom/

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 12:49

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Les priorités sécuritaires du Sud d’Israël, au métronome de l’instabilité en Egypte ?


 

 

Par Marc Brzustowski

 

 

Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info 

 

Israël n’a pas de stratégie ! C’est, du moins, ce que pense Nahum Barnéa, dans un éditorial d’ynetnews. D’énormes moyens technologiques, mais pas de réel talent pour les mettre en musique avec la maestria d’antan. Cela s’est vérifié au Liban, en 2006, et l’on en vit le contrecoup, actuellement : à force d’éviter de « tomber dans le piège »  du cycle provocation-représailles, la dissuasion recule. Entretemps, « Plomb Durci » a été comme un regain d’orgueil et de mise au pas, avant retour aux savants calculs diplomatiques. C’est qu’on joue au mikado avec le pouvoir instable du Caire et l’huile sur le feu des révolutions, versée conjointement par l’Iran des Ayatollahs et les Frères Musulmans…

 

 On a dénombré au moins 15 tirs de roquettes contre Israël, au cours de la nuit précédente, mais pas une mouche qui vole depuis une piste d’envol israélienne, au petit matin. Principe de la trêve unilatérale, avant déclaration unilatérale, pourrait-on ironiser.

 

Plus prosaïquement, mais aussi alarmiste, Netanyahou et le nouveau chef d’Etat-major se sont contentés de faire « passer le message » à la Junte égyptienne, chargée de mettre au pas les groupes jihadistes et d’attendre leur bon vouloir de faire graduellement baisser l’intensité de volume. Pas plus que Guilad Shalit n’a été libéré par ces entremises, on ne doit s’attendre à ce que la population du Sud cesse d’être l’otage de ces tractations.

 

A titre d’échantillon, 3 des principaux chefs et opérateurs des Comités populaires de la Résistance et du Jihad islamique ont, néanmoins, été rapidement localisés et rayés des organigrammes. Mais atteindre des cerveaux, surtout dans l’immédiat après-coup,  n’enraie pas l’infrastructure souterraine qui leur a permis de duper toutes les « prévisions », à la date du 18.

 

Si, dans les heures à venir, deux des groupes récalcitrants, le Jihad Islamique en tête et les Comités populaires de la résistance, continuent de narguer Tsahal, célébrant leur « d.ivine victoire », façon Hezbollah, par de nouvelles salves, on peut s’attendre à ce que la pression de la rue devienne vite insupportable pour le tandem des décideurs (Netanyahou-Gantz). Ils tentent de convaincre les autres membres du cabinet restreint -au double-sens du terme- du bien-fondé de leur « vision » (s’il y en a une) de long terme. Ehud Barak, qui s’était, entretemps, métamorphosé en « coupeur de têtes » terroristes, devrait, assez souplement s’y plier et donc, remiser sa langue dans sa poche.

 

Il faut aussi être clair : une réoccupation de Gaza requerrait, après opération musclée, la permanence de 10 000 soldats à tous les coins de rue de Gaza-City. C’est soutenable, parce que cela s’est déjà vu. Mais cela n’offre aucune perspective de long terme. Sauf à offrir en cadeau de noces ce territoire qu’il a perdu en 2007, à Mahmoud Abbas, pour l’inciter à multiplier les provocations à l’international, tout en risquant d’être renversé par des forces reconstituées autour du Hamas ou du Jihad « glocal », un peu plus tard. Quoi qu’il en soit, Israël cherche à ne pas amplifier la pression diplomatique et médiatique, à l’aube du 20 septembre, devant l’ONU, pour s’assurer que la situation sur le terrain reste foncièrement similaire, malgré un rehaussement de la représentation symbolique de l’AP dans ces instances. Laquelle ne maîtrise absolument rien d’autre, sauf à suivre les injonctions du Fatah de rejoindre « la lutte armée », vieux mot d’ordre d’un appareil sur le déclin.

 

Le Jihad a ouvert une nouvelle brèche : l’axe Sinaï-Néguev, à partir de la Bande de Gaza, le centre de commandement de ses opérations. Son isolement relatif antérieur s’est grandement amélioré de l’interface avec les chefs de tribus du Sinaï et leurs hôtes, trafiquant et seigneurs de guerre de tout l’Orient entre Gibraltar et Téhéran. C’est donc  cet Alien en voie de mutation qui, à l’heure qu’il est, dispose de la profondeur stratégique pour mettre en péril le traité de paix avec l’Egypte de Sadate en 1979. Il apparaît clairement que cet accord de « paix froide » est l’objet réel de toutes les attentions. On compte sur l’aide américaine massive au Caire et la détermination de l’armée à conserver ses prébendes essentielles, au-delà des élections d’octobre-novembre, pour que cet état de fait perdure sur le terrain, malgré les tentatives de détournement des Frères Musulmans et de leurs alliés de Gaza.

 

A l’aune de la révolution du square Tahrir (il y a… 7 mois) et en toute éventualité, il semble, a relire la tragédie du 18 août, que la planification sécuritaire aurait dû mettre un soin particulier à sécuriser la frontière du Sinaï. Lenteurs bureaucratiques, rivalités au sommet pour le poste (affaires Galant-Gantz, dont on paie les premiers arriérés aujourd’hui), autres chats à fouetter, ni l’Aman d’Aviv Kochavi, ni l’Etat-Major de Benny Gantz n’ont particulièrement insisté sur ces failles, visibles à l’œil nu du terroriste un tant soit peu avisé et organisé. Deux solutions techniques de moyen terme sont mises en avant : poursuivre le développement de la barrière de sécurité, dotée de détecteurs électroniques, sur les 118 kms qui ne sont actuellement pas couverts. Et s’en remettre à la production du Dôme de fer, par l’adjonction de pièces supplémentaires d’ici la fin 2011. Les patrouilles seront sûrement renforcées sur les points sensibles. Ce faisant, c’est un aveu de faiblesse aux yeux des assaillants et d’improvisation dans la planification.

 

L’Egypte commence à renforcer sa présence dans le Sinaï. Il est vrai qu’elle a lancé une première opération de grande envergure, après avoir offert Moubarak en pâture aux télévisions-guillotine, avides de tête à trancher (Fernandel dans « François 1er »). Israël, par l’entremise américaine en était parfaitement informé. Là encore, l’écume d’une vague terroriste, évacuée vers Israël à cause du rouleau-compresseur de l’armée égyptienne, était prévisible. Cafouillage : on le savait, mais ne s’y attendait pas en plein jour. Mais cela n’explique rien du niveau de préparation des tueurs coordonnés du jeudi 18 août. L’attentat complexe était planifié de longue date, les opérateurs étaient parfaitement préparés à frapper au moment opportun, celui-là en valant, qualitativement, un autre. Ils ont bénéficié de complicités et de couverture au poste-frontière. Ce paramètre de l’islamisation progressive de certains cadres de l’armée en Egypte entre dans les bases de données, même si le phénomène n’atteint pas l’ampleur des 50% d’officiers pro-Hezbollah dans les renseignements et les forces libanaises, au nord.

 

Mais la diplomatie militaire fait qu’Israël a intérêt à appuyer en profondeur la tentative de la Junte de reprendre le contrôle du territoire, sans donner trop d’arguments à la rue du Caire d’incendier plus de drapeaux et d’exiger le départ de l’Ambassadeur israélien. Pour Washington, et sûrement Paris et Londres, après l'écroulement de Kadhafi, il s'agit d'une priorité : ne pas permettre à Al Qaeda de contaminer le nouveau conseil libyen et d'infecter par métastases Le Caire...

 

Ce n'est pas une vue de l'esprit : après l'élimination de Ben Laden, deux noms ressortent au top de l'organigramme : le nouveau PDG de la multinationale, Ayman Al-Zawahiri, l'Egyptien, et son chef des opérations, l'autre égyptien Saïf al Adel, ancien officier de l'armée d'Egypte (qui peut y avoir conservé des contacts), lancé en Afghanistan dans les jambes de l'OTAN, par l'Iran, dès octobre 2010. On pourrait voir sa cosignature (avec d'autres, expériementés, comme le Hezbollah, alias Al Qods iranien) dans la configuration complexe d'Eilat -de type "Mumbaï 08". Lorsque les prisons ont été prises d'assaut par la foule, durant le "printemps", ce fut pour mieux laisser s'évader de nombreux cadres du Jihad islamique égyptien, le parti qui assassina Sadate (donc le signataire du traité) et dont le guide spirituel n'est autre... qu'Al Zawahiri. Penser que les Jihad islamiques d'Egypte et de Gaza n'ont strictement rien à voir l'un avec l'autre, qu'il s'agit d'une pure homonymie, relèverait de l'aveuglement volontaire. Résumons-nous : Hamas pour les Frères Musulmans, Jihad Islamique égypto-gazaouï -qui n'est qu'une émanation radicale du précédent- pour Al Qaeda et l'Iran, dans leur front commun anti-américano-sioniste... ça colle et risque de faire d'immenses dégâts dans le gruyère des "révolutions". 

 

A l’extrême, Israël pourrait, en cas de besoin, réaliser une poussée de tanks dans le Sinaï contre une armée régulière, pas se lancer dans un second Liban au Sud, pour déloger des montagnes centrales les nouveaux Taliban qui s’y sont installés. La « coopération froide » avec la Junte, reste la voie de la sagesse, surtout vue de Washington… L'idée de réinvestir le Sinaï en totalité est saugrenue, sauf à ce que l'actuel pouvoir s'effondre définitivement, et que les Frères Musulmans réalisent le coup d'état dont ils rêvent. Il n’empêche que l’armée d’Egypte n’a, peut-être pas la volonté ni les moyens de reprendre, mètre par mètre, les montagnes du Sinaï central, nouveau bastion d’Al Qaeda dans la Péninsule. Encore moins ceux d'isoler la Confrérie islamiste au sein de l'opinion. Et pas plus, elle n'éprouve le besoin d'alimenter la brouille avec l'Iran, comme du temps de la rupture sous l'ancien Raïs.

