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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 14:19

Journal télévisé de France2 à 20h le 4 février 2009 - 4 février

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par Yael Ancri | Arouts 7 - 5 février
Une nouvelle étude américaine reconnaît qu’Israël n’a pas violé le droit des conflits armés pendant l’opération “Plomb durci” dans la bande de Gaza. L’étude félicite également Tsahal pour “les impressionnants progrès” faits depuis la deuxième guerre du Liban en 2006Lire

Israël “a délibérément fait usage des armes pour améliorer sa force de dissuasion et pour démontrer qu’il a retrouvé sa supériorité militaire”, écrit Anthony H. Cordesman du Centre d’études stratégiques et internationales. Et d’ajouter : “Ces objectifs militaires sont toutefois légitimes, malgré leurs coûts humains indéniables.”

L’étude indique que “les efforts politiques de manipulation du droit de la guerre et du droit international humanitaire sont devenus une arme clef dans les guerres asymétriques. Ils servent souvent de base à la propagande et permettent d’acquérir une influence politique dans ce genre de conflit.”

Et d’ajouter : “Les souffrances réelles sont traduites en accusations exagérées et en nombres de victimes qui ne peuvent être vérifiés par aucune méthodologie fiable. En pratique, même si les Israéliens ont accepté de respecter toutes les conventions se rapportant à ce genre d’opération, ces dernières sont très limitées. Il est souvent difficile, voire impossible de les appliquer une fois confronté à la réalité, même lorsque l’on combat avec retenue et que l’on se concentre sur les objectifs militaires.”

Cordesman souligne que : “Certains bâtiments, comme les écoles, méritent une considération spéciale, mais il s’agit seulement de s’assurer qu’elles sont réellement des cibles militaires. En ce qui concerne les hôpitaux, il faut faire attention, mais ils ne sont pas protégés si l’ennemi s’en sert.”

“Le phosphore blanc peut être utilisé contre les cibles militaires, mais pas contre des cibles civiles”, ajoute-t-il. Cordesman précise que “les acteurs, qui comme le Hamas ne sont pas des entités étatiques, ne se sentent ni engagés ni retenus par les lois et conventions.”

Et de conclure : “Il en résulte une situation déséquilibrée. L’une des parties peut potentiellement être limitée par le droit des conflits armés, alors que l’autre ne l’est pas. Dans ce cas, le droit des conflits armé devient en réalité une arme potentielle pour le côté qui le rejette et l’exploite. Cette situation renforce les extrémistes et les encourage à utiliser la population civile comme bouclier humain et les bâtiments sensibles telles les mosquées et écoles. Il n’y a rien de neuf à ce genre de tactiques.”


Les articles sur le même thème
Opération « Oferet Yetsouka » (Plomb durci)

Yitzhak Benhorin - Ynet - 5 février
Israel pursued legitimate military objectives in Gaza despite humanitarian cost, study says. Israel did not violate the rules of war during its recent Gaza operation, a new US study says, while praising the IDF’s "impressive improvements" since the war against Hizbullah in 2006. Israel "deliberately used decisive force to enhance regional deterrence and demonstrate that it had restored its military edge," wrote Anthony H. Cordesman of the Center for Strategic and International Studies. "These, however, are legitimate military objectives in spite of their very real humanitarian costs." Lire


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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 22:17
Le récit de l’attaque contre une école de l’UNRWA à Gaza ne résiste pas à l’examen, Patrick Martin
Cette enquête ne semble pas partisane puisqu’elle n’exonère pas Israël de la responsabilité des tirs, ne formule aucune accusation de manipulation et ne tire aucune conclusion politique ou stratégique sur les contrevérités journalistiques qui nourrissent notre quotidien de leur poison. Elle remet néanmoins les pendules à l’heure concernant la complicité de l’ONU (ou du moins de l’UNRWA), en matière sinon de faux témoignages, du moins de formulations byzantines permettant d’incriminer Israël. On remarque, au passage, comment les journalistes occidentaux se font le relais de mensonges sans disposer du moindre élément matériel permettant d’accréditer leur propre récit. Cela signifie que les faits repris par les journalistes consensuels peuvent de manière générale s’être déroulés autrement, concerner d’autre acteurs, posséder une causalité différente, porter sur des chiffres exagérés… voire dans certains cas ne pas s’être produits du tout. Les rectifications sont en général infimes, quand elles existent et ne servent que de paravents à la manipulation des opinions par l’affectif. On sait bien qu’on ne rectifie pas l’émotion. Concernant ces faits précis, il reste à établir la raison des tirs israéliens et si les civils étaient effectivement tous des civils. On aimerait que les journalistes unanimistes posent les mêmes questions et exigent des enquêtes aussi précises dans le cas des actions du Hamas. Cette seule asymétrie est révélatrice du parti pris de la plupart des récits médiatiques. (J.S.)

January 29, 2009

Traduction des légendes 

 

 

La vérité sous le feu

 

Certains récits ont présenté une école de l’ONU à Gaza comme ayant été la cible directe d’obus israéliens alors que les obus et les gens qui ont été tués étaient en fait dans la rue.

 

Ronds noirs : frappes de mortier israéliennes.

Juste devant l’école, 43 morts.

