Par Maître Bertrand Ramas-Mulhbach
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Le 29 juin 2013, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a prolongé d'une journée sa visite au Moyen orient, pour trouver les bases d’un accord de paix entre les dirigeants israélien et palestinien. Trois jours plus tôt, il répétait l’urgence de relancer les négociations de paix dans la mesure où le temps qui passe « crée un vide que remplissent des gens qui veulent que rien ne se passe ». Il expliquait alors les motivations de Mahmud Abbas, quant au principe de la création d’un Etat palestinien, et les complications et menaces qui pèserait sur Israël, en cas d’échec des négociations. En réalité, John Kerry peut multiplier ses allers retours entre Benjamin Netanyahu et Mahmud Abbas pour chercher les conditions d'une paix entre eux, il n'en sortira jamais rien et ce, pour une simple raison : Netanyahu et Abbas ne sont pas en guerre. Si John Kerry veut pacifier le Moyen Orient, c’est Khaled Meshaal ou Ismaël Hanyeh qu’il doit rencontrer, voire la frange des palestiniens qui refusent l'existence d'Israël et qui veulent l'anéantir, non Mahmud Abbas.
Il n'est donc pas surprenant que le Premier Ministre Benjamin Netanyahu, se soit montré sceptique, le 27 juin 2013, (à l’occasion de la commémoration d’Israël pour Théodore Herzl) sur les manifestations de bonne volonté de la partie palestinienne. Conformément aux prévisions de Herzl, Benjamin Netanyahu a indiqué que pour Israël, la paix reposait sur sa capacité à se défendre. En tout état de cause, le premier Ministre israélien a souligné qu’un accord de paix avec les palestiniens « n’empêchera jamais la calomnie à l’endroit d’Israël, comme ce fut le cas pour les générations de juifs tout au long de l’histoire ».
Le problème de Mahmoud Abbas est en réalité triple: il doit favoriser la création d'un Etat palestinien pour justifier sa fonction de Président de l'Autorité Palestinienne, composer avec l’ensemble des palestiniens qui refusent la paix avec Israël, et sauver l'Islam d'une désagrégation pour conserver l’appui du monde arabo musulman.
Sur le plan religieux, la présence d’Israël dans cet endroit du monde, contredit les vérités de l’Islam qui doit, à terme, embrasser le monde. Aussi, s’accroche-t-il à ces frontières « imaginaires » de 1967 pour l'implantation de l'Etat palestinien, non parce que la vieille ville (et plus particulièrement le Mont du Temple) appartient au patrimoine palestinien mais juste pour éviter la reconstruction du temple de Salomon, conformément aux prévisions Bibliques. Il n’est donc pas surprenant que le 31 mars 2013, Mahmoud ABBAS ait signé un accord avec le roi de Jordanie confirmant son rôle de « gardien des lieux saints de Jérusalem », afin de protéger la ville des tentatives de judaïsation israélienne. En d’autres termes, le Coran craint de ne pas rester le message définitif du Ciel, si la vieille ville de Jérusalem ne repasse pas sous contrôle arabe.
Plus généralement, pour éviter que le monde arabo musulman doute de la vérité de l’Islam, il serait intéressant de faire disparaître l’Etat hébreu. A défaut, l’Islam subira un sort identique à celui du Christianisme.
La religion centrée sur le caractère messianique de Jésus, s’est présentée comme le message définitif. Or, pour passer des ombres à la lumière, il suffisait de répéter, que les juifs n’ont jamais reconnu Jésus comme le Messie des hommes et que, de surcroît, ils l’ont tué (Matthieu 27,24-25). Ce message religieux, insusceptible de remise en cause, a justifié (pendant 2000 ans), la spoliation, l’humiliation, la discrimination et les tentatives d’extermination du peuple juif, dans sa globalité, avant que l’Eglise revienne sur les fondements de sa foi en admettant que, finalement, le peuple juif n’y est pour dans la mort de Jésus. Or, ce revirement est devenu grandement problématique pour le monde chrétien, à l’origine d’une crise spirituelle profonde. La perte des repères qu’il induit, a entraîné le courant athéiste et matérialiste international, un peu comme si le peuple catholique se vengeait d’un mensonge deux fois millénaire.
De la même manière, si les musulmans se sentent trahis par le message Coranique, c’est le même phénomène qui se produira au sein de la religion de Mahomet. Il faut donc absolument éviter la réalisation des prophéties Bibliques et notamment, le retour des juifs dans leur terre d’origine (contrairement à Isaïe 11,12), empêcher que le temple soit reconstruit (contrairement à Ezéchiel 40), qu’il devienne le lieu de prière de tous les peuples (contrairement à Isaïe 56,7), et qu’il n’attire les gens de toutes les cultures et de toutes les nations (contrairement à Isaïe 11,10). A défaut, « les Peuples du monde (risquent) de se tourner vers les juifs pour être spirituellement guidés par eux » (Zacharie 8,23), et pire, vénérer « le Dieu Un d’Israël » (Isaïe 2,17).
En somme, le monde de l’Islam est en pleine panique. Sa vérité (qu’il considère universelle) est contredite par celle des juifs. Aussi, la création de l’Etat de Palestine présentée comme centrale, n’est qu’un prétexte pour détourner le monde de cette problématique qui occupe le monde musulman. Le peuple juif a été calomnié pendant 2000 ans (par le Christianisme) avant qu’il ne retourne sur sa terre. Désormais, c’est l’Etat d’Israël lui même qu’il faut détruire (par la main de l’Islam) pour éviter d’installer le doute au sein des populations musulmanes. Si Israël ne disparaît pas, les croyants se sentiront abusés par les Ecritures et leurs responsables religieux, tous comme l’ont été les chrétiens.
Le Christianisme devait se défaire du peuple juif pour exister, maintenant, c’est l’Islam qui doit éliminer l’Etat d’Israël pour survivre. A défaut, l’Islam ne pourra prendre le contrôle spirituel du monde. Cela peut donc s’envisager soit par la manière forte, avec l’Iran qui concocte sa bombe atomique pour rayer Israël de la carte du monde, ou selon la méthode douce et progressive avec la prise du contrôle des lieux saints du Judaïsme, de sorte que les juifs abandonnent toute velléité de reconstruction du temple de Salomon.
Si l’Islam ne détruit pas Israël, c’est sa propre disparition qui est programmée. En effet, les peuples musulmans ne lui pardonneront jamais d’avoir véhiculé tant de haine, de corruption, de violences pour un message qui n’a rien d’universel. Les musulmans découvriront, à l'instar des chrétiens, qu'ils ont été manipulés par un message religieux qui les a conduit à commettre des actes d'une horreur inqualifiable. S’en suivra une crise morale et spirituelle, à l’origine de dérèglement spécifique, à l’instar de celui qui secoue le monde chrétien contemporain.
Les courants religieux (chrétien et musulman) se sont appuyés sur les mises en garde spécifiques adressées par le Ciel au peuple juif, pour considérer qu’il avait transgressé la Loi divine. Il en est ainsi des textes qui condamnent les défaillances du peuple juif (Isaïe1,4 ;10,1-3), qui expliquent sa domination par les autres peuples en l’absence de modification de son comportement (Lévitique 26, 14-46), qu’il sera maudit (Deutéronome 28, 15-69), exterminé et sera déraciné de la terre dont il doit prendre possession (Deutéronome 28, 63)…
Désormais, le projet d’éradication d’Israël sert de support pédagogique au monde islamique. En ce sens, le sort du peuple juif est très ingrat : il doit faire grandir les nations qui aspirent à sa disparition. Patience Israël, cela n’arrivera pas.