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24 février 2010 3 24 /02 /février /2010 18:32

 


Cher Yossi,
Quel bonheur, cette rencontre de dimanche dernier, et la joie de nous retrouver tous réunis, et de nous reconnaître. J’en ai été ému.
Je t’envoie ce petit article à la veille du jeûne de Pourim, et tu verras que j’y fais référence à notre amie Efrate.
Je t’embrasse et te bénis,
Albert

Pourim Sameah, envoyez vos voeux

Pourim est une fête importante, voire capitale, pour le judaïsme. Elle est mémoire de génocide et commémoration de notre salut par l’intervention divine. Mais rappelons ce qu’est cette fête marquée par un jeûne de treize heures (seulement) et la lecture de la méguila. Le récit rapporte un épisode de l’histoire du peuple hébreu dans son exil babylonien. Le roi Ah’ashverosh (qui est Xerxès), dont l’empire immense va de l’Inde (Hodou) à l’Ethiopie (Koush), donne un banquet pour manifester sa grandeur, mais la reine Vashti refuse de paraître ; en conséquence de quoi, il la répudie et fait quérir une autre épouse ; et c’est Esther, la nièce de Mordeh’aï, un Yehoudi de la ville de Chouchan (Suse), qui est choisie comme nouvelle épouse du monarque. Entre-temps, Mordeh’aï a surpris un complot contre le roi et en prévient la reine Esther, qui déjoue le projet criminel et la chose est consignée, dit-on, dans les annales du Palais. Le vizir Haman, tout gonflé de suffisance, est ulcéré de voir que Mordeh’aï est le seul à ne pas se prosterner devant lui, et il décide d’en finir avec tous ces Juifs qui refusent l’idolâtrie. Il consulte les « sorts » – en hébreu pourim – et jette les dés qui déterminent la date du massacre : le 13 Adar. Mordeh’aï, voyant dans l’édit d’extermination le signe d’une faute collective, se revêt d’un sac, fait pénitence, et le peuple avec lui va jeûner trois jours avant que Esther ne se présente devant le Roi pour demander l’abolition de l’édit.
Esther, on ne la voit ni ne la représente : c’est un visage voilé, évanescent, mystérieux ; il est vrai que Esther vient de la racine hébraïque seter ( ) qui signifie mystère, le verbe sater signifiant cacher soigneusement, et haster, dissimuler ; ce ne peut être plus clair. Invisible présence de notre D.ieu caché. Une autre hypothèse consiste à voir dans Esther la racine d’Aster, l’astre, l’étoile, et ce serait donc le premier d’une longue série de prénoms féminins qui chez nous, en Algérie, étaient aussi bien Ko’hava que Nedjma. Mais Esther s’appelle en réalité Hadassa, qui signifie myrte, la plante la plus odorante, celle que l’on retrouve dans l’assemblage du loulav de Souccot.
Le roi Ah’ashverosh, qui a du mal à dormir, se fait lire les annales du Palais, puis il consulte Haman : que faire d’un homme qui vous a sauvé la vie ? Haman qui croit, dans sa suffisance, que le Roi parle de lui, se retrouve, par suite de ce quiproquo, escorter Mordeh’aï en habits royaux devant la foule. Alors, humilié et ruminant sa vengeance, il projette de faire pendre Mordeh’aï, et fait dresser une potence devant le Palais. Mais Esther, au cours du banquet qui suit, révèle au Roi le projet assassin de Haman ; le Roi prend alors fait et cause pour la reine et son peuple et c’est donc Haman qui sera pendu – lui et toute sa descendance – à la potence qu’il avait fait dresser pour son pire ennemi : le sort s’est donc retourné contre lui. Mordeh’aï est nommé vizir et le peuple juif sur toute l’étendue du royaume est sauvé.
André Chouraqui, qui a magistralement traduit la Méguila, souligne « le caractère naïf d’un récit fait avant tout pour émouvoir » et estime qu’il s’agit là « probablement d’un récit d’imagination, écrit pour expliquer la célébration de la fête des Pourim, qui a dû être à l’origine une sorte de carnaval comme beaucoup de peuples en célèbrent à la fin de l’hiver ». De fait, quand nous lisons la Méguila, nous ne nous rappelons pas ces personnages emblématiques et indéfiniment refoulés dans les sables d’un lointain passé, la Perse, Suse (dont je porte le nom, moi qui suis fils de Suse ou Chouchan : Ben Chouchan), Vashti, reine répudiée, Esther, vierge d’Israël miraculeusement choisie par D.ieu par l’intermédiaire de Mordeh’aï, le roi Ah’ashverosh et le vilain vizir Haman. Le fait est que Pourim est bien notre Carnaval, une fête de débridement et de défoulement ; on crie et on danse, on secoue les crécelles, on porte des masques, on rejoue l’histoire et on la met en scène. Chez nous, à Rennes, au centre Edmond J. Safra, la marionnette représentant Haman porte la moustache en brosse d’Hitler. Les petites filles se déguisent en reine Esther : les rues israéliennes en sont pleines le 14 Adar – et même avant, car j’en ai vu une mignonne et belle avec sa couronne d’Esther Hamalka dans le lobby du Park Hôtel où j’ai logé ces derniers jours. La lecture de la Méguila, qu’on doit écouter religieusement à deux reprises, la veille au soir et au matin de la fête, est joyeusement ponctuée de bruits de crécelle aux 54 mentions du nom de Haman. Il est d’usage, enfin, de faire des cadeaux pour Pourim (« michloa’h manot » prescrit la Méguila : envoi – « michloa’h » – de « manah » – présent ou don). Il faut festoyer, boire jusqu’à plus soif, et déguster une pâtisserie de circonstance qu’on appelle « oreilles d’Haman » (Ozné Haman). À Strasbourg, me dit mon amie ashkénaze, les Juifs mangent des beignets à l’huile et au sucre, comme les autres Alsaciens célébrant leur Carnaval.
Un dernier mot. Ce qui fonde notre vision mythique et mystique de Pourim c’est justement que c’est une allégorie plus qu’une prière dogmatique, d’où d’ailleurs le nom de la divinité est absent. Alors justement, chacun voit Pourim à sa porte : ainsi, le « Pourim d’Alger », à l’automne, célébrait la défaite de Charles-Quint devant le port d’Alger au XVIe siècle, et mon père en son immense piété a jeûné le 3 Hechvan jusqu’au jour où nous fûmes chassés d’Algérie. Exilé dans les brumes humides de Noisy-Le-Sec, à quoi cela rimait désormais de jeûner pour sa belle ville perdue ? Selon la circonstance historique les personnages s’incarnent dans la modernité : l’Allemagne hitlérienne et maintenant l’Iran des mollahs nous proposent un portrait revisité de Haman (descendant d’Amalec, ne l’oublions pas – et notre amie Efrate Schreiber ne cesse de nous le rappeler. Cf. son dernier article« Durant le mois de Adar le mazal d’Israël s’élève », sur Terredisrael.com), de celui qui veut nous anéantir, mais qui, avec l’aide de D.ieu et de nos prières, sera lui-même pulvérisé, car s’il est une moralité dans la fête des sorts, c’est qu’en fin de compte le sort se retourne forcément contre le méchant. Pourim a donc pour nous valeur d’espoir. C’est une fête qui nous fait sortir des ténèbres et nous libère de l’angoisse. Et c’est pourquoi, aussi, la fête de Pourim coïncide avec le printemps et le renouveau. Pourim est une fête du souvenir, où nous pensons à tout notre peuple opprimé, réprimé, déporté, massacré, mais jamais anéanti, si forte est la présence de Hachem Elokénou qui nous délivre, Goalénou, et, Gaal Israël, délivre Israël.


Albert Bensoussan

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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 19:32
L'ONU, déjà décérébrée par le vote islamique, les tendances à la censure de la critique des religions, veut maintenant transférer les piliers de la Torah (Patriarches, Rachel...) à l'Islam. Ceci relève de la confiscation et destruction de Patrimoine, propre et incontestable au Judaïsme. Espéronsqu'Israël portera plainte... à l'UNESCO.


L'ONU condamne le "plan d'héritage" de Netanyahou
Par JPOST.FR ET AP
22.02.10
 


Le coordinateur des Nations unies au Processus de Paix s'est dit préoccupé par les tensions qui ont suivi l'inscription au patrimoine national israélien du Tombeau des Patriarches à Hébron et la Tombe de Rachel à Bethléem. "Ces sites se trouvent en territoire palestinien occupés et ont une signification profonde, pas seulement dans le judaïsme, mais aussi dans l'islam et le christianisme. Je demande à Israël de ne pas faire de geste inconsidéré qui pourrait nuire aux négociations de paix, notre priorité à tous", a déclaré le coordinateur Robert Serry.

Binyamin Netanyahou.
Photo: Ariel Jerozolimski , JPost

Il a également appelé "au calme et à la modération" et ajouté qu'il souhaiterait "voir plus de bonne volonté de la part des Israéliens pour aider le développement de la Cisjordanie et le renforcement des institutions palestiniennes, conformément à ce qui a été prévu, en vue d'une solution à deux Etats".

Réactions de protestation à Hébron

Lundi matin, une foule de jeunes Palestiniens s'est rassemblée à Hébron et a pris pour cible des soldats israéliens. Ils leur ont lancé différent projectiles : pierres, bouteilles vides, gaz lacrymogène et des grenades à gaz. Tsahal a indiqué qu'un soldat avait été légèrement blessé. Les commerçants de la ville ont également baissé leurs rideaux en signe de protestation contre la décision du programme patrimonial.

Netanyahou s'est déclaré en faveur de l'inscription au patrimoine national des sites de Hébron et de Bethléem qui montrent, selon lui, la présence ancestrale des Juifs sur ce territoire. "Notre présence ici n'est pas juste due à notre puissance militaire, économique ou technologique. Notre présence ici est, aussi et surtout, due à notre héritage national et affectif", a t-il expliqué.

