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8 janvier 2008 2 08 /01 /janvier /2008 11:43

Zemmour attaque l'angélisme anti-raciste par le roman

Le journaliste du Figaro lance un nouveau pavé dans la mare avec Petit frère, un roman inspiré d'un terrible fait divers, le meurtre d'un jeune Juif par son meilleur ami d'origine maghrébine.

 
Le roman peut-il être un «essai affectif», autrement dit enseigner des idées en passionnant le lecteur ? Eric Zemmour a sans doute été fasciné par le terrible destin d'un jeune homme juif nommé Sébastien Sellam, assassiné par son meilleur ami, un jeune beur, en novembre 2003, à la Cité de la Grange aux Belles, à Paris. Le meurtrier l'avait égorgé et défiguré alors qu'il rentrait chez lui en déclarant aussitôt après : «J'ai tué un juif ! J'irai au paradis !». Il avait été reconnu, dans un premier temps, irresponsable. Mais la cour d'appel a jugé recevable la demande de l'avocat de la famille juive et le procès risque finalement d'avoir lieu, une décision sera prise prochainement, le 17 janvier.

Terrible fait divers et de barbarie, qui avait davantage ému la communauté juive que les médias, et dont le journaliste du Figaro reconstitue la trame en mêlant des éléments factuels à d'autres puisés dans son imagination. Après un démarrage foudroyant – « Il lui planta la fourchette dans un œil qu'il creva » - on se glisse dans l'histoire subrepticement. L'ambiance de la cité n'est pas mauvaise. Juifs et Arabes y sont proches d'une manière devenue aujourd'hui inimaginable. Et puis, peu à peu, la barbarie fait son nid dans la vie du quartier.
La construction du récit est très réussie. On entre dans cette énigme en douceur, à partir de ses différents personnages. Une distribution en forme de melting pot, synthèse de la France des années 1980. On y trouve des familles arabes bien intégrées, des femmes arabes abandonnées par leur mari, qui peinent à élever leurs petits, des soixante-huitards cyniques ou naïfs, une petite mafia de banlieue déjà bien installée, un couple de bourgeois détruit par la libération des mœurs. Tout ce décor habilement mis en place n'est pas, cependant, au service d'une histoire mais d'une thèse, celle de l'auteur, qui apparaît en filigrane : l'anti-racisme et la gauche ont, par veulerie ou culpabilité, aidé les mafias et les intégristes à embrigader les jeunes Arabes de façon à rendre de plus en plus difficile une assimilitation que, d'ailleurs, on ne leur demande même plus au nom de ce sacro-saint « droit à la différence » – honni, et on le comprend, par l'auteur.
Livre noir, Petit frère doit être lu car il nous confronte aux dégâts de l'angélisme anti-raciste. Le roman nous promet un destin de guerre civile dans lequel une barbarie adossée au nombre et à la lâcheté finira par tout emporter. Le livre nous dit que les Juifs de France doivent se préparer à partir, car la capacité des Français à tout accepter des jeunes beurs est infinie et qu'elle mènera le pays au désastre.
Un seul regret : si la construction du récit est remarquable et tient en haleine, les personnages y sont parfois des archétypes. Il leur manque ce grain d'imprévu qui leur permettrait d'échapper à leur créateur pour devenir de vrais personnages. Leurs destins paraissent inexorables, esclaves d'une théorie que l'auteur n'a plus envie de faire vivre que par des fictions. Sans doute parce qu'il pense, un peu tristement, que sur certains sujets, la vérité ne dispose plus de public. On est curieux, d'ailleurs, de connaître l'accueil qu'une génération de journalistes formés dans les bataillons de la gauche morale réservera à cet ouvrage.
Eric Zemmour – Petit frère – 340 p, Denoël, 20 €.
 

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3 décembre 2007 1 03 /12 /décembre /2007 11:21

Le politique de plus en plus sensible au doux chant des sirènes de la rue et du terrorisme quotidien :

Le syndrôme Daniel Vaillant se réveille chez les élus PS, peut-être bien aussi l'audit Boniface : quel poids électoral représentent en effet les victimes d'agressions antisémites? S'ils correspondaient qu'à un pourcentage significatif, en effet, force serait de constater qu'ils auraient les moyens de parer aux actes multiples qui les visent, ne serait-ce qu'en usant de menaces de rétorsion. Mais à 1 contre 10 et plus, le Maire PS préfère nettement devoir sa réelection à des pogromistes que d'être mis en minorité-émissaire.

On peut lire sur son site (http://tonydreyfus.parti-socialiste.fr/), après les législatives de juin 2007, "
Le 10e arrondissement a particulièrement besoin d’élus qui résistent à la politique de la droite et portent un autre modèle de société, plus ouvert et plus solidaire."

En effet! La démonstration est cinglante! On se pose, en ce cas, la question de l'avenir d'une minorité juive dans le 10è : immigration forcée vers d'autres arrondissements plus cléments? Essaimage progressif pour cause d'Alyah sécuritaire? 

Quel que soit le site, les élus, notamment de gauche Bobo, démontrent non seulement leur impuissance à répondre efficacement aux provocations, leur assentiment à voir les Juifs quitter Paris, mais également leur inclination démagogique à laisser entendre que la menace paie, leur réticence à user "d'une politique de Droite", c'est-à-dire d'exiger les protections et la dissuasion indispensables à la protection des personnes quelles qu'elles soient...






 

Actuellement, c’est le 10ème arrondissement de Paris qui est particulièrement victime des agressions antisémites d’origines arabo-musulmanes. Lors d’une réunion  avec Tony Dreyfus, le député maire du 10ème art de Paris, le président du CRIF, Richard Prasquier et son trésorier, Francis Kalifat, ont longuement évoqué les derniers et graves incidents antisémites qui se sont produits dans cet arrondissement ces derniers temps, particulièrement dans le quartier Albert Camus. Les habitants se sentent « abandonnés » ont déclaré les représentants du CRIF, devant la hausse des incidents à connotation antisémite. Le trafic de drogue a repris et la violence a augmenté dans ce quartier depuis qu’un poste de police a été fermé. Le maire d’arrondissement, Tony Dreyfus, a proposé une réunion en avril 2008, après les élections municipales, afin de faire le point sur le problème de la sécurité dans ce quartier. A l’occasion de cette rencontre avec le maire du 10ème arrondissement, Richard Prasquier a évoqué l’affaire Sébastien Sellam, ce jeune DJ juif assassiné par un musulman parisien et dont la justice avait conclu à «l’irresponsabilité ». Le président du CRIF a demandé au maire de faire le maximum afin de trouver un nouvel appartement pour la mère de Sébastien.  Les incidents antisémites se multiplient, les solutions et les réponses, elles,  tentent à tarder…..

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30 novembre 2007 5 30 /11 /novembre /2007 23:04
Un mois ferme pour l’ex-leader de Tribu Ka
Kemi Seba en février dernier (Ayissi/AFP)
Kemi Seba en février dernier (Ayissi/AFP)

Kemi Seba a également été condamné à deux ans d’inéligibilité pour avoir diffusé des propos antisémites sur son site Internet.

Malgré sa condamnation, Kemi Seba devrait pouvoir se présenter à Sarcelles pour les élections municipales, comme il en a l’intention. Le leader de l’ex-groupuscule extrémiste noir Tribu Ka, dissous en 2006 après plusieurs actions à connotation antisémite, a fait appel vendredi de sa condamnation à un mois de prison ferme et deux ans d’inéligibilité par le tribunal correctionnel de Paris. L’appel étant suspensif, il devrait donc pouvoir être éligible. Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capochichi, a aussitôt averti que tout cela «n’était que le début».
A l’énoncé du jugement, ses partisans ont hué le tribunal, l’accusant d’être «sioniste». La sévérité du jugement est à la mesure des propos tenus», a estimé au contraire Me Stéphane Lilti, avocat de l’une des parties civiles, l’Union des étudiants juifs de France (UEJF).
 
Auschwitz, «un paradis sur terre»
 
La 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris a donc reconnu le prévenu coupable de «diffamation», «provocation à la discrimination raciale», «injure» et «contestation de crime contre l’humanité» sur son site Internet, aujourd’hui fermé. Il y estimait par exemple que les institutions internationales comme la Banque Mondiale, le FMI ou l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) étaient «tenues par les sionistes qui imposent à l’Afrique et à sa diaspora des conditions de vie tellement excrémentielles que le camp de concentration d’Auschwitz peut paraître comme un paradis sur terre».
Des thèses que Kemi Seba avait défendues lors de l’audience, le 26 octobre, en multipliant les références à l’Histoire et assurant que ce n’était «pas du racisme de déclarer des vérités». Le parquet avait requis 5 mois de prison ferme, fait très rare en matière de diffamation.
Vendredi, le tribunal a également condamné le jeune homme à verser un euro de dommages et intérêts aux six associations parties civiles au procès, telles SOS Racisme et l’Union des étudiants juifs de France, ainsi qu’entre 500 et 1000 euros à chacune d’entre elles au titre des frais de justice. Enfin, le jugement devra être publié dans Le Monde, Le Figaro et Libération.
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23 novembre 2007 5 23 /11 /novembre /2007 10:28
http://www.m-r.fr/actualite.php?id=1500


Imposture médiatique et propagande « antisioniste » : une adaptation contemporaine de la légende du « crime rituel juif » - Pierre-André Taguieff (directeur de recherche au CNRS, Paris)

Mis en ligne le 22 novembre 2007

Ce texte de Pierre-André Taguieff est extrait d’un ouvrage à paraître en février 2008, portant sur « l’identité juive et ses ennemis », du XVIIIe siècle à nos jours.

Il a été préalablement publié sur un autre média.

Toutefois, sous la pression d’amis de Charles Enderlin, les responsables de ce site ont suspendu la publication de ce texte au bout de quelques heures.

Cela donne une idée de l’atmosphère intellectuelle qui règne actuellement à Paris autour de cette affaire.

Au début du XXIe siècle, c’est un fait que la vieille et triste histoire de la légende du « crime rituel juif » n’est pas terminée. On connaît le principal motif de l’accusation de « crime rituel », forgée par l’antijudaïsme chrétien médiéval : l’affirmation qu’existe une coutume juive consistant à sacrifier chaque année un chrétien, un enfant de préférence, pour en recueillir le sang, qui doit servir à fabriquer la matza, le pain azyme consommé pendant la fête de Pâques . Le « crime rituel » par excellence, c’est l’infanticide rituel. L’abbé Henri Desportes, en 1889, dans son livre intitulé Le Mystère du Sang chez les Juifs de tous les temps, décrit ainsi un meurtre rituel ordinaire, illustration par excellence des « turpitudes talmudiques » : « Un pauvre petit enfant chrétien se débat dans les affres d’une mort horrible, entouré des instruments de la passion, au milieu du ricanement des bourreaux ! » Et de s’indigner devant « cet immense rouleau d’horreurs, engendrées par la haine judaïque » . Plus tard, en 1914, Édouard Drumont avancera une explication racialiste de cette forme spécifique de criminalité : « L’existence du peuple d’Israël n’est qu’une lutte constante contre l’instinct de la race, l’instinct sémitique qui attire les Hébreux vers Moloch, le dieu mangeur d’enfants, vers les monstrueuses idoles phéniciennes. » La question est ainsi réglée : chez les Juifs, le crime rituel est dans la race – dans le « sang de la race ». L’infanticide rituel, chez les Juifs, n’est pour Drumont que la manifestation périodique d’un instinct racial irrépressible.

