Palestinisme et palestiniens: histoire d’une manipulation J’ai été frappé, lorsque, allant sur des sites français pour m’informer de ce qui se passe au Proche-Orient, il m’arrive de lire les commentaires que laissent des internautes manifestement pro-palestiniens, de la méconnaissance profonde de l’Histoire dont ils témoignent. Cela se rapproche plus d’une mythologie ou des contes de bonne femme que de la vérité historique. Politiquement cela s’appelle de la propagande éhontée, de la veine de celle du Dr. Goebbels qui disait : « plus c’est gros, plus ça passe. ». Historiquement cela s’appelle une manipulation et c’est de ce point de vue que je voudrais me placer.
Si on lit ces interventions, on a l’impression que, de toute éternité, en tout cas depuis plusieurs millénaires, juifs et arabes vivaient en paix sur cette terre de Palestine sous la sage administration des palestiniens dont Jérusalem est la capitale éternelle. C’est après la deuxième guerre mondiale que le vilain sionisme, colonialiste, impérialiste, (voire nazi !) est venu troubler cette belle harmonie. Certes, il ya eu la Shoah, reconnaissent certains propagandistes palestiniens, (encore que d’autres leaders islamistes comme le Président iranien vont jusqu’à la nier), mais ce n’est pas notre faute. Pourquoi le sang des juifs que l’Europe a fait couler retomberait-il sur nos têtes ? Nous ne sommes pas coupables et les européens n’avaient qu’à trouver d’autres formes de dédommagement que d’aider les sionistes à voler notre terre.
On retrouve bien sûr dans cette argumentation l’effet de la propagande palestinienne sur des cerveaux européens bien enclins à la croire sur parole. La difficulté, et c’est ce qui m’a poussé à écrire ce texte, c’est qu’elle n’est qu’un amoncellement de contre-vérités historiques. On ne fait pas la paix avec un mensonge ou plus exactement maintenir une fiction historique comme base de revendication n’est jamais le signe d’un désir sincère de trouver un compromis.
1) D’abord, l’imposture du mot : Palestine.
C’est cette imposture qui m’a poussé par réaction, entre autres raisons, à écrire mon ouvrage « le 3ème Temple – Retour à Massada» dans le contexte de sa véritable réalité historique.
Pour cela il faut en revenir à l’apparition de ce mot sur les cartes au deuxième siècle de l’ère chrétienne.
Au début du premier siècle, après la mort d’Hérode, l’ancien royaume de David, conquis par le général Pompée en -67 est passé directement sous l’administration des procurateurs romains, nous dirions aujourd’hui sous administration coloniale.
En 44, Cuspius Fadus, est nommé préfet en Judée Samarie pour succéder à Ponce Pilate de sinistre mémoire. A sa mort en 62, un nouveau préfet, Albinus, est désigné pour lui succéder. En 65, Gessius Florus succède à son tour à Albinus. Pendant toute cette période, divers soulèvements de faible ampleur, facilement réprimés, eurent lieu au sein de la population juive.
Le Sanhédrin, l’organe religieux suprême de la religion juive, avec le grand prêtre à sa tête, jouait la carte de l’occupant romain, estimant, non sans raison, qu’une révolte armée serait fatale à l’existence de l’identité religieuse juive. Il préservait aussi de la sorte son pouvoir sur le peuple juif et les richesses provenant des offrandes qu’il recevait.
Mais en 65, le grand sacrificateur Ananius est assassiné par les Zélotes, assassinat commandité par Menahem ben Yaïr, le chef des Zélotes, ce qui creusa un peu plus profondément le fossé entre les différentes factions juives.
La première guerre juive avait vraiment commencé en 66, après les exactions du nouveau procurateur Gessius Florus, corrompu jusqu’à la moelle, qui avaient abouti à un soulèvement généralisé, à la fois contre l’occupant romain et contre le Sanhédrin, tribunal suprême de la religion juive, gestionnaire du Temple, accusé de pactiser avec l’ennemi.
Cette révolte avait été inspirée par les Esséniens dont, selon toute probabilité, le personnage historique du Christ était issu. On leur devait certainement l’Apocalypse, dite de St-Jean, qui était un brûlot messianique contre la « bête » romaine.