Le porte-parole de l'Autorité palestinienne, Ghassan Khatib, a condamné cette décision qui pourrait "faire prendre au conflit israélo-palestinien une dangereuse direction" et "et aggraver la dimension religieuse de ce conflit".

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 00:48


Dr Carl Vaernet, spécialiste de la “guérison” des homosexuels


Autre affaire célèbre qui révèle l’implication de la Sainte Alliance dans l’opération “Couvent”: l’évasion de Carl Vaernet, le “Mengele danois”. Dans les années trente, Vaernet affirme avoir développé une thérapie fondée sur ce que lui-même appelle une “inversion de la polarité hormonale”. Ses théories ont été largement diffusées par les journaux du parti nazi; Heinrich Himmler y voit une “solution finale” à la question des homosexuels. – G. Grau, The Hidden Holocaust?: Gay and Lesbian Persecution in Germany 1933-1945


Après l’ascension de Hitler au pouvoir, Vaernet est recruté par le service des médecins des SS, groupe fondé par Josef Mengele. En 1943, Carl Peter Jensen, alias Carl Vaernet, signe un contrat avec le Bureau central de sécurité du Reich (RSHA), cédant les droits exclusifs de la patente de ses découvertes à une entreprise des SS, la Deutsche Heilmittel, en échange de financement, matériel de laboratoire et prisonniers homosexuels enfermés dans des camps de concentration pour être utilisés comme cobayes humains. – R. Plant, The Pink Triangle: The Nazi War Against Homosexuals.


Dès janvier 1944, Himmler met à la disposition du Dr Vaernet la population homosexuelle de Buchenwald. Carl Vaernet se livre à des expériences sur quinze prisonniers auxquels il implante une “glande sexuelle masculine artificielle”. Celle-ci consiste en un simple tube métallique qui libère de la testostérone à travers l’aine pendant un certain temps. Sur ces quinze prisonniers, seuls deux survivront, les treize autres mourront victimes d’infections. – U. Goñi, “The Real Odessa: Smuggling the Nazis to Peron’s Argentina”


Dès la fin 1943, un agent de la Sainte Alliance dans la Copenhague occupée informe le Saint-Siège d’une probable expérience qui pourrait faire disparaître de la surface de la terre la “cruelle maladie de l’homosexualité”. Le rapport du service secret du Vatican fait référence au docteur Vaernet. À la fin de la guerre, ce dernier est incarcéré par les forces britanniques au Danemark, et le 29 mai 1945, le commandant allié informe l’Association médicale danoise que Carl Vaernet sera jugé comme “criminel de guerre”. À la fin de la même année, les Britanniques le remettent à la justice danoise, mais peu avant le procès il parvient à s’évader. L’histoire du médecin capable de mettre fin à la “cruelle maladie de l’homosexualité” parvient aux oreilles du cardinal Eugène Tisserant qui, semble-t-il, ordonne à ses services secrets d’aider un scientifique si “efficace”.


Apparemment, l’ancien médecin des SS s’est réfugié à Stockholm, soit à l’ambassade d’Argentine, soit à la nonciature du Vatican. De là, avec l’aide de l’organisation Odessa, il trouve refuge en Argentine. Les Argentins nient avoir connaissance de son arrivée dans le pays, mais un document révélé par le journaliste Uki Goñi dans son livre prouve que le médecin danois des SS est entré dans le pays, et qu’on a ouvert un dossier à son nom ainsi qu’une annexe dans laquelle Vaernet sollicite la nationalité argentine. – Carl Vaernet est mort en Argentine le 25 novembre 1965 et a été enterré dans le cimetière britannique de Buenos Aires, dans la rangée 11.A.120. Son petit-fils, Christian Vaernet, qui réside encore au Danemark, a expliqué qu’en examinant les documents de son grand-père il a trouvé plusieurs certificats expédiés au nom de celui-ci par différents départements du Vatican. Il a également découvert une lettre signée par le père Krunoslav Draganovic et adressée à son grand-père, dans laquelle il lui explique de quelle façon “son organisation” l’aidera à s’évader.


D’autres personnages importants sont impliqués dans le sauvetage des nazis, comme le colonel de l’armée suisse Henri Guisan, fils du général Guisan, commandant en chef de l’armée suisse accusé d’avoir sympathisé avec le régime nazi pendant la guerre, et cousin du père Stefan Guisan, le prêtre agent des services secrets du Vatican qui a accompagné le cardinal Antonio Caggiano à la réunion avec l’ancien capitaine des SS, Carlos Fuldner, à Madrid.


Pendant la Seconde Guerre mondiale, Guisan est entré en relation avec le capitaine de la Waffen-SS Wilhelm Eggen, chargé d’acheter du bois en Suisse. Étant membre du Conseil d’administration de la compagnie Extroc, Guisan a obtenu la concession d’approvisionnement de bois pour les camps de concentration de Dachau et Oranienbourg jusqu’en 1944. (Le camp de concentration de Dachau opéra entre 1933 et 1945. 206.000 prisonniers enregistrés sont passés par ce camp et 31.951 y sont morts. Le camp de concentration d’Oranienbourg opéra entre 1933 et 1945. Il n’y a pas de chiffres officiels des morts enregistrés dans ce camp.) C’est Guisan qui présentera Eggen à Roger Masson, le chef du service d’espionnage suisse (bien que d’autres sources assurent que ce serait un autre Guisan, Stefan et non Henri, qui a organisé la rencontre au château de Wolfsbourg). On ne sait toujours pas si Guisan obéit à un ordre de la Sainte Alliance ou s’il participe de son plein gré. Mais entre 1949 et 1950, Guisan (Henri ou Stefan) prend contact avec les services secrets de plusieurs pays, dont l’Argentine, dans l’idée d’offrir les services de scientifiques spécialisés dans le développement de missiles et ayant travaillé avec Werner von Braun – ancien scientifique au service des nazis qui, après la guerre, deviendra l’un des pères de la NASA.


Guisan offre rien moins que les plans des V-3, successeurs des fameux V-2 avec lesquels Hitler a bombardé Londres, mais Perón n’a pas l’intention de payer aussi cher un développement armé. L’information est transmise aux services secrets du Vatican, qui trouvent en Afrique du Sud un gouvernement disposé à payer l’évasion de plusieurs scientifiques retenus dans le secteur russe de l’Allemagne. À la fin de l’année, l’opération “Or de Croatie” était sur le point de tomber entre les mains des services secrets du pape Pie XII et, bien sûr, il ne vont pas la laisser filer entre leurs doigts.


Les enquêtes menées par les services de renseignements militaires alliés après la guerre révéleront que le trésor pillé par les leaders oustachis enfuis représente environ huit cents millions de dollars de l’époque en pièces d’or, près de cinq cents kilos en lingots, plusieurs millions en diamants taillés et une considérable quantité de devises, principalement des francs suisses et des dollars américains. Le trésor oustachi a été chargé sur deux camions, transporté en Autriche et escorté par deux anciens agents de la sécurité d’Ante Pavelic et trois prêtres, probablement des agents de la Sainte Alliance. – CIA Reference Operational Files, “Croatian Gold Question”, 2 février 1951


Une grande partie de cet argent a été remise aux Britanniques et a servi à payer la remise en liberté de hauts dignitaires croates, comme le Poglavnik Ante Pavelic lui-même et son ancien ministre des Affaires étrangères, Stjepan Peric. Le reste du butin représente encore quelque trois cent cinquante kilos d’or et mille cent carats de diamants. D’après certaines sources, près de cinquante kilos d’or en lingots sont alors prélevés, mis dans deux caisses et transportés à Rome. Ce chargement est escorté par le père Krunoslav Draganovic et deux agents des services secrets de l’État du Vatican. On enterre le reste en lieu sûr, à la frontière de l’Autriche, mais la convoitise des Croates évadés surpasse leurs sentiments patriotiques. Pavelic ordonne au général Ante Moskov et à Lovro Ustic, ancien ministre de l’Économie, de déterrer le trésor et de le mettre en lieu sûr dans une banque suisse. Lorsqu’ils arrivent à l’endroit où ce trésor aurait dû se trouver, celui-ci a disparu.


Un rapport du Corps de contre-espionnage militaire (CIC) américain stationné à Rome indique: “Le trésor chargé sur deux camions fut mis sous la protection du lieutenant-colonel britannique Johnson. Les camions transportaient diverses propriétés de l’Église catholique dans la zone britannique d’Autriche. Les deux camions étaient surveillés par plusieurs prêtres et par le colonel Johnson. Les véhicules entrèrent en Italie et se dirigèrent vers une destination inconnue. – CIC n° 5650. NARA, RG 319, 631/1/59/04, caisse 173


Un autre document rédigé par l’agent Emerson Bigelow, du SSU, unité d’espionnage dépendant du département de la Guerre, et envoyé au département du Trésor des États-Unis explique: “Pavelic a emporté un total de 350 millions de francs suisses de Croatie, en pièces d’or. Cet argent provient de la spoliation des Serbes et des juifs, pour soutenir les Oustachis enfuis après la guerre […]. Le reste, quelque 200 millions de francs suisses, a fini dans les dépôts du Vatican après l’intervention d’un prêtre du nom de Draganovic et de deux autres curés, appartenant probablement aux services secrets du Saint-Siège, i.e. la Sainte Alliance.”


D’autres rapports de l’espionnage américain et du département du Trésor affirment qu’une partie du trésor oustachi au pouvoir du Vatican a été détournée sur vingt-deux comptes dans quatre banques suisses. L’opération a été menée par l’évêque slovène Gregory Rozman, fervent antisémite et criminel de guerre, protégé par le pape Pie XII et par la Sainte Alliance. Rapport de 1998, intitulé Supplement to Preliminary Study on US and Allied Efforts to recover and Restore Gold and Other Assets Stolen or Hidden During the World War II, rédigé par William Slany, historien du département d’État.