Cette accusation antijuive, d’origine européenne et chrétienne, a largement été acclimatée au XIXe siècle au Moyen-Orient. Dans ce nouveau contexte culturel, les enfants chrétiens ont été concurrencés puis remplacés par les enfants musulmans. On trouvait une récente mise en scène du stéréotype du Juif cruel et sanguinaire, criminel rituel, dans les caricatures, courantes dans les pays arabes jusqu’aux derniers mois de 2004, qui représentaient Ariel Sharon en vampire, les yeux injectés de sang, buvant du sang arabe, ou en ogre dévorant un ou plusieurs enfant(s) Palestinien(s) . La représentation répulsive du « sioniste » en tant que criminel-né a été recyclée par le discours de propagande « antisioniste » présentant l’armée israélienne comme une bande de tueurs assoiffés de « sang palestinien », et plus particulièrement de tueurs d’enfants palestiniens, prenant plaisir à les tirer « comme des lapins ». De l’amalgame polémique « sionisme = racisme », on est passé au stade suprême de la propagande antijuive, fondé sur l’équation « sionisme = palestinocide », le « palestinocide » étant présenté de préférence comme un infanticide. Dans la construction du « sionisme » comme une entreprise génocidaire, les propagandistes font feu de tout bois : après avoir transformé les Palestiniens en symboles des pauvres, des humiliés et des offensés, puis en victimes de « l’impérialisme d’Israël » ou plus largement d’un « complot américano-sioniste » mondial, ils les transforment en enfants « martyrs ». Car c’est également par assimilation avec la légende du « crime rituel juif » que s’est opérée l’exploitation internationale, par toutes les propagandes « antisionistes », du prétendu assassinat par l’armée israélienne au cours d’une fusillade au carrefour de Netzarim (bande de Gaza), le 30 septembre 2000 (alors que commençait la deuxième Intifada), du jeune Palestinien Mohammed al-Dura .

Le cameraman palestinien Talal Abu Rahma, travaillant pour France 2 en collaboration avec le journaliste Charles Enderlin - qui n’était pas présent à Netzarim sur le lieu de la fusillade -, avait filmé environ vingt-sept minutes de l’incident (constituant les rushes). La chaîne publique France 2 a diffusé le jour même, dans son Journal, l’image-choc du jeune Palestinien de 12 ans qui aurait été « tué de sang-froid » par des soldats israéliens. Cette image de l’enfant inerte, présentée par Charles Enderlin comme la preuve de la mort de l’enfant, a été diffusée et rediffusée par tous les médias de la planète, véhiculant et renforçant le stéréotype du Juif criminel et pervers, assassin d’enfants. Les effets d’incitation au meurtre de la diffusion de ces images ont été immédiats : le 12 octobre 2000, aux cris de « vengeance pour le sang de Mohammed al-Dura ! », des Palestiniens déchaînés ont mis en pièces les corps de deux réservistes israéliens. La haine et la violence meurtrière contre les Juifs paraissaient justifiées. C’est pourquoi la Seconde Intifada, avec ses effets d’imitation hors des lieux du conflit, a été lancée sur le marché médiatique mondial d’un façon particulièrement efficace par ce montage d’images destiné à provoquer l’indignation. Dans l’opinion occidentale, on a pu observer des réactions semblables à celle d’une journaliste fort estimable par ailleurs, Catherine Nay : « La mort de Mohammed annule, efface celle de l’enfant juif, les mains en l’air devant les SS, dans le Ghetto de Varsovie. » La suggestion est claire, et illustre parfaitement l’idéologie de la substitution : le « racisme anti-arabe » aurait remplacé le « racisme antijuif », l’arabophobie et l’islamophobie représenteraient la forme contemporaine de la judéophobie. Dans la société de communication planétaire, les images peuvent constituer des armes redoutables, dès lors qu’elle inspirent des désirs de vengeance et alimentent la propagande en faveur du Jihad mondial .

L’historien américain Richard Landes voit à juste titre dans cette affaire de « martyr » ultramédiatisée, rejouant contre Israël l’accusation d’infanticide rituel, le « premier “meurtre rituel” du XXIe siècle » . À la suite de nombreuses contre-enquêtes mettant en cause la chaîne publique de télévision française, France 2, qui avait diffusé le court montage d’images (50 secondes) qui a fait le tour du monde, alimentant la haine à l’égard d’Israël et des Juifs, la mystification a commencé, à l’automne 2007, à être reconnue. À une mise en scène organisée par des palestiniens sur place se serait ajoutée la sélection d’images due à Charles Enderlin et aux responsables de France 2 . Fin septembre 2007, le directeur du Bureau de presse gouvernemental israélien, Danny Seaman, a estimé publiquement que les images ont fait l’objet d’une manipulation de la part du caméraman Talal Abu Rahma. Cette intervention significative est le résultat d’initiatives individuelles qui, en dépit des sarcasmes, se sont poursuivies en vue de d’établir les faits, indépendamment des rumeurs. Outre les universitaires Richard Landes et Gérard Huber, les journalistes Denis Jeambar, Daniel Leconte et Luc Rosenszweig ont contribué à mettre en doute la conformité du reportage avec la réalité des événements . Mais c’est surtout grâce aux efforts de Philippe Karsenty que l’icône victimaire al-Dura s’est transformée en « affaire al-Dura ». Après avoir visionné et analysé, avec d’autres observateurs, les rushes de France 2, Philippe Karsenty, jeune chef d’entreprise français qui dirige une agence de notation des médias, Media Ratings, s’est engagé dans un combat difficile en diffusant sur son site, le 22 novembre 2004, les conclusions de son examen critique, qualifiant de « supercherie » sur la base d’une « série de scènes jouées » le reportage du correspondant permanent en Israël, Charles Enderlin, responsable du montage et du commentaire des images. Philippe Karsenty n’a pas hésité à affirmer qu’il s’agissait d’un « faux reportage » et d’une « imposture médiatique », bref d’un reportage truqué. La direction de France 2 et son journaliste Charles Enderlin ont engagé des poursuites contre Philippe Karsenty qui, après avoir été jugé coupable de diffamation en première instance, le 19 octobre 2006, par la 17e chambre correctionnelle de Paris, a fait appel. À la demande de la 11e chambre de la Cour d’appel de Paris, les rushes filmés par le cameraman palestinien ont été visionnés et commentés par les deux parties au cours de l’audience du 14 novembre 2007. Mais, sur les 27 minutes de rushes qui avaient été annoncées, France 2 n’en a présenté que 18, lesquelles donnent à voir notamment des répétitions de mise en scène de fausses fusillades, avec de faux blessés, ce qui suffit à jeter le doute sur le sérieux du reportage. Ce qui est sûr, c’est qu’il y avait un dispositif de mise en scène chez les Palestiniens présents sur les lieux. L’examen du fond de l’affaire a été fixé au 27 février 2008. Selon plusieurs articles de presse, le soupçon de truquage a été renforcé par le visionnage des rushes . La dépêche de l’AFP du 14 novembre 2007 a fort bien caractérisé le point en litige : « Alors que le reportage se terminait sur une image de l’enfant inerte, laissant à penser qu’il était mort à la suite des tirs, dans les rushes, on voit, dans les secondes qui suivent, l’enfant relever un bras. C’est un des éléments qui poussent M. Karsenty à affirmer qu’il y a eu mise en scène. » En déclarant que l’agonie de l’enfant avait été filmée, Charles Enderlin a menti. Rien de tel n’avait été filmé. Le « mort en direct » de l’enfant n’a pas eu lieu. Si ces rushs n’ont pas été présentés lors de l’audience du 14 novembre 2007, c’est tout simplement parce qu’ils n’existent pas. Il s’ensuit qu’il n’y a aucune preuve que l’enfant a été tué. Ce qui n’exclut pas bien sûr que l’enfant, au cas où il aurait été touché, soit décédé à la suite de ses éventuelles blessures. Mais nous ne disposons d’aucune preuve de ce décès.

Il reste à s’interroger sur les raisons qui ont conduit le professionnel aguerri qu’est Charles Enderlin à sombrer dans la faute professionnelle. Il faut tout d’abord tenir compte de la forte pression idéologique qui s’exerçait au début de l’Intifada Al-Aqsa. En février 2005, s’interrogeant sur le fait que les soldats israéliens avaient été si facilement accusés, sans la moindre preuve, d’avoir tiré sur l’enfant, le journaliste Daniel Leconte avait justement relevé qu’il existait une « grille de lecture de ce qui se passe au Proche-Orient » , et que les commentateurs avaient une forte tendance à y adapter les événements relatés, moyennent quelques « corrections » et accommodations. Telle est la tyrannie de l’idéologiquement correct, fondé sur un sommaire manichéisme : d’une part, les méchants agresseurs, incarnés par les soldats israéliens ; d’autre part, les innocentes victimes, représentées par les enfants palestiniens. C’est ainsi que l’idéologiquement vraisemblable se transforme magiquement en réalité. En outre, n’étant pas présent à Netzarim sur le lieu de la fusillade supposée, le journaliste Charles Enderlin, vraisemblablement saisi par le désir du scoop, a pu être manipulé par son caméraman palestinien qui, membre du Fatah, n’a jamais caché son engagement politique. Quand Talal Abu Rahma a reçu un prix, au Maroc, en 2001, pour sa vidéo sur al-Dura, il a déclaré à un journaliste : « Je suis venu au journalisme afin de poursuivre la lutte en faveur de mon peuple. » Quoi qu’il en soit, Richard Landes, présent lors de cette audience, a relevé le fait qu’il manquait dans les rushes présentés le 14 novembre par France 2 et Charles Enderlin à la Cour d’appel de Paris « les scènes les plus embarrassantes pour eux, notamment la scène du jeune au cocktail Molotov avec une tache rouge au front », avant d’ajouter : « Aux États-Unis, la présidente de la Cour aurait dit : “Comment osez-vous nous dire que vous avez enlevé les passages qui vous semblaient sans rapport ? C’est à nous de décider” » .

Mais le mal a été fait, et la rumeur criminalisante lancée. Innocente de ce dont on l’accusait, l’armée israélienne est devenue la cible de campagnes de diffamation destinées à ternir l’image d’Israël. En outre, exploitée par la propagande des islamistes radicaux, l’image du « petit Mohammed »-martyr a « sonné l’heure du Jihad mondial dans le monde musulman » , un an avant les attentats antiaméricains du 11 septembre 2001. Cette image a paru confirmer l’une des affirmations récurrentes des hauts dirigeants d’Al-Qaida, selon laquelle les Juifs et leurs alliés américains « tuent les musulmans », ce qui justifiait le déclenchement du « Jihad défensif », impliquant l’obligation pour tout musulman de combattre les agresseurs des musulmans ou les envahisseurs des « terres musulmanes », bref tous les « ennemis de l’Islam » .