C’est leur branche « dure », les Zélotes, avec son chef Menahem ben Yaïr, qui avaient soulevé le peuple. Menahem se proclamait descendant de David et prétendant au trône. Il avait rassemblé une première armée qui avait chassé de Jérusalem en 67 le général romain Cestius Gallus, Légat de Syrie, qui fut battu sévèrement à Beth Horon près de Jérusalem. Mais Menachem fut assassiné à son tour par le fils du grand prêtre Ananius, Eléazar. La ville avait été libérée de sa garnison romaine, mais, sans leader, fut abandonnée aux différentes factions juives, menées par plusieurs chefs de guerre, qui s’entredéchirèrent à belles dents.
Entre temps, Vespasien, alors général de l’armée d’orient, avait débarqué à Antioche en Syrie à la tête de 3 légions et de leurs troupes auxiliaires. Il devait reconquérir une à une toutes les villes de Galilée grâce à un matériel de siège efficace, pendant qu’à Jérusalem les luttes intestines occupaient toute l’énergie des différentes factions et de leurs chefs.
L'armée romaine monta ensuite le siège de Jérusalem. L'assaut final fut entravé à deux reprises par des révoltes parmi les troupes romaines, dues à la succession de Néron et à l'accession au trône de Vespasien, sans que les insurgés juifs minés par leurs divisions puissent mettre à profit ces délais inespérés. Le nouvel empereur envoya son fils Titus parachever la défaite des juifs. Titus entama un nouveau siège en avril 70 et réussit à prendre la ville qui fut pillée et incendiée. Le second Temple fut détruit (accidentellement, dit Flavius Josèphe). La grande Menora, symbole de l’Alliance, fut emmenée comme trophée à Rome. La reine Bérénice et l’historien juif romanisé Flavius Josèphe, de son vrai nom Yossef Ben-Matityahu, suivirent Titus à Rome.
La 2ème guerre juive commença 59 ans plus tard, en 132. La révolte éclata lorsque l’empereur Hadrien lança une vaste campagne d’hellénisation de la population juive et voulut interdire la circoncision. Il avait décidé d’introduire dans tout l’Empire le culte de son amant, Antinoüs, divinisé, mort en 130, ce que les Juifs avaient refusé, non sans quelques considérants peu amènes sur l’origine du nouveau culte. Par rétorsion, il voulut éradiquer la religion juive qui pourtant était une religion reconnue par l‘Empire : ‘religio licita’. Le légat, Tineius Rufus, pour faire du zèle, décida de faire de Jérusalem une ville à la gloire de l’empereur qu’il voulait appeler Colonia Aelia Capitolina. Colonia, car c'était une colonie romaine. Aelia, en l'honneur de l'empereur Hadrien dont le prénom était Aelius. Et Capitolina, parce que la cité avait été dédiée à Jupiter Capitolin et qu’il voulait construire un temple de Zeus sur les ruines du 2ème deuxième Temple.
La réaction des Juifs à ce déni de leurs libertés religieuses, pourtant garanties par l’Empire, a conduit à la deuxième des grandes révoltes de l'ère romaine. Simon Bar Kosiba anima le soulèvement, qui atteignit son paroxysme en 132. Cette fois il eut le soutien des plus hautes instances religieuses du peuple juif, avec le rabbi ben Akiva, un des plus grands rabbins de l’époque, contrairement à la première guerre juive. En 67, les romains étaient venus mater la révolte des Zélotes, mais sans toucher à la tolérance religieuse dont bénéficiait le culte juif, comme ‘religio licita’. Cela leur avait apporté le soutien du Sanhédrin, avant la révolte, et la neutralité des rabbins de l’école de Yabne ensuite, ce qui avait fait grandement défaut aux rebelles et entretenu les divisions au sein du peuple juif.
Bar Kosiba avait organisé une puissante guérilla armée et réussi à chasser les Romains de Jérusalem et d'Israël. Les succès de Bar Kosiba avaient encouragé beaucoup de gens du peuple et des religieux - et parmi eux Rabbi Akiva - à croire qu'il était le Messie. On l'avait surnommé " Bar-Korba ", ou " fils de l'étoile ", allusion à un verset dans le livre des Nombres: " Une étoile viendra de Jacob ", cette étoile étant censée désigner le Messie.