 

Le véritable problème, lié à ces dispositions à l'indécision dans la Junte, est qu’il s’agit d’un pouvoir transitoire extrêmement sensible aux poussées de la rue.

 

D’autre part, la stratégie d’Israël semble ancrée à des modèles déjà obsolètes, où les principaux adversaires demeurent l’Autorité Palestinienne, pour les assauts diplomatiques, et le Hamas, pour la maîtrise relative des factions plus radicales à Gaza. Il suffirait de faire pression sur Haniyeh, par Le Caire interposé, pour qu’il comprenne son intérêt à contrôler les départs de feu et à maintenir un calme relatif : thèse de la « boîte postale ».

 

Mais le « monopole de la violence légitime » (ici, illégitime) est en train de glisser entre les mains d’outsiders. Ils n’ont rien d’anarchiques dans leurs coups de sonde des failles sécuritaires israéliennes. Ils réagissent aux impulsions de l’actualité internationale (chute de Kadhafi, sanctions contre Assad, déboires du Hezbollah au Liban…). Ils ont profité des mois et années de no man’s land sécuritaire pour établir leurs bases, centres de liaisons et de passage, à travers tout le Sinaï (deux fois la taille d’Israël) jusqu’en Libye et au Soudan. Leurs commanditaires à Téhéran et Damas, ont pour objectif de saper définitivement le traité de paix avec l’Egypte et de prendre le contrôle des forces radicales à chacune des frontières d’Israël. Peu importe les foules en colère, dans chacun des pays concernés, il suffit d’en massacrer une quantité suffisante, pour que le bras de fer se poursuive… Ils jouent des hésitations de leurs ennemis pour ajouter aux troubles et délégitimer les pouvoirs trop « tièdes » sur leur passage.

 

Le « blitz » de ces derniers jours est le fruit d’une opération de subversion iranienne qui surfe sur les conséquences incertaines et l’absence de perspective des « révolutions  arabes ». Elles déstabilisent les coalitions hétérogènes de substitution aux anciens régimes autoritaires et clouent Israël dans la posture de citadelle assiégée, en manque total d'initiative, en panne de créativité... Surtout, elles laissent les Etats-majors sans solution de rechange que le « wait and see », offrant une « autoroute » aux expéditions terroristes. Ces groupes (CPR/J.I) se sont surarmés entraînés, bénéficient d’instructeurs Pasdaran et du Hezbollah. Ces nouvelles milices tirent parti des erreurs de leurs aînés (comme le Hamas en janvier 2009), bien qu’elles soient encore en apprentissage.

 

L’attentisme, au nord depuis août 2006 et au Sud, depuis décembre 2010, résulte aussi de la perte de coopérants fiables au sein des renseignements de certains pays arabes, comme l’Egypte. Elle laisse place à la percée des agents des pouvoirs qui n’ont rien à perdre, à miser tout leur savoir-faire dans le détournement du courant des révolutions. 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 19:30

 

 

 

 

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

L’Egypte offre une Hudna au Hamas en attendant des jours meilleurs pour faire couler le sang.

 

Par Marc Brzustowski

 

 

Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info 



 

L’information circule : les groupes coordonnés par le Hamas se seraient mis d’accord sur le principe d’un « cessez-le feu », à 21h ce soir, dimanche 20. L’évènement provient du Caire qui, progressivement, se substitue à Damas, en tant que lieu de convergence et de signatures d’accords inter-terroristes.

 

L’essentiel est de conserver l’initiative du prochain coup, tout en bénéficiant d’une garantie crédible aux yeux des Américains, amateurs d’Happy End. Et tout se passera comme après l’attentat contre un bus scolaire, le 7 avril, à Nahal Oz : véritable crime de guerre qui a emporté la vie d’un jeune lycéen de 16 ans. Ehud Barak renâclera, puis se dira qu’il gagne du temps pour que les usines produisent d’autres « Dômes de fer » et ainsi de suite, pendant que les minarets du Califat gaza-sinaïtique, en forme d'ogive, continueront de croître et de croître…

 

L’autre « scoop » qui fait florès provient d’un diplomate resté anonyme : selon lui et sur la base de recoupements émanant des services de renseignement, l’Iran aurait réduit le montant de sa prime au meurtre accordé au Hamas, du fait que celui-ci manquerait à son devoir de soutien indéfectible au régime d’Assad en péril. De même, les généreuses donations des Frères Musulmans égyptiens se seraient quelque peu taries (du verbe Tahrir), du fait des besoins de financement des révolutions du « printemps arabe ».

 

Si l’on suit le fil de ces tractations para-diplomatiques, le Hamas et ses affidées ne sont pas suffisamment en position de force pour éradiquer Israël, dès ce soir. Aussi est-il plus « sage » d’attendre de meilleures opportunités pour lancer leur guerre totale.

 

Ils se sont contentés de rappeler l’Iran à ses obligations de récompenser les bons élèves, capables de marquer, sans frais, des points contre « l’entité sioniste ». Il s’agit d’une simple opération de promotion commerciale, qui a permis de tuer quelques civils et militaires israéliens. Autant les Gardiens de la Révolution que les Frères Islamistes du Caire devraient comprendre leur intérêt à reprendre les versements : la Hamas Corporation fournit, en effet, des prestations de couverture, permettant de détourner l’attention, focalisée sur la Syrie et Tripoli, vers Jérusalem. Ou pire : il s'agit de surenchère commerciale avec des entreprises concurrentes et plus proches du Grand patron : comme le Jihad Isla mique, appelé à prendre la relève d'un Hamas fatigué et peu fiable (:  Téhéran tire les ficelles de la guerre des missiles à Gaza, le Jihad islamique mène l’offensive)

 

Les Israéliens apprécient-ils d'être considérés comme des "amuse-gueule"?

 

Même pour les porte-parole du Jihad Islamique, dératés du lancement de Grad tous azimuts s’il en est, le caractère provisoire de la trêve n’implique aucune démobilisation, bien au contraire. Ce n’est que partie remise. Selon Ahmed Mudalal, responsable de ce groupe pro-iranien : « le Jihad islamique, avec d’autres factions, tente d’éviter les affres de la guerre au peuple de Gaza. Le peuple doit avoir un peu de patience et la résistance doit le protéger de toute sa puissance ».

 

En d’autres termes, le Jihad débute les hostilités dès qu’une opportunité se présente, le 7 avril ou le 18 août, et les met entre parenthèses autant de temps que nécessaire, dès qu’Israël commencerait de se fâcher. L’initiative entière, de l’ouverture à la suspension du conflit, revient entièrement au terrorisme. On escompte qu’Israël y trouvera quelques bénéfices secondaires, malgré les crimes de guerre et les pertes, à travers un retour très provisoire et toujours précaire au calme.

 

Seule petite ombre au tableau, les Comités populaires de la résistance, visiblement responsables de l’attentat de jeudi 18 et qui ont subi le plus de pertes de haut niveau, au cours d’éliminations ciblées, se désolidarisent de cette soudaine envie terroriste de partir à la pêche au plus gros missile.

 

Le problème sécuritaire, pour Israël, non seulement reste entier, mais il s’aggrave de jours en jours. En avril déjà, Tsahal laissait entendre que la confrontation totale, à terme, était inévitable. Seules des préoccupations tactiques (fignolage du Dôme de fer, etc.) pesaient dans le sens d’une remise à demain du travail qu’on n’a pas envie de faire aujourd’hui. Depuis février et la « révolution égyptienne », le stock de projectiles en tous genres, a doublé. Avec un peu de « patience », il pourrait continuer d’augmenter de l’entrée d’une trentaine de missiles supplémentaires par semaine.

 

Si l’on compte que la « trêve » a duré 2 mois et demi, au rythme de l’augmentation des stocks et de la sophistication des attaques, on pourrait facilement réduire ces délais de livraison de cadavres juifs à quelques semaines, puis jours et ainsi de suite, jusqu’à cela prenne une configuration un peu plus sérieuse de dizaines à centaines de victimes à chaque fois.

 

Ehud Barak promet de « décapiter » les terroristes, et rappelle l’élimination des principaux chefs des Comités populaires de la Résistance et ceux du Jihad et du Hamas en ligne de mire. Il ne peut y avoir de trêve avec des assassins dotés d’une mentalité génocidaire, mais qui attendent juste des moyens à leur disposition pour mettre leur plan en œuvre et plus de coeur à l'ouvrage.

 

Ces groupes ont choisi le moment de leur offensive. Ils ne comprendront qu’il n’est pas bon d’en prendre l’initiative lorsqu’ils constateront qu’en ouvrant la trappe, leur enfer n’a pas de fin. 

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 10:47

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

L’Iranisation des groupes terroristes subalternes à Gaza, point de jonction avec Al Qaeda


 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

Général Qassem Souleimani, Commandant en chef des Brigades Al Qods


 

Avec Ashkelon en ligne de mire, mais aussi Ashdod, Kyriat Malachi et d’autres, Beersheva semble l’une des principales cibles sur laquelle redoublent les coups des terroristes de Gaza. Les salves de Grad ont fait des dizaines de blessés, un jeune homme est mort, alors que sa jeune épouse endeuillée est sur le point d’accoucher dans une salle proche de la chambre où il a fermé les yeux pour la dernière fois.

