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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 13:18

 

 

L'étude réalisée sous la direction de Shmuel Trigano et Manfred Gerstenfeld est, désormais, disponible en ligne, sur le site du JCPA (Centre des Affaires Publiques de Jérusalem). 

 


 

Il suffit de cliquer sur le lien suivant : 

 

 

 

Les habits neufs de l’antisémitisme en Europe

DE LA SIGNIFICATION DU MOT « ANTISEMITISME »
DANS L’AGE POST-MODERNE

Shmuel Trigano

Un des phénomènes les plus irritants et les plus étonnants de la vague antisémite du début des années 2000 est bien la contestation du terme même d’« antisémitisme» pour la définir. Des les révélations des agressions antisémites en Europe de l’Ouest, en 2001, une controverse a fait rage, contestant la nature « antisémite » des événements, voire même
leur factualité. Quand on reconnaissait qu’il y avait effectivement agression contre les Juifs, on estimait qu’elles n’étaient pas antisémites !

Cela donna le discours ubuesque d’un procureur de la République de Montpellier jugeant que la tentative d’incendie de la synagogue de la ville n ‘était pas « un acte antisémite mais l’acte de jeunes découvrés ». Comment s ‘en étonner ? Les medias, les pouvoirs publics, voire même les institutions juives avaient gardé un silence hermétique à leur propos.

L’incrédulité opposée par l’opinion a cette révélation était somme toute naturelle puisque « le journal » n’en avait pas parlé! Par contre, cette incrédulité suggérait que la réalité n ‘était pas ce que les Juifs, victimes supposées, disaient, quoique ce qu’ ‘ils disaient, ils le disaient de faits réels, il n’y a plus en effet aujourd’hui aucun doute sur ces faits, même si des secteurs importants d’opinion croient encore qu’ils ne relèvent pas de l‘antisémitisme.

Cette contestation de l‘interprétation et de la dénomination de la réalité est typique de l‘idéologie postmoderne. Dans sa perspective, la réalité n’est pas plus épaisse que ce qu’en disent les acteurs, les faits supportant de multiples interprétations qui, toutes, sont tenues pour réelles et pour constituer la réalité dont le statut objectif vacille par conséquent.

Des agressions contre les Juifs pouvaient ainsi se produire sans relever de l‘antisémitisme. Tel est le phénomène clef du nouvel antisémitisme. Même si les Juifs prétendaient qu’il y avait antisémitisme, c’était leur récit et il était relatif a leurs parti-pris et leurs intérêts. Mais ce qu’ ‘ils disaient de la réalité n’était pas nécessairement la réalité. Et puis, leurs agresseurs clamaient qu’ils n’étaient pas antisémites, puisqu’ils étaient sémites eux-mêmes, tandis que leurs détracteurs se proclamaient antiracistes et très soucieux du devoir de mémoire…

 

 

 

trigano (Copier)

Shmuel Trigano

M.Gerstenfeld (Copier)

Manfred Gerstenfeld

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 16:59

L'antisémitisme a augmenté de 40% depuis le cas Merah


 mohamed-merah-tueur-denfants-2 (Copier)


Le meurtre de trois enfants juifs et d'un rabbin en mars dernier à Toulouse par l'assassin Mohamed Merah a plongé la communauté juive de France dans un état de choc. Six mois après, Rabbi Abraham Cooper, doyen du centre Simon Wiesenthal rapporte que Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a annoncé que suite aux meurtres de Merah, les attaques antisémites ont augmenté de 40%.

 


Rabbi Abraham Cooper, doyen du centre Simon Wiesenthal :
"Il a confirmé que, suite à ces assassinats, il y a eu une augmentation de 40% des crimes antisémites et antijuifs en France. Un nombre effrayant et particulièrement choquant parce que, durant les faits, les autorités françaises des deux côtés de l'aile politique avaient fait exactement ce qu'il fallait immédiatement après ce qu'il s'est passé à Toulouse. Il n'y a pas eu de ronflement ni d'hésitations, personnes n'a dit  nous ne savons pas."

 


Le rabbin Cooper explique qu'il a discuté avec le ministre de l'Intérieur de la manière dont il fallait mieux intercepter la propagande antijuive sur Internet et de la façon de prévenir l'émergence de militants radicaux comme Merah.

 


"Le Ministre de l’Intérieur a déclaré qu'il y avait probablement d'autres Mohamed Merah. Nous avons discuté en détail du rôle essentiel que joue Internet dans l'incubation de nouveaux Mohamed Merah, en encourageant et en faisant en sorte qu'un homme qui assassine des innocents devienne un héros."

 


Après la fusillade de Toulouse, les Juifs et l'ensemble de la communauté de Paris se sont réunis dans un mémorial afin de montrer leur solidarité avec les victimes. Mais en dépit de ce soutien, le rabbin Cooper estime que beaucoup de juifs français ne se sentent plus en sécurité. "Dans chaque lieu où nous nous sommes rendus, nous avons rencontré des personnes juives qui ont dit qu'elles envoyaient leurs enfants à l'étranger, en Israël ou aux États-Unis, ou au Canada pour aller étudier. Certaines personnes songent à faire leur Alya, et à déménager en Israël. Il n'y a aucun doute que ce qui s'est passé ces derniers mois en France a été un choc existentiel profond pour la communauté juive française."

 


Merah a été tué dans une fusillade avec la police après un siège de 32 heures dans son appartement de Toulouse. Le débat dans la presse française est toujours en cours pour savoir s'il a agi seul ou s'il a opéré avec des complices.

 


Source : Antisemitism.org, 29 août 2012.

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28 août 2012 2 28 /08 /août /2012 11:28

 

A lire, également, du même auteur :  

 

La Syrie Le secret du 'Printemps arabe' Chronique d'été La Syrie Le secret du 'Printemps arabe' Chronique d'été

 

Le retour du spectre chiraquien Chroniques d'été 2012 Le retour du spectre chiraquien Chroniques d'été 2012

LA COMPENSATION FATALE : LA CIRCONCISION DANS LE REGARD ALLEMAND

Shmuel Trigano Chroniques d'été 2012


La réalité est ironique. Ce sont les Allemands dont l’histoire récente est lourde de la responsabilité d’un génocide qui font la morale aux descendants de leurs anciennes victimes. On ne peut s’empêcher de voir dans leur vertueux jugement, puisqu’il s’agit de droit, une compensation psychique qui vise à les déculpabiliser. Mais ce travers moral nous aide aussi à comprendre quelque chose de plus enfoui. C’est au fond la même volonté de « pureté », la même conviction « morale » qui a mu les Nazis, qui cherchaient à éradiquer ceux qu’ils comparaient à des poux et à des rats.