 

Magasins

Magasin de pièces détachées automobile

Entrepôt

 

Ecole

Ecole pour garçons Ibn Rushd, établissement géré par l’UNRWA au bénéfice des enfants du quartier d’al-Fakhora.

 

Mur

Douze personnes ont été blessées dans l’enceinte de l’école mais personne n’y a été tué.


 

------------------------------ 

 

 

JABALYA, Bande de Gaza— La plupart des gens se souviennent de ces gros titres : « massacres d’innocents lors du bombardement d’une école », « les frappes israéliennes tuent des dizaines de personnes dans une école de l’ONU. »

Il s’agissait des tristes nouvelles du 6 janvier : des obus de mortier tirés par les forces israéliennes lors de leur progression tuèrent 43 civils du camp de réfugiés de Jabalya, dans la bande de Gaza. Selon les récits, les victimes avaient trouvé refuge dans l’enceinte de l’école pour garçons, Ibn Rushd, établissement géré par l’UNRWA.

Cette information n’a pas manqué de choquer le monde entier et d’être comparée à l’attaque par Israël d’un complexe de l’ONU, en 1996, à Qana, au Liban, où 100 personnes qui y cherchaient refuge avaient trouvé la mort. On ne doutait pas que cette nouvelle allait mettre fin à l’attaque israélienne de Gaza et se retrouverait en tête de la liste des crimes de guerre commis par Israël.

Le seul problème, c’est que l’histoire que l’on a gravée dans l’esprit du public n’est pas tout à fait exacte.

Les preuves matérielles et les entretiens avec plusieurs témoins oculaires, dont un enseignant qui se trouvait dans la cour de l’école au moment des tirs d’obus, sont sans ambiguïté : si quelques personnes ont été blessées par des éclats d’obus qui ont atterri dans le complexe bleu et blanc de l’ONU, personne n’a été tué dans son enceinte. Les 43 personnes qui ont été tuées dans l’incident étaient toutes dehors, dans la rue où les trois obus sont tombés. Les récits parlant d’un ou plusieurs obus ayant atteint la cour de récréation étaient faux.

Même si la mort de 43 civils dans la rue suffit peut-être à mener une enquête, nous sommes loin du bombardement d’une école remplie de gens censés s’y être réfugiés.

L’enseignant qui était dans le complexe au moment des tirs a dit avoir entendu trois détonations successives puis des hurlements multiples :

« J’ai couru dans la direction des cris [à l’intérieur du complexe]. J’ai vu que des gens avaient été blessés, qu’ils avaient des coupures. J’ai ramassé une fille qui saignait de l’œil et je suis sorti dans la rue pour chercher de l’aide. Mais quand je suis arrivé dans la rue, c’était l’enfer. Il y avait des corps partout, des cadavres, des bouts de corps partout. »

L’enseignant, qui a refusé de s’identifier parce que l’UNRWA a demandé au personnel de ne pas parler aux médias, est resté catégorique :

« A l’intérieur [de l’établissement], il y a eu 12 blessés mais pas de morts. Trois de mes élèves ont été tués ; mais ils étaient tous dehors. »

 

Hazem Balousha, gérant d’un magasin de pièces détachées automobiles juste en face de l’école de l’UNRWA, était dans la rue, hors de portée des éclats quand les obus se sont abattus. Il a montré à un journaliste où ils avaient atterri, l’un à gauche de son magasin, l’un à droite et l’autre juste devant :

« Il n’y en avait que trois et ils étaient tous dans la rue. »

Les nouvelles de la tragédie n’ont pas tardé à faire le tour du monde, les secouristes et les médecins affirmant que l’incident était survenu dans l’école, l’établissement de l’UNRWA où les gens avaient trouvé refuge. On a dit que les gens qui étaient dans l’école avaient été tués. Le scandale fut international.

Pressentant un cauchemar en termes de communication, les porte-parole israéliens ont rapidement affirmé que les forces armées avaient répliqué à des tirs provenant de l’école, donnant même le nom de deux militants. Ils ne devaient pas maintenir cette version, affirmant ensuite que les tireurs étaient à proximité de l’école.

Aucun témoin n’a affirmé avoir vu des tireurs (et on peut penser que s’ils avaient vu quelqu’un tirer au mortier depuis le milieu de la rue devant l’école, ils ne seraient pas resté là).

John Ging, chargé des opérations de l’UNRWA à Gaza, a reconnu, dans une interview parue cette semaine, que les trois obus israéliens sont tombés en dehors de l’école et que « personne n’a été tué dans l’école ». Il ajoute:

« J’ai bien dit aux Israéliens qu’aucun obus n’était tombé dans l’école. »

Et pourquoi une telle déclaration ?

« Parce qu’ils avaient dit à tout le monde qu’ils répliquaient à des tirs provenant de l’école. Cela n’était pas vrai. »

M. Ging rend les Israéliens responsables de la confusion concernant le lieu où les victimes avaient trouvé la mort :

« Ils ont même sorti une vidéo qui voulait montrer des tireurs postés dans l’école. Mais nous l’avions déjà vue : en 2007. »

Selon lui, ce sont les Israéliens qui ont laissé penser à tout le monde que les gens étaient morts dans l’école.