 

Le symbole est fort, puisqu’il s’agit de l’une des cités nouvelles fondées par le pionnier Ben Gurion, familier de Sde Boker, à quelques kilomètres dans le désert.

 

Le message envoyé par les supplétifs de l’Iran est sans ambiguïté, à quelques encablures de « la déclaration unilatérale » de leur complice Abbas, si fier de sa réconciliation avec Haniyeh : « il n’y aura jamais de paix, ni de cohabitation possible, tant que le Sionisme subsistera ». Le Fatah, en posture dominée sur l’échiquier palestinien, est automatiquement en voie de vassalisation.

 

La réponse de Tsahal doit être à la mesure de la guerre d’annihilation lancée par les aides de camp du Hamas. A cette heure, les frappes de la force aérienne ont été retenues, durant la nuit de samedi à dimanche, permettant aux terroristes de garder l’initiative lancée à Eilat depuis jeudi. La situation se complique d’un imbroglio diplomatique « téléphoné » avec l’Egypte, après la mort de 5 policiers égyptiens : l’enquête n’a pas encore abouti que les manifestations antisionistes s’organisaient en pied d’Ambassade israélienne au Caire. Ces hommes sont-ils morts au cours d’un raid aérien israélien mal cadré ? A cause de la précipitation des décideurs de Jérusalem, dépassés par la « houtzpah » des jihadistes, frappant là où on ne s’y attend pas ? Ou parce qu’un terroriste de retour de son forfait, se serait fait exploser au milieu de ce groupe d’hommes ? Comment se fait-il que des terroristes aient été aperçus, revêtant l’uniforme des armées du Caire et ont-ils bénéficié de complicités lors de leur incursion, par un tunnel sous un poste-frontière ?

 

L’Egypte a manqué à sa parole signée par Sadate en 1979 en l’échange de garanties de paix entre les deux puissances. Par conséquent, elle est bien prompte à exiger des « excuses » sous la pression de sa rue. La première conséquence du « Printemps arabe », c’est l’Iranisation ou « l’Hezbollahisation » (selon Avi Dichter) de tout le Sud d’Israël. En un mot, l’Egypte ne s’appartient plus, depuis qu’elle a autorisé, entre autres, des navires iraniens à frayer dans le Canal de Suez et que les enragés d’Al Qaeda descendent en bandes organisées faire la loi à El Arish. Ou encore, que des réunions en vue du lancement de la IIIè Intifada, avec le Hezbollah et le Hamas, invités privilégiés des Frères Musulmans, peuvent se dérouler dans les locaux de la presse égyptienne. S’il y a des comptes à exiger rapidement, il s’agit plutôt d’une clarification sur ce laisser-aller total, du Caire jusque dans le Sinaï. A force de jouer de démagogie contre Israël, elle se prépare à une inféodation à la libanaise. Les Ambassadeurs d’Israël au Caire, mais surtout à Washington, chez le « protecteur des révolutions », et dans les capitales européennes, doivent être très clairs sur ce point, à l’intention de leurs homologues. La première réaction de la Junte se traduira sans doute par l’envoi de troupes supplémentaires vers le nord, sans qu’on sache s’il s’agit d’éléments de coopération anti-terroriste, ou de forces mâtinées d'hostilité…

 

Sur le plan sécuritaire, on sait depuis longtemps que le Hamas utilise des prête-noms et crée des filières secondaires censées s’infiltrer en Israël pour y frapper au nom d’un groupe inconnu, pour brouiller les pistes. Dès juillet, on a fait référence à des instructeurs iraniens, au nombre de 6, au moins, entrés par les tunnels depuis le Soudan. Ils sont venus forger l’élite des nouvelles « Brigades al Qods » (le nom même des forces spéciales des Pasdarans d’Iran), à partir d’éléments triés sur le volet des « Brigades Ez-al-Din al Qassam". On a pu être surpris par la discipline et le matériel employé, lors de la razzia d’al Qaeda sur El Arish. Il ne s’agit pas de Desesperados, mais d’unités structurées. La question reste : par qui ? (lCl)

 

Déjà en 2006, le kidnapping de Guilad Shalit avait été minutieusement orchestré, impliquant le creusement d’un tunnel sous les pieds mêmes d’une unité blindée israélienne, sans que celle-ci ne se doute de rien durant des semaines. Déjà attribuée, essentiellement, « aux Comités Populaires de la Résistance » du gang Darmush, ce crime contre toute loi internationale profite à toutes les parties, à commencer par Ismaïl Haniyeh et son bras armé terroriste : Ahmed Jabari. Tout indique qu’en cas de frappe israélienne contre le Commandant en chef militaire du Hamas, l’ordre est donné de tuer Guilad.

 

Quant aux Comités populaires, ils enragent, sur le plan politique, de la relative "passivité" d'Haniyeh, face à Israël. C'est dans ce but d'une radicalisation qu'ils ont scellé des liens avec des éléments enragés, dans la mouvance d'Al Qaeda. Ils hébergent des "réfugiés" d'Afghanistan ou de Libye, qui rongent leur frein et ne demandent qu'à repartir en Jihad.

 

 

L’opération terroriste multiple d’Eilat est dans ce droit fil d’une sophistication et du mixage de différentes techniques, en usage séparé, jusqu’à présent : kidnapping sous couverture d’uniformes volés dans les armureries durant la révolution, engins explosifs improvisés sur le bord des routes, RPG et missiles anti-tanks contre des véhicules civils, opérations en plusieurs endroits, repli grâce à des complicités, la corruption allant bon train dans l’armée d’Egypte (usage du Bakchich ou sympathie idéologique). C'est le scénario-type du déclenchement de la Seconde Guerre du Liban, en 2006. De même, les frappes combinées en plusieurs coups successifs sur la même cible (contre la Yeshiva d’Ashdod, vendredi, par exemple), relèvent toutes du perfectionnement des tactiques.

 

 

Cet « effet de bascule » vers le Sud permet à l’Iran et au Hezbollah d’utiliser des groupes apparemment mineurs, comme ces Comités populaires, pour mettre en danger l’équilibre fragile du « traité de paix » avec l’Egypte et semer le chaos en Israël même. Par là, ils rappellent à tous qu’ils peuvent parfaitement se passer d’Assad, demain, si le besoin s’en fait sentir. L’effet domino est en marche, actuellement, alors que Tripoli paraît encerclé, en Libye. C’est donc l’heure choisie pour le déclenchement d’une guerre totale dont Israël, bien trop attentiste, durant toute la période antérieure, est la cible privilégiée.

 

La légèreté de l’Administration américaine, appuyant le désordre au Caire contre l’un de ses plus fidèles alliés, Moubarak, tourne à un véritable jeu de la « roulette russe » pour les habitants des concentrations urbaines du sud et bientôt, du centre d’Israël.

 

Les messages contradictoires ou la retenue de la nuit dernière, de la part de Jérusalem, laissent envisager que plusieurs plans sont à l’étude, mais que les décisions cruciales tardent à venir. Netanyahou ne peut, en aucun cas, laisser l’initiative à ces groupes iranisés, engagés dans une guerre de destruction massive. La planification des représailles devra être à la mesure des améliorations tactiques mentionnées : l’arsenal du Hamas a été doublé, grâce aux tunnels, il faut s’attendre à rencontrer des cellules commandos aguerries, le long de la frontière, formées à l’usage d’uniformes de l’armée adverse et à semer la confusion par air ou par terre… On ne sait pas encore si une opération « Plomb Durci II » fait partie des options. Ce qui est certain, est que le gouvernement précédent a fait preuve de manque de sérieux, en sous-estimant les leçons que le Hamas, ses prête-noms et commanditaires à Téhéran tireraient de leur défaite facile, mais en demi-teinte, de janvier 2009.

 

Il en va sensiblement de même pour la suivante coalition, dans la "décontraction relative" assortie de menaces purement verbales, de la part d'Ehud Barak, au cours du réarmement prodigieux du Hezbollah, depuis Damas. Au Sud, le premier attentat d'avril au lance-missile anti-tank contre un bus scolaire n'était qu'un premier avertissement : y a t-il jamais eu la moindre représaille? On n'a plus entendu parler que de "pacte d'unité" garanti par... l'Egypte sans dessus-dessous. A lever le coude, lorsque le terrorisme frappe durement, Israël laisse sa doctrine fondamentale partir à vau-l'eau. Les morts de ces dernières heures mettent en évidence que le déploiement anti-missile "Dôme de Fer" n'est qu'un élément d'esquive. Il ne saurait différer trop longtemps les répliques cinglantes. 


C’est le démantèlement du Hamas, de ses centres de commandement et de ses bases arrières dans le Sinaï qui est à l’ordre du jour. Avec un risque fort d'internationalisation, via le Caire, au fil du temps et du délitement par phases des traités. 

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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 16:31

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Un tournant stratégique, pour la « Résistance » anti-israélienne ?

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info



 

La guerre alaouite contre le peuple syrien, et, désormais, palestino-syrien, avant de passer aux Libanais (?), est l’art de faire le vide autour de soi, même parmi ses plus fervents supporters :


 

Yasser Abed Rabbo Photo: Ori Porat

 

Le Secrétaire-Général de l’OLP, Yasser Abed Rabbo vient de déclarer « crime contre l’humanité » la razzia opérée par les Forces d’Assad contre le camp de réfugiés d’Al-Rami al-Filistini, en banlieue de Lattakieh. D’après le témoignage de militants locaux des droits de l’homme, on a vidé le camp de ses près de 10 000 résidents, sur ordre, puis les a déférés dans un stade, à la chilienne. Plusieurs morts, dont des enfants, sont à déplorer ; d’autres, plus combatifs ont fait front et, au moins 19 de ces hommes armés auraient été tués.