Les islamistes palestiniens n’ont pas manqué d’instrumentaliser dans la guerre politico-culturelle qu’ils mènent contre « l’ennemi sioniste » ou plus simplement « les Juifs ». Le Hamas s’est ainsi lancé dans une opération d’endoctrinement des jeunes enfants palestiniens dans la perspective du Jihad, en sloganisant l’accusation visant les Juifs comme « tueurs d’enfants ». Chaque vendredi après-midi, sur la chaîne satellitaire du Hamas, Al-Aqsa TV, est diffusée une émission pour enfants intitulée « Les Pionniers de demain ». La star de cette émission, très regardée par les enfants de tout le monde arabe, est une abeille géante nommée Nahoul. Le journaliste du Monde Benjamin Barthe présente ainsi cette émission de propagande : « Durant une demi-heure, Nahoul et la jeune présentatrice Saraa interprètent une série de sketchs entrecoupés d’interventions de spectateurs par téléphone. Les scénarios mêlent devinettes, conseils pratiques (“Les bienfaits de l’ananas”) et morale familiale (“Pourquoi il faut aimer sa mère”) à une forte dose de propagande islamiste, truffée d’apologie du “martyre” et d’incitation à la haine des “Juifs”. »

L’abeille Nahoul a remplacé la souris Farfour, personnage ressemblant à Mickey Mouse, dont l’un des messages, au printemps 2007, avait été un appel à libérer « les pays musulmans envahis par les assassins ». Réagissant à une menace de procès par la compagnie Disney, Al-Aqsa TV a décidé de sacrifier Farfour, non sans une ultime provocation, qui a consisté à mettre en scène la mort de la souris islamiste, victime de l’extrême violence d’un interrogateur israélien, désireux de lui voler sa propriété . Le mot de la fin a été prononcé par la présentatrice Saraa : « Farfour est mort en martyr en protégeant sa terre, il a été tué par les tueurs d’enfants. » L’intention directrice de l’émission est parfaitement exprimée dans le charmant dialogue destiné à présenter le nouveau personnage :

« - Saraa : Qui es-tu ? D’ou viens-tu ?


- Nahoul : Je suis Nahoul l’abeille, le cousin de Farfour. 


- Saraa : Qu’est-ce que tu veux ?


- Nahoul : Je veux suivre les pas de Farfour
.

- Saraa : Ah ? Comment ça ?

- 
Nahoul : Oui, le chemin de l’Islam, de l’héroïsme, du martyr et des Moudjahidines. Nous prendrons notre revanche sur les ennemis d’Allah, les assassins d’enfants innocents, les tueurs de prophètes, jusqu’à ce que nous libérions Al-Aqsa de leur impureté…

- 
Saraa : Bienvenue, Nahoul. »

L’objectif d’une telle émission est clair : conduire les jeunes téléspectateurs à intérioriser cette représentation du Juif comme criminel et infanticide afin de les disposer à devenir des combattants fanatiques. La légende du « crime rituel juif », réactivée par l’exploitation symbolique de la « mort en direct » du jeune al-Dura, est devenue une source d’inspiration pour toutes les formes culturelles de la propagande antijuive contemporaine, des timbres-poste et des affiches à l’effigie d’al-Dura aux émissions interactives de télévision. Il est hautement significatif que, face aux critiques, Hazem Sharawi, le jeune concepteur des « Pionniers de demain », ait ainsi défendu son émission : « Nous ne faisons que refléter la réalité. Regardez ce qui est arrivé à Mohammed al-Dura… ». Pour les professionnels de la criminalisation des Juifs, l’absence de preuve de la mort d’al-Dura est devenue la preuve par al-Dura. La poupée engagée a donc continué à prêcher le Jihad. Le journaliste du Monde souligne l’association récurrente entre l’appel au Jihad et le thème répulsif du « Juif tueur d’enfants » : « Dans un épisode diffusé fin juillet [2007], l’abeille islamiste parle de libérer la mosquée Al-Aqsa, dans la Vieille Ville de Jérusalem, des “impuretés des Juifs criminels”. À une petite spectatrice qui explique par téléphone vouloir devenir “journaliste”, Nahoul conseille de “photographier les Juifs quand ils tuent les enfants”. Puis une autre fillette appelle et clame que, une fois grande, elle sera une “combattante du Jihad”. “Si Dieu le veut”, répond Saraa, comblée par la ferveur islamiste de son très jeune public. »

On ne saurait sous-estimer ni l’importance, ni la gravité des conséquences de cette opération de propagande, qui a touché le public planétaire. Elles ne pourront jamais être totalement effacées, quels que soient les résultats de la contre-offensive intellectuelle récemment lancée par des universitaires et des journalistes soucieux de rétablir la vérité. Le pseudo-reportage de France 2, qui a puissamment servi à diaboliser et à criminaliser Israël, tout en alimentant le discours des partisans du « Jihad défensif » mondial, aura produit une « affaire al-Dura » qui ne fait vraisemblablement que commencer. On attend avec autant d’impatience que de scepticisme l’intervention, sur cette abominable affaire, des professionnels de « l’éthique des médias », trop souvent abonnés aux colloques ronronnants dont l’une des fonctions est précisément d’écarter toutes les « questions qui fâchent ». L’affaire Dreyfus pourrait être à cet égard exemplaire. Lorsque Lucien Herr et Bernard Lazare se lancèrent dans le combat, ils paraissaient isolés autant que vulnérables en leur quête de justice et de vérité. Et pourtant, le courage et la lucidité militante d’un petit groupe de citoyens déterminés ont fini par vaincre toutes les puissances sociales coalisées, l’état-major, l’armée et l’Église. Un contre-pouvoir animé par des idéaux a détruit le système bâti par les faussaires et leurs complices, les fanatiques et les conformistes. La démocratie véritable n’est pas faite pour les endormis ni pour les pusillanimes.

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22 novembre 2007 4 22 /11 /novembre /2007 07:36
Quand l'assassinat racial devient climat social, le meurtre de Sébastien Sellam z"l, au nom de prédicats islamiques enseignés dans les Hadiths propagés par une Religion de la Haine (Al Boukhari 64) est un appel clair à récidive. Cette affaire et ses commanditaires subliminaux doivent être jugés, de même que ceux d'Ilan Halimi z"l par Fofana ; les Institutions doivent, en ces occasions, prendre leurs responsabilités, quant aux conséquences psycho-sociales de la diffusion par de grands organes de presse nationale, tels que Fr 2, de versions tronquées et complaisantes de l'histoire contemporaine ("affaire Al Dura"), faisant du Juif l'ennemi ontologique des Nations et incitant à la démultiplication de véritables meurtres rituels à la mode islamikaze.

Si jamais il existe réellement des êtres au psychisme plus faible que d'autres, alors raison de plus pour se tourner vers ceux qui les influencent et qui ne peuvent se défausser de leur implication.

Le populisme enderlinien, relais insidieux des mosquées salafistes à l'insu de son plein gré, doit être analysé et jugé, non seulement pour un mensonge mis en scène, mais pour sa contribution mondialisée au Djihad (D.Pearl, Beck, etc.) et son altération généralisée du "vivre-ensemble" en France (au moins deux meurtres selon les critères et méthodes d'Al Qaeda, des centaines d'agressions) ; les pro-palestiniens zélés devraient être traités comme les affidés d'Al Qaeda et du Hamas qu'ils se revendiquent être, en criant "mort aux Juifs!", profanant des noms et des images d'abord, avant de se faire l'avant-garde du Djihad des quartiers, le couteau pointé sur la prochaine cible juive de moins de 12 ans sortant d'une école!

Ce tueur sait ce qu'il dit, qui et au nom de quoi on lui a intimé de le faire, agit en tant qu'applicateur de prescriptions religieuses répétées à tue-tête. C'est le processus d'incitation à la haine dès les origines textuelles de tels comportements édictés qui doivent faire l'objet de la politique de prévention et de répression du terrorisme social qui s'installe durablement et suscite admiration, compassion, complicité. Non à l'instauration de pogroms dans Paris!

Si "Islam de France" il devait un jour y avoir, alors il ne pourra qu'être expurgé de tous les passages médinois et après, indéniablement présents dans le marbre du Coran, qui appellent clairement à la mort ou à la conversion des Mécréants, Juifs, Apostats, à l'oppression et à la soumission (des Femmes) par tous les moyens, y compris le mensonge, la dissimulation, la Takkia etc. Il est impossible de cohabiter avec celui qui a reçu l'ordre de vous tuer. C'est une question de choix de société, pas une affaire en irresponsabilité psychiatrique. Un groupe communautaire est actuellement plus directement menacé, les autres doivent savoir qu'ils suivront et qu'ils sont déjà sur la liste. Ces crimes apparemment "isolés" et ciblés ne sont encore que des coups de sonde dans les défenses immunitaires de l'Occident, sa législation, avant de passer à la vitesse supérieure ; l'impunité est la pire démission de l'Etat de tous ses citoyens qu'on puisse ne pas envisager .


Le Parisien s’intéresse à la récente série d’actes antisémites dans le Xe arrondissement de Paris
Pierre Lurçat attire notre attention sur cette information, que met en ligne aujourd’hui le site du CRIF, et ajoute la remarque suivante : « Bravo au "Parisien", premier quotidien français à rompre l'omerta journalistique pour parler de l'affaire Sellam ! »
  

21/11/07

 

 

Texte repris du site du CRIF.

 

 

Inquiète, la communauté juive du quartier est aussi exaspérée.

 

Dimanche 18 novembre, un jeune homme de 15 ans, qui portait une kippa, a été passé à tabac par trois garçons, au moment où il sortait de son immeuble de la rue de la Grange-aux-Belles. La victime a porté plainte.

 

Samedi 18 novembre [date?], deux enfants [juifs] de 10 ans ont été insultés et frappés par un garçon de leur âge dans la cour de l’école Vellefaux. La communauté juive a organisé un rassemblement spontané, mardi 20 novembre.

 

« Les injures que nous essuyons ne sont qu’un aspect de la violence. Les jeunes nous menacent de brûler nos immeubles et crient : "Ici, c’est la Palestine, rentrez chez vous". Au quotidien, c’est infernal »,

 

confie une mère de famille.

 

« Je ne laisserai pas ce climat de haine [s’installer]. Il est impensable qu’une communauté vive ainsi dans la peur »,

 

affirme Tony Dreyfus, le député-maire PS du Xe arrondissement, qui a averti le préfet de police, Michel Gaudin, des tensions existantes, après avoir reçu une pétition signée par les habitants du quartier.

 

« Il faut que les auteurs de ces actes soient interpellés »,

 

ajoute le maire.