Le langage ne ment pas. Deux types d’arguments contre la circoncision ont été évoqués par les instances allemandes : la violence qu’elle représenterait et le fait de l’imposer d’office à un enfant en le privant ainsi de sa capacité de choix ultérieure.


En juin le tribunal de grande instance de Cologne a rendu publique une décision selon laquelle l'ablation du prépuce pour motif religieux relevait de coups et blessures volontaires, et était donc passible de poursuites pénales.


En août, le Comité d’éthique allemand déclare que la circoncision devrait être autorisée mais à condition qu'il y ait eu une information des parents, qu'ils soient tous les deux d'accord, qu'il y ait un traitement de la douleur et que la circoncision soit conduite par un spécialiste.


Ces arguments nécessiteraient chacun une étude approfondie et les Allemands tombent mal avec des Juifs rompus à la dialectique talmudique ainsi qu’à la psychanalyse. Il faut d’abord rappeler que dans le judaïsme cet acte intervient à l’âge de 8 jours et non entre 8 et 14 ans comme chez les musulmans, ce qui est fondamentalement différent sur le plan de l’expérience et des conséquences.


Si l’on poussait jusqu’à l’absurde l’hygiénisme et le purisme des Allemands (que l’on retrouve aussi chez les Scandinaves) on pourrait faire remarquer à ces grands moralistes qu’il vaudrait mieux aussi que les enfants ne naissent pas, c’est à dire qu’ils ne sortent jamais du ventre de leur mère, ce qui représente une expérience d’une très grande violence. L’enfant une fois expulsé et tiré avec force de son ventre (à moins qu’on ouvre son ventre s’il faut pratiquer une césarienne) reçoit pour la première fois dans ses poumons un air qui le brûle comme un incendie. Il lance alors son cri pour la première fois, expression de douleur, ce qui est considéré pourtant par le corps médical comme un très bon signe de vie.


Il faudrait aussi interdire de couper le cordon ombilical, un organe qui relie le bébé à la vie et qui représente une ablation violente : on cisaille la chair à vif. La naissance en général aussi est sanguinolente. Tout accouchement verse du sang…


La remarque allemande est au fond ennemie de la vie. Et la vie comporte une violence intrinsèque que l’homme doit apprendre non à nier mais à canaliser. La circoncision, justement, reprend la violence natale pour la maitriser et l’humaniser. C’est peut être ce qui évite justement le penchant ultérieur au génocide…


Quant au fait d’imposer à l’enfant un choix sur lequel il ne peut se prononcer, ce qui serait répréhensible de la part des parents, il faudrait tout de même faire comprendre aux Allemands que naître dans une famille allemande, avec l’héritage que l’on sait, pourrait aussi être considéré comme l’imposition d’un destin non choisi à des enfants qui n’ont pas demandé d’en être. Pourrait-on attendre 18 ans pour que les enfants allemands décident de choisir s’ils seront allemands ou turcs, ou quoi que ce soit d’autre et donc durant ces 18 ans éviter de leur inculquer toute culture et langue allemandes, toute identité allemande afin qu’ils choisissent en connaissance de cause et ne tombent pas dans une culture qui a conçu le génocide, avec tout ce que cela entraine comme problèmes identitaires.


Je dis sans ambages des choses dures mais la gravité de l’attaque le justifie. S’il faut jouer au plus fin, on nous trouvera. C’est aussi pour souligner l’absurdité qui inspire les jugements allemands sur la circoncision quand on pousse leur logique jusqu’au bout. Au point que l’on se demande si ils ne sont pas un prétexte, sans doute inconscient, à une autre motivation. Comme en France l’attaque symbolique ou réelle lancée sur le judaïsme et les Juifs est en fait une attaque contre l’islam dont les auteurs n’ont pas le courage parce qu’ils en ont peur et que cela enfreint le politiquement correct. Au contraire, il n’y a rien à craindre des Juifs d’autant que les mettre en premier sur la sellette constitue une justification de l’impartialité de la décision que l’on veut appliquer çà l’islam. Les Juifs sont donc mis en question pour que les musulmans le soient. Sinon on ne comprend pas la raison de ce tournant subit envers eux… De ce point de vue le facteur islamique, pour toutes sortes de raisons, constitue un facteur aggravant pour la condition du judaïsme en Europe et le cercle de l’ironie est clos lorsque les instances juives s’abritent derrière lui, infiniment plus puissant politiquement mais hostile à leur encontre, pour défendre leurs positions …

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27 août 2012 1 27 /08 /août /2012 16:39

 

mohamed-merah-tueur-denfants-2 (Copier)

Ce que nous apprennent les appels téléphoniques de Mohamed Merah

http://m.lexpress.fr/actualite/societe

Par Eric Pelletier, publié le 24 Août 2012 à 11:20, mis à jour à 21:24

186 appels provenant de l'étranger ont été recensés sur un portable utilisé par Mohamed Merah entre le 1er septembre 2010 et le 20 février 2011, selon les documents déclassifiés de la DCRI. Mais le tueur au scooter n'était pas le seul à se servir de cette ligne.

Le Monde révélait hier l'ampleur des contacts internationaux de Mohamed Merah, l'assassin de Toulouse et de Montauban. Cette information, provenant des notes déclassifiées transmises aux magistrats, offre des perspectives d'enquête intéressantes pour la police judiciaire. Depuis la mort de Mohamed Merah, tué en mars dernier les armes à la main dans l'assaut de l'appartement où il était retranché, la PJ est chargée d'identifier la logistique matérielle et idéologique dont disposait le jeune djihadiste.

Entre le 1er septembre 2010 et le 20 février 2011, 186 communications téléphoniques ont été recensées par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) en provenance de l'étranger, sur un total de 1863 (ces chiffres comprennent à la fois des conversations, l'envoi de textos et des appels vers la messagerie).

Selon ceux qui ont eu accès au document de six pages, daté de juin 2011, évoqué par Le Monde, plusieurs précisions s'imposent.

1. Le numéro a toujours émis depuis Toulouse. L'expertise de la puce téléphonique montre qu'elle a été introduite dans différents portables, (4 boîtiers), sans doute pour éviter d'être repéré. La localisation du numéro - appelée "bornage" dans le jargon policier - prouve qu'il est utilisé uniquement à Toulouse, dans les quartiers de Bellefontaine, Basso Cambo et Pradettes, proches de l'endroit où vit la mère de Merah. La ligne est d'ailleurs à son nom.

Le numéro a sans doute été utilisé par le noyau dur d'islamistes toulousains proches de Mohamed Merah. Dans une autre note, la DCRI revient d'ailleurs sur la composition de cette mouvance salafiste [fondamentaliste prônant une lecture littérale du Coran]. Le service pointe notamment les liens de celle-ci "avec le djihadisme français et étranger".