 

Les soutiens constants du régime syrien, pour des raisons tactiques et rhétoriques évidentes, tâchent de mettre de l’eau dans leur vin et en appellent à des « réformes ». Changements que, par effet de levier, Assad ne peut absolument pas mettre en place, pour la bonne et simple raison qu’au bout du compte, cela reviendrait à signer sa destitution en suspend, à plus ou moins court terme. L’autre point, c'est que les Syriens, tous groupes confondus, n’en peuvent plus de Bachar et ne le supporteraient pas une minute de plus au pouvoir…

 

 

Les opérations d’autodestruction massive syriennes sont entrées dans un processus, pourtant planifié au sommet : il équivaut à une machine folle qui tourne sur elle-même et tire dans le tas, sans qu’il n’y ait d’autre finalité que d’en finir avec tout ce qui bouge autour… En langage commun : du ball-trap.  Autant dire que, sur le plan politique, arrive toujours un moment où, on se tire dans le pied et perd jusqu’à la dernière once de soutien extérieur. Même chez des fanatiques accomplis comme les Mollahs d’Iran, Nasrallah ou l’OLP. Le Hamas n’a pas pipé mot. Il se contente de laisser échapper quelques missiles Grad contre Beersheva, presque au même moment. Lapsus qui ne révèle rien d’autre qu’un profond désarroi.

 

La Turquie, par le truchement d’Ahmet Davutoglu, Ministre des Affaires extérieures, a déclaré qu’elle n’avait plus rien... à déclarer au régime de Damas. C’était, là, son « dernier mot ». Le changement de ton observé dans le fief du Hezbollah ou à Téhéran correspond au souci de ne pas jeter le bébé de l’armement lourd avec l’eau du bain de sang orchestré par Assad. Les chi’ites d’Iran et du Liban se contenteraient bien d’un accommodement avec les Turcs. L'objectif visé? Par-dessus tout, préserver l’existence du front de la Muqawama (la « résistance » anti-israélienne), quitte à amener le boucher damascène à quelques concessions.

 

Cette manœuvre tactique a un besoin absolu de l’élément-clé palestinien dans son discours et ses parades guerrières, dont le sort reste à débattre avec le camp sunnite, divisé selon les influences ottomanes et saoudiennes. Autrement dit, Assad vient de perdre son atout-maître, condition de sa survie, suscitant l’intérêt de ses proches alliés et voisins : sa position de leader du « front du refus », même si c’est par procuration, en prête-nom de dépôt pour Hezbollah et Gardiens de la Révolution.

 

Lattakieh n’est, pas non plus, n’importe quel port des rives syriennes. C’est, précisément, le site choisi par les émissaires du clan Assad et le Général Qassem Souleimani pour y implanter une base militaire facilitant l’afflux d’équipements et d’armes, pour la survie du régime ; et, par extension, pour la guerre contre Israël depuis le Liban. Autant dire que s’il s’agissait de ne pas attirer l’attention, et d’y ménager les réfugiés servant de chèvre dans le « grand jeu » syro-pasdaran, c’est raté.

 

Malgré les confessions au journal britannique Telegraph d’anciens officiers de la police secrète, la Mouqabarat, passés en Turquie, les snipers iraniens, juchés sur les toîts des villes principales, ont su rester discrets aux yeux de l’ONU. Ces récits recoupent les nombreux témoignages d’officiers et soldats déserteurs, souvent sunnites, qui racontent leur dilemme : tirer sur les siens dans la foule ou être tué par les siens, dans l'armée.

 

L’irrationalité paranoïaque du mauvais fils Bachar, puisque n’ayant pas su marcher dans les pas de son père, dans le domaine des massacres loin des caméras et portables, le conduit un peu plus vers la sortie. Que peut-il faire, en effet ?

 

José-Luis Zapatero est allé jusqu’à lui offrir l’immunité diplomatique dans un exil doré, mais la proposition s'est avérée un château en Espagne. S’il peut continuer d’ignorer les pressions occidentales, forcément « mal intentionnées », peut-il se justifier aux yeux des membres inquiets de l’Axe ? Il les entraîne à un train d'enfer dans l’impasse où il se trouve, sans marche-arrière possible. Ils ont l’apanage du double-langage, consistant à le soutenir concrètement par l’afflux de troupes mercenaires et d’armes ; et à l’appeler à l’impossible « réforme », sur un ton qui n’est pas sans rappeler le futile Obama. Mais ils ne pourront éponger toutes ses dettes de jeu avec la mort, surtout si elles touchent des minorités telles que les Palestiniens de Syrie.

 

Ce faisant, il aura d’autant plus de mal à participer au grand show de fin septembre, en convaincant ses hôtes de se lancer, comme lors du jour de la Naqba, à l’assaut des frontières d’Israël. Il use jusqu’à la corde le vieux filon de l’antisionisme, en s’en prenant lui-même à cette « poule aux œufs d’or », qui justifie que les régimes les plus crapuleux et sanguinaires demeurent impassibles, ce qu’ils ont toujours été. S’il octroit un traitement de faveur à ces mêmes réfugiés, il n’en sera que plus discrédité aux yeux des autres syriens, dont la majorité sunnite, ou les Kurdes, ses propres autonomistes. Ils auront, alors, beau jeu de dénoncer les massacres sélectifs dont ils sont la proie, à la notable exception des "invités" de première classe : les Palestiniens.

 

Il devient d’autant plus plausible qu’un gang d’officiers à la solde de l’Iran et du Hezbollah, tente le coup de théâtre final : le mettre sur la touche ou le liquider, lui et ses proches, pour offrir au monde un spectacle tout en réformes de superficie, dans le seul but de sauvegarder les meubles et acquis du « Front du refus » de tout compromis avec Israël. Il suffirait d'un tour de clé à cet automate destructeur, ordonné par le "Guide Suprême"... Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge…

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 13:12

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Assad, le massacre accompli, se moque de l’ultimatum turco-US

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 


 

Garder le contrôle revient vite à devenir gardien de cimetière. Semaine après semaine, Assad semble toujours plus zélé à accomplir sa mission avec dévotion : archange de la mort pour les Mollahs d’Iran. A chaque jour suffit sa besogne, à coups de tanks et d’artillerie lourde à obus autopropulsés, contre Hama, puis Deir al-Zour. Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que des conseils de Sécurité impuissants à se faire prendre au sérieux par ce type de tueur en série.

 

Le monde et les bourses peuvent bien s’effondrer, tant que subsiste le trône des Assad. D’ores et déjà, il n’appartient plus au monde des Arabes : le roi Abdallah s’est empressé de rappeler son Ambassadeur, à la différence notable des Occidentaux, Américains et Français. Robert Ford et Eric Le Chevallier jouent les voitures-balai du tour du Monde de la Diplomatie en 80 couacs, pour l’homme du « changement » et de la main tendue (5 doigts sur toi !), Barack Obama.

 

Pour Al-Watan, journal officiel du régime syrien, ce geste saoudien doit être interprété comme un ultimatum américain. Et d’invoquer le « complot » auquel participent les « Cheikhs » du Royaume wahhabite, pour ne pas désigner l’implication directe de la couronne et des services secrets de Riyad.

 

Au-delà des violations des droits humains les plus ténus, l’imbroglio stratégique se renforce avec les menaces directes de l’Iran contre la Turquie, membre de l’OTAN, au cas où il prendrait à Erdogan l’envie de faire franchir la frontière à ses troupes.

 

L’UNHCR a beau nié la véracité de l’intervention directe du Hezbollah et des Gardiens de la révolution, publiée dimanche par Al-Arabiya, ils sont bien là pour appuyer la politique du massacre accompli du clan Alaouite. Téhéran menace de frapper les bases américano-turques sur le territoire d’Ankara et il ne le fera pas sans être solidement implanté, préalablement, sur celui de Damas, comme au Liban.

 

La Russie a, d’abord, concédé une condamnation, au service minimal, de la Syrie à l’ONU. Mais elle a tenu à rappeler à l’OTAN qu’elle n’était pas dupe d’une éventuelle manœuvre guerrière, sous motif de protection des populations, qui rend Assad et Ahmadinedjad indissociables. Si l’on frappe l’un, on frappe l’autre et c’est la réaction en chaîne.

 

La Chine, quant à elle, prône la non-ingérence, tout en disant « ne pas s’opposer » aux aspirations des peuples. Il est vrai que la dégradation de la note américaine par les agences de notation ou la plongée des bourses asiatiques, ont de quoi la maintenir en dehors du jeu régional. Du moins, en apparence, toute en sourire jusqu'aux oreilles, puisque ses approvisionnements dépendent d’une stabilisation et de la survie, coûte que coûte, des Etats-voyous.

 

Ahmet Davutoglu doit rendre une ultime visite au clan Assad, muni d’un message « fort » de la part d’Erdogan et d’Hillary Clinton. Un officiel syrien lui a déjà répliqué par avance : « Nous lui répondrons pas un message encore plus ferme, lui intimant de retourner chez lui, à la maison ! »

 

Autrement dit, « à la niche, aboyeur pro-américain ! Nous, Alaouites, savons pertinemment :

 

- Que les Occidentaux sont embourbés depuis des mois en Libye sans parvenir à faire plier six malheureuses brigades kadhafistes.

 

- Que l’état capotant de votre économie vous met sensiblement au même niveau que nous, le club des sanctionnés.