 

Le Parisien revient également sur le meurtre de Sébastien Sellam, en 2003, qui émut la communauté juive [*]. Dans un premier temps, le meurtrier, qui était un ami de la victime, a été déclaré irresponsable. Il pourrait finalement être jugé. L’avocat de la famille vient d’obtenir la réouverture du dossier, clos en 2006 sur un non-lieu. Adel avait égorgé et défiguré Sébastien, et déclaré :

 

« J’ai tué un juif ! J’irai au paradis ! »

 

 

© CRIF

 

-----------------------

 

Notes de la Rédaction d’upjf.org

 

[*] Voir la seconde partie de l’article de David Dastych, "Amère France". http://www.upjf.org/detail.do?noArticle=12002&noCat=145&id_key=145

 

Mis en ligne le 21 novembre 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org
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20 novembre 2007 2 20 /11 /novembre /2007 07:17
Envoyé le : Lu 19 Novembre 2007 23:01
Sujet : Situation préoccupante dans le quartier rue Albert Camus-Rue Grange aux Belles à PARIS 10°Les résidents de ce quartier parisien signalent au BNVCA leur exaspération_

 
 
 
BUREAU NATIONAL DE VIGILANCE CONTRE L ANTISEMITISME
8 Boulevard Saint Simon 93700 DRANCY
Drancy le 19/11/07
 
Le Président
Sammy GHOZLAN
0609677005
 
1-Le Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme rappelle la mémoire du jeune Sebastien SELLAM disc jockey
Alias LAM C ,sauvagement assassiné   dans la nuit du 19 au 20 novembre 2007 par son voisin,Adel Am…qui lui a tendu un guet-apens dans le parking de son immeuble à Paris 10°,avouant aux policiers l’avoir tué parce que sa victime était juive
Nous apprenons par son avocat que le même auteur a déjà été arrête et condamné pour avoir agressé un rabbin .
2-L’ avocat de la famille SELAM nous informe qu’il a enfin obtenu la possibilité de faire appel de la décision de non- lieu prononcée par le Tribunal, en faveur du meurtrier , et que cette audience se déroulera le 22 novembre 2007 .Il nous fait part de l’émotion suscitée par la découverte d’un tag en forme d’Etoile de David sur le mur de son domicile,le vendredi  soir 16 novembre , justifiant un dépôt de plainte.
3-Le BNVCA a été alerté par un grand nombre de résidents du quartier ,-rue Albert Camus-rue Grange aux Belles- d’une certaine agitation hostile,qui les inquiète car elle mêle à la fois l’insécurité et l’antisémitisme.Nombreux font état d’injures ,et d’agressions qui n’ont pourtant pas fait l’objet de plainte de leur part.Ils montrent aujourd’hui une exaspération telle ,qu’ils se réfèrent à l’affaire SELAM .restée dans leur mémoire.
 4-Parmi les deux derniers faits, ils signalent l’agression violente ,dimanche 18/11/07 d’un jeune garçon de 15 ans, couvert d’une kippa et vêtu du vêtement à franges apparentes caractérisant l’habit juif.Alors que Betsalel S… sortait de l’immeuble pour se rendre à la synagogue y prier à la mémoire de son père défunt, il a été pris à partie par trois garcons qu’il décrit comme d’origine maghrébine qui, pour des raisons futiles l’ont pris à partie,frappé, mis à terre, blessé au visage, au corps et surtout à la bouche ,d’autant plus douloureux,qu’il porte des bagues dentaires à la mâchoîre.La Police et le Samu sont arrivés sur place alertés par témoins visuels qui ont reconnu l’un des habitants de la cité parmi les attaquants.Une plainte a été déposée ce jour Une première ITT d e 5 jours a été ordonnée à Betsalel S…..
Nous demandons à la police de tout mettre en œuvre pour faire interpeller les auteurs et les mettre à la disposition de la justice.
 5-Le BNVCA a également été avisé d’une altercation antisémite qui s’est déroulée samedi 17 novembre,dans l’école Claude Vellefaux,du même quartier, où un gamin de 9 ans ,d’origine libanaise a craché sur ses camarades juifs et les a frappés,mis à terre :l’un a été profondément griffé au visage, l’autre souffre de contusions au visage et sur le corps.
-Les familles ont saisi la direction de cet établissement,qui aura déjà dû sanctionner il y a quelques mois, un  jeune élève qui aurait dit à ses camarades juifs «  HITLER EST PARTI TROP TOT.IL AURAIT TUE TOUS LES JUIFS »…
6-La situation dans ce quartier inquiète au plus haut point les résidents en général,qui se plaignent de la présence de bandes venues d’ailleurs, et les résidents juifs en particulier qui essuient de surcroit injures et menaces qu’ils osent  signaler aujourd’hui seulement.
7-Notre Bureau reste très attentif aux mesures que les autorités en charge de la sécurité, la Mairie,et le bailleur,prendront afin de ramener au plus vite le calme dans les cités en question,et restaurer la confiance des résidents en général et juifs en particulier.
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11 novembre 2007 7 11 /11 /novembre /2007 10:45
Source : Radio Prague ajourd'hui :

 
 
Commémoration de la Nuit de cristal sur la Place de la Vieille-ville

Une cérémonie a eu lieu à 15h, réunissant plusieurs centaines de personnes sur la place de la Vieille-ville de la capitale, pour commémorer le 69e anniversaire de la Nuit de cristal. Une prière à la mémoire des millions de victimes du nazisme a été lue depuis le podium.



Des incidents ont eu lieu entre militants anti-fascistes et néonazis dans le centre de Prague

Samedi après-midi, des incidents ont eu lieu près de la faculté de droit, dans le centre de Prague, entre militants anti-fascistes et néonazis. Deux sympathisants de l’extrême droite ont été blessés.

La police tchèque avait été déployée en nombre, les néonazis ayant annoncé qu’ils voulaient défiler dans le quartier juif, en ce jour anniversaire de la Nuit de cristal, un vaste pogrome antijuif organisé par les nazis en 1938. Plusieurs centaines de personnes avaient pris part en début d’après-midi à des regroupements civils et religieux pour marquer leur opposition aux mouvements d’extrême droite. Plusieurs hommes poliques tchèques et diplomates avaient fait le déplacement.

Les incidents ont eu lieu lorsque les militants antifascistes, dont un bon nombre était venus d’Allemagne, ont franchi le cordon de sécurité. L’un de la vingtaine de militants d’extrême droite a d’abord sorti une arme à air comprimé et tiré à une reprise avant d’être roué de coups.

Plusieurs dizaines de néonazis avaient été arrêtés par la police un peu avant dans le neuvième arrondissement de Prague, où ils s’étaient réunis. Certains d’entre eux ont été interpellés en possession d’armes.

Le maire de Prague, Pavel Bem, a indiqué que tout avait été fait pour empêcher les néonazis de se rendre dans le centre-ville. "Tout se passe comme prévu", a-til indiqué à la télévision publique.
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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 10:00
"Comme un juif en France" les 6 et 7 novembre sur France 3
 
 
 
Le mardi 6 novembre à 23h05, et le mercredi 7 novembre à 20h50, France 3 proposera un documentaire  en deux volets intitulé "Comme un juif en France". Réalisateur Yves Jeuland. Ce film existe également en dvd.
 

Premier film (73') : mardi 6 novembre à 23:00

De l'affaire Dreyfus à Vichy


Second film (112') :  mercredi 7 novembre à 20:50

De la Libération à nos jours


Au début du siècle dernier, un vieux proverbe yiddish disait : « Heureux comme Dieu en France ». De l'arrivée des juifs du Yiddishland à l'exode des juifs d'Afrique du Nord, de la Grande guerre à Vichy, des hommes et des femmes, juifs français ou français juifs, racontent avec humour et émotion ces années de bonheur et de tourments. Une histoire sensible des juifs en France, rythmée et nourrie de documents rares, d'extraits de films et de chansons... Dans la joie ou la douleur.


avec Robert Badinter, Elie Barnavi, Jean Benguigui, Paul Bernard, Rachel Cohen, Raphaël Draï, Daniel Farhi, Bruno Fiszon, Théo Klein, Jean-Claude Grumberg, Eva Labi, Marceline Loridan-Ivens et Annette Wieviorka.

 

 
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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 09:52

La seconde division du monde

Après le 8 mai 1945, le National-socialisme fut pratiquement banni à travers le monde. Dans le monde arabe, cependant, l’idéologie nazie continua de se propager. Dans son rapport sur le procès en 1961 d’Adolf Eichmann, Hannah Arendt discuta les réactions au procès dans les media arabes :

« … Des journaux à Damas et Beyrouth, au Caire et en Jordanie ne cachaient pas leur sympathie pour Eichmann ou leur regret qu’il “n’ait pas fini le boulot” ; Une émission au Caire le jour de l’ouverture du procès apporta même une note légèrement anti-germanique dans ses commentaires, se plaignant qu’il n’y ait pas ‘le moindre incident dans lequel un avion allemand ait survolé une installation juive pour y lancer une bombe pendant toute la dernière guerre ». [15]

Le vœu profond de voir tous les Juifs éliminés fut aussi exprimé en avril 2001 par l’éditorialiste Ahmad Ragab dans le second plus grand quotidien égyptien, Al-Akhbar, contrôlé par l’Etat : « remerciez Hitler. Il a pris une revanche en avance sur les Israéliens, au nom des Palestiniens. Notre seule complainte contre lui était que sa revanche ne fût pas assez complète ». [16]

Manifestement, après le 8 mai 1945, il survint une division en deux du monde. La division du système économique et politique est bien connue sous le nom de « Guerre Froide ». La seconde division – qui fut masquée par la Guerre Froide – concernait l’acceptation et la poursuite de l’influence des modes de pensée national-socialiste.

En Novembre 1945, tout juste six mois après la fin du 3ème Reich, les « Frères Musulmans » réalisèrent les pires pogromes antijuifs de l’histoire de l’Egypte, quand des manifestants pénétrèrent dans les quartiers juifs du Caire lors de l’anniversaire de la Déclaration Balfour. Ils mirent à sac les maisons et les boutiques, attaquèrent des non musulmans, et mirent le feu aux synagogues. Six personnes furent tuées, et plusieurs centaines blessées. Quelques semaines plus tard, les journaux ‘islamistes’ se tournèrent vers une attaque frontale contre les Juifs égyptiens, les insultant comme sionistes, communistes, capitalistes et suceurs de sang, comme proxénètes et marchands d’armes, ou en général, comme éléments subversifs dans tous les Etats ou sociétés », comme Gudrun Krämer l’écrivit dans son étude « les Juifs en Egypte 1914 – 1952 ».

En 1946, les « Frères Musulmans » s’assurèrent que Amin al-Husseini, l’ancien grand mufti se voyait accorder l’asile politique et un nouveau bail dans la vie politique en Egypte. A cette époque, al-Husseini était recherché pour des charges de crimes de guerre par, entre autres, la Grande Bretagne et les Etats-Unis. Entre 1941 et 1945, il avait dirigé les divisions musulmanes SS dans les Balkans, et avait été personnellement responsable du fait que des milliers d’enfants juifs, qui auraient pu autrement être sauvés, furent envoyés à la mort dans les chambres à gaz. Tout cela était connu en 1946. Cependant, la Grande Bretagne et les Etats-Unis choisirent de renoncer à une poursuite criminelle d’al-Husseini de façon à éviter de gâter leurs relations avec le monde arabe. La France, qui détenait al-Husseini, le laissa délibérément s’échapper.