Il se défend :

« Vous n’avez qu’à reprendre mes déclarations. Je n’ai jamais dit que qui que ce soit avait été tué dans l’école. Nos responsables n’ont jamais fait cette allégation. »

Emu devant les cadavres que l’on amenait, le soir même, à l’hôpital de Shifa Hospital dans la ville de Gaza, M. Ging avait pourtant bien déclaré :

« Ceux qui étaient dans l’école étaient tous des familles cherchant refuge… Il n’y a plus d’endroit sans risque à Gaza. »

Dans son bulletin quotidien, l’Organisation Mondiale de la Santé a rapporté :

« le 6 janvier, 42 personnes ont été tuées ,suite à une attaque contre une école de l’UNRWA ».

Le bureau pour la coordination des affaires humanitaires de l’ONU ne s’est pas trompé de lieu… pendant une courte période du moins. Son bulletin quotidien a cité les « premiers compte-rendus » selon lesquels

« trois obus d’artillerie sont tombés devant l’école pour filles de l’UNWRA de Jabalia ».

Dans son rapport hebdomadaire, plus détaillé, publié trois jours plus tard, on lisait :

« les tirs israéliens ont touché directement deux écoles de l’UNRWA »,

ce qui incluait celle dont il est effectivement question.

Ces formulations officielles expliquent que les récits journalistiques qui ont été largement diffusés parlent de morts dans l’école. Cela n’explique pas pourquoi les agences de l’ONU ont laissé cette contre-vérité perdurer.

M. Ging déclare à ce sujet :

« je sais bien que personne n’a été tué dans l’école. Mais 41 personnes ont été tuées dans la rue, devant l’école. Parmi eux, beaucoup s’étaient réfugiés dans l’école avant de sortir dans la rue. L’Etat d’Israël doit répondre de cet incident. Que savait-il et quelles précautions ont-ils prises ? »

 

Patrick Martin

 

© The Globe and Mail

 

Mis en ligne le 1er février 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 11:32
Aucune bombe israélienne n'a touché l'école de l'UNRWA - La vérité sur l'affaire

Selon l’enquête du journal canadien « Globe and Mail », sur le bombardement de l’école de l’UNRWA dans la bande de Gaza, qui avait valu à Israël un concert international de protestations véhémentes, aucune victime n’est morte à l’intérieur de l’enceinte du complexe scolaire. (Desinfos.com)

dimanche 1er février 2009

israelinfos.net

Texte repris du site desinfos.com

Selon l’enquête du journal canadien « Globe and Mail », sur le bombardement de l’école de l’UNRWA dans la bande de Gaza, qui avait valu à Israël un concert international de protestations véhémentes, aucune victime n’est morte à l’intérieur de l’enceinte du complexe scolaire.

Les Palestiniens avaient annoncé que 43 personnes avaient trouvé la mort au cours de l’attaque de l’aviation israélienne sur cette école de Jebaliyah, dans laquelle elles s’étaient réfugiées. Or les journalistes canadiens ont interrogé de nombreux témoins sur place qui ont déclaré que, bien que plusieurs personnes aient été touchées par des projections, aucun de ceux qui étaient présents dans le bâtiment n’a été tué.

Selon un des témoignages recueillis, trois élèves sont morts au cours de cette riposte de Tsahal, mais ils étaient à l’extérieur de l’école.

Un cadre supérieur de l’UNRWA à Gaza, John Jing, a reconnu pour sa part que les bombes israéliennes étaient toutes tombées hors des bâtiments scolaires.


La vérité sur l’école de l’ONU à Gaza

Publié dans : blogues.cyberpresse.ca/ par André Pratte

Vous vous souvenez de cette tragédie survenue pendant l’offensive d’Israël contre le Hamas, dans la bande de Gaza ? 43 civils avaient péri. Ces civils s’étaient réfugiés dans une école administrée par une agence de l’ONU. Le responsable local de l’agence, John Ging, avait dénoncé ce bombardement d’une école, déplorant qu’il n’y ait « plus de refuge pour fuir les violences. »

Or, il appert que cette école n’a pas été bombardée du tout. Une enquête du Globe and Mail auprès de plusieurs témoins, dont un enseignant qui se trouvait dans la cour de l’établissement à ce moment-là, révèle que trois obus sont tombés dans la rue, pas sur l’école. Les 43 civils tués se trouvaient sur la voie publique.

Ces révélations ne justifient pas cette attaque particulière ; rien n’indique que des "combattants" du Hamas lançaient des roquettes de cet endroit, comme l’ont prétendu les militaires israéliens. Elles confirment toutefois que la vérité est la première victime de la guerre, comme le disait Churchill. Elles montrent aussi que les représentants de l’ONU ne sont pas à l’abri des exagérations, voire de la démagogie.

Interrogé par le journaliste du Globe, John Ging a admis que les obus israéliens n’avaient pas atteint son école. Il a nié avoir déjà affirmé que tel était le cas, mais le quotidien a retracé ses déclarations en ce sens.

Alors, non, Israël n’a pas bombardé une école de l’ONU pendant son offensive à Gaza. Combien d’autres affirmations, de part et d’autre de ce conflit déprimant, se révéleraient fausses si on était en mesure de les vérifier ?

 

 

Mis en ligne le 1er février 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org
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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 12:48

Petite dissection d’un cas d’école de désinformation et d’incitation à la haine :

France-info à Gaza

Par Jean-Pierre Bensimon pour Objectif-info, le 29 janvier 2009

 

Le reportage de Frédéric Barrère pour France-info dont il s’agit ici, a été diffusé en boucle par France-info le 23 janvier, trois jours après le retrait de l’armée israélienne de Gaza.

