Massacre d'Itamar - Le silence éloquent des médias français...mais quand ils publient....
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Assassinat d’une famille juive: les médias français n’en disent pas un mot ! Photos du massacre autorisées à la publication par la famille
Si Jésus vivait à notre époque, et revenait vivre sur sa terre ancestrale la Judée-Samarie il serait appelé "colon extrémiste".
Par Laly DERAI
hamodia
Alors que pendant près d'une semaine le cœur de l'État d'Israël a battu au rythme de la douleur des familles Fogel et Ben Ichaï, frappées dans leur chair, en France la couverture médiatique du massacre d'Itamar a été souvent minimale et fréquemment biaisée. Hamodia a enquêté, dans le pire des cas, sur l'étonnant silence de nombreux médias français et, dans le meilleur, sur leur subjectivité. Affirmer ensuite qu'il n'y a pas deux poids et deux mesures dans le traitement des événements au Proche-Orient pourrait s'apparenter à de la malhonnêteté.
Quelle terrible nature !! Incroyable !!
Pas un mot sur un massacre
On se souvient de cette image récente d'un jeune Palestinien du village de Silwan près des murailles de la Vieille Ville de Jérusalem, projeté en l'air par le véhicule d'un résident israélien après avoir tenté de le lapider. Cette photo, très forte, avait fait la une de nombreux quotidiens internationaux après avoir été reprise par l'ensemble des médias électroniques. Dans ce cas, les médias s'étaient empressés de blâmer la cruauté du chauffeur israélien sans insister sur l'agression première du jeune palestinien. Si cette presse et ces médias n'usaient pas d'un double langage dans leur couverture de l'actualité proche-orientale, alors on se serait attendu à ce que l'assassinat de cinq membres d'une même famille, dont trois enfants, en partie de nationalité française, soit mis en évidence dans les journaux télévisés et les colonnes des grands quotidiens en France et à l'étranger. Malheureusement, c'est le contraire qui s'est produit.
De facto, les médias français se sont d'abord tus dans leur ensemble avant de se contenter plus tardivement d'informer non pas sur le massacre de la famille Fogel mais sur ses répercussions concrètes ou hypothétiques.
L'exemple le plus marquant est celui de France 2. La chaîne publique qui est déjà dans le collimateur communautaire juif depuis l'affaire Al Dura, n'a pas jugé bon de mentionner le massacre de la famille Fogel ni dans ses journaux du samedi (13 h et 20 h), ni dans ceux du dimanche (13 h et 20 h). Il faudra attendre le lundi 14 mars et la décision du gouvernement israélien de construire 500 unités de logement en Judée Samarie pour que les téléspectateurs français, et parmi eux de nombreux juifs, découvrent qu'un massacre s'est produit à Itamar.
À cette date, France 2 parle d'un « Projet immobilier pour les colonies de Cisjordanie », expliquant que « les autorités israéliennes ont approuvé, dimanche, la mise en chantier de ce projet, au lendemain de l'assassinat d'un couple de colons et de leurs trois enfants, dont un bébé ». Quelques mots pour un massacre. Ce seront les seuls puisque juste après, France 2 nous souligne que « le gouvernement israélien a élevé le niveau d'alerte de la police de crainte de représailles anti-palestiniennes après ce crime ». Voici donc ce qui préoccupe la chaîne : le « projet immobilier » et les « représailles anti-palestiniennes ». Une prise de position qui choque certains internautes. Ceux-ci affirment être « indignés que la rédaction ait jugé inutile de rapporter le massacre d'une famille innocente alors qu'elle se fait un devoir d'annoncer les constructions comme pièce maîtresse des actualités au Proche-Orient! »
Le topo est quasiment semblable sur TF1 qui, après avoir fait silence sur le crime, se réveille le 13 mars en titrant : « Israël accélère la colonisation en Cisjordanie ».
À RTL, pas un mot sur le massacre. Idem pour France Info. Europe 1 reprend la dépêche de l'AFP parlant du blocus imposé sur Naplouse suite à l'attentat.
Quant à l'hypothétique vengeance israélienne, elle est le fil conducteur de la majeure partie des articles traitant du massacre d'Itamar. Ainsi, le Figaro titre, le dimanche 13 mars : « Colons : Israël craint des représailles ».