Les années de propagande nazie en arabe avaient fait du mufti la personnalité politique de loin la plus connue dans le monde arabe et islamique. Mais en 1946, l’amnistie de facto par les puissances occidentales augmenta encore le prestige du mufti. Les Arabes voyaient dans cette impunité, écrivit Simon Wiesenthal en 1946, « non seulement une faiblesse des Européens, mais aussi une absolution pour les évènements passés et futurs. Un homme qui est l’ennemi n°1 d’un empire puissant – et cet empire ne peut pas l’écarter – apparaît aux Arabes comme un chef convenable ». [17] Désormais, le passé pro-nazi commença de devenir une source de fierté, non pas une honte, et les criminels nazis sur la liste des recherchés en Europe affluèrent dans le monde arabe. Quand le 10 juin 1946 les titres de la presse mondiale annoncèrent la « fuite du mufti de France »… les quartiers arabes de Jérusalem et toutes les villes et villages arabes furent couverts de guirlandes et de drapeaux, et le portrait du grand homme pouvait être vu partout », rapporta un observateur contemporain. [18] Mais les plus grands partisans du mufti furent les « Frères Musulmans », qui à cette époque pouvaient mobiliser un million personnes en Egypte seulement. [19] Ce furent eux, en effet, qui avaient organisé le retour du mufti, et avaient défendu ses activités nazies contre toute critique.

Dans les décennies suivantes, de grands tirages des écrits diffamatoires les plus infâmes sur les Juifs, « les Protocoles des Sages de Sion », furent publiés sur l’ordre de deux anciens membres très connus des « Frères Musulmans », Gamal Abdel Nasser et Anouar Sadat. Aussi bien la solidarité inconditionnelle des « Frères Musulmans » avec al-Husseini, et leurs émeutes antijuives quelques mois après Auschwitz montrent que les « Frères Musulmans » ne firent aucune objection, c’est le moins qu’on puisse dire, à la tentative d’Hitler d’exterminer les Juifs d’Europe.

Les conséquences de cette attitude, cette cécité à l’impact international de l’Holocauste, continue d’affecter le cours du conflit entre Arabes et Juifs aujourd’hui. Nous en voyons une expression à travers le refus permanent de « Conseil Musulman de Grande Bretagne », une branche britannique des « Frères Musulmans » de reconnaître la nature spécifique de l’Holocauste et d’assister aux évènements de « Holocaust Memorial Day » [jour de Commémoration de l’Holocauste] [20] Comment les islamistes expliquent-ils le soutien international à Israël en 1947 ? Ignorant le destin réel des Juifs pendant la seconde Guerre Mondiale, ils se tournent vers des théories de la conspiration, considérant la création de l’Etat juif comme une attaque inspirée par les Juifs, par les Etats Unis et l’Union soviétique sur le monde arabe. De même, les « Frères Musulmans considèrent toute l’intervention des Nations Unies comme un complot international mené par les Américains, les Russes et les Britanniques, sous l’influence du sionisme ». La notion folle d’une conspiration juive mondiale, supprimée en Allemagne depuis le 8 mai 1945, a survécu et prospéré dans la culture politique du monde arabe.

Un exemple particulièrement frappant est la Charte adoptée en 1988 par les “Frères Musulmans” en Palestine, mieux connus sous le nom de Hamas. Dans cette Charte – qui semble avoir été copiée dans les feuillets de « Der Stürmer » [journal antisémite allemand paraissant avant et pendant la 2ème Guerre mondiale, Ndt] ; comme Sari Nusseibeh, ancien représentant de l’OLP à Jérusalem l’a écrit – le Hamas se définit lui-même comme le « fer de lance et l’avant-garde de la lutte contre le sionisme mondial ».

Dans la Charte, les Juifs sont accusés d’être derrière tous les chocs de la modernité : « ils tentent de saper les sociétés, de détruire les valeurs, de corrompre les consciences, de détériorer l’identité et d’annihiler l’Islam. Ils se trouvent derrière le commerce de la drogue et l’alcoolisme sous toutes ses formes, pour faciliter son contrôle et son expansion ». De plus ils sont tenus pour responsables de toute catastrophe majeure dans l’histoire moderne : les Juifs étaient derrière le Révolution française et la Révolution communiste… Ils étaient derrière la Première Guerre Mondiale… Ils furent derrière la Seconde Guerre Mondiale, grâce à laquelle ils firent d’énormes profits financiers dans le commerce des armements, et ouvrirent la voie à l’établissement de leur Etat…

Il n’y a aucune guerre en cours nulle part où ils n’aient leur part de responsabilité… « Leur plan, déclare l’article 32 de la Charte, est incarné dans le ‘Protocole des Sages de Sion’, et leur conduite actuelle est la meilleure preuve de ce que nous disons”. Comment se peut-il que d’ardents partisans du Hamas comme Azzam Tamini, qui est un invité régulier sur la BBC et Channel 4, ne soit jamais sérieusement mis en question sur le contenu antisémite de la Charte ?

Comme dans les années 1930 et 1940, la pure absurdité de telles proclamations rend difficile, pour des gens éduqués, de croire que quelqu’un puisse les prendre au sérieux. De telles proclamations, cependant, ont provoqué des pogromes en Russie, ont été utilisées comme le manuel de l’Holocauste en Allemagne, et ont motivé les perpétrateurs du 11 septembre 2001. L’antisémitisme islamique est la raison pour laquelle le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah a récemment prévenu l’Arabie saoudite et d’autres pays arabes «  de ne pas normaliser les relations avec Israël ». L’antisémitisme islamique est la seule raison pour laquelle l’Iran – un pays qui n’a ni conflit territorial avec Israël, ni un problème de réfugiés palestiniens – appelle à la destruction d’Israël encore et encore.

Certains observateurs proclament que des concessions politiques d’Israël seraient suffisantes pour arrêter la haine antijuive au sein du monde arabo-islamique. Ils ont tort. Pour les islamistes, la question en jeu n’est pas le bien-être individuel des Palestiniens mais l’abolition des ‘Lumières’, de la raison, et de la liberté individuelle – réalisations dont l’extension est attribuée d’abord aux Juifs. Quand même aujourd’hui des Allemands à Beyrouth, Damas, et Amman sont couverts de compliments pour Adolf Hitler, cela peut difficilement être du fait d’Israël. Quand des graffiti dans la banlieue Hampstead Garden associent des swastikas avec les mots « Tuez tous les Juifs » et « Allah » - qu’est que cela a à voir avec le sionisme, au nom du ciel ? Notre incursion historique a, cependant, révélé que cette association n’est en aucune façon accidentelle.. Le lien entre « Tuez tous les Juifs », « Allah » et la swastika indique une idéologie spécifique, l’une de celle reliée aussi bien historiquement et idéologiquement avec le nazisme, et elle doit être combattue avec une détermination égale. 

L’islamisme et la Gauche politique

Pourquoi cependant – s’avère-t-il si difficile de réaliser un tel effort – particulièrement, mais pas seulement, ici en Grande Bretagne ? Trois suggestions sur le pourquoi de ce fait : d’abord, cette lutte – au moins à l’heure qu’il est – doit être menée en opposition avec une Gauche politique qui a totalement perdu sa boussole morale et ses repères politiques. Il est vrai que Oussama ben Laden a ancré son objectif stratégique de « talibaniser » l’Amérique et le monde dans un langage qui cherche à se lier avec les mouvements de protestation occidentaux et, au-delà de cela, de mettre l’islam à la place de l’ancien système communiste. Ainsi, dans le dernier message de ben Laden le 11 septembre 2007, le combat contre le réchauffement global est souligné de façon à s’attirer le soutien des écologistes, le tambour anticapitaliste est battu (« vous devriez vous libérer de la tromperie, des chaînes et de l’usure du système capitaliste ») et enfin, Noam Chomsky, le gourou de la lutte anti-mondialisation gauchiste, est applaudi.

D’un autre côté, Oussama ben Laden et toute autre entité islamiste comme le Hamas, le Hezbollah et le régime iranien n’ont pas caché leur objectif – la destruction des sociétés démocratiques et leur remplacement par une dictature fondée sur la sharia. Le mode vie américain constitue, selon le dernier message de ben Laden «  la plus grande forme de polythéisme et c’est une rébellion contre l’obéissance à Allah ». Elle doit être remplacée par la loi d’Allah : « une totale obéissance doit exister aux ordres et prohibitions d’Allah l’unique, dans tous les aspects de la vie ». [21] Et cela est en effet le cœur du programme islamiste : l’accusation d’hérésie que d’accorder aux personnes la liberté personnelle et politique.

La naïveté ou la malignité selon laquelle la Gauche politique a cependant cédé au chant des sirènes de l’islamisme sont donc effrayantes. Ainsi, en mai 2006, Noam Chomsky a rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et a défendu et félicité l’insistance du Hezbollah à conserver ses armes :, en opposition aux décisions des Nations Unies ; [22] Ramadan, un islamiste éloquent, a reçu un traitement de star aux réunions anti-mondialisation européennes ; le prêcheur  des « Frères Musulmans » à la Télé musulmane, sheikh Qaradawi, reçoit des invitations du maire rouge de Londres, Ken Livingstone ; alors que le « Socialist Workers Party » a pris la décision stratégique de s’allier avec une branche britannique des « Frères Musulmans » - l’Association Musulmane de Grande Bretagne – pour construire la coalition « Stop the war ». L’été dernier, des milliers de gens furent mobilisés par cette alliance pour marcher à travers le centre de Londres en chantant « Nous sommes tous du Hezbollah désormais ». [23]

Bien sûr, une gauche qui qualifie Israël abstraitement de « mal » ne va pas prendre l’antisémitisme islamiste au sérieux. Diaboliser Israël implique de devenir sourd à l’antisémitisme. Ou, comme Sigmund Freud le formula : « celui qui a une illusion ne la reconnaîtra bien sûr pas comme telle ».

2. beaucoup d’Européens considèrent que attirer l’attention sur l’antisémitisme islamique, c’est jouer le jeu des racistes. En Grande Bretagne, le multiculturalisme est devenu la religion civique officielle depuis si longtemps que toute critique de tout groupe minoritaire semble être devenue l’équivalent d’une profanation. Evidemment, le racisme, la discrimination contre des gens du fait de leur origine ou de leur couleur de peau, doit être combattu. Vous ne pouvez pas être, cependant multiculturel et prêcher la répugnance meurtrière contre les Juifs. [24] Selon moi, nous ne devons pas défendre la haine antijuive sur des fondements « antiracistes » fallacieux ; nous devons plutôt distinguer entre les antisémites et les non antisémites au sein des communautés musulmanes. Nous ne devons pas défendre une brutale dichotomie du haut et du bas, dans laquelle l’antisémitisme de gens des pays arabes serait excusé comme une sorte « d’anti-impérialisme des imbéciles » [25] Nous devons plutôt insister sur la lutte contre la discrimination comme universelle.

3. L’antisémitisme islamique est un tabou même dans certains secteurs de l’université : une histoire de trahison intellectuelle et l’influence corruptrice d’un engagement politique. Le Professeur Pieter von der Horst de l’université d’Utrecht aux Pays Bas l’a découvert quand il proposa de donner une conférence sur le thème du pamphlet antijuif. Le directeur de l’Université lui demanda de couper la partie de sa conférence traitant de l’antisémitisme islamique. Quand il refusa de le faire, il fut invité à paraître devant un groupe de quatre professeurs qui insistèrent pour qu’il retire ces passages. Une conférence sur l’antisémitisme islamique, selon leur argumentation, pouvait conduire à des réactions violentes des groupes d’étudiants musulmans bien organisés.