2. Merah n'était pas le seul à utiliser ce numéro. La chronologie le prouve. Entre septembre et décembre 2010, alors que le portable émet à Toulouse, le jeune homme chemine au Proche-Orient (Syrie, Turquie, Liban, Irak, Jordanie, Israël, Egypte...), puis au Moyen-Orient (Afghanistan), à la recherche de "frères" qu'il n'aurait pas trouvés. Il ne rentre à Toulouse qu'à la mi octobre 2010. Une semaine plus tard, le 29 octobre, il repart pour l'Afghanistan, où il est contrôlé par la police afghane et remis aux Américains, le 22 novembre, à Kandahar. Dès lors, à Toulouse, le fameux numéro est en surchauffe. En l'espace de cinq jours, près de 60 textos sont envoyés. Merah rentre France le 5 décembre 2010.

Qui utilisait le mobile en son absence?

3. Les 186 appels provenant de l'étranger sont tous des appels dits "entrants". Des correspondants, non identifiés dans la note de la DCRI, appellent depuis 20 pays différents. Si l'on prend en compte le nombre d'appels, trois d'entre eux se détachent : la Grande-Bretagne, l'Algérie (où vit le père de Mohamed Merah), et l'Egypte (où séjourne à cette époque son frère Adelkader). Mais apparaissent aussi des lieux aussi divers que l'Arabie saoudite, la Bolivie, la Côte d'Ivoire, la Croatie, les Emirats arabes unis, l'Espagne, Israël, le Kazakhstan, le Kenya, le Laos, le Maroc, la Roumanie, la Russie, Taïwan, la Thaïlande, la Turquie. Et même le petit royaume himalayen du Bhoutan. Il reste à déterminer qui se cache derrière ces numéros et la raison de ces multiples échanges.

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17 août 2012 5 17 /08 /août /2012 17:02

 

Violente agression antisémite à Créteil-Soleil

Antisémitisme muzz

Le Bureau National de Vigilance Conte l’Antisémitisme nous signale l’agression violente de nature antisémite commise au Centrecommercial Créteil -Soleil, le 7/8/12 vers 15h, par une jeune fille décrite comme d’origine maghrébine, âgée d’environ 18 à 19 ans, qui a insulté, frappé et blessé la jeune Aurélia E. mineure de 17 ans de confession juive .

La requérante a déposé plainte au commissariat de police de Créteil. 

Elle a relaté au BNVCA sa version suivante de l’altercation :

Accompagnée de sa tante, la jeune victime a été provoquée par son antagoniste qui sans raison lui a reproché de regarder ses pieds.

« WEICH POURQUOI TU REGARDES MES PIEDS… », puis elle s’est déchaînée en menaçant de façon vulgaire « JE VAIS NIQUER TA MERE. JE VAIS T’ENCULER … SUR LE CORAN TU SAIS PAS QUI JE SUIS … SALE JUIVE DE MERDE … JE VAIS TE PLANTER », puis elle la saisit par le cou lui arrache les cheveux, lui assène un coup de poing à l’œil, et d’autres coups dans le cou, au visage, dans la mâchoire …

Selon les services des urgences de l’Hôpital de Créteil qui a prescrit à la jeune Aurélia le port d’une minerve pendant 10 Jours, celle-ci souffre d’un traumatisme crânien sans conséquence, et d’une entorse du rachis cervical.

Elle se plaint d’hématomes divers, et douleurs au crâne suite à l’arrachage de ses cheveux.

Des passants ont tenté d’intervenir puis les services de sécurité du magasin et la police sont arrivés sur place, de même que les services de secours.

La victime nous dit avoir reconnu celle qui l’a agressée et qui a été interpellée par les services de police dont nous saluons l’action rapide.

Il s’agit d’une jeune fille prénommée Souheila.

Le BNVCA demande à la justice la plus grande sévérité à l’encontre de l’auteur de l’agression qui a fait preuve d’une haine antijuive violente et incontrôlée.

Le BNVCA met son service juridique à la disposition de la victime et se constitue partie civile à ses côtés en déposant plainte auprès du Procureur de la République de Créteil.

BUREAU NATIONAL DE VIGILANCE CONTRE L’ANTISEMITISME, 8 Boulevard Saint Simon 93700 Drancy. Tel : 0668563029

Le Président Sammy GHOZLAN Drancy

Source : JForum

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23 juillet 2012 1 23 /07 /juillet /2012 08:55

 

Lire aussi :  F. Hollande au Vel d’Hiv : les paroles de réconfort ne sauraient faire languir les attentes d’actes forts.

 

 

http://www.lepoint.fr/

 

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait part dimanche à Strasbourg de son "inquiétude" face à la résurgence de l'antisémitisme en France, et a promis la "totale mobilisation des pouvoirs publics" pour y faire face.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait part dimanche à Strasbourg de son "inquiétude" face à la résurgence de l'antisémitisme en France, et a promis la "totale mobilisation des pouvoirs publics" pour y faire face.

Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a fait part dimanche à Strasbourg de son "inquiétude" face à la résurgence de l'antisémitisme en France, et a promis la "totale mobilisation des pouvoirs publics" pour y faire face.

"Toute résurgence de l'antisémitisme - et il y a résurgence - est et sera combattue avec la plus grande fermeté", a affirmé M. Valls en inaugurant une "allée des Justes" au centre-ville de Strasbourg, là où s'élevait la grande synagogue de la ville jusqu'à sa destruction par les nazis en 1940-41.

"Je connais l'inquiétude de nos concitoyens juifs. Elle est aussi et d'abord mon inquiétude", a ajouté le ministre, qui avait déjà participé le matin même à Paris à la commémoration du 70e anniversaire de la rafle du Vél d'Hiv, aux côtés du président François Hollande.

Le chef de l'Etat, à cette occasion, a lui-même prévenu que la République pourchasserait "avec la plus grande détermination" l'antisémitisme, qui n'est "pas une opinion mais une abjection".

En marge de la cérémonie strasbourgeoise, M. Valls a précisé qu'il avait "donné instruction aux préfets pour que la police et la gendarmerie soient tout particulièrement mobilisées vis-à-vis des édifices et des écoles juives". "Nous allons mener une action très déterminée aussi sur internet puisque c'est là où se propage aujourd'hui le nouvel antisémitisme", a-t-il ajouté.

De nombreuses personnalités de la communauté juive, ainsi que le maire (PS) de Strasbourg Roland Ries, et de nombreux élus et responsables religieux, se sont rassemblés dimanche devant une station de tram au centre-ville de la capitale alsacienne pour inaugurer cette "allée des Justes", qui rend hommage à celles et ceux qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, ont pris des risques pour sauver des Juifs.

Deux stèles de trois mètres de haut, sur lesquelles figurent des textes en hommage aux "Justes parmi les nations", ont été implantées à l'endroit précis où s'élevait la porte de la grande synagogue. Un peu plus loin, un mur en béton est orné de photos de l'édifice religieux détruit par les nazis.