Cette fois, la révolte avait donc un leader, le « fils de l’étoile » qui se déclarait, comme Menahem ben Yaïr, 60 ans plus tôt, prétendant au trône du royaume d’Israël. Il était soutenu par le clergé et réussit à faire l’union autour de lui. Son armée compta jusqu’à 100.000 hommes, l’équivalent de 4 quatre légions romaines et de leurs troupes auxiliaires, et remporta d’incontestables succès initiaux. Il a établi, pendant une brève période, un Etat juif indépendant qui put battre monnaie.
Rome ne pouvait pas, à son tour, subir un tel revers militaire sans réagir à la situation. Les fondements politiques et économiques de l’Empire étaient remis en cause et la révolte juive pouvait être contagieuse chez tous les peuples assujettis.
Mais les Juifs, unis cette fois, ne furent pas faciles à vaincre. Les Romains perdirent une légion entière dans une bataille, la 22ème légion romaine qui était tombée dans une embuscade et avait été massacrée.
Hadrien envoya de plus en plus de troupes en Israël pour combattre les forces de Bar-Korba, au point de consacrer douze légions et leurs troupes auxiliaires à cette guerre, la moitié des forces armées dont disposaient l’Empire, plus de 240.000 hommes. Cela représentait près de quatre fois ce que les Romains avaient mobilisé pour écraser la " grande révolte ", 60 ans plus tôt.
C'est le meilleur général romain, Julius Séverus, qui commandait cette armée énorme. Mais malgré la puissance dont il disposait, il avait peur d'affronter les Juifs dans une bataille rangée. Ce fait est à lui seul très révélateur de leur état d’esprit, parce que les Romains étaient passés maîtres dans ce genre de combat. Mais ils craignaient les Juifs, parce qu'ils pensaient qu'ils étaient prêts à mourir pour leur foi, une attitude que les Romains tenaient pour un suicide pur et simple. Le bruit courait, que tous les soldats de Bar Korba s’étaient coupés le petit doigt de la main gauche pour prouver leur courage.
C’est l'historien romain Dion Cassius, qui a « couvert » la 2ème deuxième guerre juive, comme Flavius Josèphe avait relaté la première, qui explique cette tactique :
"Séverus ne s'aventura pas à attaquer ses adversaires en rase campagne, étant donné leur nombre et leur désespoir, mais en interceptant de petits groupes. Grâce au nombre de leurs soldats et de leurs officiers, et en les privant de nourriture et en les encerclant, il parvint - lentement mais sûrement, en tout cas sans courir de grands dangers - à les écraser, à les épuiser et à les exterminer. Très peu d'entre eux ont survécu. Cinquante de leurs plus importants avant-postes et 985 de leurs plus célèbres villages furent rasés de fond en comble, et 580 000 hommes moururent dans divers raids et batailles, le nombre de ceux qui sont morts de faim, de maladie et au feu ne pouvant être chiffré."
On fut donc loin pour les romains du ‘veni,vidi,vici’ de César, car l’empereur Hadrien, lors de la présentation de l’état de l’empire devant le Sénat de l’année 133 omit volontairement l’apostrophe rituelle, qui commençait son rapport sur l’état de l’Empire : « Si vous et vos enfants êtes en bonne santé, c'est bien. Quant à moi et mes légions, nous sommes en bonne santé ! ».
Epuisés, les Romains en eurent assez de ces Juifs qui leurs avaient causé plus de pertes en hommes et en ressources qu'aucun autre peuple au cours de l'histoire. Après avoir écrasé la révolte de Bar-Korba, Hadrien, pour parachever sa vengeance, décida que le seul moyen de ne pas s'exposer à un autre soulèvement était de couper les Juifs de tout lien avec leur terre bien-aimée. Il procéda à des déportations massives qui vidèrent le pays de son peuplement juif et il le rebaptisa Syria-Palestina pour prononcer la « damnatio memoriæ » la damnation de la mémoire du peuple juif, en donnant au pays le nom des Philistins, anciens occupants, vaincus par David, nom qu’il avait trouvé en ouvrant la Bible, dans le livre des juges, pour désigner la nation qui occupait le sud-ouest de la région, de Gaza à Ashdod.