 

 

Que la Turquie se remet à peine de la démission-renomination d’un Etat-Major complet et qu’on ne conduit pas une armée comme on remonte à vélo… »

 

 

Malgré la mise en garde de Dimitri Rogozin, attaché russe auprès de l’OTAN, qui a accusé Washington, derrière l’Alliance de préparer un mauvais coup en Syrie pour mieux cerner l’Iran, on peut, en effet, s’interroger sur la capacité des Atlantistes à afficher un poids suffisant, en cas de guerre de portée régionale et donc, mondiale…

 

    On doit, plutôt redouter une phase de crise économique durable, où le bras de fer entre les blocs latents occupe la scène, sans qu’aucun des belligérants n’ait le « nerf de la guerre » à vif pour reconfigurer entièrement le Moyen-Orient.

 

    L’exhibition de muscles aux frontières, depuis la Turquie, le Liban ou Gaza, contre Israël, ressemble fort à un round d’observation. Presque chaque matin, les militaires libanais rallument la mèche que tente prestement la FINUL d’éteindre aussitôt…

 

   Chaque fois qu’un Turc s’annonce à Damas, l’Iran rappelle qu’il dispose de milliers d’ogives prêtes au décollage…

 

    L’étincelle pourrait, tout aussi bien, provenir des effets conjugués : 

 

- de la récente demande allemande de renforcement des sanctions sur le pétrole, contre Assad. Berlin est historiquement proche d’Ankara et sensible à ses préoccupations.

 

- D’attaques de la résistance sunnite, repliée de Deir-al-Zour, contre le réseau de pipe-line de cette région, cruciale pour les devises du régime. Ces tribus sont proches des Conseils de l’Eveil irakien du Anbar, que connaît bien David Petraeus, actuel directeur de la CIA.

 

Néanmoins, Erdogan doit soupeser, avec la dernière acuité, tous les tenants et aboutissants d’une confrontation directe. On se souvient de son opposition à accueillir l’aviation américaine à Incyrlik, en 2003. De même, l’Irak, où la « majorité de blocage » chi’ite joue en faveur de Téhéran, et donc Damas, freinera ses provinces Est des quatre fers, pour qu’elles ne portent pas main forte aux insurgés. L’instabilité au Kurdistan, où les Pasdaran sont en action, la préoccupe. Il ne lui semblerait pas bon d’offrir un prétexte à Ahmadinedjad pour qu’il active ses réseaux de déstabilisation au Sud comme à Bagdad…

 

Mahmoud Abbas amusera, sans doute, beaucoup la galerie à la fin septembre, mais, après tout, lui aussi aurait besoin d’une « bonne guerre » extérieure pour pouvoir remettre ses menaces de « Déclaration unilatérale » aux calendes grecques, au motif que « la situation régionale ne s’y prête pas… ». Juste le temps de voir qui sort de la mêlée avec le moins de dommages : Washington, Moscou, Jérusalem ou Téhéran ?

 

Les nuages s’épaississent, à la démesure du sang des fleuves syriens …

 

Combien sont-ils, ceux qui préfèrent ne pas avoir à mourir pour Hama et Deir-Ez-Zour, comme, hier, leurs pères se refusaient à mourir pour Gdansk? 

 

Mais l'actuelle Syrie fait sauvagement songer à la Pologne d'alors...

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7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 17:07

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 ECOUTER ICI-copie-1

 

emmené avec brio par Aschkel

 

 Ni Breivik, ni Hamas ! Plaidoyer pour Barry Rubin,

 

gravement diffamé par la presse et le gouvernement norvégiens.

 

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

Barry Rubin.

 

 

Comme lors de l’affaire Strauss-Kahn, nous avons préféré garder nos distances, plutôt que d’entonner les sempiternels hurlements avec les loups. Mais, à mesure que l’enquête se décante sur le profil pathologique du tueur en série, de vives polémiques se font jour. La presse de ce pays scandinave, mais aussi un Ministre des Affaires étrangères et son principal bras –droit, prennent directement à parti Barry Rubin, un des principaux analystes et chroniqueurs de l’IDC Herzliyah : ce think-tank, comme chacun le sait, livre ses recommandations à la plupart des institutions crédibles de l’anti-terrorisme sur cette planète. La Norvège "qui pense" commet donc une grave faute, due, sans doute à l’illusion d’optique, dans le recrutement des victimes de ses diatribes.

 

Ces rédacteurs saisissent l’occasion d’un article, dans les colonnes du Jerusalem Post : « le Syndrôme d’Oslo » (ICI) pour lancer une double-campagne destinée 1) à encourager le Hamas et 2) à fustiger ses détracteurs :

 

- l’une vise à dire que l’assassinat d’enfants israéliens est justifiable, au motif de « l’Occupation » (même si la Bande de Gaza a entièrement été vidée de ses Juifs, en août 2005 et que la quasi-totalité des territoires « disputés » est sous la tutelle de l’Autorité Palestinienne ») ; alors que tout attentat contre la Norvège et ses enfants reste injustifiable. Ce qui est d’autant plus vrai qu’on ne manifeste aucune justification d’aucun terrorisme et que cette notion ne saurait faire l’objet de sélectivité, selon les cibles qu’on se choisit pour la rendre « acceptable» !

 

- La seconde est plus perverse : elle désigne des cibles, telles que Barry Rubin ou Bat Ye Or, en caricaturant leurs positions, pour affirmer : ces anti-terroristes notoires feraient, en fait, le lit du terrorisme à motivation « islamophobe », lorsqu’ils disent que le gouvernement norvégien et sa presse doivent mettre un terme à leur apologie sélective du terrorisme par leur ligne unilatéralement favorable au Hamas. Cette attitude incitatrice d’Etat fait germer -la preuve en est, par le 22 juillet-dans des esprits radicaux, sur le plan idéologique (Breivik s’affiche comme un nazi) ou/et mentalement dérangés, la perception que le terrorisme est toujours vainqueur sur le plan politique, puisqu’il est encouragé par leur gouvernement, quand il s’agit de certains groupes islamistes. Alors, pourquoi cette arme fatale ne serait-elle, du point de vue de ces mêmes esprits malades, pas aussi « légitime », lorsqu’elle se retourne contre le corps social de Norvège, qu’ils pensent punir par un acte individuel dément ?


 

 

 

 Le ministre des affaires étrangères J.G.Store rattrapé par ses mensonges, a force de jouer double jeu .

 

Entretemps, l’un des principaux instigateurs de ces campagnes diffamatoires, le Ministre des Affaires étrangères, Jonas Gahr Støre (Norvège - Un agent-double de premier plan pour le 'Hamas) s’est retrouvé sous les feux des projecteurs et pris à son double-jeu par la 2è chaîne de TV norvégienne et Aftenposten : il a dû finir par admettre qu’il est en contact direct avec le groupe terroriste et son chef Ismaïl Haniyeh, information qu’il cherchait à dissimuler.


Le premier article de Barry Rubin commence par cet exergue : les gens qui acceptent de justifier le terrorisme et ont pour politique de récompenser ces mouvements, créent les conditions favorables à ce que ce phénomène, un jour, les submerge.

 

C’est une loi d’airain dont on connaît déjà l’adage, chez Albert Camus : « Quelle que soit la cause que l’on défend, elle restera toujours déshonorée par le massacre aveugle d’une foule innocente où le tueur sait d’avance qu’il atteindra la femme et l’enfant. ». Actuelles III, à propos des massacres de Sétif et Guelma.

Rubin poursuit en rappelant ce qu’affirme Shimon Peres : les pays scandinaves, à commencer par la Norvège à Oslo, sont ceux-là mêmes qui ont exigé d’Arafat qu’il renonce au terrorisme et reconnaisse Israël. Pourquoi cherchent-ils à occulter cela ? Quelle différence peut-il bien y avoir entre Arafat à l’époque, et le Hamas d’aujourd’hui ? Et pourquoi, donc, la Norvège, conformément aux conventions de Genève, ne reconnaît-elle pas comme terroristes des mouvements qui lancent des roquettes sur des populations civiles ?

Ces points, jusque-là indiscutables, ont volé en éclat, sous un tas d’arguties trompeuses, dès que l’exposé de Barry Rubin a été remarqué par la presse norvégienne et son gouvernement. Puisque ces leaders d’opinion prétendent que le Hamas n’est pas un groupe terroriste, alors, selon eux, celui qui formule ces interrogations, quant à lui, doit être désigné comme « terroriste » !

L’auteur note qu’à ce jour, aucune des parties de ce spectre n’est disposé à un débat intègre sur ces questions difficiles. Au contraire, son article est utilisé de façon à provoquer des réactions aussi frénétiques que survoltées, dans le contexte où il survient. Ainsi le journal Dagbaldet a prétendu que B.Rubin approuverait l’attentat terroriste interne à la Norvège. Aucun des éditorialistes qui ont fait feu de tout bois contre lui n’a cherché à le contacter pour écouter son point de vue. La Norvège se cherche des bouc-émissaires.

Aussi est-il bon de reformuler la question : en apportant son soutien au Hamas, le Gouvernement norvégien n’envoie t-il pas le plus mauvais message qui soit à sa jeunesse ? Et, surtout : pourquoi la Norvège refuse t-elle de se poser cette question cruciale ? Y aurait-il un « bon » et un « mauvais » terrorisme ? L’un condamnable et l’autre « justifiable » ?

Ne peut-on discuter des motivations du tueur fou norvégien que selon les critères établis par la gauche norvégienne ? Ne doit-on l’évoquer qu’en condamnant son idéologie spécifique (fondamentalisme maçonnique), mais surtout pas dans un sens plus large de l’émergence du terrorisme en général et de tout ce qui le favorise ?

Qu’est-ce qui a permis au terroriste norvégien de croire que commettre un attentat de masse allait contribuer à populariser sa cause, et non la discréditer définitivement ?