Des choses semblables me sont arrivées. Quand en avril 2003, je fus invité par l’université Yale comme intervenant principal sur le thème « terrorisme islamiste et antisémitisme : la mission contre la modernité », il y eut n tel débordement de protestations que les organisateurs modifièrent le programme. Le titre original de l’un des groupes – « jihad islamique : un exemple de terrorisme mondial non étatique » - fut changé en « Terrorisme mondial, non étatique ». De plus un intervenant fut ajouté au podium, dont la seule qualification était d’être le président local de « la coalition pour le droit au retour en Palestine ». Au moins, je fus autorisé à faire mon intervention. Mais il n’en fut pas ainsi en mars 2007 dans cette université [de Leeds, Ndt] Ici aussi, le terme « antisémitisme islamique » contrecarrait ce qui aurait dû être un débat vivant déjà en mars. Suite à des protestations par mails de certains étudiants musulmans, ma conférence intitulée « l’héritage d’Hitler : l’antisémitisme islamique au Moyen-Orient » fut modifié en « L’héritage nazi : exportation de l’antisémitisme au Moyen-Orient ». Cela s’avéra être une modification sémantique mineure : le jour de mon arrivée à Leeds, l’administration de l’université annula mon intervention « pour des raisons de sécurité ». Personne, y compris les étudiants musulmans, n’avait menacé de violence. Comme auparavant à Utrecht, la liberté d’expression était suspendue – selon moi – par un acte d’autocensure préventive. [26] Les administrations des deux universités ont probablement cru qu’elles répondraient aux vœux de leurs nombreux étudiants musulmans en suspendant une conférence sur l’antisémitisme islamique.

La fausseté de cette approche s’éclaire si nous réalisons que des Musulmans critiquent aussi l’antisémitisme islamique. « Pourquoi haïssons-nous les Juifs ? » demanda l’éditorialiste saoudien Hussein Shubakshi dans un quotidien en arabe publié à Londres en mai 23005. « L’étendue de l’immense haine des Juifs est déroutante. Si nous savions… la vraie raison de pourquoi les Juifs sont devenus l’origine de toute catastrophe, alors nous serions capables de comprendre l’idée de diviser les êtres humains en groupes… »

En Janvier 2006, le philosophe Mezri Haddad s’est plaint que l’opinion publique arabe ait trouvé dans l’antisémitisme le catalyseur parfait de toutes ses blessures narcissiques, et des ses frustrations sociales, économiques, et politiques. Les fondamentalistes, ajoutait-il, ont « réduit le Coran à un procès d’antisémitisme nauséabond », mais il faut admettre, « que quelques versets coraniques, isolés intentionnellement de leur contexte historique, ont contribué encore plus à ancrer les stéréotypes antisémites dans les mentalités arabo-musulmanes ». Cette « pétrification » de la mentalité arabo-musulmane peut être inversée, selon Haddad, mais cela nécessiterait « de l’audace intellectuelle » de la part des érudits islamiques. Puisqu’ils ne peuvent pas purger le Coran de son rebut potentiellement antisémite, ils doivent examiner de près ce corpus à travers un raisonnement herméneutique ». [27]

Aussi, alors que certains Musulmans soutiennent le combat universel contre l’antisémitisme, d’autres Musulmans veulent empêcher toute mention, sans parler de toute discussion publique, de l’antisémitisme islamique. C’est ce dernier groupe qui a profité – au moins au début – des actions dans les universités d’Utrecht et de Leeds.

L’historien britannique Elie Kedourie que j’admire beaucoup a déclaré que « l’intégrité morale et la rigueur universitaire sont toujours complémentaires » [28] et je souscris à ce point de vue. Aujourd’hui, un nombre croissant de Musulmans anti-islamistes se plaint du comportement « bien-disant » des universitaires occidents, qui manque d’intégrité morale et de rigueur universitaire. « Quand des Occidentaux donnent des excuses politiquement correctes à l’islamisme », déclare par exemple Tawfik Hamid, un ancien membre de l’organisation islamiste égyptienne Gama’a al-Islamiyya, « cela met vraiment en danger la vie des réformateurs, et dans beaucoup de cas, cela a pour effet d’éteindre leur voix ». Et il prévient que « si l’on ne se confronte aux racines idéologiques de l’islamisme, il sera impossible de le combattre » [29] - - réalité que les gouvernements ne sont pas seuls à devoir garder en tête.

L’islamisme n’est pas motivé par un concept de raison mais par le culte de la mort. Il ne lutte pas pour l’émancipation mais pour l’oppression. Il utilise le drapeau de l’anticolonialisme pour promouvoir l’antisémitisme. Il est vrai qu’aujourd’hui il n’y a pas d’autre mouvement anticapitaliste ou anti-occidental capable de mobiliser et d’influencer tant de gens. Le dernier message de ben Laden se fonde sur cette réalité. Mais c’est pour cette raison même, absolument essentielle pour toute personne responsable, qu’il faut tirer une ligne infranchissable entre un concept de changement enraciné dans les traditions des ‘Lumières’ et de l’émancipation, et un concept de changement qui a pour but une voie fasciste de destruction de nos sociétés et de la liberté individuelle. Vous pouvez être favorable ou opposé à l’islamisme et au fascisme, mais vous ne pouvez pas être antifasciste et pro-islamiste en même temps.


—————————————————————-

[1] Report of the All-Party Parliamentary Inquiry into Antisemitim: Government Response, 29th March 2007, p. 12

[2] Joanna Bale and Anthony Browne, Attacks on Jews soar since Lebanon, in: The Times (London), September 2, 2006

[3] Melanie Phillip’s Diary, On February 3, 2007. She is referring here to the The Times of February 7, 2006. See also the Report of the All-Party Parliamentary Inquiry into Antisemitism, September 2006, p. 30.

[4] Robert Wistrich, Facing the “New” Antisemitism, Keynote address at the Conference of the Global Forum against Antisemitism in Jerusalem on 12 February 2007.

[5] New Al-Jazeera Videos: London Suicide Bomber Before ,Entering Gardens of Paradise’ in: MEMRI Special Dispatch Series, No. 979, September 3, 2005.

[6] MEMRI, Special Dispatch Series No. 1201, July 11, 2006.

[7] David Gelernter, Beyond Barbarism in the Middle East, Jewish World Review, 19 March 2002.

[8] Abd Al-Fattah Muhammad El-Awaisi, The Muslim Brothers and the Palesatine Question 1928-1947, London 1998, p. 118.

[9] Richard P. Mitchell, The Society of the Muslim Brothers, London 1969, p. 203.

[10] El-Awaisi, op. cit., p. 98.

[11] Brynjar Lia, The Society of the Muslim Brothers in Egypt, Reading (Ithaca Press 1998), p. 179.

[12] Seth Arsenian, ‘Wartime Propaganda in the Middle East’, The Middle East Journal, October 1948, Vol. II, no. 4, p. 421; Robert Melka, East The Axis and the Arab Middle 1930-1945 (University of Minnesota, 1966), pp 47ff; Heinz Tillmann, Deutschlands Araberpolitik im Zweiten Weltkrieg (East Berlin, 1965), pp. 83ff. (German)

[13] Report of the All-Party Parliamentary Inquiry, op. cit., p. 28.

[14] Communication of the German Consulate in Teheran to the Auswärtige Amt on 2 February 1941; cited in Klaus-Michael Mallmann und Martin Cüppers, Halbmond und Hakenkreuz. Das Dritte Reich, die Araber und Palästina, Darmstadt (Wissenschaftliche Buchgesellschaft) 2006, p. 42. (German)

[15] Hannah Arendt, Eichmann in Jerusalem (Middlesex: Penguin, 1965), p. 13.

[16] Al-Akhbar, 20 April 2001. Ragab reiterated this thoughts in the editions of 25 April 2001 and 27 May 2001. See Anti-Defamation League, Holocaust Denial in the Middle East: The Latest Anti-Israel, Anti-Semitic Propaganda Theme, (New York, 2001), p. 2 (http://www.adl.org/holocaust/Denial_ME/hdme_genocide_denial.asp#1).

[17] Simon Wiesenthal, Großmufti – Großagent der Achse, Salzburg (Ried-Verlag) 1947, p.2. (German)

[18] Daphne Trevor, Under the White Paper (Jerusalem, 1948), pp. 206ff.

[19] Mitchell, op. cit, p. 328.

[20] Daniella Peled, As British remember the Holocaust, Muslim group blasts commemoration, in: JTA, January 25, 2005.

[21] See: http://www.nydailynews.com/news/wn_report/2007/09/12/2007-09-12_translation_of_osama_bin_laden_video-1.html

[22] ‘US Linguist Noam Chomsky Meets With Hizbullah Leaders in Lebanon’, MEMRI, Special Dispatch Series, No. 1165, May 16, 2006.

[23] Udo Wolter, Rote Fatwa, in: Jungle World, 4. August 2004. Philip Spencer, The Left and Anti-Semitism today, in: Engage online journal Issue 5, September 2007.

[24] Christopher Hitchens, Londonistan Calling, in: Vanity Fair, June 2007.

[25] A century ago, August Bebel, the German Social Democratic leader, characterized antisemitism – because of its apparently antihegemonic character – as the “socialism of fools”.

[26] Matthias Küntzel, ‘Is there no longer room for debate?,’ The Times Higher Education Supplement, March 23, 2007.

[27] On the Saudi columnist in Al-Sharq Al-Awsat, see ‘We Must Discuss Why We Hate The Jews’, MEMRI, Special Dispatch No. 913, 27 May 2005. On Haddad: ‘Tunisian Philosopher Mezri Haddad: Islamists have reduced the Koran to a Nauseating Antisemitic Lampoon’, MEMRI, Special Dispatch Series No. 1362, 21 November 2006.

[28] Alain Silvera, Elie Kedourie, politique et moraliste, in: Sylvia Kedourie, ed. Elie Kedourie 1926-1992. History, Philosophy, Politics, London: Frank Cass, 1998, p. 101.

[29] Tawfik Hamid, ‘The Trouble With Islam’ Wall Street Journal, 3 April 2007.

 


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5 novembre 2007 1 05 /11 /novembre /2007 09:48

Texte d’une conférence donnée à l’Université de Leeds, le 10  octobre 2007

 

L’héritage d’Hitler :

L’antisémitisme islamique et l’impact des “Frères  Musulmans »

Par Matthias Küntzel

http://www.matthiaskuentzel.de/contents/hitlers-legacy-islamic-antisemitism-and-the-impact-of-the-muslim-brotherhood

Adaptation française de Sentinelle 5768 ©

 

Aujourd’hui, je vais souligner particulièrement l’antisémitisme de l’ancêtre de toutes les formes d’islamisme, les « Frères Musulmans ». Pourquoi ? Parce que il me semble que cette organisation possède une présence particulièrement forte en Grande Bretagne. Parce que – autant que je puisse dire – ce n’est qu’en Grande Bretagne qu’elle est parvenue à forger une alliance avec certaines fractions de la Gauche – le « Socialist Workers Party* » et Ken Livingstone [Maire de Londres gauchiste, Ndt] vient ici à l’esprit. Cette alliance peut aussi expliquer en partie pourquoi on entend des propositions prononcées en Grande Bretagne, qui nous laissent en Allemagne, pensant à ce qui s’est passé en 1933, tout simplement sidérés. Je pense ici à des propositions de boycott d’Israël, et je me félicite de la réaction di gouvernement britannique au « Rapport de l’enquête parlementaire interpartis sur l’antisémitisme » qui déclare que «  de tels boycotts sélectifs… sont anti-juifs en pratique » et sont une « attaque contre la liberté universitaire et les échanges intellectuels ». [1]

L’antisémitisme islamique n’affecte pas seulement la Grande Bretagne bien sûr. Dans certains cercles en Allemagne aussi, l’antisémitisme est devenu de plus en plus une part de l’identité musulmane. Nous entendons le mot « Juif » utilisé comme une injure, nous sommes témoins de l’adulation de ‘rappers’ qui incitent à attaquer les Juifs, et nous entendons le terme « nazi » utilisé comme un compliment.