L’Empereur Hadrien, cher à marguerite Yourcenar, est donc le premier « antisémite » partisan d’une solution finale, certes moins radicale que celle de son successeur qui a sévi pendant la deuxième guerre mondiale, mais avec la même finalité : faire disparaître la mémoire et le message du peuple juif. A cette époque bien sûr, il n’y avait pas un seul arabe palestinien dans la contrée. Il n’y avait même plus d’ailleurs de Philistins. Askhelon, l’ancienne métropole des rois Philistins était devenue depuis longtemps une ville grecque et faisait partie de la décapole, un réseau de dix villes grecques qui avaient obtenus des franchises de la part des romains.
C’est l’église catholique romaine qui a maintenu le décret d’Hadrien sur le pays tout au long de l’histoire de l’Occident chrétien pour des raisons d’abord théologiques et ensuite politiques.
Théologiques parce que, au 2ème et 3ème siècle, les pagano-chrétiens de Paul, partisans d’une déconnection totale du christianisme à l’égard du judaïsme, vont l’emporter sur les judéo-chrétiens, l’entourage primitif du Christ, en faisant valoir que le Temple de Salomon n’est plus de ce monde, mais dans le corps du Christ que représente l’Eglise et que Dieu s’est lui-même détourné du peuple élu en laissant détruire le 2ème Temple.
Politiques parce qu’après l’alliance entre l’Eglise et l’empire romain au 4ème siècle, permise par la doctrine augustinienne du péché originel et concrétisée par la conversion de Constantin, l’église devait dédouaner les romains de la crucifixion du Christ et en fait retomber la faute sur les Juifs condamnés pour cette raison à l’errance éternelle et à l’opprobre des nations.
Cette alliance maintiendra l’appellation latine Palestina (la syllabe « in » est d’ailleurs la traduction latine du pluriel masculin hébreu « im », le nom biblique étant littéralement les Philichtim) sur l’ancien royaume de David tout le temps que dura les empires chrétiens d’Occident et d’Orient et à leur disparition par le Saint Empire romain germanique qui s’en proclamait le continuateur. C’était une façon de conforter le dogme catholique en niant le lien du peuple juif avec sa terre par punition divine.
Mais les différents régimes musulmans qui se sont succédés sur la terre de Canaan, califat arabe d’abord, puis perse, puis empire ottoman n’ont jamais utilisés cette appellation pour l’ensemble de la contrée qui s’appelait « Syrie ». L’appelation arabe « Philastin » ne concernait que la région de Gaza Ashkelon, territoire d’origine des Philichtim. Même les croisés l’avait appelé « terre sainte », abandonnant pendant le royaume latin de Jérusalem le terme de Palestine.
Après la défaite turque avec celle de la triple alliance en 1918, la SDN confie à la Grande Bretagne l’administration de l’ancienne possession turque sous le nom de « Palestine mandataire » pour y créer ,selon la déclaration Balfour, « un foyer national juif en raison des liens historiques du peuple juif avec la Palestine. » La Palestine mandataire couvrait alors les territoires actuels de la Jordanie et d’Israël avec les territoires autonomes « palestiniens ». En 1922, les britanniques d’ailleurs, en violation de leur mandat, créait le royaume hachémite de Jordanie pour dédommager cette dynastie d’avoir été écarté de la succession du trône en Arabie saoudite.
Les leaders arabes à la tête desquels on trouvera Hadj Amin qui deviendra grand mufti de Jérusalem s’opposèrent à l’objectif international de création du foyer national juif et trouvèrent l’oreille complaisante de l’administration britannique qui laissa se produire les violences contre les Juifs. Mais Hadj Amin ne demanda pas à la Grande Bretagne d’accorder l’indépendance aux « Palestiniens ». Au contraire, dans une lettre à Churchill, alors ministre des colonies, de 1921, il demandait que la Palestine soit réunie à la Syrie et à la Jordanie.
L’immigration juive avait commencé dès 1880, sous l’administration turque, qui l’avait autorisée. A l’époque, la région était un quasi désert, peuplé d’environ 400.000 habitants, mais dans lequel la continuité d’une présence juive, notamment à Jérusalem et Sfad, est attestée.