M. Valls devait ensuite participer à une cérémonie de remise de la médaille des Justes à un couple de Lorrains, Auguste et Jeanne Bieber, honorés à titre posthume pour avoir recueilli chez eux pendant un an, en 1943-44, une jeune Strasbourgeoise de confession juive, Simone Reichner.

Aujourd'hui âgée de 82 ans, Mme Reichner devait assister à la cérémonie.

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22 juillet 2012 7 22 /07 /juillet /2012 19:17

 

 

 

http://www1.alliancefr.com/f-hollande-au-vel-dhiv-les-paroles-de-reconfort-ne-sauraient-faire-languir-les-attentes-dactes-forts-par-brzustowski-marc-news0,1,20541.html

 

ctualités
F. Hollande au Vel d’Hiv : les paroles de réconfort ne sauraient faire languir les attentes d’actes forts. Par Brzustowski Marc 22/07/2012

 


La prise de fonction officielle du nouveau Président de la République François Hollande, face à la communauté juive, à son histoire, à ses inquiétudes présentes, s’est tenue, ce jour, 22 juillet, lors de la commémoration des rafles du Vel d’Hiv, les 16 et 17 juillet 1942, il y a de cela 70 ans.


Il a tenu un discours sans détour, d’une dignité exemplaire, dans la droite ligne tracée par Jacques Chirac, en 1995. Depuis, la situation des Juifs de France a subi les inflexions de l’actualité au Moyen-Orient et son importation sous le masque de l’antisionisme, au tournant des années 2000. F. Hollande en sait quelque chose, puisqu’en tant que responsable du PS, il a été, avec Henri Nallet, le destinataire d’une  fameuse note [communautarisme.net/docs/note-boniface.pdf] de Pascal Boniface, en avril 2001, intimant au Parti de lâcher la communauté juive et celle-ci de se dissocier du destin d’Israël, pour s’aligner sur les attentes de l’électorat issu des pays musulmans « qui soutiennent la cause palestinienne ». Hubert Védrine, à l’époque, avait manifesté sa « compréhension » de ces jeunes de banlieue qui s’identifient à leurs alter-ego des territoires palestiniens, pour s’attaquer à tout porteur de signe de judéité, dans les rues des villes de France. Dès lors, les cadres dans lesquels allait se déployer le « Nouvel Antisémitisme » étaient clairement définis, comme la production d’une norme de tolérance légale où prendre son plein essor. Ce phénomène procède d’un dédoublement, comme l’a très bien défini Shmuel Trigano, où tout Juif est considéré comme un « Sioniste » en puissance et donc à pourchasser pour ce fait jugé illégitime, et où la Shoah doit devenir propriété universelle, à l’exclusion de la mémoire spécifique juive, pour mieux réintégrer le Juif dans un statut de victime à désigner.


Les termes forts qu’il emploie aujourd’hui, disent vouloir combattre sans relâche l’antisémitisme sous toutes ses formes, « tous les propos qui pourraient seulement amener les Juifs de France à se sentir inquiets dans leur propre pays »… « Rien, en la matière, n’est indifférent. Tout sera combattu avec la dernière énergie. Taire l’antisémitisme, le dissimuler, l’expliquer, c’est déjà l’accepter […] « Il y a quatre mois, à Toulouse, des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vel d’Hiv : parce qu’ils étaient juifs. L’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est une abjection. Pour cela, il doit d’abord être regardé en face. Il doit être nommé et reconnu pour ce qu’il est. Partout où il se déploie, il sera démasqué et puni… ». « Chaque samedi matin, dans toutes les synagogues françaises, à la fin de l’office, retentit la prière des Juifs de France, celle qu’ils adressent pour le salut de la patrie qu’ils aiment et qu’ils veulent servir »… « Cet esprit de noblesse, c’est la France tout entière qui doit en être digne ».... C’est en refusant les indifférences, les négligences, les complaisances, que nous nous rendrons plus forts ensemble. » (FH).


Aussi, le gouvernement qu’il dirige ne peut faire l’impasse sur les complaisances, négligences, complicités, souvent, qui ont permis la diffusion à grande échelle de ce Nouvel Antisémitisme, dans la France des années 2000-2003, pour couvrir les cris de Sébastien Sellam z’l et Ilan Halimi z’l, puis ensuite, par vagues successives, en 2009 (à l’occasion de « Plomb Durci »), 2010 (Mavi Marmara), jusqu’en mars 2012, par le massacre de sang-froid des membres de la famille Sandler à Toulouse.


Le droit d’inventaire sur les germes de ces périodes qui se perpétuent aujourd’hui doit, conformément à ces paroles fortes, s’exercer sans faiblesse et sans « complaisance », même vis-à-vis des amis du PS : Stéphane Hessel et tant d’autres, qui ont légitimé par leurs propos et leurs écrits, l’abjection que condamne aujourd’hui, François Hollande.


Il ne saurait plus y avoir de deux-poids-deux-mesures, de passe-droits, de « masque » consenti, supposément au nom de la « critique légitime d’un gouvernement », mais pour mieux promouvoir l’extermination et la perte de souveraineté de 6 millions de Juifs israéliens et de leurs coreligionnaires, partout sur la planète. Car l’antisionisme n’est pas la « critique » d’une certaine forme de gouvernance, mais bien la délégalisation d’un Etat, faisant de ses citoyens et de leurs affiliés des parias universels.


Monsieur le Président de la République Française, l’histoire jugera de l’efficacité de votre beau discours par votre absence de compromission avec tous les relents idéologiques génocidaires : qu’ils soient d’extrême-gauche postmarxiste, en la qualité de « héros » à louanger, comme Salah Hamouri, du FPLP, soutenu par le parti communiste et, à ce titre, allié de choix dans le Front de Gauche, donc à ménager, au cours d’une âpre campagne pour le pouvoir. Ou qu’ils soient d’extrême-droite islamiste, à travers des mouvements anciens alliés des Nazis, comme les Frères Musulmans, tuteurs du Hamas et d’Al Qaeda, qui ont repris bien des vieilles lunes que leurs prédécesseurs européens n’avaient pas pu mener à terme.


Nous vous attendons dans le combat pour la mémoire, afin que celle-ci ne soit pas vaine et que les mots définissent des logiques d’action et de détermination, pour mettre à bas tous les sectarismes idéologiques, politiques, religieux, confessionnels ou athées. 

 

Aux actes, Citoyens!

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:33

LE « CARACTÈRE ANTISÉMITE »

 

 

Shmuel Trigano (Copier)

Shmuel Trigano A partir d’une chronique sur Radio J, le vendredi 13 juillet 2012

 

 

La récente agression d’un jeune juif dans le train Montpellier-Lyon a peut-être rappelé à votre attention un phénomène étrange qui se produit lors de chaque agression et qui voit les leaders d’opinion, les policiers, les juges poser la question de savoir si l’agression a « un caractère antisémite » ou pas.