À la fin de la guerre, le gouvernement yougoslave de Tito demandera à plusieurs reprises l’extradition de Gregory Rozman, mais la résistance de la Grande-Bretagne, des États-Unis et bien sûr du Vatican rendra son procès impossible. Pour ces trois puissances, la remise d’un haut dignitaire de l’Église catholique à un gouvernement communiste est impensable, surtout s’il en sait autant sur les opérations non sancta de l’administration papale.


Escorté par trois agents de la Sainte Alliance, Rozman part à Berne prendre en charge les finances, l’ “argent noir” obtenu par le Vatican qui servira à financier l’opération “Couvent”. “De nombreux évadés du camp de prisonniers d’Afragola se sont réfugiés à San Girolamo, principal centre d’organisation d’évasion de criminels allemands et croates vers des pays tiers”, assure un rapport des renseignements américains. “L’appui offert par le père Draganovic à ces collaborateurs croates le rattache définitivement au plan du Vatican visant à protéger ces nationalistes, anciens Oustachis, jusqu’au moment où ils pourront obtenir les documents leur permettant de partir pour l’Amérique du Sud.Comptant sans doute sur les forts sentiments anticommunistes de ces hommes, le Vatican s’efforce de les infiltrer en Amérique du Sud de toutes les façons possibles pour contrecarrer la diffusion de la doctrine rouge”, explique dans le même document l’agent chargé de l’enquête sur les mouvements oustachis à San Girolamo.


Ante Pavelic, le plus important des criminels de guerre évadés à travers le “couloir du Vatican”, se réfugie jusqu’en mai 1946 dans le collège Pio Pontificio, au numéro 3 de la Via Gioacchino Belli, dans le quartier romain de Prati. Il est transporté ultérieurement dans une petite maison du complexe de Castelgandolfo, résidence d’été des papes, où il tient des réunions quasi hebdomadaires avec le cardinal Montini, futur pape Paul VI. Au mois de décembre 1946, Pavelic se réfugie à San Girolamo. Il s’apprête à s’embarquer pour l’Argentine depuis le port de Gênes, escorté par les pères Ivan Bucko et Karlo Petranovic, mais l’arrivée d’agents américains oblige le Poglavnik à se cacher dans le monastère de Santa Sabina pour éviter d’être arrêté.


En avril 1947, un infiltré de l’espionnage américain à San Girolamo fait savoir qu’on a perdu la piste de Pavelic. Au mois d’août de la même année, la rumeur court qu’une réunion secrète a été organisée entre les chefs des service secrets britanniques et américains à Rome et le cardinal Montini. Au cours de la rencontre, le “supposé” envoyé du pape Pie XII explique aux espions que pour le Vatican (et pas pour le souverain pontife) Ante Pavelic est un militant catholique, mais qu’il s’est trompé en luttant pour le catholicisme. C’est pour cette raison qu’il est en contact avec le Vatican et sous la protection du Saint-Siège. On ne peut oublier ses crimes passés, mais il ne peut être jugé que par des Croates représentants d’un gouvernement croate indépendant”. Il est clair que pour le Vatican, le pape Pie XII et la Sainte Alliance, si Ante Pavelic est coupable de l’assassinat de près de cent cinquante mille personnes, c’est aussi le cas de Staline, qui a fait des millions de morts en Ukraine, dans la Russie blanche, la Pologne et la Baltique, pendant que le maréchal Tito, son agent, agissait de même en Yougoslavie.


Enfin, le 11 octobre 1948, le leader des Oustachis part pour Gênes et embarque sur le Sestriere dans une cabine de première classe. Il détient un passeport de la Croix-Rouge au nom de Pal Aranyos, ingénieur hongrois. Dans un rapport de 1950, la CIA affirme que dans le bateau, Pavelic est accompagné de deux agents des services secrets du Vatican, qui resteront auprès du Poglavnic les deux années suivantes, en qualité de gardes du corps.


L’organisation du “couloir du Vatican” sera l’une des plus grandes opérations secrètes de tous les temps. Il n’existe pas de preuves concluantes que le “couloir du Vatican” et l’opération “Couvent” aient été organisés ou planifiés comme une opération unitaire par la Sainte Alliance, mais on a pu prouver que des membres éminents de la Curie romaine et des agents des services secrets du Vatican ont participé à d’innombrables opérations d’évasion de criminels de guerre vers des pays sûrs, hors de portée de la justice internationale. – Nous avons des preuves de l’intervention d’agents de la Sainte Alliance dans au moins quarante-quatre opérations d’évasion de criminels de guerre nazis et croates.


Deux collaborateurs d’Alois Hudal à Rome, messeigneurs Heinemann et Karl Bayer, ont aussi aidé des criminels de guerre nazis à s’enfuir. Heinemann, peu apprécié par les Allemands, est chargé de s’occuper des demandes des hauts dignitaires nazis réfugiés dans l’église de Hudal, Santa Maria dell’Anima. Karl Bayer, lui, est très apprécié des nazis recherchés. Interrogé des années plus tard par l’écrivain Gitta Sereny, Mgr Bayer rappellera de quelle façon Mgr Alois Hudal et lui-même ont aidé les nazis avec l’appui du Vatican: “Le pape Pie XII apportait l’argent pour eux; parfois au compte-gouttes, mais il arrivait.” – G. Sereny, Au fond des ténèbres: de l’euthanasie à l’assassinat de masse: un examen de conscience.


L’ouverture des archives de la Croix-Rouge internationale rédigées après la guerre a enfin clos la polémique sur la question de savoir si les criminels de guerre nazis et croates ont compté sur l’aide du Vatican pour fuir la justice vers l’Amérique du Sud, l’Australie, l’Afrique du Sud ou le Canada. La réponse est claire. Les cardinaux Montini (futur Paul VI), Tisserant et Caggiano ont conçu les filières de fuite; des évêques et archevêques – tels Hudal, Siri et Barrère – réalisé le démarches nécessaires pour créer des documents et de fausses pièces d’identités pour les assassins; des prêtres – tels Draganovic, Heinemann, Dömöter, Bucko, Petranovic et bien d’autres – ont signé de leur main les demandes de passeports de la Croix-Rouge pour des criminels comme Josef Mengele, Erich Priebke, Adolf Eichmann, Hans Fischböck, Ante Pavelic ou Klaus Barbie.


Devant toutes ces preuves et données reste la question principale: le pape Pie XII était-il au courant de l’opération “Couvent” et de l’organisation “couloir du Vatican”? Les services secrets du Vatican ont-ils participé aux plans de fuite des criminels de guerre?


D’après des chiffres de la Direction des migrations d’Argentine, on estime qu’après la guerre sont arrivés dans ce pays près de cinq mille Croates, parmi lesquels deux mille venaient de Hambourg, deux mille de Munich et près d’un millier d’Italie, plus exactement du Vatican.


Dans un rapport du Foreign Office actuellement déclassé, le spécialiste en affaires sud-américaines Victor Perowne écrit: «Les activités du clergé catholique pour continuer à protéger les réfugiés yougoslaves dans l’émigration vers l’Amérique du Sud peuvent être considérées, selon la façon dont on les regarde, comme humanitaires ou politiquement sinistres. Je crois que beaucoup de leaders fascistes mineurs sont réfugiés à San Paolo fuori le Mura (hors les murs de Saint Paul) et il n’est pas impossible que quelques criminels de guerre yougoslaves se soient réfugiés à San Girolamo, car cela n’aurait rien d’inhabituel. Il est peu probable que le Vatican approuve les activités politiques, tellement opposées aux religieuses, du père Draganovic et compagnie, dans la mesure où l’on pourrait les distinguer les unes des autres. Dans une telle situation, il est en effet quasiment impossible de distinguer la politique de la religion. Nous ne pouvons certes condamner l’activité charitable de l’Église catholique à l’égard des “pécheurs individuels”, mais d’abondantes preuves montrent que le Vatican a permis, de façon dissimulée ou ouvertement, que les membres de l’Oustacha soient encouragés.» – Rapport du Foreign Office déposé au Public Record Office (PRO), FO (Foreign Office) 371-67401 R15533


Un seul rapport démontre la position de la Sainte Alliance dans l’affaire de l’opération “Couvent”, du “couloir du Vatican” et du père Krunoslav Draganovic. D’après un rapport de la CIA daté du 24 juillet 1952, le cardinal Pietro Fumasoni-Biodi, chef de la Sainte Alliance, est lui aussi au courant des opérations du père Draganovic et de ce qui se passe à San Girolamo. Fumasoni-Biondi est très fâché contre la “Fratenité”, l’organisation de secours dirigée par Draganovic. En 1952, et malgré l’interdiction expresse du chef de la Sainte Alliance d’accorder plus de visas à des Allemands et des Croates, le père Krunoslav Draganovic continue à aider des criminels de guerre.


Pendant toutes les années que dure l’opération “Couvent”, grâce au prêtre franciscain Dominic Mandic, agent du contre-espionnage du Vatican, le cardinal Pietro Fumasoni-Biondi est informé de tout ce qui se passe dans le “couloir du Vatican”. Mandic travaille à l’imprimerie de San Girolamo, s’occupant d’imprimer les faux papiers des criminels de guerre protégés par Draganovic. Mais la situation va considérablement changer lorsque le 6 octobre 1958 alors qu’il se trouve à Castelgandolfo, le pape Pie XII est victime d’une thrombose cérébrale. Cette nuit-là, les derniers sacrements lui sont administrés. Après une longue agonie, le souverain pontife, l’un des hommes qui connaissaient le plus de secrets de l’Église catholique, étant lui-même à l’origine d’un grand nombre d’entre eux, meurt au milieu de la nuit du 9 octobre, âgé de quatre-vingt-deux ans. Sa dépouille mortelle est enterrée dans les grottes vaticanes dans la chapelle de la Madonna della Bocciata. Les jours de gloire de Krunoslav Draganovic prennent fin quelques jours après la mort du pape Pie XII.