Pendant le mandat britannique, Londres restreindra l’immigration juive à l’encontre du mandat reçu, mais ignorera l’immigration arabe très active. En 1930, la Commission Simpson Hope, envoyée de Londres pour enquêter sur les émeutes arabes de 1929, déclara que la pratique britannique d’ignorer volontairement l’immigration arabe illégale à partir de l’Égypte, de la Transjordanie et de la Syrie et de ne la soumettre à aucune restriction, avait pour effet de supplanter les futurs immigrants juifs et de remettre en cause la création du foyer national juif dont la Grande-Bretagne avait reçu mandat.
La population arabe augmenta le plus dans les villes où d’importantes populations juives avaient créé de nouvelles possibilités économiques. De 1922 à 1947, la population non juive augmenta de 290% à Haïfa, de 131% à Jérusalem et de 158% à Jaffa. La croissance dans les villes arabes fut plus modeste : 42% à Naplouse, 78% à Jénine et 37% à Bethléem. En tout, la population arabe augmenta de 120% entre 1922 et 1947.
En 1947, le plan de partage de la Palestine mandataire en 2 états, un juif et un arabe est voté par l’ONU. Cette décision internationale fondatrice est rejetée par les pays arabes environnants : Egypte, Jordanie, Syrie, Irak et Liban dont les armées envahissent le territoire accordé aux Juifs par le plan de partage. Les milices issues des populations arabes locales sont dissoutes et intégrées à ces armées. La défaite de ces armées en 1948 et la signature de l’armistice permet la création de l’état Israël et on parle alors de conflit israélo-arabe. Pour la plupart, les réfugiés qui fuient la zone des combats sont constitués par ces populations issues de l’immigration illégale et massés autour des villes. Les véritables « palestiniens », cultivateurs attachés à leur terre, sont restés sur place et constituent aujourd’hui la minorité arabe, musulmane et chrétienne, de la population d’Israël.
Ce n’est qu’après la guerre des 6 jours, quant tout espoir pour les arabes de renverser la situation par un conflit classique entre armées nationales va prendre fin, que, pour reprendre le flambeau de ce conflit en l’insérant dans la mouvance des mouvements révolutionnaires de l’époque, l’OLP va lui donner son contenu nationaliste « palestiniste » pour appuyer sa propagande à destination de l’occident.
D’abord, parce qu’expliquer que c’est la charria qui commande à tout musulman de mener le djihad pour imposer l’islam aux populations infidèles du Dar el Hab (la « maison de la guerre), et notamment de reprendre en priorité les terres autrefois musulmanes, n’est pas très porteur à l’égard de l’Occident, ni même à l’égard des autres mouvements révolutionnaires de l’époque, pas très réceptifs aux motivations religieuses.
Imaginer, au mépris de la chronologie historique, que la Palestine formait une nation autrefois unie puis occupée par les vilains sionistes, colonialistes et impérialistes, est beaucoup plus efficace à l’égard des bonnes consciences européennes altermondialistes.
Ensuite parce que la référence au mot Palestine permet vis-à-vis de l’Occident, de demander, sans le dire, le retour, non pas à la situation d’avant 67, mais à celle de 47, c’est-à-dire au retour à la Palestine mandataire. Cela développe une ambiguïté dont jouent les différents mouvements palestiniens.
Enfin, comme on l’a vu plus haut, le terme Palestine réveille d’anciennes connotations anti-juives et surfe sur la crainte théologique qu’inspirent aux catholiques le renouveau de l’état d’Israël qui contrarie, dans une vision millénariste, le fondement du dogme de l’église romaine.
Ainsi a été créé un palestinisme, théoriquement le pendant nationaliste du sionisme, mais en fait faux-nez de propagande de l’Islam djihadiste en direction de l’Occident. L’utilisation du néologisme « palestinisme » au lieu de palestiniens permet ainsi de faire la différence entre la situation humanitaire et économique des habitants des territoires autonomes qui doit être solutionnée avec d’ailleurs l’implication des pays arabes avoisinants qui y ont une part de responsabilité et la propagande djihadiste qui se cache sous le vocable « palestinien ».