 

Le script du reportage (la bande son est disponible en pièce jointe)

[Frédéric Barrère :] « C’est le quartier sud de Zeitoun, ravagé, comme s’il y avait eu un cataclysme, des ruines, des champs dévastés et des gens qui pleurent, avec en toile de fond les versets du Coran » [des chants religieux en fond sonore aggravent la tonalité lugubre du reportage]. « Vingt neuf personnes sont mortes ici, au début de l’offensive terrestre, les témoignages sont effrayants, une maison a été bombardée avec 120 personnes à l’intérieur. Mais l’horreur selon les habitants a débuté avec la mort d’un père de famille Hatiyeh Al Samouni lorsque les soldats israéliens lui ont demandé de sortir de chez lui. Zahouah son épouse » :

[Voix de femme parlant en Arabe, une autre voix, visiblement d’un Arabe, assure la traduction :] « Il est sorti de la chambre en levant les mains » [pleurs de l’épouse] « puis les soldats ont commencé à tirer le feu sur mon mari, les soldats israéliens étaient très contents, ils riaient, et c’était comme un jeu. »

[Frédéric Barrère reprend la parole :] « Dans la fusillade leur petit garçon Ahmad, 4 ans, a reçu deux balles dans la poitrine, il a agonisé durant de longues heures, il a agonisé le lendemain, son frère Fahed, 19 ans le tenait dans ses bras. »

[Une voix masculine, en Arabe, celle du frère supposé, et le traducteur arabe reprend la parole :] « J’ai essayé de parler à mon frère, de lui parler tout le temps et mon frère Ahmad ne me répondait pas. Ahmad ne disait rien, il ne pleurait pas, seulement c’était du souffle que j’entendais et il y avait certains produits qui sortaient de sa bouche, de la matière blanche. Je lui disais Ahmad ne craint rien, voila ta mère, j’essayais de la calmer. Quand on sortait de la maison, les Israéliens ont vu que j’ai mon frère blessé entre mes mains et ils crachaient sur nous. »

[Frédéric Barrère reprend la parole] « Al Massa 13 ans était dans la maison bombardée. »

[Une voix d’enfant, féminine, et le traducteur reprend :] « J’ai vu seulement les soldats israéliens qui tiraient sur le petit bébé, mais j’ai vu aussi les soldats israéliens qui tiraient sur mes frères, j’ai vu même ma mère aussi devant mes yeux être assassinée, c’est quoi le crime que j’ai commis ? »

[Frédéric Barrère reprend la parole tout terminer son reportage :] « Le major Avital Liebovitz explique que les soldats israéliens ne sont pas entraînés à tuer des enfants et des civils, des mortiers ont été tirés de ce quartier, une enquête est en cours. Gaza, Frédéric Barrère, France Info »

 

Comment on construit un « reportage » et comment il devient un cas d’école de l’incitation à la haine

Le reportage de Frédéric Barrère de France-info est élaboré de façon particulièrement professionnelle. C’est pour cela qu’il faut savoir y repérer des techniques affûtées, non pas dans le but d’exposer la complexité et les nuances de la réalité, mais pour construire de toutes pièces un message accusateur. Mais outre ces techniques désinformatrices, le consentement des responsables éditoriaux et le silence de l’instance de contrôle nationale des média sont les vrais responsables des effets prévisibles d’un tel flot de haine sur l’opinion. La conjugaison de ces procédés et l’implication de responsables importants d’un service public essentiel, sont autant de voies d’accès inestimables au fonctionnement du système médiatique national quand il a décidé d’enflammer les esprits et les instincts de l’opinion contre un adversaire bien choisi. D’ailleurs, le reportage du 23 janvier de Frédéric Barrère n’est qu’une brique d’une immense opération d’accusation, parmi des milliers d’autres, qui ont saturé  les canaux médiatiques essentiels du pays au cours de l’opération israélienne à gaza du 27 décembre 2008 au 20 janvier 2009 et dans les jours qui ont suivi.

La construction du brûlot

Le reporter commence par brosser un tableau effrayant de ce qu’il est supposé observer. Les mots utilisés, « ravages », « ruines », « dévastation », « pleurs », sur un fond de mélodies religieuses funèbres, sont terriblement violents. Ils mettent l’auditeur en condition, ils lui coupent le souffle d’emblée.

Il s’ensuit une espèce de procès. Le reporter se pose comme un ordonnateur de ce procès. Il distribue la parole aux plaignants, les différentes personnes qui vont s’exprimer avec le secours d’un traducteur dont on ne sait rien : traduit-il effectivement ce qui est dit, fait-il partie du Hamas qui a tout pouvoir ici ? Il semble donc que le reporter ne connaisse pas l’arabe et lui fasse étrangement confiance.

Les interviewés multiplient alors des plaintes qui dessinent un stéréotype caricatural mais ravageur du soldat israélien. Il apparaît comme d’une cruauté dantesque, il tire sur les bébés, les femmes et les hommes qui sont bras levés, il rit de la douleur extrême de ses victimes, il leur crache dessus. Les soldats, donc Israël, se comportent comme des nazis ou pire, tel est le message qui devra se graver dans le cerveau de l’auditeur.