En octobre 1958, la CIA apprend que le prêtre a été expulsé sans ménagement de sa paroisse de San Girolamo, et sans qu’on lui laisse emporter quoi que ce soit, sur “l’ordre exprès de la secrétairerie d’État du Vatican”. L’ordre est exécuté par cinq agents de la Sainte Alliance, dirigés par Nicolás Estorzi, accomplissant les strictes directives du cardinal Pietro Fumasoni-Biondi, le chef de la Sainte Alliance.


En perdant ses appuis au Vatican, Krunoslav Draganovic perd aussi en 1962 les faveurs des agences d’espionnage occidentales, comme la CIA et le MI6, pour “raisons de sécurité”. Le rapport de la CIA montre que Draganovic, alias Bloody Draganovic, alias Dr Fabiano, alias Dynamo, est incontrôlable, il connaît trop le personnel de l’unité de son activité; il exige des tributs exorbitants et l’aide américaine aux organisations croates en paiement pour sa coopération”. Devenu un “répudié” pour les États-Unis et le Vatican, Draganovic décide en 1967 de passer la frontière et de retourner en Yougoslavie, où il s’occupe de lancer des messages en faveur de Tito. Selon certains indices, il est possible que le prêtre ait été séquestré par des agents de l’espionnage yougoslave.


Krunoslav Draganovic mourra en juillet 1983 dans la misère la plus totale, emportant dans la tombe l’un des plus grands secrets liés à l’État du Vatican: les liaisons “dangereuses” entre les criminels de guerre nazis et croates et les services secrets du Saint-Siège, ainsi que les tenants et les aboutissants de l’opération “Couvent” dans le “couloir du Vatican”.


L’arrivée d’un nouveau pontife apportera, comme le dira Allen Dulles, alors directeur de la CIA, “un courant d’air pur dans les palais ankylosés du Vatican et aidera à renouveler l’air putréfié dans lequel a évolué la précédente administration papale”.


Il est possible que cette phrase soit juste. Le 25 octobre 1958 s’ouvre le conclave qui va élire le cardinal Angelo Giuseppe Roncalli. Le nouveau souverain pontife, âgé de soixante-dix-sept ans, adopte le nom de Jean XXIII. Une étape de bref optimisme s’ouvre au Vatican. La Sainte Alliance va vivre quelques années de tranquillité, sous un pontificat plus préoccupé par les questions de l’âme et de l’esprit que par les politiques terrestres.


Extraits de “La Sainte Alliance – La véritable histoire des services secrets du Vatican”

par Eric Frattini, éditions Flammarion, 2006 / 101FE319-338

Photos: Google Images  Par Aschkel
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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 10:10
Une rescapée de la Shoah fait du hip-hop allemand
Par AP
09.02.10




 

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1265631159733&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

 


Exceptionnelle, Esther Bejarano l'est à tous points de vue. Déportée à Auschwitz à l'âge de 16 ans, Esther y était accordéoniste dans l'orchestre de jeunes filles. Elles jouaient pour chaque nouveau convoi arrivant dans le camp de la mort.



Les membres du groupe de hip-hop.Esther Bejarano en bas à droite.
Photo: DR , JPost

65 ans après la libération du camp d'extermination nazi, elle n'a abandonné ni la musique, ni son combat contre la barbarie : cette dame de 85 ans s'est jointe au groupe de hip-hop Microphone Mafia dans le but de diffuser son message contre le racisme à la jeunesse allemande. Et ça marche : cette fusion hip-hop et folklore juif traditionnel fait fureur !

C'est un conflit à tous points de vue : âge, culture et style. "Mais nous aimons tous la musique et partageons un objectif commun : nous nous battons contre le racisme et la discrimination", a-t-elle confié.

C'est Kutlu Yurtseven, 36 ans, rappeur d'origine turc de Microphone Mafia qui a contacté Esther deux ans plus tôt pour lui demander de s'associer à ce projet de lutte contre la montée du racisme et de l'antisémitisme en Allemagne.

« Nous voulons garder les souvenirs de la Shoah vivaces, mais regarder en même temps vers le futur et encourager les jeunes à faire front contre de nouveaux nazis », explique Esther Bejarano.

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10 février 2010 3 10 /02 /février /2010 19:02
10-02-2010

Il existe deux façons de s' attaquer à la mémoire des 6 millions de victimes juives de la Shoah. La première façon est de nier l'absolue évidence de l' extermination des Juifs malgré les innombrables preuves et témoignages historiques. La seconde manière consiste à banaliser le crime le plus monstrueux de l' histoire en comparant la Shoah à tout et n' importe quoi. C' est pourquoi nous pouvons dire que les bêtes et méchants voient des Auschwitz partout sauf à... Auschwitz dont ils nient paradoxalement le caractère paradigmatique de l' horreur... Penser la banalisation de la Shoah avec V. Jankélévitch

 

Par : Frédéric Sroussi

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Par Aschkel
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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 20:25


http://www.jerusalemplus.tv/index.php?option=com_content&task=view&id=3378&Itemid=218

08-02-2010

http://legrandvillage.files.wordpress.com/2009/05/shoah.jpgLa journée internationale de l’Holocauste, célébrée le 27 janvier dernier, a été l’occasion de comparaisons nombreuses entre l’Iran d’Ahmadinejad et l’Allemagne nazie. De deux choses l’une : ou l’Holocauste est unique dans la forme et le fond et il ne souffre aucune comparaison avec quelque événement tragique qui soit ; ou bien l’Holocauste est une simple référence s’appliquant, par exemple, aux intentions génocidaires des ayatollahs et alors, il ne faut pas être surpris si certains vont jusqu'à assimiler la Naqba ou les tueries du Darfour a l’holocauste du Peuple Juif. Votre sentiment sur la spécificité de l’Holocauste.

Par:William Goldnadel

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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 21:00





David Hartley, Les preuves du retour des Juifs sur leur terre (1749)



Par Sacha Bergheim

Pour aschkel.info et lessakele


Parmi les auteurs anticipant le sionisme pragmatique de Herzl, les plus connus sont le rav Kalischer, qui appelle dès 1840 à une aliyah en nombre, et le rav Alkalai prenant en 1836 contact avec Montefiore pour financer l'achat de terres en Erets (son essai Derishat Zion sera publié en 1862, vingt ans avant l'Auto-émancipation de Pinsker et plus de 35 ans avant l'Etat des Juifs de Herzl).


De son côté, Mordechai Noah publie en 1844 un Discours sur la restauration des Juifs, dans lequel il envisage l'achat auprès du sultan turc des terres en « Syrie » (dénomination conforme à la géographie ottomane, pour qui le mot de « Filastin » est alors totalement inconnu), qu'elles seraient peuplées par des agriculteurs juifs polonais, allemands, russes de part et d'autre de la vallée du Jourdain, qui serait ainsi le coeur du nouveau pays.


L'idée d'un retour des Juifs sur leur terre n'est pas non plus étrangère à l'eschatologie chrétienne qui envisage le regroupement du peuple juif en Erets comme le premier signe de la parousie et de la fin des temps.

Mais de façon étonnante, on trouve sous la plume de David Hartley (1705-1757) l'assurance concrète de la future réalisation de ce plan divin.


En effet, le philosophe anglais évoque dans son essai publié en 1749, Observations on Man, his Frame, his Duty and his Expectations, les « preuves » d'une prochaine restauration nationale du peuple juif.

La restauration des Juifs sur leur terre à eux semble avoir été prédite dans le Nouveau Testament.

A cet argument tiré de la prophétie, nous pouvons ajouter quelques preuves supplémentaires suggérées par l'état actuel des Juifs.


En premier lieu, les Juifs sont restés un peuple distinct de toutes les autres nations parmi lesquels ils résident. Il semble qu'ils aient été préservés par la Providence par quelque signe favorable, après avoir subi leur juste châtiment.

En second lieu, on les trouve dans tous les pays du monde connu. Et ceci s'accorde avec de nombreux passages remarquables des Ecritures, qui évoquent tant leur dispersion que leur retour.

En troisième lieu, ils n'ont aucun droit de propriété dans aucun pays. Ils ne possèdent qu'un peu d'argent et quelques bijoux. De la sorte, ils peuvent se déplacer avec la plus grande facilité vers la Palestine.

En quatrième lieu, ils sont traités avec mépris et dureté, et parfois avec une grande cruauté, par les nations auprès desquelles ils séjournent. Il doivent être ainsi impatients de retourner dans leur pays à eux.

En cinquième lieu, ils tiennent une correspondance entre eux à travers le monde, et par conséquent doivent donc savoir dans quelles circonstances favoriser leur retour et être en mesure d'adopter de concert des mesures à ce sujet.

En sixième lieu, une grande partie d'entre eux parle et écrit l'hébreu rabbinique, aussi bien que la langue du pays dans lequel ils résident. Ils disposent ainsi en réalité d'une langue et d'un caractère universel, ce qui est en mesure de faciliter leur retour en dépit des obstacles qu'on pourrait imaginer.

En septième lieu, les Juifs eux-mêmes conservent l'espoir et l'attente que D' les conduira une fois de plus à les restaurer dans leur pays à eux.(p.397, éd.1810)


À partir du 18ème siècle, de nombreux auteurs chrétiens vont commencer à mettre en question les fondements du système politique européen, caracérisé par le despotisme, le fanatisme et l'injustice, et dont témoignait le sort des dissidences chrétiennes et des minorités juives.


Considérant qu'il n'appartient pas ou plus aux hommes d'affliger le peuple juif pour un châtiment divin et que les princes et la populace s'étaient plus servis de la religion comme prétexte aux persécutions qu'ils n'avaient servi ainsi leur religion, ils appellent à une égalité de droit progressive.


Pour autant, Hartley franchit le pas en invoquant des motifs rationnels – et non plus seulement théologiques – au retour du peuple juif sur sa terre.