A Berlin un écolier musulman a lancé un appel pour que « tous les Juifs soient gazés ». Un gang d’étudiants a tendu un traquenard à l’un de leur condisciple dans un laboratoire de chimie, lui déclarant « maintenant, nous allons ouvrir les robinets de gaz », et pendant la visite du Musée de l’Histoire de l’Allemagne, un groupe d’étudiants musulmans s’est assemblé autour d’une réplique de chambre à gaz et a applaudi. Voyez-vous, ils ne considéraient pas l’Holocauste comme une alerte, et ils ne niaient pas qu’il soit arrivé ; C’était voulu comme une source d’inspiration, une preuve que c’est possible, que des millions de Juifs puissent être tués. Mais les choses vont-elles mieux en Grande Bretagne ?

“Dans la banlieue de Hampstead Garden, des swastikas et les mots ‘Kill all Jews’ [Tuez tous les Juifs] et  ‘Allah’ étaient barbouillés sur la maison et la voiture de Justin Stebbing” rapporte ‘the Times’. Le Dr Stebbing, qui travaille dans un hôpital, déclara : « Je me suis sentie violée. C’est horrible."[2] Swastika, “kill all Jews” and “Allah” – Voilà le thème de mon intervention aujourd’hui.

Selon le journaliste Richard Littlejohn, “J’ai rencontré un guide pour le tour ‘Jack l’éventreur” dans l’est de Londres, qui a été battu par un groupe de jeunes Musulmans, qui après avoir vu son costume d’époque – un long manteau noir et un chapeau noir – a cru qu’il s’agissait d’un Juif orthodoxe, et que donc il méritait une correction. Ils ne voulaient d’un ‘sale Juif’ dans ‘leur’ voisinage ».

Enfin, une enquête d’opinion en 2006 – selon le ‘Times – « révéla qu’un horrible nombre de 37 % des Musulmans sondés pensaient que la communauté juive en Grande Bretagne était une cible légitime … et pas moins de 46 % pensait que la communauté juive constituait une ligue avec les Francs-Maçons pour contrôler les media et la politique ». [3]

Cela n’est pas seulement l’antisémitisme ‘normal’ de préjugé racial ou de discrimination religieuse ou sociale. Cela n’est pas non plus le type d’hostilité envers les Juifs trouvés dans le Coran. Nous avons affaire ici avec le cœur de l’antisémitisme qui déshumanise et diabolise les Juifs et qui a beaucoup en commun avec l’idéologie nazie. Dans l’islamisme, cette haine des Juifs reçoit un nouveau versant radical par son association avec l’idée de guerre de religion – avec une mission religieuse globale, une croyance au paradis et aux récompenses du martyre. Cela le rend dans le même temps suicidaire et génocidaire. [4]

Prenons l’exemple de Mohammed Sidique Khan, le chef du cercle des attentats à la bombe de Londres, qui vivait à Leeds et avait travaillé comme animateur de jeunes à Beeston. Qu’est-ce qui l’a conduit à se faire exploser parmi des personnes innocentes ?

La vidéo testament de Sidique Khan est très claire. Elle ne montre aucun signe de désespoir, mais la détermination d’un soldat. Citons Sidique Khan : “Notre motivation motrice ne provient pas de biens tangibles que ce monde peut offrir… Nous sommes en guerre, et je suis un soldat”. [5]

La vidéo testament de Shehzad Tenweer, un autre perpétrateur de l’attentat du 7 juillet 2005 qui vivait à Leeds et étudiait à la “Leeds Metropolitan University », est aussi très clair. Citons le : “Nous sommes engagés à  100 % pour la cause de l’Islam. Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie ». [6]

Cette culture de la mort qui éteint l’instinct qui unit normalement tous les êtres humains – l’instinct de survie – est quelque chose qui dépasse l’imagination. C’est quelque chose que même George Orwell n’a pas pu décrire. La malignité choquante de tels messages conduit une personne qui souhaite garder prise sur de fermes modèles de la raison à les supprimer ou les arrêter. « Nous détournons instinctivement le regard comme nous le faisons quand nous sommes confrontés à une monstrueuse difformité », écrit David Gelertner. « Rien n’est plus dur ni plus effrayant à voir qu’un autre humain qui perd sa forme ». [7) Mais alors que cela peut dans une certaine mesure excuser l’attitude du citoyen ordinaire, cela ne peut pas justifier la manière dont les media, l’université et les politiciens se sont comportés. Notre tâche est de faire le contraire. Nous ne devons pas détourner le regard, mais plutôt examiner le monde des fantasmes des perpétrateurs, et chercher à saisir la logique immanente derrière leurs actes. Si l’on veut combattre et repousser l’idéologie islamiste, il faut d’abord la prendre au sérieux sous son aspect spécifique, avec ses propres principes et son histoire.

De fait, l’islamisme contemporain ne peut être expliqué que dans le contexte des 80 ans de son histoire.

Cela est démontré par l’exemple de Shehzad Tenweer. Avec son « Nous aimons la mort autant que vous aimez la vie », il se plaçait dans la tradition directe de Hassan al-Banna, qui fonda les « Frères Musulmans » en 1928. Dix ans plus tard, en 1938, Hassan al-Banna publia sa conception du jihad dans un article intitulé « l’industrie de la mort » qui devait devenir fameux. Ici, le terme « industrie de la mort » ne dénote pas quelque chose d’horrible mais un idéal. Al-Banna écrivait : « C’est seulement à une nation qui perfectionne l’industrie de la mort et qui sait mourir noblement, que Dieu confère une vie fière dans ce monde et une grâce éternelle dans la vie à venir ». Ce slogan fut repris avec enthousiasme par les « soldats de Dieu », comme les ‘Frères Musulmans’ se désignaient eux-mêmes. Alors que leurs bataillons marchaient sur les boulevards du Caire en formation semi fasciste, ils entonnaient le chant : « Nous ne sommes pas effrayés par la mort, nous la désirons… Mourons pour racheter les Musulmans ! »

L’approche que je compte utiliser aujourd’hui est historique. Mon intervention est centrée sur trois incursions dans l’histoire. La première nous ramène plus en détails sur les racines de l’islamisme chez les ‘Frères Musulmans’.

Les racines  de l’islamisme

Malgré des erreurs courantes, l’islamisme n’est pas né dans les années 1960, mais dans les années 1930. Son ascension ne fut pas inspirée par la faillite du nassérisme mais par l’ascension du fascisme et du nazisme.

Ce fut ‘l’Organisation des Frères Musulmans’, fondée en 1928 en Egypte, qui établit l’islamisme comme un mouvement de masse. La signification des ‘Frères’ pour l’islamisme est comparable à celle du Parti Bolchevik pour le communisme. Elle fut et demeure jusqu’à aujourd’hui le point de référence idéologique et le cœur organisationnel pour tous les autres groupes islamistes suivants, y compris al Qaïda et le Hamas ou le groupe autour de Sidique Khan.

Il est vrai que la politique coloniale britannique a produit l’islamisme, dans la mesure où l’islamisme se considérait comme un mouvement de résistance contre la « modernité culturelle ». Leur « lutte de libération », cependant, avait plus en commun avec la « lutte de libération » des nazis qu’avec tout autre mouvement progressiste.

Ainsi, les ‘Frères’ plaidaient pour le remplacement du parlementarisme par un Etat d’ordre « organique » fondé sur le califat. Ils exigeaient l’abolition de l’intérêt et du profit à remplacer par une communauté d’intérêts imposée de force entre le capital et le travail.  

Au premier plan des efforts des “Frères”, il y a le combat contre les tentations « sensuelles et matérialistes du monde communiste et capitaliste ». A l’âge tendre de 13 ans, Al-Banna pubescent avait fondé une « Société pour la Prévention de l’Interdit » [8] et c’est ce que les ‘Frères’ étaient et sont essentiellement – une communauté de zélotes mâles, dont le premier souci est d’empêcher tous les pêchés sensuels et sexuels interdits selon leur interprétation du Coran. Leur signature était très clairement apparente quand ils réduisaient périodiquement en cendres les night-clubs locaux, les maisons closes et les cinémas – constamment identifiés à l’influence juive.

Enferrée dans cette phobie, la société des ‘Frères Musulmans’, depuis le jour de sa fondation, apporta un havre à tout homme dédié à la restauration de la suprématie masculine. Au moment même où la libération des femmes  de l’infériorité décrétée par l’islam traçait graduellement sa route, les ‘Frères Musulmans’ se posèrent en point de ralliement pour la restauration de la domination patriarcale.

C’est d’un côté un mouvement religieux conservateur : pour al-Banna, seul un retour à l’islam orthodoxe pouvait ouvrir la voie à la fin des conditions et humiliations intolérables des Musulmans, et rétablir l’ordre islamique légitime. [9] C’était en même temps un mouvement politique révolutionnaire, et comme tel, un pionnier dans beaucoup de domaines. Les « Frères » étaient la première organisation islamique à poser des racines dans les villes, et à organiser un mouvement de masse capable en 1948 de rassembler un million de personnes en Egypte seulement. C’était un mouvement populiste et militant, non pas élitiste, et c’était le premier mouvement qui s’occupa de construire systématiquement une sorte « d’Internationale islamiste ».

La réponse des islamistes à tout était l’appel à un nouvel ordre fondé sur la sharia. Mais le jihad des « Frères » n’était pas dirigé d’abord contre les Britanniques. Plutôt, il se concentrait presque exclusivement contre le sionisme et les Juifs. L’appartenance aux « Frères » grimpa de 800 à 200.000 de 1936 à 1938. [10] Pendant ces deux années, les « Frères » conduisirent seulement une grande campagne en Egypte, campagne dirigée contre le sionisme et les Juifs.

Le coup de départ de cette campagne, qui établit les “Frères” comme un mouvement antisémite de masse, fut tiré lors d’une rébellion en Palestine dirigée contre l’immigration juive et initiée par le fameux Grand Mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. Les « Frères » organisèrent des manifestations de masse dans les villes égyptiennes avec les slogans : «  Mort aux Juifs ! » et « Juifs hors d’Egypte et de Palestine ». Leur haine des Juifs provenait d’un côté de sources islamiques. D’abord, les islamistes considéraient, et considèrent toujours, la Palestine comme un territoire islamique. Un ‘Dar al islam’, où les Juifs ne doivent pas diriger un seul village, sans parler d’un Etat. Ensuite les islamistes justifient leur aspiration à éliminer les Juifs de Palestine en invoquant l’exemple de Mohammed, qui au 7ème  siècle n’expulsa pas seulement deux tribus juives de Médine, mais décapita aussi la totalité de la population mâle d’une troisième tribu, avant de procéder à la vente en esclavage de toutes les femmes et enfants. Troisièmement, ils trouvèrent un soutien et un encouragement à leurs actes et projets dans la célèbre phrase coranique : « Les Juifs doivent être considérés comme les pires ennemis des croyants ».  