La chute du reportage, mentionnant une argumentation de défense des Israéliens, est remarquable car elle assure deux fonctions. Le reporter peut exciper sa neutralité, il a présenté les deux versions. Sauf que le « temps » donné à la partie israélienne est dérisoire malgré l’insigne gravité des faits imputés, et qu’on ne l’entend pas directement. Mieux encore, le reporter présente les arguments qu’il dit être ceux de la défense comme des esquives misérables pour ceux qui ont entendu les horreurs précédentes, ce qui aggrave le cas des Israéliens.

La partialité accusatrice du journaliste, sa violation de l’éthique professionnel - si cette notion a encore beaucoup de sens dans notre pays-, se manifeste de plusieurs manières :

-          à aucun moment il ne relativise les dires de ses interviewés : il ne demande pas de précisions aux interviewés dont les propos sont si effroyables, il ne conteste rien, n’interroge rien, comme dans une mise en scène ;

-          à aucun moment il ne mentionne l’éventuelle incertitude de ses sources. Il ne se demande pas si, peut-être, ces gens qui parlent à son micro ne sont pas des agents de propagande du Hamas, s’ils n’ont-ils pas été forcés de tenir ce discours, s’ils n’ont-ils pas été payés pour le tenir, suppositions pas tout à fait invraisemblables pour qui connaît les procédés du Hamas, comme c’est sûrement son cas ;

-          à aucun moment le reporter ne n’alerte ses futurs auditeurs sur l’invraisemblance des affirmations (les soldats riant de tuer, tirant sur un homme aux bras levés, sur les bébés, sur les femmes, qui sont des cibles militaires de choix, comme chacun le sait.) En procédant ainsi, il valide ces imputations, et ravale de facto l’armée de conscription israélienne à une armée nazie. D’ailleurs dans un reportage sur le même modèle, le même reporter livrait le 19 janvier 2009 une séquence du même tonneau, narrant un regroupement de plus de cent civils palestiniens dans une maison, organisé par les Israéliens, avant que ces derniers ne tirent au canon sur la maison…..

La diffusion du brûlot

La responsabilité de la diffusion du reportage incombe naturellement aux responsables éditoriaux de France-info, et donc aussi à ceux de Radio France qui ne l’ont pas contestée.

Le fait qu’il ait pu y avoir diffusion d’un tel reportage pose de très graves questions sur le fonctionnement de l’ensemble du système des média français :

1) Pourquoi les responsables éditoriaux ont-il permis la diffusion d’un tel reportage délibérément construit à charge, et dont le contenu est à la fois improbable et d’une extrême gravité pour la réputation d’une démocratie supposée amie de la France, Israël, et pour la population juive de France qui lui est associée dans les représentations majoritaires des français ?

2) Les responsables de cette diffusion pouvaient-ils ignorer qu’un reportage de cette eau aurait des incidences lourdes et dissociatrices sur la société française, en enflammant les passions, surtout dans les banlieues, mais pas seulement, en démoralisant d’autres groupes, en instillant partout la haine et la méfiance ?

3) Pourquoi ont-ils négligé, eux qui sont des professionnels éprouvés, qu’un tel document ne pouvait pas manquer de provoquer, dans le public en général, la haine et la délégitimation d’une démocratie officiellement amie, et torturer l’identité des minorités arabo-musulmanes ? Et négligé aussi que ce genre de message est susceptible de provoquer sur une très longue période, des passages à l’acte d’une violence imprévisible dans le pays qui a connu le rapt et le martyre de Ilan Halimi

4) Comment n’ont-ils pas mesuré que cette diffusion participe éminemment de l’antisémitisme au sens que lui a donné l’EUMC, l’instance européenne qui en a donné une définition récente ? (1).

Le silence de l’instance de contrôle des média, le CSA

Pourquoi enfin le CSA, gardien de l’éthique des média, est-il resté sourd devant ces très graves accusations sans preuves et sans filtres, relayant à l’évidence la propagande d’un groupe reconnu comme terroriste par notre pays et la plupart des démocraties du monde ? Pourquoi n’a-t-il pas requis des explications publiques des directions de France-Info et de radio France.

 

Question subsidiaire :

 

Tous ces échelons de la société française ont participé à cet acte d’incitation à la haine, en toile de fond une haine antisémite. Additionné à d’autres évènements semblables, innombrables dans cette campagne médiatique du début de l’année 2009 en France, il aura exercé un impact fort sur le climat moral et la sécurité intérieure de la nation, de façon active (élaboration et diffusion du reportage), et de façon passive (absence de poursuite des incitateurs par l’instance de contrôle). Tous les filtres et contrôles ont été inexplicablement défaillants, alors que l’enjeu est considérable. Peut-on s’empêcher d’y déceler la baguette d’une instance politique qui aurait décidé de lâcher les chiens, une commande institutionnelle explicite ou implicite ?