De surcroît, il anticipe la définition moderne de la nation en rappelant la communauté de destin, de langue et même la propriété de la terre d'Israel à défaut de sa possession.


On peut noter la surprenante référence à un « hébreu rabbinique » comme sorte de lingua franca du peuple juif dispersé. De la sorte, cette langue en partage dénote aussi de la persistance d'une identité commune par-delà l'histoire, l'éloignement ( vaincu par la correspondance ! ) et les épreuves.


Même les persécutions, incarnées par la cruauté ou même par l'interdit d'accéder à toute propriété (qui allait de la propriété foncière ou du logement au droit à l'existence, puisque les communautés d'Europe étaient généralement soumises à des droits exorbitants de protection et péages corporelles, sans parler des spoliations et expulsions édictées par les Princes) sont convoquées pour dresser le portrait d'un peuple impatient, prêt à cette nouvelle sortie d'Egypte.


Il faudra attendre encore deux siècles et la recréation d'un Etat juif, pour que le droit à ne plus dépendre du bon vouloir des autres peuples soit chèrement acquis dans la souffrance et la libérté.

 

Par Aschkel
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 08:38
1 février, 2010

jcdurbant
Saving the jews (Robert Rosen)C’est en connaissance de cause qu’ils n’ont pas cherché à arrêter l’extermination des juifs d’Europe. Peut-être à leurs yeux ne fallait-il pas qu’on puisse l’arrêter? Peut-être ne fallait-il pas que les juifs d’Europe soient sauvés? Yannick Haenel (Extrait de « Jan Karski »)
Le Lt Col. Uttal, vétéran de 35 missions de bombardement au-dessus de l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre Mondiale (…) cite un raid de bombardement d’octobre sur les installations de pétrole de Merseberg, au cours duquel 400 chasseurs nazis attaquèrent la force de bombardement et abattirent 26 avions. Kitchen ajoute que l’installation pétrolière de Monowitz était défendue par 79 canons lourds. (…) A titre de comparaison, il note qu’il n’a pas fallu moins de 10 raids de bombardements séparés, entre juillet et novembre 1944, avec des flottes de 100 à 350 bombardiers lourds, pour que les Alliés arrivent à paralyser l’installation pétrolière de Blechhammer, près d’Auschwitz. (…) il rappelle qu’aux bombardiers qui ont attaqué les raffineries de pétrole à Ploesti il fallut plus de 6 000 sorties et 13 464 tonnes de bombes pour accomplir leur mission. 350 bombardiers furent perdus. Uttal note que les bombardiers lourds de la Deuxième Guerre Mondiale « touchèrent leurs cibles 3% du temps », et insiste sur leur difficulté à viser leurs cibles lorsqu’ils volaient à 25000 à 30000 pieds d’altitude. (…) Il reconnaît que les Mitchells auraient pu atteindre Auschwitz qui se trouvait à la limite de leur portée, mais la nécessité de voler en formations de masse pour la protection leur aurait fait perdre tout élément de surprise et aurait conduit à des pertes prohibitives. Le Jerusalem Post
Le Professeur Martin Van Crefeld, un historien militaire renommé de l’Université Hébraïque (de Jérusalem) affirme que des raids de bombardement répétés auraient été nécessaires pour qu’Auschwitz fût mis hors d’état pour de bon. Il dit que le camp était comparable, en tant que cible, à Peennemunde, une île près de la côte Baltique, où les Allemands assemblaient les fusées V2. « Les Alliés menèrent une attaque aérienne sur celle-ci en 1942 ou en 1943, et l’endommagèrent, mais ils ne réussirent pas à la faire fermer définitivement ». Van Crefeld ajoute que, si les Alliés avaient décidé de viser de façon répétitive Auschwitz, les Allemands auraient frappé en retour. « Si les Allemands savaient qu’ils venaient, les bombardiers auraient rencontré de l’opposition. En octobre 1943, les bombardiers alliés attaquèrent le principal centre nazi de fabrication de roulements à billes, à Schweinfurt. Le premier assaut ne fit pas beaucoup de dommage. Quand les Alliés attaquèrent une seconde fois 100 bombardiers furent perdus ». Le Jerusalem Post
Si les Alliés avaient utilisé quelques dizaines de leurs bombardiers lourds, qui manquaient de précision, pour un raid unique sur Auschwitz, les Juifs en auraient été les principales victimes. (…) Un seul bombardement lourd aurait simplement fait le travail des Allemands. quatre-vingt-dix pour cent des tués auraient été Juifs. Et le camp n’aurait pas été détruit de façon permanente. Les nazis auraient pu le reconstruire assez rapidement. Van Crefeld
L’opinion juive informée était dans son ensemble contre l’opération. Levy
Les premières victimes seraient des Juifs [et un raid allié pourrait servir comme un] « prétexte bienvenu pour les Allemands pour affirmer que leurs victimes juives avaient été massacrées non par leurs assassins mais par les bombardiers alliés. Leon Kubowitzki (responsable du service d’aide du Congrès Juif Mondial, lettre au Conseil des réfugiés de guerre)
Une autre considération cruciale, facile à négliger 50 ans après, est que, alors qu’aujourd’hui nous pouvons voir qu’une victoire alliée était virtuellement inévitable en 1944, les stratèges militaires de l’époque n’avaient pas cette assurance. Chaque bombardement était potentiellement crucial, chaque écart par rapport aux buts stratégiques principaux, était catastrophique. Le Jerusalem Post
Les Alliés n’ont jamais été sûrs combien de progrès les Allemands avaient fait sur leur projet de bombe atomique. Uttal

Où l’on (re)découvre que « c’est bien en connaissance de cause » que les Alliés ont dû renoncer à « arrêter l’extermination des juifs d’Europe » …

Alors que s’accumulent les preuves du peu de sérieux et de l’amateurisme de quelqu’un qui prétendait en remontrer aux historiens …

Et suite à l’actuelle polémique autour de l’ouvrage de Yannick Haenelsur le résistant polonais Jan Karski …

Retour, avec l’historien américain Robert Rosen, à la polémique originelle (l‘accusation de non-assistance, voire de complicité passive, des Alliés et tout particulièrement de l’Administration Roosevelt face au génocide juif) qui avait secoué l’historiographie américaine il y a quelque 25 ans.

Notamment autour des livres des historiens David Wyman(« L’Abandon des Juifs », 1984), Henry Feingold (« Politique du sauvetage ») ou Arthur D. Morse (« Alors que six millions mouraient »).

Sur l’abandon des passagers du St. Louis en 1939 (où un navire plein de juifs se vit refouler de Cuba vers l’Europe) :

Rosen rappelle qu’avec les efforts des autorités américaines, plus des tiers furent sauvés mais surtout qu’à la veille de la guerre et donc bien avant le début de la Solution finale, bien peu imaginaient la tournure qu’allaient prendre les évènements.

Sur l’échec de Roosevelt à changer les lois sur l’immigration:

Rosen ajoute que les Etats-Unis venaient d’accueillir des millions de juifs, Polonais, Italiens, Grecs, Slaves et d’autres nationaux mais qu’après les attentats anarchistes de Haymarket à Chicago, la montée de mouvements syndicaux violents et radicaux et même révolutionnaires, l’assassinat du Président McKinley par un anarchiste polonais comme l’attentat contre un cadre de Carnegie Steel par l’ami d’Emma Goldman, la Révolution bolchévique et la montée du Parti communiste et sans parler, à partir des années 30, de la Grande Dépression et de toute une série d’autres réfugiés (anti-Nazis, anti-Fascistes, Socialistes, syndicalistes, refugiés de la Guerre civile espagnole, nombre d’Américains prirent peur et exigèrent les mesures particulièrement répressives contre l’immigration de 1921 et 1924, d’où l’impossibilité de changer ces lois.

Sur sa non-dénonciation de la Shoah:

Rosen signale qu’après la Nuit de Cristal, Roosevelt avait été l’un des seuls à protester publiquement et rappelé son ambassadeur d’Allemagne jusqu’à la fin de la guerre, menaçant les nazis de rétribution. Et qu’avec sa Commission pour les réfugiés de guerre, les Etats-Unis étaient le pays ayant accueilli le plus de juifs, qui représentaient, entre 1938 et 1940, la moitié de ses réfugiés et plus de deux fois plus que le total du reste du monde (200,000 sur 300,00). Sans compter que personne n’imaginait que l’Europe occidentale (France, Norvège, Danemark, Pologne, Pays-Bas et Belgique) s’effondrerait si vite devant Hitler, d’où la réticence devant une telle menace (Hitler controlait l’essentiel de l’Europe où les juifs n’étaient pas accessibles) et celle du Japon, de recevoir plus de réfugiés.

Sur le refus de bombarder Auschwitz:

Rosen conclut avec le manque de précision des bombardiers de l’époque (seulement 1 sur 5 réussissait à approcher à moins de 7 km sa cible), les morts de juifs (dont la propagande aurait pu tirer parti) et la diversion de bombardiers pour le Débarquement de Normandie que cela aurait impliqué, l’inutilité de bombarder des voies ferrées qui auraient été très vite réparées. Et même si cela avait été possible, comme le complexe industriel qui y avait déjà été bombardé entre mai et novembre 1944 la majorité des leaders juifs (dont le futur premier miistre isrélien David Ben-Gurion, la Jewish Agency Executive of Palestine et le World Jewish Congress) y étaient opposés.