 

On se souvient que, durant une dizaine de jours, après l’assassinat d’Ilan Halimi, toute la presse française et la classe politique avaient doctement débattu du fait de savoir si les assassins en voulaient à son argent ou à sa judéité. La première réaction avait été de dénier la cause antisémite.

 

Quoique ce questionnement soit rationnellement aberrant, il constitue néanmoins un indice sociologique de la mentalité collective, de sa façon de se représenter la condition et l’existence juives et aussi de comprendre la nature de l’antisémitisme.

 

L’idée implicite qui sous-tend cette problématique, c’est que l’on pourrait dissocier l’être du Juif des autres aspects de son existence et de sa personne. Dans le cas d’Halimi, on dissociait ainsi la quête d’une rançon, qui aurait motivé son enlèvement, de son identité juive. Pour que le « caractère antisémite » soit reconnu par la justice, il fallait qu’une injure antisémite soit expressément proférée ou manifestée (1). Il fallait donc que l’agresseur signât lui même son acte par ses paroles ou ses écrits. L’acte seul ne suffisait pas à la qualification antisémite.

 

Or, le problème avec cette démarche, c’est que, dans la mythologie de l’antisémitisme, « les Juifs sont riches » ou plutôt « les riches sont juifs ». C’est ce mythe qui a fait que le malheureux petit vendeur de téléphones fut spontanément crédité - lui, ses proches ou sa communauté - d’être suffisamment riche pour payer une rançon. La « profération » n’était pas en l’occurrence nécessaire. Elle faisait corps avec l’acte.

 

Dans cette perspective, l’« antisémitisme » relèverait moins d’un fait intrinsèque que de l’opinion qui l’accompagne. Il pourrait même ne relever que du registre de l’opinion, ce que nous constatons en effet car cette opinion n’est passible de la justice que lorsqu’il y a passage à l’acte (2). Mais il faut que l’acte soit confirmé par l’opinion de l’agresseur pour être qualifié d’antisémite (3). Cercle vicieux.

 

Quel est le sens de ce syndrome ? En fait, c’est l’identité juive de la victime qui pose un problème de définition juridique (bien que le discours public, dès le départ et sans aucune hésitation, qualifie la victime de « juive »). Ce trouble nous laisse entendre que l’homme dans le Juif pourrait être dissocié du Juif dans l’homme en général, de sorte que, dans l’agression, l’homme, seul, serait la victime. Il faudrait alors que le Juif dans l’homme apporte la preuve que c’était bien le Juif en lui qui était la cible, pour que l’agresseur soit reconnu « antisémite ». Et c’est ce que l’on a manifestement du mal à reconnaître aujourd’hui. Jamais ne sont qualifiées, en effet, la religion ou l’origine ethnique des agresseurs alors que celles des victimes (juives) s’étale de toutes parts. Il semble pour parler clair que l’on ait du mal à rapporter la catégorie antisémite à sa source arabo-musulmane, ce qui est pourtant le cas de toutes les agressions.

 

Ces dix dernières années ont démontré que, sous le jour de l’idéologie dominante, seule l’extrême droite était considérée d’évidence comme « antisémite ». Et c’est ce qu’illustra caricaturalement, au soir du massacre de Toulouse, la manifestation contre le Front National à Paris. Le politiquement correct se rajoute donc ici pour embrouiller les données de la réalité (4). L’antisémitisme touche tous les milieux et les idéologies.

 

Nous sommes confrontés ici à une impasse, plus profonde que le politiquement correct et qui a à voir avec la conception française de la citoyenneté : abstraite, juridique. Celle-ci présente beaucoup d’avantages mais aussi des défaillances.

 

C’est là un problème qui m’est apparu pour la première fois en 1980, après l’attentat de la rue Copernic et qui inspira un livre, paru en 1982, La République et les Juifs. Son point de départ était l’étonnement ressenti devant le fait que la première réaction de l’opinion avait été de mettre en garde les Juifs contre toute tentation de réaction violente et que la grande manifestation qui avait suivi avait dissocié, dans toutes ses expressions, le citoyen du Juif.

En revenant à l’émancipation de 1789, je compris alors, que cette dissociation était le fondement du statut du Juif moderne : c’est l’homme dans le Juif qui était devenu citoyen et s’était vu reconnu comme sujet de droit et pas le Juif dans l’homme, qui, lui, restait dans la non-reconnaissance et se vit donc voué à la jungle de l’antisémitisme moderne, apparu 40 ans après l’émancipation.

 

A l’aune de sa logique, quand un Juif est agressé, seul l’homme indifférencié est pris en compte, car le Juif comme tel n’est pas une catégorie politique. Juridiquement il n’existe pas. Il n’est de fait citoyen qu’en tant qu’homme. Or, c’est le Juif en lui (dans l’homme et le citoyen) qui est ciblé et touché.

 

Ce cadre de pensée fait que l’agression ne peut être ni pensée ni qualifiée. Quand le Juif est touché, cela relève de l’opinion. Quand l’homme l’est, cela relève d’une loi abstraite, celle des citoyens. La visée antijuive devient insaisissable alors que c’est elle qui est en jeu pour comprendre quelque chose (5). C’est comme ci le Juif n’existait pas ou en tout cas ne relevait pas de la loi, comme s’il se tenait dans une sorte de no man’s land. C’est bien ce que l’antisémitisme moderne a prouvé, malgré la citoyenneté. Le problème, c’est qu’être juif est une donnée de l’existence et de l’histoirece qui voue les Juifs à une situation kafkaïenne: comme Juifs ils pourraient être objectivement agressés parce qu’ils sont, comme tels, hors citoyenneté. Comme citoyens, ils ne sont pas considérés comme Juifs et se voient dans l’obligation de prouver qu’ils n’ont été frappés que parce qu’ils sont Juifs (6).

 

Ce modèle de citoyenneté (7) concerne aujourd’hui uniquement les Juifs et pas les « autres ». La discrimination positive en faveur des immigrés, qui inscrit l’identité ethnique et religieuse dans la citoyenneté (8) ; le mariage homosexuel, qui inscrit le choix sexuel dans la citoyenneté; la parité, qui inscrit le sexe féminin dans la citoyenneté, prouvent que le citoyen abstrait n’existe plus dans la pratique juridique et politique et que l’Etat n’honore plus le principe d’une citoyenneté universelle et abstraite.

 

Pourquoi les Juifs resteraient-ils, eux seuls, des ectoplasmes dont on ne reconnaîtrait pas la judéité dans la citoyenneté (si ce n’est par le biais de la Shoah, il est vrai, autre problème !).