Ainsi pourra-t-on parler d’anti-palestinisme, comme la propagande djihadiste parle de l’anti-sionisme, sans se faire accuser d’apartheid ou de racisme.
Certes tous les musulmans ne sont pas djihadistes, mais quand les gazaouites portent au pouvoir, par voie électorale, le Hamas, dont la charte est fondée sur le djihad islamiste, ils en prennent la responsabilité. Tous les allemands n’étaient pas nazis, mais leur responsabilité collective dans l’avènement du nazisme a été reconnue.
Il arrive d’ailleurs que la propagande Palestiniste dans sa référence étymologique à la « Philistine » se prenne les pieds dans son propre tapis (oriental) à propos de Jérusalem. Si Jérusalem est une ville sainte arabe, (parce que le Dieu des Juifs s’y est manifesté), la capitale de la Philistine, c’est Ashkelon ou Gaza, si on se réfère aux anciennes sources historiques et bibliques. Cela montre la confusion entretenue entre le nationalisme arabe djihadiste qui revendique Jerusalem à ce titre et la revendication « palestiniste » qui la fait sienne, alors que Jérusalem n’a jamais été la capitale de la Philistine.
2) Impostures de l’histoire : Antisionisme et Antisémitisme.
Un des arguments de la propagande palestiniste est de mettre en avant que le peuple « palestinien » ne saurait être « puni » des exactions commis par le nazisme contre les Juifs et que c’était aux européens de supporter le poids de leur faute.
La aussi cette assertion est contredite par l’histoire.
D’abord parce que la décision de créer un foyer national juif sur la Palestine mandataire date de 1917, à l’époque où la Grande Bretagne était en conflit avec l’empire ottoman pour la maîtrise du Moyen-Orient. Après la guerre, au contraire la puissance mandataire a tout fait pour freiner l’immigration juive au mépris de ses engagements. Même en 1946, alors que des rescapés des camps de la mort attendaient dans des camps de transit, les britanniques ne changèrent pas de politique.
Le 6 juin 1946, alors que le Président Truman demanda instamment au gouvernement britannique de soulager les souffrances des Juifs enfermés dans des camps de personnes déplacées en Europe en acceptant immédiatement 100 000 immigrants juifs, le ministre des Affaires étrangères britannique répondit sur un ton sarcastique que les États-Unis voulaient que les Juifs déplacés immigrent en Palestine "parce qu’ils ne voulaient pas d’un trop grand nombre d’entre eux à New York. »
Dans les pays qui avaient pris une participation active à la Shoah, comme la France, ce fut le grand silence. La France ne voulait connaître de cette sombre période que les hauts faits de la Résistance qui lui avait permis de faire partie des vainqueurs de 1945, alors que le régime de l’état français avait été un des régimes les plus collaborationnistes de l’Allemagne nazie. En 1956, quand Alain RESNAIS monte le documentaire « Nuit et brouillard », la censure lui fit transformer une scène parce que, sur des archives filmées d’époque, on voyait l’ombre du képi d’un gendarme français. En fait la responsabilité de la France, à travers l’état français, ne fut vraiment reconnue qu’en 1995 par Jacques CHIRAC.
On ne peut donc dire que le sentiment de culpabilité de l’Europe ait été pour quelque chose dans la naissance d’Israël. En fait l’assistance que la France et d’autres états européens avait fourni au jeune état juif avait une autre raison, pas morale celle-là mais militaire.
On sait maintenant qu’entre 1943 et 1945, alors qu’ils avaient la maîtrise de l’air, les alliés n’ont rien fait pour empêcher la poursuite de la solution finale dont ils étaient informés. Les camps de la mort n’ont pas été détruits, les voies ferrées qui y menaient n’ont pas été coupées.
Le commandement allié a laissé se poursuivre l’extermination industrielle et massive du peuple juif en escomptant que la folie antisémite d’Adolf Hitler mobiliserait des forces appréciables loin des théâtres d’opération militaire spécialement au moment de la préparation et de l’exécution du débarquement du 6 juin 1944. En 1943, alors que le sort de la guerre bascule, mais que la Shoah bat son plein, ce détournement des forces allemandes hors des théâtres d’opérations est plus importante que celui qu’obtiendra la Résistance française par des coups de main encore bien limités.