POURQUOI LES ALLIES N’ONT PAS BOMBARDE AUSCHWITZ
David HOROWITZ
Extrait de PLURIELLES N° 4
1995

Cinquante ans après la libération du plus connu des camps de la mort nazi il est presque accepté comme un fait établi que les Alliés auraient pu et dû agir pour arrêter le meurtre. Mais non seulement un assaut réussi aurait été extrêmement complexe, mais il aurait sans doute coûté plus de vies qu’il n’en aurait sauvé. Le 13 septembre 1944, une force de bombardiers américains, poursuivant la stratégie alliée d’attaque des installations de production de pétrole sur lesquels reposait l’effort de guerre nazi, lançait un assaut sur Monowitz, une installation de production de pétrole synthétique qui se trouvait juste à quatre kilomètres du camp principal d’Auschwitz, et à moins de huit kilomètres des chambres à gaz d’Auschwitz-Birkenau. Volant sous un intense feu anti-aérien les bombardiers ne purent infliger que des dommages légers à l’usine. Beaucoup de leurs bombes ratèrent également leur cible. Quelques unes, par accident, tombèrent sur Auschwitz, frappant un atelier d’habillement, dans lequel 23 Juifs et 17 autres occupants furent tués. Elles détruisirent des baraques S.S.tuant 15 membres de la S.S., et en blessant 28.

D’autres bombes perdues frappèrent Birkenau qui était proche- tuant 30 personnes dans un abri anti-bombe, endommageant un remblai de chemin de fer et la voie de garage qui menait aux crématoires. Quatre mois et demi plus tard, le 27 janvier 1945, les troupes soviétiques “libéraient” les 7500 survivants d’Auschwitz – les derniers rescapés de l’humanité dans un camp où, au cours des deux années et demi qui venaient de s’écouler, des millions de Juifs et d’autres victimes avaient été systématiquement tués dans les chambres à gaz. L’estimation des morts varie de un à quatre millions; le premier commandant du camp ayant confessé que lui-même ”avait personnellement organisé le gazage de deux millions de personnes entre juin-juillet 1941 et la fin de 1943”.

Cinquante ans après la libération du camp, il est presque accepté comme un fait établi, par beaucoup d’historiens de l’Holocauste, d’analystes et de survivants que les Alliés auraient pu mettre un terme au meurtre de masse à Auschwitz et qu’un assaut aérien direct aurait pu sauver des centaines de milliers de vies.

Et rétrospectivement, une telle affirmation semble à priori bien fondée. Le raid de bombardement accidentel de septembre 1944 pourrait apparaître comme une démonstration absolue qu’un assaut aérien sur Auschwitz était tout à fait dans les capacités des Alliés.” Il n’y pas de doute, « c’était possible” dit Yaakov Silberklang, un historien supervisant le projet d’extension actuel du Mémorial de l’Holocauste à Yad Vashem à Jérusalem.

”Il est évident que les avions auraient pu arriver là”. Il est également évident que si les Alliés en avaient la capacité il aurait fallu l’utiliser. Des milliers de gens étaient mis à mort chaque semaine. L’impératif moral était d’agir. Mais aussi tentant que puisse être le fait de chercher des boucs émissaires parmi les stratèges militaires alliés, d’attribuer à l’antisémitisme ce qui autrement serait une inexplicable indifférence aux prières des victimes d’Auschwitz, un examen sans à priori de la controverse révèle cependant que bombarder le camp constituait une opération bien plus complexe que beaucoup d’historiens ne voudraient nous le faire croire.

En réalité les premières demandes juives concernant une intervention alliée arrivèrent trop tard dans la guerre pour sauver la majorité des victimes d’Auschwitz. Et qui plus est, un raid unique opéré par des bombardiers lourds aurait bien pu tuer plus de Juifs qu’il n’en aurait sauvé, n’endommageant le camp lui-même que superficiellement. S’il est vrai qu’un assaut soutenu sur Auschwitz aurait pu le mettre hors service, ce type de mission aurait constitué une diversion majeure de l’effort de guerre allié – qui consistait à démanteler la machine de guerre allemande aussi rapidement que possible. Irving Uttal, un lieutenant colonel à la retraite de l’U.S. Air Force qui lui-même participa à des missions de bombardement sur des objectifs nazis au cours de la seconde guerre mondiale, soutient qu’Auschwitz n’aurait pas pu ni dû être visé.

Il raisonne avec son expérience personnelle pour réaffirmer que le bombardement réussi de petites cibles comme les chambres à gaz de Birkenau, à partir d’une hauteur de 25 000 pieds, aurait nécessité plusieurs missions, et des milliers de tonnes de bombes, jetées par des douzaines d’avions. Les pertes auraient été lourdes. Le détournement de l’effort de guerre principal aurait retardé la fin de la guerre, et aurait coûté encore beaucoup plus de vies. Dans son introduction à une analyse convaincante de cette question, publiée dans le Journal of Military History, James H. Kitchen III, un archiviste à l’Agence Historique de l’U.S Air Force, résume succinctement : “Des contraintes opérationnelles, en plus des préjugés, ont empêché les autorités alliées de bombarder Auschwitz.” Les leaders alliés ont fait les fautes que tous les humains font, écrit-il, “mais à l’évidence le non-bombardement du camp de la mort ne peut être attribué à des préjugés.” Dégoutté par “toutes les choses insensées” qui ont été publiées au cours des cinquante années passées sur le fait qu’il aurait été simple de bombarder Auschwitz, et que tant de vies juives auraient pu être sauvées, Richard H. Levy, un ingénieur à la retraite, de Seattle, vient juste de terminer un long article de recherche intitulé « Le bombardement d’Auschwitz revisité- une analyse critique », à paraître chez St Martin Press à New York. « Le traitement des aspects opérationnels de cette affaire par les « historiens de l’Holocauste » est pathétique », écrit-il avec colère. « Nombreux parmi eux sautent à la conclusion que le bombardement aurait pu être réalisé facilement, et passent directement de cette affirmation à celle que l’incapacité à avoir opéré le bombardement était dû à des motivations politiques ».

Les historiens d’Auschwitz ne sont pas toujours d’accord avec cela. Mais il y a une question au sujet de laquelle il y a peu de conflit : celle concernant le moment où des nouvelles détaillées, crédibles arrivèrent aux Alliés au sujet de ce qui se passait dans ce camp. Il se peut qu’il soit vrai que de la fin 1942 au printemps 1994 des informations soient parvenues à l’Ouest suivant lesquelles des Juifs étaient mis à mort dans cet endroit : Dans une étude qui fait date  » Auschwitz et les Alliés » l’historien anglais Martin Gilbert détaille les rumeurs concernant de « grands bâtiments en béton » sur la frontière russo-polonaise » où les gens sont tués par gaz et sont brûlés »; il évoque les comptes rendus de seconde main sur des « masses de Juifs » qui sont exterminés « en masse » ; la lettre qui parlait de « fusillades et brûlage » à Auschwitz. Mais ce ne fût que fin juin ou début juillet 1944, avec la réception de témoignages de première main de rescapés d’Auschwitz que la « destination inconnue » vers laquelle tant de Juifs disparaissaient fut révélée dans toute son horreur et des demandes pressantes d’intervention faites par des dirigeants Juifs aux Alliés, commencèrent à se multiplier. Et à ce moment, l’immense majorité des Juifs qui devaient mourir à Auschwitz-Birkenau avaient déjà rencontré leur destin. Cependant, les chambres à gaz fonctionnaient encore, et des dizaines de milliers de Juifs furent encore anéantis avant que celles-ci ne fussent démantelées en novembre.

Les transports vers Auschwitz durant la fin du printemps, durant l’été, et l’automne amenèrent des Juifs hongrois par dizaines de milliers; des Juifs de Corfou, d’Athènes, de Rhodes; de l’Italie du Nord; de Transylvanie; de Paris, de Belgique, de Berlin, de Slovaquie; des Juifs d’autres camps de concentration qui ne servaient plus à rien; les Juifs du ghetto de Lodz… La liste de ceux qui sont prêts à blâmer les Alliés pour leur inaction déraisonnable est longue, et s’allonge. Dans « Auschwitz et les Alliés », Gilbert affirme sans équivoque que lorsqu’ils furent pressés d’intervenir, par les dirigeants juifs orthodoxes et sionistes à la fin du printemps et au début de l’été de 1944 , les « Alliés avaient la capacité technique de bombarder aussi bien les voies de chemin de fer conduisant au camp, que les chambres à gaz dans le camp lui-même ».

Les installations de production de pétrole dans la zone d’Auschwitz furent, après tout, bombardées de façon répétée par les Alliés cette année là. Elie Wiesel, survivant d’Auschwitz, a allègrement émis un blâme à l’égard de « d’une bureaucratie lente et insensible » pour le manque d’avoir fait bombarder Auschwitz. Michael Barenbaum, dans son livre « Le monde doit savoir- L’histoire de l’Holocauste comme il est raconté dans le Musée Mémorial de l’Holocauste » affirme que l’U.S. Air Force avait depuis mai 1944 la capacité de frapper Auschwitz « à sa guise ». Dans un livre récemment publié et intitulé « La guerre secrète contre les Juifs », John Loftus et Mark Aarons déclarent abruptement que « pour le prix de quelques bombes américaines, les camps de la mort restèrent ouverts ».

Et David Wyman, auteur d’une autre étude américaine majeure, « L’abandon de Juifs » raille le Département de la Guerre américain pour avoir rejeté les supplications à bombarder en arguant de leur impossibilité à être exécutées. Pour lui cet argument n’est « rien de plus qu’une excuse pour l’inaction ». Wyman affirme que les Alliés avaient le contrôle complet du ciel au dessus de l’Europe- et donc rien à craindre de l’aviation allemande; que leurs avions avaient la portée nécessaire pour atteindre leur cible; que le bombardement aérien pouvait « certainement » être suffisamment précis pour mettre hors service les chambres à gaz; et que même (le temps) la météorologie était du côté allié pendant les mois d’août et septembre 1944.