 

De mon point de vue, cette évolution est catastrophique, et pas seulement pour les Juifs. Je réprouve le démantèlement actuel de la citoyenneté. La citoyenneté abstraite protégeait au moins les individus en tant que tels.

 

Tout le monde invoque la République, mais sommes-nous toujours en République ?

 

*A partir d’une chronique sur Radio J, le vendredi 13 juillet 2012.

 

Notes

 

(1)  Le sociologue comme le philosophe ne peuvent qu’être intellectuellement inquiets par le mode de raisonnement des juges, notamment dans leur façon, très « positiviste », de considérer le statut de la parole et du langage. Mais cela est une autre histoire…

 

(2)  Comme cette judéité n’est pas une catégorie juridique, elle est considérée au fond comme superfétatoire, relevant du domaine de l’opinion au point de devoir être « prouvée pour être reconnue ».

 

(3) Porte ouverte à tous les agresseurs qui s’empressent de proclamer qu’ils ne sont pas antisémites, la plus grande parade consistant aujourd’hui à prétendre qu’ils s’attaquent au sioniste dans le Juif mais pas au Juif…

 

(4)  Lé récente déclaration du CFCM laisse rêveur. « Le CFCM demande à ce que les actes de violence commis par des citoyens français ne soient pas imputés à leur origine religieuse sans prendre les précautions qui s’imposent dans de pareilles situations », a souligné dans un communiqué le président de cette instance, M. Mohammed Moussaoui. Trouvait-il donc normal jusqu’ici que les victimes soient qualifiées de « juives » tandis que l’identité de leurs agresseurs reste préservée? « Les musulmans de France ne comprennent pas et n’acceptent pas que certains, ouvertement ou insidieusement, mettent en doute leur adhésion pleine et entière aux valeurs de la paix et de la justice qui fondent notre pays, et jettent la suspicion et la défiance sur leur religion ».  Certes, et on doit lui reconnaître cette profession de foi, mais comment explique-t-il – un exemple parmi des centaines d’autres - que le président du Conseil de la fatwa pour les musulmans d’Europe, l’imam Qaradaoui – donc un personnage d’une extrême importance pour les musulmans européens - a appelé sur la place Tahrir à tuer les Juifs ? Or, le CFCM n’a jamais condamné de tels propos ni bien d’autres émanant d’autorités officielles de l’islam, ce qui est un manque de responsabilité certain.

 

(5)  Au point même qu’on puisse accuser la victime d’affabuler et d’abuser de l’invocation d’antisémitisme …

 

(6) Cette reconnaissance (qui statue sur le caractère juif de la victime et pas simplement « humain ») relève d’un cadre extra-juridique (puisque les Juifs sont censés ne pas exister comme tels dans l’ordre de la citoyenneté). C’est pourquoi elle sera toujours de l’ordre du « privilège » : ainsi la loi Gayssot et tout ce qui concerne la Shoah. Ce qui provoque inévitablement l’accusation des « démocrates » accusant les Juifs de demander sans cesse des « privilèges » et de se croire supérieurs aux autres. Comble de la perversité de la condition faite aux Juifs… C’est tout simplement que la condition politique des Juifs est alors déniée.

 

(7) Cf. notre étude approfondie, L’idéal démocratique à l’épreuve de la Shoa, Odile Jacob, 1999.

 

(8)  « Diversité », « jeunes », « classes populaires », etc., ne sont que des litotes qui s’envolent quand la télévision met des images sous ces mots.

 

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 18:31
Bloc-notes : quand les yeux s'entrouvrent sur le nouvel antisémitisme

Ivan Rioufol

 

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/2012/07/bloc-notes-quand-les-yeux-sent.html

Les yeux s’entrouvrent, enfin. "Antisémitisme : ce qu’on ne veut pas dire", titrait Le Nouvel Observateur, la semaine dernière, en s’alarmant de comportements antijuifs dans des banlieues françaises. Mais cela fait dix ans et plus que cette hostilité s’y exprime, dans l’indifférence générale et sous la protection d’associations dites antiracistes, comme le Mrap. "Dans les années 1980, au moindre soupçon d’antisémitisme, l’indignation était immédiate (…) Là, personne, rien. Au motif qu’elle est du côté des opprimés, la gauche n’a pas voulu voir le problème", explique Iannis Roder,professeur en Seine-Saint-Denis, interrogé par l’hebdomadaire. Faudra-t-il attendre encore dix ans pour que la gauche "morale" s’indigne des sentiments anti-français et anti-blancs des intouchables? Ces faits valent actuellement à ceux qui les décrivent d’être accusés de cautionner l’extrême droite. 

Le camp du Bien, prompt à déceler un "propos nauséabond" dans la moindre approche d’une vérité interdite, se déshonore par son silence devant ce racisme assumé. Ses leçons de vertu sont des impostures quand elles épargnent les nazillons des cités, qui éclaboussent une population locale souvent passive. La politique de l’autruche, à quoi incite la pensée dominante qui a sacralisé la préférence immigrée, se rend complice de cette décivilisation. Si Le Nouvel Obss’éveille, nombreux sont les beaux esprits qui rechignent à regarder les premières blessures infligées à la tolérance française par un nouveau totalitarisme, islamiste celui-là. Il instrumentalise la non-discrimination et le respect de l’autre, pour imposer la négation de ce qui lui est différent.

Mohamed Merah, l’assassin de trois militaires d’origine maghrébine et de quatre personnes de confession juive dont trois enfants, a été le produit monstrueux de cet aveuglement.

 

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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 17:09

 

 

Voyage au bout du nouvel antisémitisme

http://tempsreel.nouvelobs.com/le-dossier-de-l-obs/20120703.OBS5907/la-france-n-en-a-pas-fini-avec-l-antisemitisme.html

Créé le 03-07-2012 à 18h18 - Mis à jour le 08-07-2012 à 16h42

Un jeune juif a été roué de coups dans un train entre Toulouse et Lyon. Dans la France de 2012, ils sont de plus en plus nombreux à subir cette violence au quotidien. L'enquête du "Nouvel Observateur".



 

Etoile de David brodée sur une kippa et tzitzits d'un châle de prière (Philippe Ughetto pour "le Nouvel Observateur")

Etoile de David brodée sur une kippa et tzitzits d'un châle de prière (Philippe Ughetto pour "le Nouvel Observateur")
SUR LE MÊME SUJET

C’est une goutte. Le 11 juin à Paris, Elie M., 12 ans, a dit à ses parents qu’il faudrait changer de nom : au collège on l’avait traité de "sale juif". Le 30 avril à Marseille, deux jeunes garçons ont été interpellés dans la rue : "Nous, on est pour la Palestine, on n’aime pas les juifs, on va tous vous tuer, on va tous vous exterminer, sales juifs que vous êtes." Puis ils se sont fait casser la gueule. Le 8 juin à Sarcelles, un adolescent a été insulté par trois jeunes : "Ferme ta gueule, sale juif." Il s’est défendu ; l’un d’eux l’a tenu au cou pendant que les deux autres le frappaient. Ça ne fait pas de bruit, une goutte, on ne l’entend que si on tend l’oreille.