Dans son blog, Charles Enderlin, le correspondant de France 2 en Israël, explique ce silence en invoquant la couverture du méga événement que représente le tremblement de terre au Japon et le Tsunami qui l'a suivi. Mais toujours dans ce blog, il remet en cause la thèse de l'attentat terroriste palestinien. Jugez plutôt : « Vendredi soir, une famille israélienne - les parents et deux enfants en bas âge et un bébé sont assassinés à coups de couteau. On ne sait rien du ou des assassins. Les meurtres ne sont pas revendiqués. Des détails épouvantables sont diffusés par les Israéliens secouant encore plus le public israélien. Tout le monde est persuadé qu'il s'agit d'un attentat palestinien. Mahmoud Abbas, le président de l'autorité autonome condamne cet acte « inhumain ».
Problème : cette affaire tombe en plein tremblement de terre / Tsunami / crise nucléaire au Japon. La plupart des chaînes généralistes européennes y consacrent la quasi-totalité de leurs journaux et passent à la trappe par manque de temps la plupart des autres sujets, aussi importants soient-ils ».
Par contre, la décision du gouvernement de construire des centaines d'unités de logement, elle, mérite d' « oublier » pour quelques instants le tremblement de terre au Japon. Double langage avons-nous dit… ?
La terminologie problématique
Lorsque la presse écrite prend enfin la peine de relater le massacre d'Itamar, elle le fait avec la sémantique suggestive qui lui est propre. Dans ces articles, le terme de « famille de colons » pour parler des Fogel, revient de manière presque obsessive et tous l'utilisent : Le Monde, Le Parisien, Nouvel Obs, Le Figaro, France 2, France 24... Certains parlent de « colons assassinés », d'autres de « colons tués » (Nouvel Obs), mais le ton est donné. Et cette terminologie suscite la colère des internautes comme celle-ci, postée sur le site du Nouvel Obs : « Le parti pris des termes utilisés me fait vomir. Il ne s'agit plus d'une famille, mais de colons ! On marche sur la tête !! Un bébé de quelques mois a été décapité ! Le nouvel Obs ou comment déshumaniser. C'est une famille qui a été décimée bon sang !! Un grand bravo au professionnalisme du journaliste... »
Pour le Figaro, c'est manifestement le barrage imposé au village de Awarta et à la ville de Ch'hem (Naplouse), d'où sont manifestement venus les auteurs du massacre, qui dérange. Dans son papier datant du samedi 12, le premier concernant ce qui s'est passé à Itamar, et intitulé « Naplouse (sic) : assassinat de cinq Israéliens », pas moins des deux tiers de l'article sont consacrés au blocus. Le second article, qui parle de la condamnation de l'assassinat par le président de l'Autorité palestinienne et son Premier ministre, se termine en ces termes : « La situation était très tendue depuis des jours entre paysans palestiniens et colons juifs extrémistes dans cette région agricole du nord de la Cisjordanie. L'agression de samedi est la plus meurtrière depuis plusieurs mois. Commise en plein Chabbat, au terme d'une relative accalmie, elle devrait être suivie de représailles israéliennes ». Des paysans palestiniens contre des colons juifs extrémistes : on imagine déjà la confrontation...
Mais c'est surtout le mot « selon » qui a particulièrement dérangé une partie du lectorat juif de la presse française. En effet, dans la majeure partie des papiers consacrés à l'assassinat de la famille Fogel, on pouvait lire : « Les soldats ont d'abord établi des barrages sur les routes alentour pour retrouver le ou les Palestiniens qui, selon les autorités israéliennes, ont tué les cinq membres d'une même famille dans la colonie juive d'Itamar ». Ou encore : « Les victimes sont un père et une mère ainsi que leurs enfants de 11 et 3 ans et un bébé de trois mois. Ils ont été poignardés chez eux dans leur lit, selon les médias israéliens ».
Mais que les Juifs de France ou les Israéliens francophones se consolent : les médias français ne sont pas les seuls à avoir choisi de parler de ce drame au conditionnel (voir encadré). La CNN a en effet émis des doutes sur le caractère terroriste en utilisant des guillemets dans son titre : « Une famille israélienne tuée dans une ‘attaque terroriste’, selon l'armée israélienne ». Des guillemets que la chaîne s'est empressée de retirer après une plainte très acerbe du directeur du bureau de presse du gouvernement israélien (GPO), Oren Helman. Dommage qu'Oren Helman ne lise pas la presse française !!...