Cette logique militaire choque évidemment quand on la regarde à la lumière de la morale, mais elle est imparable dans son efficacité qui a permis la victoire finale des alliés.
Mais si l’extermination du peuple juif a aidé l’effort de guerre des alliés en retenant des forces appréciables qui ont manqué à la défense des forces de l’axe, alors on doit considérer le peuple juif comme un allié objectif des puissances qui ont remporté la victoire du 8 mai 1945.
En ce sens, les 6 millions de morts de la shoah ne sont pas seulement le témoignage de la barbarie nazie et de la folie meurtrière de son initiateur, mais constituent le sacrifice que le peuple juif a consenti à la défaite du 3ème Reich, continuateur au-delà des siècles de l’idéologie totalitaire de l’empire romain, à l’issue d’une guerre de 2 millénaires. L’Etat d’Israël, expression nationale du peuple juif doit donc être considéré comme faisant partie des puissances victorieuses de la 2ème guerre mondiale au même titre que la France ou l’Angleterre. Sa création n’est pas seulement la reconnaissance du fait national juif, c’est la contrepartie de la contribution du peuple juif à la victoire de 1945.
Sans oublier bien sûr l’aide que les combattants juifs ont fourni contre la puissance nazie et notamment les brigades juives qui sont constituées dans les territoires sous mandat britannique et qui vont participer aux combats contre l’Afrika corps, en s’illustrant à Bir Hakeim.
Mais pendant ce temps-là, les « palestiniens » eux s’affichaient plutôt avec les gens d’en face. C’est notamment le cas du grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini.
En 1941, il s’enfuit en Allemagne et rencontra un certain nombre de chefs nazis. Il voulait les persuader d’étendre au monde arabe le programme anti-juif des Nazis. Le Mufti envoya à Hitler 15 avant-projets de déclarations concernant le Moyen Orient qu’il demandait à l’Allemagne et à l’Italie de faire. L’une d’elles en appelait aux deux pays pour qu’ils déclarent illégal le Foyer juif en Palestine. De plus, "ils accordent à la Palestine et aux autres pays arabes le droit de résoudre le problème des éléments juifs en Palestine et dans les autres pays arabes, conformément à l’intérêt des Arabes et au moyen de la même méthode qui permet de régler la question dans les pays de l’Axe".
En novembre 1941, le Mufti rencontra Hitler personnellement, qui lui dit que les Juifs étaient ses pires ennemis. Le Führer, cependant, repoussa la demande du Mufti d’une déclaration en faveur des Arabes, car il estimait que ce n’était pas le moment. Le Mufti présenta à Hitler ses "remerciements pour la sympathie qu’il avait toujours montrée pour la cause arabe et en particulier pour la cause palestinienne, et qu’il avait clairement exprimée dans ses discours publics… Les Arabes étaient les amis naturels de l’Allemagne car ils avaient les mêmes ennemis que l’Allemagne, à savoir… les Juifs…".
Hitler répondit :"L’Allemagne soutenait une guerre sans compromis contre les Juifs. Cela comprenait naturellement une opposition active au Foyer national juif en Palestine… L’Allemagne fournirait une aide concrète et pratique aux Arabes impliqués dans le même combat… L’objectif de l’Allemagne [est] uniquement la destruction de l’élément juif résidant dans la sphère arabe… À ce moment-là, le Mufti serait le porte-parole le plus digne de foi du monde arabe". Le dit Mufti remercia Hitler avec effusion
En 1945, la Yougoslavie chercha d’ailleurs à inculper le Mufti pour crimes de guerre, à cause de son rôle dans le recrutement pour les SS de 20 000 volontaires musulmans, qui participèrent au massacre de Juifs en Croatie et en Hongrie. Cependant, il s’évada d’une prison française en 1946 et continua le combat contre les Juifs à partir du Caire et plus tard de Beyrouth, où il mourut en 1974.
Al-Husseini est un personnage encombrant que les « palestinistes » évitent de montrer en public, car il a tendance à montrer que la différence entre antisionisme et antisémitisme est très mince et qu’elle n’est surtout qu’à usage externe.