Wyman, un professeur d’histoire dont la biographie ne mentionne aucune expertise militaire, va même jusqu’à détailler le type d’avions qui auraient pu être utilisés pour la mission : bombardiers lourds, des bombardiers Mitchell volant plus bas, plus précis, des bombardiers en piqué Lightning, ou finalement, des chasseurs bombardiers britanniques Mosquito. Aussi bien l’historien militaire Kitchens que le Lt Col. Uttal, vétéran de 35 missions de bombardement au-dessus de l’Allemagne au cours de la Seconde Guerre Mondiale et qui est à présent à la retraite et vit en Californie, contestent systématiquement tous les arguments de Wyman. Contredisant l’affirmation de Wyman selon laquelle les Alliés avaient la maîtrise des cieux, Uttal note qu’au cours de l’année 1944, les Allemands avaient concentré beaucoup de leurs chasseurs pour la défense des installations pétrolières comme celles de la zone d’Auschwitz.

Il cite un raid de bombardement d’octobre sur les installations de pétrole de Merseberg, au cours duquel 400 chasseurs nazis attaquèrent la force de bombardement et abattirent 26 avions. Kitchen ajoute que l’installation pétrolière de Monowitz était défendue par 79 canons lourds. « Des formations tournantes de bombardiers lourds au-dessus de Birkenau auraient difficilement pu éviter ce parapluie défensif ». Uttal détaille ensuite la véritable masse d’avions et de bombes qui auraient été nécessaires pour mettre hors service les installations des chambres à gaz d’Auschwitz, en partie souterraines. A titre de comparaison, il note qu’il n’a pas fallu moins de 10 raids de bombardements séparés, entre juillet et novembre 1944, avec des flottes de 100 à 350 bombardiers lourds, pour que les Alliés arrivent à paralyser l’installation pétrolière de Blechhammer, près d’Auschwitz. Citant l’étude, qui fait autorité, « Les forces armées dans la Deuxième Guerre Mondiale », il rappelle qu’aux bombardiers qui ont attaqué les raffineries de pétrole à Ploesti il fallut plus de 6 000 sorties et 13 464 tonnes de bombes pour accomplir leur mission.

Trois cent cinquante bombardiers furent perdus. Uttal note que les bombardiers lourds de la Deuxième Guerre Mondiale « touchèrent leurs cibles 3% du temps », et insiste sur leur difficulté à viser leurs cibles lorsqu’ils volaient à 25000 à 30000 pieds d’altitude. Et Kitchen, expose l’impossibilité d’utiliser les autres avions suggérées par Wyman. Il reconnaît que les Mitchells auraient pu atteindre Auschwitz qui se trouvait à la limite de leur portée, mais la nécessité de voler en formations de masse pour la protection leur aurait fait perdre tout élément de surprise et aurait conduit à des pertes prohibitives.

Il note que les bombardiers de plongée Ligthning ont été utilisé une seule fois, expérimentalement, dans une attaque en juin 1944 sur la raffinerie de Ploesti, attaque au cours de laquelle 22 sur les 94 avions furent perdus. L’installation reprit ses activité huit jours plus tard. Il établit que pas un Mosquito n’était stationné durant l’été 1944 en Méditerranée. L’auraient-ils été, les chances de succès d’une opération à la limite de leur portée, étant donné qu’ils n’avaient pas d’armement de défense, « aurait été improbable », affirme-t-il.

Le Professeur Martin Van Crefeld, un historien militaire renommé de l’Université Hébraïque (de Jérusalem) affirme que des raids de bombardement répétés auraient été nécessaires pour qu’Auschwitz fût mis hors d’état pour de bon. Il dit que le camp était comparable, en tant que cible, à Peennemunde, une île près de la côte Baltique, où les Allemands assemblaient les fusées V2. « Les Alliés menèrent une attaque aérienne sur celle-ci en 1942 ou en 1943, et l’endommagèrent, mais ils ne réussirent pas à la faire fermer définitivement ».

Van Crefeld ajoute que, si les Alliés avaient décidé de viser de façon répétitive Auschwitz, les Allemands auraient frappé en retour. « Si les Allemands savaient qu’ils venaient, les bombardiers auraient rencontré de l’opposition. En octobre 1943, les bombardiers alliés attaquèrent le principal centre nazi de fabrication de roulements à billes, à Schweinfurt. Le premier assaut ne fit pas beaucoup de dommage. Quand les Alliés attaquèrent une seconde fois 100 bombardiers furent perdus ».

Pour Uttal, Kitchen et Van Crefeld, ces facteurs permettent de défendre l’argument allié officiel, mis en avant par le Département de la Guerre U.S. en juin 1944, mais dédaigné et même raillé par tant d’historiens, à savoir « que l’opération aérienne suggérée est impraticable … et ne pourrait être exécutée qu’en détournant un appui aérien considérable essentiel pour le succès de nos forces engagés dans des opérations décisives ailleurs … Nous considérons que l’aide la plus efficace aux victimes de la persécution par l’ennemi est la défaite rapide de l’Axe, une entreprise à laquelle nous devons consacrer toutes les ressources à notre disposition. » Et Uttal furieux écrit : « Gilbert, Wyman et d’autres spéculent à propos de ce qui aurait pu arriver si l’on avait détourné des missions du grand plan aérien pour le bombardement d’Auschwitz.

Mais les arguments dans le sens opposé sont des faits – à savoir qu’en nous tenant à notre stratégie nous avons vaincu l’Allemagne plus tôt et non plus tard. La tuerie cessa dans les camps et sur les champs de bataille. Et les Juifs furent sauvés des pays occupés par les nazis avant qu’ils ne puissent être transportés » 6 Cet argument trouve un appui dans le témoignage après guerre du ministre allemand des Armements et de la Guerre, Albert Speer, qui raconta à ses interrogateurs alliés en juillet 1945 que la stratégie Alliée consistant à attaquer les installations allemandes de production, de raffinage et de stockage de pétrole avait été d’une efficacité dévastatrice. Vers l’hiver 1944, « Pour autant que l’armée était concernée, le manque d’essence liquide devint catastrophique. » Pour preuve, Richard Levy cite l’offensive nazie dans les Ardennes en décembre 1944, qui a failli atteindre Anvers et répéter la victoire écrasante nazie de 1940. « Un facteur important a été le manque d’essence de l’ennemi », note Levy. Si les avions US qui avaient bombardé les usines d’essence synthétique dans la zone d’Auschwitz avaient été détournés des plans stratégiques d’ensemble, afin de bombarder à la place Birkenau, affirme-t-il simplement, « l’essence aurait moins manqué. » Même si le bombardement d’Auschwitz n’apparaît pas aussi évident que certains historiens l’ont suggéré, on peut affirmer qu’une telle mission aurait au moins dû être tentée.

Si les Alliés avaient pu bombarder Auschwitz, même si cela représentait un écart par rapport aux objectifs stratégiques globaux, alors ils auraient dû le faire. « Les gens venaient, à raison de 10 000 ou 15 000 par jour », se souvient Leo Laufer, un survivant qui est resté à Birkenau d’août 1943 à novembre 1944. « Quelques bombes sur les côtés des voies de chemin de fer, même si les dégâts n’avaient mis que quelques semaines à être réparés, auraient signifié cent mille personnes sauvées. Les transports auraient dû être détournés vers quelque autre destination, et il n’y avait pas d’installations de remplacement dans lesquelles autant de gens pouvaient être éliminés. » Le fait est que, loin d’avoir été examinée en profondeur, une attaque avait été rapidement rejetée en Grande-Bretagne comme étant au-dessus du pouvoir de la Royal Air Force, et n’avait pas été sérieusement évaluée par les stratèges militaires aux USA. Les suppliques de l’Agence Juive avaient été appuyées en Grande-Bretagne par le Premier Ministre Winston Churchill et son ministre des Affaires Étrangères Anthony Eden, mais le Ministre de l’Air était peu disposé à agir.

A Washington, John J. McCloy, le Secrétaire-adjoint à la Guerre, ordonna sans ménagement à ses collaborateurs de « tuer » cette idée. Hugo Gryn, à présent, un important Rabbin britannique, a été adolescent à Birkenau. Se souvenant du son des bombardiers alliés, qui passaient au-dessus de têtes pour aller bombarder d’autres objectifs, il dit à Gilbert que « l’un des aspects les plus pénibles de la vie dans le camp était la sensation d’avoir été totalement abandonnés. » Mais plus important que le soutien psychologique aux Juifs d’Auschwitz, la question réelle est de savoir si le bombardement du camp aurait sauvé des vies. Wyman n’a aucun doute. Il estime que 150 000 Juifs ont été gazés entre le début de juillet, où les demandes de bombardement d’Auschwitz ont commencé à arriver à Washington, et le démantèlement des chambres à gaz en novembre. Si les raids de bombardement avaient été immédiatement approuvés, suggère-t-il, « le mouvement des 437 000 Juifs qui ont été déporté de Hongrie à Auschwitz aurait très probablement été arrêté. » Non, ce n’est pas cela, contredit Richard Levy dans sa nouvelle étude. Les appels de juillet à bombarder Auschwitz « coïncidèrent avec la fin de la déportation et le meurtre massifs de Hongrie », affirme-t-il.

« Il n’a jamais été possible », poursuit-il, « que des bombardements aient pu interrompre le meurtre à large échelle des Juifs hongrois. » Et comme le rythme des meurtres à Auschwitz  » tomba fortement après la mi-juillet,il est beaucoup moins probable qu’un raid aurait sérieusement perturbé les opérations de meurtre »,conclut-il. Uttal soutient, de plus, que les nazis auraient rapidement récupéré même après un raid très réussi, ayant causé de larges dégâts. Il cite le ministre allemand de l’Armement, Speer, faisant remarquer, à propos des raids sur des installations de production de pétrole, qu’il « était possible de faire redémarrer une installation en six à huit semaines après une attaque, grâce à nos mesures de réparation. »

De plus, avec une population « résidente » à Auschwitz en été 1944, au-dessus de 100 000 unités, un bombardement imprécis aurait pu signifier plus de vies perdues que sauvées. Wiesel a lui-même écrit que « si une bombe était tombée sur les blocks » où les Juifs étaient logés à Auschwitz, » elle aurait fait elle-même des centaines de victimes sur le lieu même. » L’historien de l’Air Force, James Kitchen, est sans équivoque : les bombardiers lourds B-17 et B-24, affirme-t-il simplement, « ont été conçus pour bombarder à partir (d’une altitude) de 15 000 à 30 000 pieds.