Le 26 mars à Paris, un enfant de 11 ans portant tsitsits, ces franges traditionnelles, a pris des coups de poing au visage à quelques mètres de son école. "Sale juif", a dit son agresseur. Le même jour à Rillieux-la-Pape, dans le Rhône, en rentrant de la synagogue, un rabbin a été insulté par une bande de gamins de 12 ans environ. Ils lui ont jeté des pierres.

"J'aime pas les juifs, c'est comme ça"

Quatre jours plus tôt, Mohamed Merah avait été abattu par la police à l’issue d’une équipée sanglante dans laquelle il avait tué sept personnes dont trois enfants juifs et un rabbin dans une école confessionnelle. Chaque fois c’est pareil : on pense que l’horreur d’un crime éteindra les mauvais instincts. Mais l’émotion, pour être générale, n’est jamais unanime. Au contraire. Le djihadiste toulousain est devenu un genre de héros pour une petite minorité. Des tags à sa gloire, un peu partout, ont fleuri. Lors de la minute de silence imposée dans toutes les écoles en hommage aux victimes de l’école Ozar Hatorah, de nombreux incidents ont été répertoriés.

A Caussade, dans le Tarn-et-Garonne, une collégienne a dit : "Pour les juifs, je m’en fiche, mais s’il y a des Arabes, on peut le faire. J’aime pas les juifs, c’est comme ça." Convoqués, ses parents l’ont soutenue : "Vous ne faites rien pour les Palestiniens." A Marseille, une famille a été prise à partie par un doctorant en physique de 24 ans. Fils d’une universitaire et d’un ingénieur, il voulait "parler de la Palestine" avec le père de famille et lui a cassé la mâchoire. "J’ai vu à sa tête qu’il était sioniste", a expliqué à ses juges celui pour qui Mohamed Merah était un "résistant". Il a été condamné à un an ferme.

"Un climat"

Une goutte dans un océan d’actualité. Une de plus. On aimerait l’oublier, la laisser tomber puis sécher dans son coin, la dédaigner. Mais elle revient toujours, avec une régularité de métronome. La France n’en a pas fini avec l’antisémitisme.

Bien sûr, les juifs n'ont pas le monopole de la crainte. Ils ne sont pas la seule communauté à souffrir d'agressions de toute sorte. Ils ont moins de soucis que d'autres pour trouver un logement ou un travail. Mais s'ils portent une kippa, ils ne peuvent plus se promener sans peur dans certains quartiers. Des rabbins se font chahuter, on leur pique leur chapeau en passant, quand on ne les insulte pas. Les jours de shabbat, où les plus pratiquants des juifs sont les plus visibles et aussi les plus vulnérables (se déplaçant à pied et sans téléphone portable, pour respecter le dogme), les incidents se multiplient.

Dans certains quartiers populaires des régions parisienne, marseillaise ou lyonnaise, il y a, comme on dit, "un climat". Pas forcément une tension. Mais "un climat", malsain. Une vieille femme, vivant depuis toujours dans son immeuble à Marseille, trouve un matin la mention "sale juive" sur sa boîte aux lettres. Romy H., à Cannes, se demande si sa voisine, qui râle sans cesse contre ses "odeurs de cuisine" et trouve que la mezouzah qu'elle a mise au seuil de sa porte conformément à sa tradition religieuse dégrade les parties communes, n'a pas "un problème avec les juifs".

La plupart des incidents ne vont pas jusqu'à la violence et ne se terminent pas dans le sang comme début juin à Villeurbanne lorsque trois juifs ont été attaqués par une bande. Ce jour-là, l'un d'eux a été frappé à la tête avec un marteau. En général, il n'y a même pas de quoi porter plainte : à quoi bon prendre le risque de représailles pour si peu ?

Grand défouloir

C'est obsédant, une goutte. Ca peut rendre fou. Le récit de ce nouvel antisémitisme, diffusé à la vitesse du clic, va plus vite que le cheval au galop du shtetl d'antan. Les médias sont accusés d'être les amis des Arabes et donc, par paresseuse et injuste translation, forcément antisémites. Dans les boîtes mail, les listes de diffusion, mayonnaise anxiogène, font tourner en boucle les incidents, les amplifient.

De l'autre côté, le Net charrie son torrent de haine loin de tous ces médias (les mêmes) accusés immanquablement d'être dans la main du "lobby juif". Les modérateurs des sites internet le savent bien, qui doivent bloquer l'accès aux commentaires dès qu'il se passe quelque chose au Proche-Orient : la Toile est le grand défouloir des haines. Cette hypersensibilité se double parfois d'une maladresse, voire d'une tendance paranoïaque à faire de tout acte contre un juif une preuve indiscutable de l'antisémitisme rampant.

Le nombre d'acte antisémites flambe

Pour désamorcer les critiques en exagération, le Conseil représentatif des Institutions juives de France (Crif ) s'est doté en 2003 d'un outil de comptabilisation des actes antisémites validés par le ministère de l'intérieur. Le Service de Protection de la Communauté juive (SPCJ), enregistre et centralise toutes les plaintes.

En 2011, 389 actes ou menaces ont été recensés, contre 466 en 2010. Ce qui fait dire à Ariel Goldmann, vice-président du Crif et porte-parole du SPCJ, que "depuis dix ans on est systématiquement à plus de 300 actes par an". Depuis le début de l'année 2012, et surtout depuis l'affaire Merah en mars, les chiffres flambent : fin mai, déjà 268 actes répertoriés, dont 78 actions violentes (dégradations, violences sur personne) et 190 menaces et actes d'intimidation (tracts, tags, injures).

La majorité des signalements se situent à Paris, en Ile-de-France, en banlieue lyonnaise et à Marseille. "L'antisémitisme d'extrême droite est plus organisé, selon le service juridique de la Ligue internationale contre le Racisme et l'Antisémitisme (Licra). Celui des banlieues semble plus spontané, non prémédité : ils se promènent, ils voient une kippa, ils se lâchent..." Comme si les uns disaient tout haut ce que d'autres pensent tout bas.