 

Tout simplement, suggère Barry Rubin, parce que, comme tout terroriste prêt au passage à l’acte, à travers le monde, il perçoit que les autres groupes terroristes obtiennent des succès politiques (comme la rencontre du Hamas avec le Gouvernement norvégien), qu’ils gagnent un large soutien populaire et toujours plus de sympathie pour leur cause, en dépit des méthodes qu’ils emploient pour la faire prévaloir.


D’autre part, personne n’a présenté d’excuses pour avoir diffamé Israël dans les termes les plus crûs, après ces attentats terroristes. Aucun journal n’a fait amende honorable, pour les graves accusations qu’il portait contre les Etats-Unis, après le 11 septembre.


Si l’adjoint au Ministre et le Ministre des Affaires étrangères, lui-même, Jonas Gahr Støre, désignent en Rubin un « coupable d'incitation idéal », à aucun moment, ils n’ont critiqué ni Hamas, ni Hezbollah. Ce Ministre a déclaré : « Nous condamnons les organisations impliquées dans le terrorisme, mais la Norvège considère que la situation (régionale) est telle que cela ne sert pas nos objectifs de les désigner sur des listes [telle que celle de l’UE ou des Etats-Unis] ».


Il est vrai que s’ils les désignaient comme tels, les Ministres de ce cabinet ne pourraient pas prendre le thé avec de tels « intouchables ». Mais, en s’abstenant de le faire, le gouvernement norvégien leur délivre un autre message : « Vous pouvez bien commettre des centaines d’actes terroristes, cela ne vous pénalisera en rien sur le plan politique. Par contre, si Israël ou toute autre entité, choisit de répliquer, et contre-attaque au Liban ou dans la Bande de Gaza, nous le condamnerons de la manière la plus vindicative et impitoyable qui soit ! »

 

Assurément, c’est bien une politique qui encourage le terrorisme et le gratifie de tous les signes extérieurs du triomphe. 

Alan Dershowitz  fait remarquer qu’en Norvège, l’antisémitisme ne prend même plus la précaution  de se dissimuler derrière le masque de « l’antisionisme ». Les institutions publiques et la presse norvégienne observent cette attitude avec une délectation sans partage. Quelques exemples récents :

 

- L’ancien Premier Ministre Kare Willoch fustige Obama, au moment de sa nomination de Rahm Emmanuel comme Secrétaire, non parce que ses idées sont bonnes ou mauvaises, même parce qu’il est Juif. [Ironie du sort, c’est ce même homme, R.Emmanuel, qui a joué un si grand rôle dans la fameuse « poignée de mains » sur la pelouse de Washington, entre I. Rabin et Y. Arafat, concluant les "accords d'Oslo" !).

- Le chroniqueur Josten Gaarder se réjouit de l’enlèvement de 3 soldats par le Hezbollah, en juillet 2006, et intitule un éditorial : « D.ieu choisit son Peuple » ; article où il décrit le Judaïsme comme « une religion nationale archaïque qui voue un amour sans borne au culte de la guerre ».

- Lors de fêtes de fin d’année chrétienne, un comédien norvégien se lâche devant la télévision de son pays : « J’aimerais souhaiter un joyeux Noël aux Juifs de Norvège… Ah, mais, où ai-je la tête !? Mais, non, vous ne célébrez pas Noël ! Puisque c’est vous qui avez crucifié Jésus ! ». Second degré de caniveau ?

- Un Ministre des Finances s’exprime sans vergogne et sans retenue, lors d’un rassemblement anti-israélien, tiens ! justement organisé par ses amis Islamistes. Quoi de plus naturel ?

- Une femme, ancienne responsable de haut-niveau au Ministère des Affaires étrangères de Norvège, fait ainsi remarquer, en 2008 : « L’ONU devrait larguer des bombes à guidage laser de précision sur des cibles israéliennes ! ».

 

Le propos de Barry Rubin n’est, évidemment pas, de dire que ces attentats ont eu lieu à cause de cette atmosphère et de ces politiques hostiles par principe. Mais, à force de démultiplier les démonstrations que n’importe quel groupe terroriste obtiendra toujours plus de sympathie qu’une démocratie comme Israël, à force de récompenser le Hamas et le Hezbollah pour leurs exactions, on  suggère, tout simplement, que le terrorisme est « soutenable », tant qu’il ne touche que le peuple jugé «corvéable à merci » pour le subir.  A force de jouer l’équilibriste au-dessus de l’abîme ainsi creusé, on finit toujours par augmenter l’audience du message terroriste en général, contre Israël et partout dans le monde, y compris, un jour ou l’autre… en Norvège.

 

Samira Munir (http://www.altmuslim.com/a/a/a/2372)

Ce pays a préféré laisser courir certaines tragédies, en offrant l’impunité à des criminels, tout en poursuivant ces politiques démocides. Ainsi de Samira Munir, en novembre 2004 : cette femme politique norvégienne, d’origine pakistanaise luttait pour le droit des femmes et contre l’exercice de la Chari’a à leur encontre. On l’a retrouvée assassinée, selon tous les indices : elle recevait quotidiennement des menaces de mort anonymes et s’est faite tuée, alors qu’elle déambulait dans les rues. Mais l’affaire a rapidement été maquillée en suicide. Jusqu’à ce jour, les criminels qui ont commis cet acte pour des motifs terroristes, n’ont jamais été ni recherchés ni inquiétés.

Dans l'esprit de tout cerveau dérangé, mais « logique », si on peut commettre de tels crimes, en toute impunité, sans encourir le moindre dommage politique ou la moindre peine de police, pourquoi s’en priver ?

Certaines personnalités ont des aspirations extrémistes ou sont mentalement sujets à la mégalomanie paranoïaque, comme le démontre le profil du « loup solitaire » Breivik. Face à de tels faits de société, ils perçoivent seulement que le terrorisme empoche des avantages politiques et une empathie jamais démentie. Ils sont donc d’autant plus enclins à commettre des attentats terroristes qui leur apporteront une éphémère gloire médiatique. Il en va de même des groupes encouragés, à l’étranger ou sur son propre sol…

Le point de vue de Rubin, c’est qu’aucun peuple ne mérite d’attentat terroriste. La Norvège est surtout victime de l’état déliquescent dans lequel la met sa tolérance au crime de masse ou pour motif religieux. Elle devrait être plus conséquente et n’offrir aucune forme de gratification ou de « victoire » au terrorisme sous aucune forme. Pas plus elle qu’aucun autre état démocratique ne peut se payer le luxe d’ignorer certaines expressions de ce phénomène, sans risquer, à un moment donné, de semer les germes d’autres retours de flamme de ses manifestations.

Ce sera bientôt l’anniversaire du 11 septembre 2001. Certains, en Norvège et ailleurs, ont affirmé que ce n’était que la « conséquence » des politiques américaines. Que les Etats-Unis n’avaient qu’à s’en prendre à eux-mêmes. Le même raisonnement biaisé a valu à l’encontre d’Israël, à chaque attentat. Cette ignominie du 22 juillet 2011 rappelle et prouve la nécessité d’être sans concession envers tout acte de terrorisme, sans faiblesse et sans exception. Si Al Qaeda, ou d’autres, touche les royalties de ses exactions, dans la presse ou l’arène politique, il n’en commettra que plus encore.

S’il y a eu des actions de rétorsion contre Al Qaeda, d’autres ont conclu que le terrorisme rapportait des dividendes, de la notoriété et de l’empathie.

La Norvège rêve d’un monde divisé en deux sortes d’acteurs :

- Ceux qui sont immunes, non seulement à toute critique, mais exempts de tout débat sérieux sur les conséquences de leurs actes.

- Et ceux, comme les Etats-Unis ou Israël, qu’on peut couvrir de tous les quolibets incitatifs et qui n’ont qu’à « se tenir à leur place » : celle de peuples de seconde zone, ne disposant que d’un droit de seconde classe pour exprimer leur point de vue ou défendre leur liberté.

De façon symétrique, ceux qui acceptent le « deux poids-deux mesures », de subir des mensonges diffamatoires contre eux-mêmes, par les médias d’autres pays que le leur, sans jamais qu’on leur présente d'excuses, ceux qui acceptent que ces pays s’agrègent avec des groupes qui veulent les exterminer, ne font qu’accroître les risques de se voir exposer à de telles attitudes dégradantes.

Autrement dit : respecte-toi, respecte autrui et on te respectera. Ou « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse » (Hillel, 1er siècle de l’ère dit ordinaire). 

 

Source : ICI : Terreur en Norvège  : Occulter le débat ne sert à rien, Barry Rubin. (en anglais)

 

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31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 12:48

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Ramadan 2011-(1432) : début ou fin du bal masqué au « Printemps arabe » ?

 


 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 


 

En ce dernier week-end qui précède le Ramadan, les comptes ne sont pas soldés, loin s’en faut, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Tout laisse présager qu’on se battra longtemps encore à la sortie des mosquées. La période religieuse promet même d’intensifier l’omniprésence des confréries comme les Frères Musulmans, Salafistes au Caire et les bandes armées d’Al Qaeda, en démonstration de force à El Arish.

 

 

A peine sortis de cette période, nous entrerons dans la phase de « déclaration unilatérale d’un Etat palestinien » à l’ONU, couplée avec les chœurs de l’armée rouge-brune-verte à Durban III (Genève). Le show consacrera d’abord Mahmoud Abbas, mais il est peu probable qu’il fasse taire les dissensions qui se font jour, dans un silence « religieux » entièrement dédié à sa cause. Son offensive médiatique équivaut à un sommet... de l'iceberg.