Cela montre aussi que le cliché des « Palestiniens » bouc émissaire de la culpabilité de l’Europe ne tient guère à la lumière des faits historiques et leur attitude pendant la dernière guerre les place sans équivoque dans le camp des forces de l’axe.
Cette présentation a pour but de montrer en quoi le fait national palestinien ne tient pas à la lumière des faits historiques et ne recouvre pas la définition de la Nation telle que la donnait Ernest RENAN. Il n’y a donc pas de nation « palestinienne », mais un « palestinisme » qui est l’habillage, le faux-nez d’une idéologie islamique radicale, à destination de l’occident.
L’illustration la plus forte du « palestinisme », c'est-à-dire de l’imbrication de la revendication djihadiste avec les médias occidentaux, c’est l’affaire « Al Dura ». Un caméraman palestiniste monte une mise en scène sur la mort d’un enfant palestinien, qui est couvert par les médias français. Le reportage fait le tour du monde et alimente les accusations anti-israéliennes de « tueurs d’enfants ». Il y a même une « place de l’enfant martyr Al Dura » à Bamako au Mali. Et on s’aperçoit, grâce à la persévérance d’un homme Philippe Karsenty, qui mériterait un prix Zola, s’il en existait un, que cela ressortait de la manipulation la plus infâme. Que fait la presse française devant ce dévoilement de son rôle de caisse de résonnance du palestinisme ? Elle soutient à fond son confrère mis en cause ou abusé ! Il n’y a pas de meilleure démonstration de son impartialité.
En séparant le « palestinisme » l’idéologie radicale islamiste du sort des populations arabes dites « palestiniennes », on sortira de cette confusion volontairement entretenue. On pourra s’occuper des populations civiles, sur le plan humanitaire, social, éducatif et économique sans apporter de l’eau au moulin des palestinistes radicaux qui s’en servent comme « bouclier humain » idéologique. Et si on combat le palestinisme, en tant qu’idéologie théocratique et intolérante, on pourra le faire sans qu’on nous jette à la figure le sort misérable des populations civiles palestiniennes, entretenu, si ce n’est organisé, par ces mouvements radicaux.
Je me permets de vous informer que sur ce thème de l'histoire juive et du Temple, j'ai écrit une fiction historique « Le troisième Temple – retour à Massada » destinée à montrer à travers une « Uchronie » (équivalent chronologique de l’Utopie) ce que l’absence dramatique du peuple juif sur la scène de l’histoire politique de l’humanité a provoqué de retard dans la marche vers la civilisation et le progrès scientifique et politique.
Pour cela, comme souvent, il fallait inventer un danger extérieur et donc venu de l’espace pour mesurer le retard accumulé dans l’histoire réelle. La gageure est, pour conserver sa force à la démonstration, de rendre ce danger le plus vraisemblable possible. C’est l’objet de la première partie du roman.
La 2ème et la 3ème partie déroulent l’uchronie, l’autre histoire qui à partir du renversement de la situation à Massada va permettre la reconquête du royaume de David et la reconstruction du troisième temple, ainsi que l’accélération du progrès scientifique et politique par le retour à la forme républicaine de la civilisation romaine, ce qui évitera sa chute au 4ème siècle. Une façon que j’espère originale d’illustrer la phrase du Rav JM ROSENFELD, Directeur de l’Institut du Temple : « Le Temple de Salomon ne pourra être relevé qu’avec le consentement et l’effort conjoint de toutes les nations de la Terre.» qui est reprise dans l'article de Marc Brzustowski.
Mais comme je l’indiquais, même si le livre n’attaque pas directement la position « palestiniste », il vise, par le coup de projecteur sur cette période de l’histoire juive, le premier siècle de l’ère vulgaire, mal connue ou maintenue dans l’obscurité, à mieux la faire connaître et donc de « secouer » quelque peu les fondements pseudo-historiques de la propagande palestiniste et surtout ses aficionados européens.
« Le troisième Temple – Retour à Massada » a été publié aux éditions « Les oiseaux de papier », www.les-oiseaux-de-papier.com/, sous l’ISBN 2-916359-22-2. Il est disponible chez l’éditeur et dans les principales librairies en ligne : FNAC, Amazon, Alapage etc…
Avec mes remerciements
Michel KONIG