Un antisémitisme souvent le fait de jeunes se disant musulmans

Ca revient toujours sur le lieu de son crime, une goutte. Eternellement par le même chemin. Si l'antisémitisme aujourd'hui est souvent le fait de jeunes issus du Maghreb ou d'Afrique noire et se disant musulmans, il n'est pas éloigné de l'antisémitisme occidental, si banal et florissant dans les années 1930. S'y ajoute la mélasse politico-religieuse transposée du confit israélo-palestinien et de l'antiaméricanisme. Mis à l'envers, le logo de Coca-Cola voudrait dire : "Pas d'Allah, pas de Mecque" en arabe. "On m'a même expliqué très sérieusement que lorsqu'on débouche une bouteille de Coca, on entend le mot "juif" !" sourit un professeur.

> Lire le témoignage de Iannis Roder, professeur d'histoire-géographie à Saint-Denis

Ainsi, comme un démon increvable, l'antisémitisme renaît toujours, crachant les mêmes clichés (le-juif-est-riche-puissant-solidaire), grimaçant la même haine (éradiquons-le-juif), mélangeant sa mauvaise bouillie (le-juif-tue-les-Palestiniens). Pour Nicole Yardeni, du Crif de Midi-Pyrénées,

ces jeunes perpétuent un antisémitisme très virulent dans le monde arabe, que les juifs issus d'Afrique du Nord ont connu autrefois et que les jeunes Arabes de France ont dans leurs mémoires. Le cliché du juif et de l'argent est plutôt fort dans le monde chrétien. Dans le monde arabe, on assimilerait plutôt le juif à la femme, c'est-à-dire à l'inférieur."

Le 14 mai, dans le métro parisien, Roger O. a été agressé par un homme noir qui lui a dit : "Salope, tapette, tu es juif : tu as vu comment tu es habillé ?"

Qui est juif ? Qui est musulman ?

Des clichés, Isabelle Wekstein, avocate de confession juive, en a entendu depuis qu'elle fréquente les établissements scolaires avec Mohamed Ulad, un réalisateur d'origine marocaine. L'idée de départ est simple : demander aux élèves lequel des deux est juif, lequel est musulman. Un garçon, s'adressant à Mohamed Ulad :

- "Vous, monsieur, à 100%, vous êtes juif . A cause de votre coupe de cheveux."

Combien y a-t-il de juifs en France, d'après vous ? demandent-ils ensuite aux adolescents.

- "Au moins 30 millions, répond une fille, mais ils se cachent, on ne le sait pas."

Se souviennent-ils d'Ilan Halimi, ce jeune juif supplicié par le "gang des barbares" de Youssouf Fofana ?

- "Oui, c'était un Israélien qui a été tué parce qu'il avait de l'argent, les juifs sont riches. S'il aurait [sic] été juif, Fofana serait pas parti en prison à vie, les juifs s'en sortent mieux que les Noirs et les Arabes."

"Il y a quelques années, l'antisémitisme de ces jeunes se référait a u confit israélo-palestinien, dit Isabelle Wekstein. Aujourd'hui, il ressemble de plus en plus à celui des années 1930." Pour le président de la Licra, Alain Jakubowicz, "la 'dieudonnisation' des esprits qui gagne dans les banlieues n'est pas moins dangereuse que la lepénisation dont elle est le complément d'objet direct".

La tentation du repli

C'est destructeur, une goutte. "Le grand trauma de la communauté juive reste la vague d'antisémitisme des années 2000-2002 dans les banlieues, analyse l'historien Tal Bruttmann. Une partie de la communauté s'est sentie abandonnée par le gouvernement Jospin et a basculé à droite. Elle reproche à la gauche de ne pas se détacher de cette idée bien-pensante selon laquelle une minorité ne pourrait pas elle-même se montrer raciste. Or c'est bien le cas, et c'est vrai dans les deux sens : la hausse de cet antisémitisme-là conforte le racisme et l'islamophobie d'un certain nombre de juifs."

Depuis dix ans, le nombre d'enfants quittant l'école publique pour des écoles juives ne cesse d'augmenter. Ils sont 30.000 aujourd'hui (sur une communauté globale estimée à 600.000 juifs), repliés derrière les murs protégés de ces établissements. "Les gens se demandent s'ils doivent rester", assure Sammy Ghozlan, responsable du Bureau national de Vigilance contre l'Antisémitisme. Des jeunes s'inventent un avenir ailleurs, aux Etats-Unis, les plus anciens se disent qu'ils pourraient aller vivre en Israël. D'autres s'alarment d'une montée des tensions : "On ne sait plus comment tenir nos jeunes qui chaque samedi se font insulter en boîte de nuit, dit Michèle Teboul, responsable du Crif Marseille Provence. Notre équipe de foot ne peut plus participer aux compétitions, ça tournait chaque fois au pugilat. Mais nous ne pouvons pas les priver de tout."

A Toulouse, les jeunes ont un numéro de téléphone où appeler pour obtenir de l'aide : des amis arrivent alors en scooter, "pour faire nombre". Ariel Goldmann veut nuancer : 

On vit très bien son judaïsme en France, mais il y a des endroits où c'est plus difficile. Ces endroits sont difficiles pour tout le monde, nous ne prétendons pas en être les seules victimes."

Toujours la crainte d'en faire trop et d'alimenter cette idée ancrée qu'il n'y en a que pour les juifs. Alors beaucoup se taisent, effacent le graffiti sur la devanture du magasin casher, réparent la mezouzah dix fois dégradée, ne veulent pas faire de vagues.

"L'un d'eux l'a poignardé à plusieurs reprises"

David, lui, est corse. Il y a deux ans, il était avec un de ses amis sur un banc, dans un square du 13e arrondissement de Paris, quand une dizaine de jeunes gens les ont pris à partie. "Soudain l'un d'eux a crié : 'Sale juif'. Je pense qu'il avait vu l'étoile de David autour du cou de mon ami. Ca a été comme un top départ. Ils l'ont roué de coups de pied et de poing et l'un d'eux l'a poignardé à plusieurs reprises dans le bras. Ils disaient : 'On va te saigner, sale juif'. Avant cela, comme beaucoup de gens, je pouvais penser que les juifs sont dans la victimisation, qu'ils exagèrent. Depuis cela, je sais que l'antisémitisme existe. Ils l'auraient tué si je ne les avais pas finalement fait fuir. Juste parce qu'il est juif. Ils ont été arrêtés, ils avaient entre 15 et 17 ans."

A Marseille, on raconte l'histoire de cette vieille dame de 83 ans. Cambriolée, elle a vu son voleur revenir après son forfait. "Il a dû voir sa mezouzah en sortant", souffle Michèle Teboul. Alors, il l'a violée. "Ne me fais pas ça, je suis tunisienne comme toi", suppliait la dame. "Tu n'es pas tunisienne, tu es juive", lui aurait dit le violeur. Confondu par son ADN, il a été arrêté. Il a 15 ans. C'est monstrueux, une goutte.  

 

Retrouvez l'intégralité du dossier "Antisémitisme : ce qu'on ne veut pas dire" dans "le Nouvel Observateur" du 5 juillet 2012.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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