Leur haine  des Juifs était aussi inspirée par les influences nazies : des bulletins appelaient au boycott des biens et des magasins juifs, et le journal des « Frères », al-Nadhir, comportait un éditorial régulier sur le « danger des Juifs en Egypte », qui publiait les noms et adresses des hommes d’affaires juifs et des éditeurs de journaux présumés juifs partout dans le monde, attribuant tout le mal, depuis le communisme jusqu’aux maisons closes, au « danger juif ». 

La campagne des “frères” utilisa non seulement les modèles nazis d’actions et de slogans mais aussi le financement allemand. Et l’Historien Brynjar Lia rapporte dans sa monographie sur les “Frères”, des “documents saisis dans l’appartement de Wilhelm Stellbogen, directeur de l’agence d’information allemande affiliée à la légation allemande au Caire, montrant qu’avant octobre 1939, les « Frères Musulmans recevaient des subsides de cette organisation. Stellbogen fut essentiel dans le transfert de ces fonds aux « Frères », fonds considérablement plus importants que ceux offerts à d’autres activistes antibritanniques. Ces transferts paraissent avoir été coordonnés par Hadj Amin al-Husseini et certains de ses contacts palestiniens au Caire ». [11]

Pour résumer notre premier voyage dans l’histoire : nous avons vu que l’ascension du nazisme et de l’islamisme eurent lieu à la même période. Cela n’était pas un hasard, car les deux mouvements représentaient des tentatives de répondre à la crise économique mondiale de 1929 et à la crise du capitalisme libéral. Quelles qu’aient pu être leurs différentes réponses, ils partagèrent un critère central crucial : dans les deux cas, le sens d’appartenir à une communauté homogène avait été créé en se mobilisant contre les Juifs.

D’abord cependant, l’antisémitisme européen se révéla un outil inefficace dans le monde arabe. Pourquoi ? Parce que le fantasme européen sur la conspiration juive mondiale était étranger à la vision islamique originelle sur les Juifs. Ce n’est que dans la légende de Jésus Christ que les Juifs apparaissent comme une force fatale et puissante qui serait allé aussi loin que le meurtre du fils unique de Dieu. L’Islam raconte une histoire très différente. Là ce n’étaient pas les Juifs qui assassinèrent le prophète, mais le prophète qui tua les Juifs de Médine. En conséquence, les caractéristiques de l’antisémitisme chrétien ne se sont pas développées dans le monde musulman. Il n’y avait pas de crainte de conspiration ou de domination juives, pas d’accusation de mal diabolique. Au lieu de cela, les Juifs étaient traités avec mépris ou une tolérance condescendante. Cet héritage culturel rendait absurde l’idée que les Juifs au sein d’un peuple pouvaient représenter un danger permanent pour les Musulmans, et pouvaient contrôler les media et la politique en association avec les Francs-Maçons. Cela nous amène à notre second point : le transfert de l’antisémitisme européen au monde musulman entre 1937 et 1945 sous l’impact de la propagande nazie.

Islamisme et National-socialisme

Amin al-Husseini, le tristement célèbre mufti de Jérusalem, étroitement lié aux « Frères Musulmans », recherchait déjà une alliance avec l’Allemagne nazie dès le printemps 1933. D’abord, cependant, Berlin montra du dédain. D’un côté, Hitler avait déjà déclaré sa croyance dans « l’infériorité raciale » des Arabes dans ‘Mein Kampf’ alors que de l’autre, les nazis étaient très anxieux de ne pas gâcher une conciliation avec les Britanniques. 

En juin 1937 cependant, les nazis changèrent d’avis. Le déclencheur fut la solution à deux Etats du plan Peel. Berlin voulait à tout prix empêcher la naissance d’un Etat juif, et donc accueillit favorablement les avances du mufti. L’antisémitisme arabe allait disposer d’un promoteur puissant.

Un rôle central dans l’offensive de propagande a été tenu par une station de radio nazie, aujourd’hui presque totalement oubliée. Depuis les jeux olympiques de Berlin de 1936, un village dénommé Zeesen, situé au sud de Berlin, fut le siège à cette époque du transmetteur radio à ondes courtes le plus puissant du monde. Entre avril 1939 et avril 1945, Radio Zeesen touchait les masses musulmanes illettrées grâce à des programmes quotidiens en arabe, qui étaient aussi diffusés en langues persane  et turque. A cette époque, écouter la radio dans le monde arabe se situait d’abord dans les squares publics ou les bazars ou les cafés. Aucune autre station n’était plus populaire que ce service nazi de Zeesen, qui mêlait habilement une propagande antisémite avec des citations du Coran et de la musique arabe. Les alliés de la Deuxième Guerre Mondiale étaient présentés comme des laquais des Juifs, et le tableau des « Nations Unies juives » s’enfonçait dans le crâne de l’auditoire. Au même moment, les Juifs étaient attaqués comme les pires ennemis de l’Islam : « le Juif depuis l’époque de Mohammed n’a jamais été un ami du Musulman, le Juif est l’ennemi, et il plaît à Allah de le tuer ». [12]

Depuis 1941, la programmation de Zeesen en arabe avait été dirigée par le mufti de Jérusalem qui avait émigré à Berlin. Le but du mufti était « d’unifier toutes les terres arabes dans une haine commune des Britanniques et des Juifs », comme il l’écrivit dans une lettre à Adolf Hitler. L’antisémitisme, fondé sur la notion d’une conspiration juive mondiale, cependant, n’était pas enraciné dans la tradition islamique mais plutôt, dans des modèles idéologiques européens.

Le mufti s’empara donc du seul instrument qui faisait vraiment bouger les masses arabes : l’islam. Il inventa une nouvelle forme de haine antijuive en la redistribuant dans le moule islamique. Il fut le premier à traduire l’antisémitisme chrétien en langage islamique, créant ainsi un « antisémitisme islamique ». Son premier manifeste majeur portait le titre : « Islam-Judaïsme. Appel du grand mufti au monde islamique en l’an 1937 ». Ce pamphlet de 31 pages atteignit tout le monde arabe, et il existe de indications montrant que des agents nazis y contribuèrent. Citons au moins un de ses brefs passages :

“La lutte entre les Juifs et l’islam a commencé quand Mohammed s’enfuit de la Mecque à Médine… Les méthodes juives étaient, même à cette époque, les mêmes qu’aujourd’hui. Comme toujours, la leur était la calomnie… Ils disaient que Mohammed était un escroc… Ils commencèrent à poser à Mohammed des questions insensées et insolubles… et ils s’efforcèrent de détruire les Musulmans… Si les Juifs pouvaient trahir Mohammed de cette manière, comment vont-ils trahir les Musulmans de nos jours ? Les versets du Coran et des hadiths vous prouvent que les Juifs étaient les opposants les plus féroces de l’Islam et continuent de tenter de le détruire ».

Ce que nous avons ici est une forme popularisée de haine antijuive, fondée sur la tradition du conte populaire oriental, qui va constamment d’avant en arrière entre le 7ème et le 12ème siècles. Cette espèce de haine antijuive est utilisée aujourd’hui par le groupe britannique Hizb ut-Tahir. En 2002, cette organisation reproduisit un bulletin sur son site Internet déclarant : « les Juifs sont un peuple de calomnie… Ils fabriquent des mensonges et distordent les mots hors de leur vrai contexte… Tuez les où que vous les trouviez ». [13]

La littérature islamique classique avait pour règle de traiter la rupture de Mohammed avec les Juifs de Médine comme un épisode mineur de la vie du prophète. Les passages antijuifs dans le Coran et les hadiths étaient restés dormant ou considérés de peu de d’importance pendant les siècles précédents.

Ces éléments étaient désormais investis d’une vie et d’une vigueur nouvelles. Maintenant, le mufti commençait d’attribuer une véritable signification cosmique à une attitude présumée hostile des tribus  juives de Médine envers le prophète. Désormais, il relevait les accès de haine occasionnels trouvés dans le Coran et les hadiths, et bourrait sans arrêt le crâne des Musulmans en toute occasion disponible – y compris par la radio à ondes courtes de la station de Berlin.

Radio Zeesen fut un succès non seulement au Caire ; elle eut de l’impact à Téhéran aussi. L’un de ses auditeurs réguliers était un certain Ruhollah Khomeiny. Quand au cours de l’hiver 1938, Khomeiny âgé de 36 ans retourna dans la ville iranienne de Qom depuis l’Irak, il « apporta avec lui un récepteur radio construit par la compagnie britannique Pye… La radio s’avéra un bon achat… « De nombreux mollahs se rassemblaient à son domicile, souvent sur la terrasse, le soir, pour écouter Radio Berlin et la BBC », écrit son biographe Amir Taheri. Même le consulat allemand à Téhéran était surpris par le succès de sa propagande. « A travers le pays, les chefs spirituels du pays sortent pour dire que « le douzième imam avait été envoyé dans le monde par Dieu sous la forme d’Adolf Hitler » apprenait-on dans un rapport à Berlin en février 1941.

Ainsi, sans aucune implication de la légation, une forme de plus en plus efficace de propagande avait monté, qui voyait le führer et l’Allemagne comme une réponse à chaque prière… Une manière de promouvoir ce courant est de souligner vivement la lutte de Mohammed contre les Juifs dans les temps anciens, et celle du führer aujourd’hui ». [14] Alors que Khomeiny n’était pas un partisan de Hitler, ces années pourraient bien avoir forgé ses attitudes antijuives, qui à leur tour allaient plus tard forger les attitudes de son partisan le plus ardent, Mahmoud Ahmadinejad.

Pour résumer : la trace historique fait mentir l’hypothèse de l’antisémitisme islamique déclenché par la politique sioniste ou israélienne. En 1937 – onze ans avant la fondation d’Israël ! – l’Allemagne commença à disséminer un antisémitisme islamique qui fusionne aujourd’hui dans l’opinion islamique traditionnelle sur l’infériorité des Juifs, avec la notion européenne de leur puissance cachée. Dans le même temps, nous trouvons que les Juifs sont vilipendés comme des « porcs et des singes », tout en étant simultanément diabolisés comme les maîtres marionnettistes du monde politique. Cette forme spécifique de l’antisémitisme a été diffusée dans le monde islamique par radio Zeesen. Au moment même où les « Frères Musulmans » égyptiens étaient financés par l’Allemagne nazie pour la promotion de leur agitation antijuive. Radio Zeesen a cessé d’opérer en Avril 1945. Mais pourquoi, 62 ans plus tard, trouvons-nous l’association de la swastika et des mots « Kill all Jews » ([Tuez tous les Juifs] et « Allah » à Hampstead et ailleurs ? Cela m’amène à mon troisième et dernier point.



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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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