 

 

Note :

 (1) European Monitoring Centre on Racism and Xenophobie. Voir en français « La définition opérationnelle de l’antisémitisme » par Gert Weisskirchen pour l’EUMC qui fixe comme antisémite toute assimilation de la politique israélienne à celle des nazis, où tout régime de deuxc poids deux mesures à l’égard de ce pays.

http://www.eumc.europa.eu/fra/index.php?fuseaction=content.dsp_cat_content&contentid=43a27e4532e7e&catid=43a17e680d287&lang=FR

 

 

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 23:16


http://www.controverses.fr/blog/blog_trigano.htm


Le concept de "pogrom médiatique"

 

Par Shmuel Trigano

 

Le concept de « pogrom médiatique », malgré sa tonalité critique virulente, pourrait bien avoir une valeur heuristique intéressante pour comprendre certains des effets de la guerre de Gaza sur les pays d’Europe de l’Ouest et tout spécialement la société française. Il ne faudrait bien sûr pas l’entendre dans sa portée idéologique mais sociologique. A quoi a-t-on assisté en effet avec la guerre de Gaza, comme avec la précédente guerre du Liban, ou la deuxième Intifada, sinon à un épisode d’extrême violence symbolique envers Israël, particulièrement effervescent par son émotionnalité, la virulence radicale de la condamnation, la stigmatisation, l’unanimité étrange d’un bout à l’autre du spectre politique ? Le pogrom était un bref embrasement d’une population qui dévastait le quartier juif et tuait les Juifs. Point n’est le cas, heureusement mais, de fait, les Juifs se sentent déshonorés, méprisés, abandonnés, exclus, isolés dans leur environnement. Comme s’ils avaient été roués de coups réels. Ils le sont, certes, d’une certaine façon, par les agressions dont ils ont été la cible. Le passage du symbole à l’acte s’est produit à travers de grandes et violentes manifestations, répétitives, organisées selon un plan manifestement prémédité d’envergure nationale, visant à créer une atmosphère d’émeutes. Des actes d’agression ont été perpétrés contre des Juifs mais c’est surtout leur personne symbolique qui a reçu des coups. La dignité et l’image de soi font aussi partie de la personne humaine qui n’est pas seulement corporelle. C’est elle qui a été la cible du pogrom médiatique. Et les traits qui l’ont frappée sont d’un genre unique. La morale et l’humanitarisme ont été fourbis comme des armes. Propres. Morales. Totales. Le discours de la cruauté d’Israël, mis en scène par le Hamas et les télévisions arabes, a été asséné soir et matin en crescendo de l’appel fébrile à sauver un peuple d’un génocide. A Gaza il n’y avait qu’une armée d’enfants, des hôpitaux, des réserves de vivres, des centrales électriques...

 

Nous touchons là à l’essence de la violence perpétrée sur la personne d’Israël. Elle est vertueuse ! Plus le souci des « enfants » et des « civils » est « disproportionné », plus fort et radical est le coup (symbolique) porté. Plus Israël est stigmatisé et diabolisé. Pour des motifs humanitaires ! Le coup est ainsi moral et « clean » car il frappe « à côté ».. L’iconisation quasi religieuse des enfants victimes vise à la déshumanisation des Juifs. Les téléspectateurs savent tout de telle ou telle famille palestinienne dont on leur raconte l’histoire humaine, très humaine. Ils savent tout des blessés, des enfants. Mais rien des individus israéliens, de leurs enfants, de leurs femmes, de leurs blessés. On ne voit sur les écrans que des tanks, des soldats, une armée. La société israélienne n’existe pas dans le regard des médias. Ce souci « humanitaire » s’inscrit très bien dans la perspective idéologique plus vaste qui sacralise la mémoire des Juifs morts au moment où l’on accable les Juifs vivants. On aura remarqué qu’au moment même où ils traînaient dans la boue Israël, sa cruauté, son racisme, les journalistes ont dûment condamné le pape pour avoir reconnu un évêque négationniste...Israël est sur la sellette mais il est clair que le traitement « disproportionné » dont il est l’objet concerne le Juif que l’on cible en lui, de façon détournée. Quel pays au monde s’attire en effet cette furie planétaire ? C’est une guerre de religion qui est ici à l’oeuvre et l’Europe s’y inscrit ouvrant la boite de Pandore de bouleversements qui la submergeront. La question juive est de retour, de façon inédite. Les événements consécutifs à Gaza, notamment en France, rééditent les troubles qui ont accompagné la deuxième Intifada. La récurrence du même phénomène confirme que la crise d’alors n’était point passagère. Cependant, aujourd’hui, on est en droit de se poser la question de savoir où elle conduit. Un pogrom symbolique est en soi sans grande gravité concrète, si ce n’est la déstabilisation et l’égarement des Juifs d’Europe. Il n’y a pas mort d’homme (sauf qu’il peut donner lieu à la tragédie d’un Ilan Halimi ou d’un Sébastien Sellam) mais mort d’images. Le pogrom symbolique recèle en lui la potentialité de développements graves. Il peut être la première étape de voies de fait, elles, bien réelles. Un mouvement social (et l’antisémitisme en est un) commence par une fiction (la cause palestinienne), qui substitue un objectif imaginaire à une réalité insupportable (les problèmes du monde arabe et des musulmans d’Europe). Puis cette fiction donne naissance à une mentalité qui prend le but substitué pour slogan, pour devenir un emblème autour duquel un nouvel ordre se structure et une organisation qui lui est dévouée apparaît. Aujourd’hui, la porte est ouverte à la troisième étape, celle de la cristallisation, avec la constitution d’une organisation quelconque qui pourra partir à l’assaut de sa cible. Nous entrons dans une phase dangereuse. La question est très concrète : à quand la prochaine explosion collective contre Israël ? Le prochain pogrom médiatique ? Et avec quelles conséquences concrètes sur la personne physique des Juifs ou d’Israël, dans l’arène planétaire ?