Malheureusement frapper de cette hauteur, des immeubles choisis, sans faire de victimes humaines, était une mission tout à fait impossible. Il cite des études de l’Air Force pour montrer que « dans des conditions optimales » au moins la moitié des bombes jetées seraient tombées à au-moins 500 pieds de leur cible, et ensuite il note sobrement que deux des chambres à gaz de Birkenau se trouvaient exactement à 300 pieds des logements du camp. Une étude datant de 1983 réalisée par Pierre Sprey, un analyste d’armes du bureau de l’adjoint au Secrétaire d’État à la défense, a estimé que si des bombardiers lourds avaient attaqué Auschwitz, un tiers des bombes auraient frappé la zone des baraques des prisonniers.

Le professeur à l’Université Hébraïque Van Crefeld, affirme que, si les Alliés avaient utilisé quelques dizaines de leurs bombardiers lourds, qui manquaient de précision, pour un raid unique sur Auschwitz, les Juifs en auraient été les principales victimes. « Nous avons tous vu les photographies des longues lignes de Juifs à Auschwitz gardés par trois officiers allemands et un chien, » dit-il.  » La réalité était ainsi. » Un nombre minuscule d’Allemands et des masses de prisonniers. Un seul bombardement lourd aurait simplement sauvé le travail des Allemands. quatre-vingt-dix pour cent des tués auraient été Juifs. Et le camp n’aurait pas été détruit de façon permanente. Les nazis auraient pu le reconstruire assez rapidement. »

En août et septembre 1944, les Alliés s’écartèrent de leur objectif général qui était de terminer la guerre aussi vite que possible; ils surmontèrent les difficultés techniques, et envoyèrent des dizaines d’avions dans des dizaines de missions pour lâcher des armes et des approvisionnements aux Polonais qui se battaient contre les Allemands dans Varsovie. Les pertes furent lourdes, et la majeure partie de l’équipement n’atteignit pas l’Armée Intérieure polonaise. « Malgré le coût tangible , qui dépassait de loin les résultats tangibles obtenus, » un rapport des forces aériennes stratégiques U.S. expliqua que « cette mission était amplement justifiée.. L’Amérique tint ses promesses envers son allié. »

Pour Wyman, le fait que les Alliés étaient prêts à détourner une partie considérable de leur puissance aérienne pour une telle mission, mais non pour une tâche similaire consistant à bombarder Auschwitz, équivaut à la preuve la plus claire que « pour les militaires américains, les Juifs d’Europe représentait un problème extérieur et un fardeau non désiré. » Pour Uttal, qui note que « nous n’avons jamais parachuté de la nourriture aux millions de troupes soviétiques mourant de faim dans les camps de prisonniers de guerre nazis, ni essayé d’aider les soldats américains ou les britanniques enfermés dans les camps de prisonniers de guerre allemands ou japonais, » les aides lâchées sur Varsovie furent une « exception malencontreuse » à la règle suivant laquelle « tous les écarts humanitaires [à la stratégie définie] étaient subordonnés aux besoins militaires. » Gilbert vient quelque part au milieu de ces positions, en suggérant dans son livre que « l’histoire de la réponse négative des Alliés aux demandes d’aide juives fut celle du manque de compréhension et d’imagination, en face de l’incroyable. » Il note, qu’après tout, de nombreux Juifs trouvèrent l’échelle du massacre difficile à comprendre. »

En effet dans le demi-siècle qui vient de passer, beaucoup de gens semblent avoir oublié que les appels juifs à bombarder Auschwitz ne furent ni soutenus de façon convaincante ni même largement soutenus.. « L’opinion juive informée », dit Levy, « était dans son ensemble contre l’opération. » Une figure aussi connue que Leon Kubowitzki, responsable du service d’aide du Congrès Juif Mondial, s’opposa publiquement au bombardement, affirmant dans une lettre au Conseil des réfugiés de guerre que « les premières victimes seraient des Juifs » et qu’un raid allié pourrait servir comme un « prétexte bien venu pour les Allemands pour affirmer que leurs victimes juives avaient été massacrées non par leurs assassins mais par les bombardiers alliés. » Le Comité d’aide de l’Agence Juive à Jérusalem vota contre le fait même de réclamer un bombardement. Et alors que les représentants de l’Agence Juive plaidèrent pour un bombardement au cours d’une réunion avec Anthony Eden, ils rédigèrent ensuite un document affirmant qu’il aurait peu d’effets pratiques. « Aucun ne produisit un argument cohérent au moment où le bombardement d’Auschwitz était réalisable, et possible » affirme Levy.  » Personne n’amena le sujet directement au Président américain Roosevelt, qui était la seule personne qui aurait pu donner l’ordre de l’opération. »

Une autre considération cruciale, facile à négliger 50 ans après, est que, alors qu’aujourd’hui nous pouvons voir qu’une victoire alliée était virtuellement inévitable en 1944, les stratèges militaires de l’époque n’avaient pas cette assurance. Chaque bombardement était potentiellement crucial, chaque écart par rapport aux buts stratégiques principaux, était catastrophique. Voici une raison citée par Levy pour montrer l’urgence qui était ressentie : « Les Alliés n’ont jamais été sûrs combien de progrès les Allemands avaient fait sur leur projet de bombe atomique. » Il est facile, d’un fauteuil d’histoire de pointer des doigts accusateurs, de blâmer, de railler l’engagement allié résolu pour un écrasement le plus rapide possible de la machine de guerre allemande. Cinquante ans plus tard, demande Uttal, « N’est-il pas temps de terminer la calomnie? » ( avec l’aimable autorisation du Jérusalem Report. Copyright The Jerusalem Report 1995)

Par Aschkel
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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 20:57


L'article introduit un entretien avec Mireille Hadas-Lebel,  professeure à Paris IV et spécialiste de l'histoire du judaïsme dans le monde antique :
 
« On connaît certains vestiges depuis très longtemps. Dans le même temps, on n’a pas forcément cherché à en découvrir davantage. Pourtant, les traces existent : il y a ainsi des rues aux Juifs un peu partout en France et en Europe.»
 
À lire ici.
 

 
B.
 
 
 
Synagogue d'Anchiasmos, actuelle Saranda, Albanie
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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 18:24

PHOTO DU JOUR : Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste

Jan 201027

Par Audrey ATTIA, FLASH90
Rubrique: Actualité
Publié le 27 janvier 2010

F100126GY01 Une jeune femme visite le Musée de l’Holocauste Yad Vashem a Jérusalem, le Lundi 25 janvier 2010. La journée Internationale de commémoration des victimes de l’Holocauste aura lieu le 27 janvier. —

Photo de Gili Yaari / FLASH90

Pour voir davantage de photos a ce sujet, cliquez ici International Holocaust Remembrance

 

ALLEMAGNE ISRAËL SHOAH - KADDISH AU BUNDESTAG - "LA PRIERE DES MORTS" EN HEBREU A BERLIN POUR LA COMMEMORATION DE LA LIBERATION D'AUSCHWITZ



Jan 201027

Par D.R.
Rubrique: Actualité
Publié le 27 janvier 2010

KADDISH Shimon Peres a prononcé à Berlin “la prière des morts” en hommage aux 6 millions de juifs exterminés par les nazis. Cette prière est la plus impressionnante pour tout juif. Dans toutes les synagogues du monde c’est le signe du deuil. Le Kaddish est l’une des prières juives les plus importantes et les plus souvent prononcées dans la liturgie.

Le Kaddish a pour origine la vision d’Ezéchiel (Ez. 38:23), où Dieu, reconnu à la fin des temps par les nations, devient grand parmi celles-ci. À l’évocation de cette vision, la congrégation, traditionnellement constituée de dix hommes au moins, répond à l’unisson « [Que] soit Son grand Nom béni pour toujours et pour toute l’éternité. » Il s’agit donc d’une déclaration de la grandeur et l’éternalité de Dieu. L’affirmation de la grandeur divine revêtant une importance particulière lors de la perte d’un être cher, la récitation du kaddish a traditionnellemnt été réservée en priorité aux endeuillés, et lorsqu’on demande si « quelqu’un doit dire (ou faire) kaddish, » c’est à cet aspect qu’il est fait référence. Cependant, le Kaddish n’est en rien une prière pour les trépassés, et ne mentionne même pas la mort. Il a, dans ses diverses versions, d’autres fonctions, dont la plus importante est de marquer la fin d’une section d’un office de prière, ou d’une étude de la Torah.

Euronews.net : "Le président israélien Shimon Peres a prononcé un vibrant discours en hébreu devant le Parlement allemand à Berlin à l’occasion de la journée internationale de commémoration de l’Holocauste et du 65e anniversaire de la libération d’Auschwitz.

Après avoir prononcé la prière des morts en hommage aux 6 millions de juifs exterminés par les nazis, le prix Nobel de la paix 1994 a appelé au devoir de mémoire contre toutes les xénophobies : “Plus jamais a-t-il dit. Plus jamais un enseignement xénophobe, plus jamais un sentiment de supériorité, plus jamais l’ignorance sur des dictatures affamées de sang et qui se cachent derrière la démagogie…” évoquant ainsi l’Iran, “un danger pour le monde entier” a-t-il ajouté. Shimon Peres qui a aussi parlé de son grand-père brûlé vif par les nazis, et qui l’avait mis à 11 ans dans un train pour qu’il s‘échappe… “Je me souviens de ses derniers mots : “reste un juif à jamais…”

Un discours ovationné, un discours centré sur les valeurs de l’Homme et la paix, ou le président israélien a aussi livré sa vision pour l’avenir. D’Israel, de l’Allemagne, et aussi du Proche-Orient.

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  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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