 

On est surpris par la liste de ces règlements de compte, comme dans un inventaire à la Prévert, jugeons du peu :

 

- Elimination du chef d’Etat-Major des rebelles libyens, Abdel Fatah Younès, rival, vraisemblablement assassiné par ses colistiers rebelles, sous les ordres directs de Mustafa Abdul Jalil, chef du Conseil National de Transition. La cause serait qu’on se dispute sur la façon de « négocier » avec le Tyran, même si on prétend encore le combattre, avec le renfort de l’OTAN… On pense, généralement, que ce qui se passe en Libye s’éloigne d’Israël et que ces évènements n’ont pas d’incidence directe. Les rapports sur la contrebande vers Gaza pensent différemment : l’armement et les hommes envoyés ou revendus par les rebelles servent directement ou indirectement à l’infrastructure du Hamas, avec les équipements dernier cri fournis par les services britanniques et français ; ou rejoignent le « Jaïsh al Islam », branche locale d’Al Qaeda.

 

- Coup de force d’Al Qaeda à El Arish, qui prend la ville en otage durant plusieurs heures, sans réaction d’aucune force d’interposition nationale ou internationale. Coupure du gazoduc vers Israël pour la 5ème fois, celle-ci à coup de lance-missile et obus de mortiers.

 

- Fin des exercices de la première phase d’entraînement de la nouvelle Brigade Al Qods du Hamas, sous l’égide de ses instructeurs Pasdaran à Gaza.

 

- Plus au Sud, vers le Caire, les Islamistes annoncent la couleur de leur « révolution » et prennent, de la même façon, en otage, le mouvement « unitaire ». Celui-ci avorte aussitôt, avec les derniers groupuscules laïcs disséminés au milieu des drapeaux verts. Sans faire de rapport de cause à effet entre les trois précédents incidents et les foules amassées Place Tahrir, force est de constater que la contre-révolution à l’Iranienne est bien enclenchée sur plusieurs fronts, en attente de fenêtres d’opportunités pour une meilleure concordance.

 

- Pendant ce temps, l’Iran multiplie les bombardements et assauts contre le Kurdistan iranien voisin. Bachar al Assad lance ses divisions de chars contre les villes rebelles de Deir Ez Zor (à majorité kurde) et de Hama (à majorité sunnite) où un premier bilan de la mi-journée à Hama, fait état d’au moins 95 tués. Le massacre doit se poursuivre aux premiers jours du Ramadan et, la faim aidant, peut-être que l’Alaouite [qui ne fait pas le Printemps] espère mettre un terme à une rébellion qui dure depuis mars, soit cinq mois pleins. Les défections au sein de l’armée ne permettent pas d’établir le début d’une « armée syrienne libre », même si plusieurs déclarations d’officiers supérieurs rebelles vont en ce sens. Au contraire, ce nouvel élan de résistance accentue les tueries.

 

- Le torchon brûle entre l’Etat-Major turc et le gouvernement islamiste de l’AKP, qui ne parvient pas encore à réduire l’armée à sa botte. Pendant ce temps Ehud Barak entend supplier Erdogan de lui pardonner d’avoir envoyé ses Shayeret 13 de la Navy apprendre la politesse aux Jihadistes de l’IHH, venus bêtement se faire tuer des armes contondantes à la main, au large des côtes israéliennes.

 

- Au Liban, une explosion plus que suspecte frappe la banlieue de Daniyeh, aussitôt bouclée par le Hezbollah et interdite à l’armée « souveraine » libanaise ainsi qu’aux médias. L’Archi-terroriste Samir Kuntar se compterait parmi les victimes.

 

 

 

 

Plutôt que de « plan concerté », on ne peut évoquer qu’un « coup de chauffe », à l’approche d’une période généralement « chômée » dans le monde arabo-musulman, qui donne fréquemment lieu à des regains de tension. Mais Téhéran est suractif à tenter de rassembler les forces convergentes pour renforcer sa suprématie dans la région. Le Sinaï est, ici, de la plus haute importance stratégique pour compléter la panoplie d’un « troisième Jihad », de concert avec l’AfghaPak et l’Irak. Ce troisième front pointerait directement ses armes de destruction sur le nord et le sud d’Israël, alors que la Syrie devient un allié instable, en voie de disparition à plus ou moins long terme.

 

L’autre zone de conquête, en vue d’une généralisation de l’offensive, c’est le Kurdistan irakien, région où l’Armée américaine devrait conserver des bases, en dépit de son retrait massif d’Irak.

 

L’OTAN, de son côté, se trouve engluée dans une « drôle de guerre » en Libye, où tous les coups sont permis, entre chefs rebelles dont on détecte encore mal les véritables ambitions. Le Dirigeant du Conseil de Transition, Mustafa Abdul Jalil, apparaît comme un faible sans envergure, aux yeux de bien des chefs tribaux. Il redoutait que son rival Younès ne soit mis en avant par les Occidentaux, au moment de passer à table pour discuter avec le Tyran. Les Français, notamment, Alain Juppé, comptaient sur Abdel Fatah Younès pour assurer un front unitaire en vue de négociations souterraines avec Kadhafi. Le Ministre des Affaires étrangères espérait que cette stature de Commandeur ferait baisser d’un ton des Britanniques qui affirment encore que la transition n’aura lieu qu’une fois Kadhafi évincé du pouvoir. Younès, quant à lui, général ayant 40 ans d’ancienneté sous les ordres du maître de Tripoli, pensait qu’il faudrait environ une semaine à celui-ci pour tronçonner le pays et reconquérir l’Est, si jamais les bombardements de l’OTAN baissaient d’intensité contre les troupes régulières du « Fou du Moyen-Orient ». En d’autres termes, jamais les Rebelles ne seraient réellement en mesure d’inquiéter le pouvoir central. Ils feraient donc mieux de chercher les moyens de mettre un terme au bain de sang, sous forme de répartition des administrations territoriales fédéralistes.

 

    Ce à quoi on assiste en Libye, depuis la mi-mai, n’est que le reflet de ce ballet entre délégations bicéphales, en forme de danse des canards boîteux :

 

 - les unes commandées, jusque-là, par Younès, appliquent régulièrement des périodes de cessez-le-feu ou de baisse d’intensité dans les combats.

 

- Jalil, furieux de ces manigances, lance alors des officiers issus du CNT à l’assaut de telle ou telle contrée, Misrata ou Brega pour démontrer la vivacité et la réactivité des rebelles. Ceux-ci sont, le plus souvent, cloués sur place par les loyalistes pro-Kadhafi, jusqu’à la prochaine trêve promise par l’autre « camp rebelle »…

 

 

L’OTAN a encore du souci à se faire, si l’Alliance comptait sur l’armée turque pour jouer le rôle de gendarme régional, en cas de situation humanitaire catastrophique en Syrie. C’est tout l’Etat-major qui démissionne, vendredi 29 juillet, à cause des rancœurs soulevées par les condamnations pour faux-complot contre le régime islamiste. Même si la Turquie apparaît comme l’un des pays les plus stables et les plus prospères dans une région tourmentée, le type de « nettoyage politique » mis en œuvre par l’AKP, depuis 2002, met l’ensemble de ses capacités de commandement et de dissuasion sur la sellette. Un chassé-croisé entre société civile lentement gagnée à l’Islamisme, le pouvoir central détenu par l’AKP et l’armée, autrefois garante de la laïcité des institutions, engage le bras-de-fer politique au plus mauvais moment.

 

Cette occurrence, en forme en grève du zèle, tombe plutôt à pic pour Bachar al-Assad aux abois. Ce signe de faiblesse institutionnelle turque lui permet enfin de tenter de liquider quelques centres sunnites comme le principal, Hama. Alep et Lattaqieh pourraient suivre, alors qu’il avait déjà un feu vert implicite d’Erdogan, concernant les centres kurdes, comme Der Ez-Zor et Qamlishli, du nom d’une tribu locale kurde.

 

Les assauts militaires iraniens au Kurdistan irakien et la répression en Syrie vont de pair avec la paralysie de toutes les démarches de condamnation du régime alaouite à Damas, entreprises par les Occidentaux. Ce sont, principalement les pays dits « émergents » qui bloquent ces grandes manœuvres diplomatiques à l’ONU : le Brésil, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, sous l’orchestration de Moscou. Ils ont également le renfort de pays de la région, comme le Liban de Najib Mikati, mais surtout l'appui, ô combien!, « révolutionnaire » du patron de la Ligue Arabe, l’Egyptien Nabil Elaraby, valant quitus.