 

 

 

Les parias magnifiques

 

par Shmuel Trigano

 

La guerre de Gaza et son impact sur l’opinion publique donne à voir avec un réalisme terrifiant ce que le monde a dans l’âme quand il pense à Israël et au peuple juif. L’attitude de la « communauté internationale » est particulièrement significative, à ce propos. Une cécité totale à la réalité de la situation s’accompagne d’un « souci humanitaire » qui ne s’est que très rarement exercé durant le calvaire des Israéliens ( 7 ans de tirs de missiles sur le sud d’Israël et la progression inquiétante de ce canardage vers les centres vitaux du pays, la constitution d’un pouvoir totalitaire, de style fasciste, promoteur de haine et de mort, l’enrôlement et l’embrigadement de toute une population au service de la politique impérialiste de l’Iran intégriste sur toute la région et la haine permanente).

 

La décision de cessez le feu du Conseil de sécurité fut très significative de l’état d’esprit ambiant envers Israël. Si l’on observe bien l’histoire du conflit israélo-arabe, on constate que toutes les victoires militaires d’Israel, remportées contre des agressions arabes, ont été annulées par la politique des puissances et notamment l’ONU, j’ajouterais tout spécialement la France. Ces victoires auraient pu à chaque fois constituer un point final du conflit, obligeant les Etats arabes à assumer la défaite de leur ambition exterminatrice à l’égard d’Israël, comme cela se passe dans tout conflit. Bien au contraire, les puissances occidentales ont tout fait pour empêcher une telle situation. Il fallait empêcher « l’humiliation arabe » (rappelons qu’elle découle de l’existence d’Israël)...

 

Que laissait entrevoir la demande de cessez le feu dans l’opération de Gaza sinon la volonté qu’Israël accepte de rester la cible de son ennemi le plus implacable sans réagir, sinon, qu’Israël renonce à sa souveraineté politique pour confier son destin à un consortium onusien où le camp qui lui est ennemi occupe le haut du pavé et qui ne s’occupe du sort des Israéliens que lorsqu’il en a le temps ? Derrière ce décor de théâtre décadent une perversité morale gigantesque est à l’oeuvre qui voue les Juifs à la condition de victimes éternelles. La « communauté internationale » veut-elle sauver le Hamas et lui redonner la possibilité de viser les centres vitaux d’Israël qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.

 

Le souci humanitaire est un principe auquel il ne faut pas renoncer et tout montre qu’il est loin d’être absent de l’action israélienne mais il s’agit d’une guerre et pas d’une promenade. Si le Hamas a été « élu », c’est aussi parce que les Gazaouites font corps avec sa politique. Pourquoi n’en supporteraient-ils pas les conséquences désastreuses ? Pourquoi les populations civiles de tout coeur et de tout corps engagées dans la lutte contre « les Juifs » (c’est ainsi que les Israéliens sont appelés à Gaza) échapperaient-elles à leur responsabilité ? Seraient-ce parce qu’elles seraient par principe innocentes ? Personne n’évoque les « populations civiles » israéliennes, à croire que tout Israël est un camp militaire et qu’à Gaza, il n’y a que des civils. On ne voit d’ailleurs qu’eux à la T.V. Qui tirent les roquettes et les missiles ? Qui se demande pourquoi les cameramen palestiniens et arabes qui abreuvent le monde de scènes sanguinolentes n’ont jamais montré d’hommes en armes ?

 

Comment les médias occidentaux ont-ils pu gober, sans états d’âme, ce compte rendu manipulatoire, où le décompte des victimes est celui du Hamas ? Telle est la vraie question et le coeur du problème.

 

Il faut remarquer à nouveau que le syndrome qui s’est développé en France à l’occasion de la deuxième intifada est à l’oeuvre, quand le gouvernement Jospin a demandé aux Juifs de ne pas réagir aux 450 agressions dont ils étaient victimes « pour ne pas jeter de l’huile sur le feu »... Demande était faite alors aux Juifs français d’accuser le coup de l’agression envers eux en silence pour sauver « la paix publique ». C’est exactement ce que fut le syndrome munichois de l’opinion européenne face au régime nazi : apaiser l’agresseur en sacrifiant la victime. A la même époque, faisaient rage en Europe pourtant la compassion universelle pour les victimes de la Shoa et la célébration de leur mémoire. C’était une conjonction de contraires absolument nouvelle, mariant l’excellence morale des Juifs à leur déchéance sociale et politique.

 

Un profil nouveau du « Juif » se mit en place , à l’oeuvre en fait subrepticement depuis les années 1990 mais qui se confirme depuis lors de plus en plus et que je définirais, en me souvenant de la pensée de Georges Bataille, comme le profil du paria magnifique, c’est à dire la figure d’un homme révéré et célébré mais vivant dans la condition la plus misérable, dans l’exclusion quasi sacrée, au statut très bas. Prestige combiné à abaissement. Ces personnages ont existé dans toutes les sociétés, cristallisant à la fois le contraire de l’ordre social et symbolique et en même temps sa source la plus forte. C’est autour de leur condition abaissée que les sociétés se réunissent dans des périodes de crise pour se souvenir qu’elles sont humaines, par delà leurs conflits de pouvoir et de prestige. Or, pour que celà soit possible il faut impérativement que le paria magnifique reste au plus bas, en l’occurence qu’il renonce à sa souveraineté et à sa capacité de se défendre, qu’il continue à s’exposer passivement aux attaques de ses ennemis. C’est la condition de sa sacralité. Pourvu qu’il se conforme au rôle consensuel auquel il a été assigné : à la condition de victime, hier, aujourd’hui et demain.