 

 Les manifestants syriens et les Kurdes d’Irak accusent la Communauté internationale de leur tourner le dos et de contempler le massacre en silence. En réalité, au moins deux des pièces maîtresses de la lutte anti-occidentale (ou « anti-impérialiste » d’antan), Kadhafi et Assad, semblent avoir encore de beaux jours devant eux, grâce à l’appui d’intérêts croisés qui n’ont pas nécessairement les mêmes objectifs, mais pensent que le monde tourne dans leur sens dès que la démocratie et les droits de l’homme reculent partout sur la planète…

 

Le chien fou iranien peut poursuivre l’avancée de ses pions, au Caire et tenter de consolider in extremis son frère arabe (Alévi/Alaouite) Assad. Au bout du compte, c’est l’ensemble du panel qui importe, plus que les pertes collatérales incidentes. On peut parier entendre longuement parler d’Assad et de Kadhafi, bien après la période de jeûne dans le monde arabo-musulman… 

 

 

Liberté


Sur mes cahiers d'écolier 
Sur mon pupitre et les arbres 
Sur le sable sur la neige 
J'écris ton nom 

Sur toutes les pages lues 
Sur toutes les pages blanches 
Pierre sang papier ou cendre 
J'écris ton nom 

Sur les images dorées 
Sur les armes des guerriers 
Sur la couronne des rois 
J'écris ton nom 

Sur la jungle et le désert 
Sur les nids sur les genêts 
Sur l'écho de mon enfance 
J'écris ton nom 

Sur les merveilles des nuits 
Sur le pain blanc des journées 
Sur les saisons fiancées 
J'écris ton nom 

Sur tous mes chiffons d'azur 
Sur l'étang soleil moisi 
Sur le lac lune vivante 
J'écris ton nom 

Sur les champs sur l'horizon 
Sur les ailes des oiseaux 
Et sur le moulin des ombres 
J'écris ton nom 

Sur chaque bouffée d'aurore 
Sur la mer sur les bateaux 
Sur la montagne démente 
J'écris ton nom 

Sur la mousse des nuages 
Sur les sueurs de l'orage 
Sur la pluie épaisse et fade 
J'écris ton nom 

Sur la vitre des surprises 
Sur les lèvres attentives 
Bien au-dessus du silence 
J'écris ton nom 

Sur mes refuges détruits 
Sur mes phares écroulés 
Sur les murs de mon ennui 
J'écris ton nom 

Sur l'absence sans désirs 
Sur la solitude nue 
Sur les marches de la mort 
J'écris ton nom 

Sur la santé revenue 
Sur le risque disparu 
Sur l'espoir sans souvenir 
J'écris ton nom 

Et par le pouvoir d'un mot 
Je recommence ma vie 
Je suis né pour te connaître 
Pour te nommer 

Liberté


- 1942 -

Ce poème de Paul Eluard provient du recueil intitulé " Poésie et vérité 42 "

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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 11:27

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Comment Erdogan compte avaler une Syrie Verte trempée dans l’huile des Frères Musulmans…

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info


 

Ce serait une erreur de discerner, chez Erdogan, un regain d’humanisme, voire un retour au compromis avec Israël et l’Occident, à la faveur des évènements de Syrie. Par contre, il est certain que l’insurrection contre Assad signe l’échec complet de la politique étrangère de son Ministre, Ahmet Davutoglu : « zéro problème avec les pays voisins », prônait-il.

 

Après un grand projet de coopération régionale, Ankara se rend compte qu’elle n’a aucun point commun avec Damas, Bagdad, ou Beyrouth et surtout pas avec les ambitions de Téhéran, l’ennemie chi’ite jurée.  Par effet de bascule, le grand turc cherche un nouvel équilibre temporaire avec les forces de l’Ouest. L’entente ne durera que le temps d’en tirer quelques bénéfices opportuns. Erdogan veut se rendre à Gaza pour s’aliéner un Hamas pro-iranien, peser dans le processus de « réconciliation » et manifester son mécontentement à Jérusalem et Washington : à l’un, à cause du Mavi Marmara et de la résolution Palmer, favorable à Israël. A l’autre, parce qu’Obama s’appuie sur les Russes pour régler la sortie de crise libyenne.

 

 En jouant les humanitaires au grand cœur envers les réfugiés syriens, Recep Tayyip Erdogan n’a pas « perdu le nord », au contraire :

 

Toutes les conférences organisées autour du Conseil de Salut National, issu de l’insurrection, sont pilotées depuis la Turquie, même quand elles se déroulent à Bruxelles. L’objectif est de redorer le blason de ses alliés frères musulmans, aux yeux de la rue, où ils ont peu d’influence. C’est encore lancer une bouée de secours au régime alaouite, en lui offrant une porte de sortie : qu’il entame des réformes, tout en insistant sur le caractère arabe sunnite de la Syrie et en spoliant les Kurdes. En l’échange, le pouvoir alaouite conserverait une minorité de blocage et les clés du régime…

 

La véritable insurrection est représentée par la Commission de Coordination Nationale, composée, à parité d’Arabes et de Kurdes, ainsi que des autres minorités, sur le mode pluraliste et laïc. Erdogan compte lui substituer une représentation artificiellement crée par l’AKP turque. Il est clair qu’il cherche à faire durer le régime et à installer ses pions pour s’octroyer les prébendes de la transition.  

 

Les Insurgés kurdes ont toutes les raisons historiques de se méfier de ces mises en scène. Ils y voient un détournement complet du sens de la rébellion, au profit de vieux critères colonialistes et impérialistes battus et rebattus dans la région, au fil des siècles. Les Kurdes sont porteurs d’un projet de résolution du problème de l’étouffement des minorités au Moyen-Orient, où ils figurent parmi les premières victimes, avec les Chrétiens Syriaques et tant d’autres. Ils sont favorables à l’auto-détermination, tout en appartenant à la même nation : ainsi le Kurdistan irakien est-il partenaire et un des trois piliers de l’Irak démocratique, par une répartition des pouvoirs aussi représentative que possible. Une telle fédération pourrait s’étendre à la Syrie, d’abord. Sans le feu vert de la Turquie dominée par les Islamistes, comment résoudre un ensemble de conflits séculaires ? Sur ce point, les anciens empires de Grande Syrie, de Perse et d’Anatolie restent sur la même longueur d’ondes.  

 

L'Anatolie qui compose l'actuelle Turquie était, autrefois, habitée par les Alevis, d'obédience chi'ite, que les Sunnites considéraient comme une "5è colonne" : il est étrange qu'elle soit devenue la "colonne vertébrale" de l'expansionnisme sunnite...

 

L’Empire ottoman s’est effondré avec la fin de la Première guerre mondiale. A cette époque, la frontière entre les deux pays dont nous parlons n’existait pas. Alep était un carrefour commercial de l’empire et la haute société sunnite mariait ses filles avec les classes supérieures d’Istanbul ou d’ailleurs. L’osmose était totale. 

 

Tant que cette aristocratie des affaires syriennes s’accordait au pouvoir des Assad, depuis plus de 30 ans, contre de très larges bénéfices, Erdogan n’avait aucun mal à commercer avec ces Alaouites. Mieux, les deux familles, meilleures amies du monde, passaient leurs vacances ensemble. On comprend que le Premier Ministre turc ne souhaite pas la tête de son ancien comparse de golf.

 

 On passait outre le mépris culturel qui entoure, aux yeux des Sunnites, ces adulateurs alaouites de l’Imam Ali, qu’ils prennent pour un Messie, à l’instar de Jésus-Christ, chez les Chrétiens. Dès le jour où les grandes villes commerçantes sunnites entrent en rébellion ouverte contre Damas, Erdogan est dans l’obligation de préserver la stabilité de sa frontière et la vie de ses protégés sunnites, qu'Assad massacre sans ménagement.

 

Indirectement, cette révolution contre la tyrannie réveille tous les vieux démons des conflits géopolitiques, mais aussi théologiques, depuis la nuit des temps.

 

Les Alaouites sont des Chi’ites, et même des ultra-chi’ites : ils font du « XIIè Imam » un D.ieu, alors que les autres Chi’ites y voient surtout le descendant direct du Prophète, et donc l’incarnation du pouvoir sur les croyants. Ainsi l’Ayatollah Khomeyni a-t-il pris soin de laisser courir les rumeurs sur le fait qu’il était, lui-même, cet « Imam caché ».

 

Les Sunnites sont les descendants de l’aristocratie mecquoise qui a délesté la famille du Prophète du pouvoir et tranché la tête d’Ali pour résoudre le dilemme. Chacun se bat donc à mort pour le sens même de l’Islam : le sien contre celui de tous les autres. Les Sunnites représentent environ 85% de la population musulmane dans le monde. La survie d’Assad est donc essentielle pour les Mollahs et leurs supplétifs du Hezbollah. Erdogan ne veut pas la guerre, mais un accord qui restaure un peu de ce vieux rêve ottoman dans la région, avant de passer aux étapes suivantes... si le méchant loup nucléaire iranien ne le mange pas avant.

 

Les précédents arrangements avec Téhéran ont surtout profité à l’Iran. Ce pays menace le leadership turc en matière d’acheminement des ressources énergétiques, entre l’Europe et l’Asie. A eux deux, ils se partagent les oléoducs et gazoducs en provenance d’Azerbaïdjan, Kazakhstan, Irak, dans les flancs de la Russie et en taxant les compagnies américaines et européennes. Téhéran conforte ses marchés vis-à-vis de l’Extrême-Orient en plein boom économique, ou de la Russie, pendant que l’Europe s’effondre. Ankara risque de perdre gros sur le plan économique, mais surtout, du prestige géostratégique qui lui est associé. Il est donc crucial que l’ancien empire ottoman restaure son influence sur le monde arabe qu’il dirigeait avant l’entrée dans le 20 è siècle. Damas était, à l’époque, la pépite de l’Orient et l’une des principales capitales arabes, avec Bagdad, entre le Caire et Istanbul…

 

On peut s’illusionner sur le sens du « Printemps Arabe » ou « révolution Facebook ». L’instabilité présente fait remonter à la surface les ambitions démesurées de chacun des héritiers des grandes traditions qui ont alimenté les guerres durant des siècles. Chaque fois, les cartes sont rebattues et dépendent de rapport de forces préexistants.

 

Erdogan se veut le refondateur de la « région ottomane » d’avant la 1ère Guerre Mondiale. Cette ambition n’ira pas sans choc frontal avec le projet hégémonique d‘autres voisins : l’Iran, sauveur d’Assad, avec le Hezbollah.  A moins de se partager, temporairement, la Syrie…

 

et le reste de la région, sauf quelques rares ilots aspirant à l’autonomie ou à l’indépendance.

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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