 

Tel est le schéma psycho-symbolique qui porte la décision du Conseil de sécurité, un schéma que l’on retrouve à l’oeuvre dans beaucoup de formes culturelles, prépondérantes aujourd’hui, où le Juif est valorisé dans sa propre contrition, dans la haine de soi, dans l’aveu. Une partie du cinéma israélien, si célébré en Occident, s’inscrit dans ce créneau, condition du succès. Ce schéma, De Gaulle l’avait très bien exprimé avec sa sortie sur « le peuple sûr de lui et dominateur », assignant aux Juifs le rôle de la victime passive comme condition de la miséricorde européenne. « Un capital considérable d'intérêt et même de sympathie s'était accumulé en leur faveur, surtout, il faut bien le dire dans la Chrétienté; un capital qui était issu de l'immense souvenir du Testament, nourri par toutes les sources d'une magnifique liturgie, entretenu par la commisération qu'inspirait leur antique malheur et que poétisait, chez nous, la légende du Juif errant, accru par les abominables persécutions qu'ils avaient subies pendant la Deuxième Guerre mondiale... Si Israël est attaqué, lui dis-je alors en substance, nous ne le laisserons pas détruire, mais si vous attaquez, nous condamnerons votre initiative » .

 

Cette condition de « paria magnifique » a été vécue en France, dès la fin des années 1990, par quelques « intellectuels juifs ». Magnifiques, par principe, par leur activité et leur statut social mais exclus en douce de toutes les arènes du débat public et de la respectabilité intellectuelle, ramenés à leur origine « ethnique », comme la chose devint évidente durant la deuxième Intifada , pour annuler leur argument et surtout leur identité d’intellectuels. A moins que pour quelques rares individus, voire un unique intellectuel - en vertu non d’un droit mais d’un privilège - la fonction de conscience malheureuse et déchirée ne leur soit asignée sur tous les écrans et dans tous les journeaux. Cette configuration est tout à fait différente de celle qu’analysait Hannah Arendt pour la modernité quand elle remarquait que les intellectuels juifs, pour être admis dans la bonne société et le cercle intellectuel, avaient deux possibilités, celle de se comporter comme des parvenus , en trahissant, bien qu’avec une nostalgie inextinguible, leur appartenance au peuple juif, ou comme des parias, s’ils restaient fidèles à eux mêmes. Kafka, à ses yeux, fut le modèle du paria. Le monde devient de fait, aujourd’hui, kafkaïen pour les Juifs, accusés du crime que leurs ennemis commettent ou veulent commettre sur eux, sans que leur parole ne porte, sans que la foule en fureur ne prenne soin d’examiner les faits rationnellement et les responsabilités. Malgré son rang social, l’intellectuel juif se voit annulé dans sa fonction d’intellectuel et étiqueté, enfermé dans la case « communautaire », c’est à dire, dans l’esprit de tout le monde, « communautariste ».

 

Ce système de rapports ne fait en vérité qu’ajouter de l’huile sur le feu, car les transgresseurs sont exemptés de leur responsabilité et reçoivent un encouragement à leur comportement déviant. Mettre dos à dos Hamas et Israël, expliquer la violence par le « cycle de la violence » pour le Moyen Orient ou les « « conflits inter-communautaires » pour la France (c’est à nouveau le cas aujourd’hui), c’est choisir programmatiquement d’innocenter les coupables, en courant de surcroît le risque de les amalgamer avec leur « communauté », et d’accuser la victime d’être responsables de ce qui lui arrive. Il n’y a jamais eu d’agressions des Juifs contre des sites musulmans en France et Israël, qui s’est retiré de Gaza et a enduré durant 7 ans des tirs de missiles du Hamas sur son territoire sans riposter.

 

Il semble que personne n’ait encore compris que cette problématique se retourne inéluctablement contre la société qui s’en rend coupable, nationale ou internationale. Le déni, durant de nombreux mois, des actes antisémites des années 2000 annonçaient et légitimaient dans le principe les émeutes des banlieues françaises. Le même comportement aujourd’hui annonce d’autres événements graves dont toute la société française (et internationale) aura à pâtir.

 

Un cercle vicieux s’installe aussi indirectement qui ne peut que « jeter de l’huile sur le feu ». La célébration formelle de l’excellence de la figure (victimaire) des Juifs ( devoir de mémoire de la Shoah obllige !) ne peut que susciter jalousie et ressentiment chez leurs ennemis, dans un premier temps, qui appelle, dans un deuxième temps, la tentative des célébrateurs de « calmer » leur ressentiment en tentant de rétablir « l’équilibre » psycho-symbolique en abaissant encore plus la condition des Juifs, en les enchainant encore plus à leurs ennemis.

 

C’est un retour régressif à un passé révolu qui se produit ici. Il est possible que des Juifs soient prêts à endosser à nouveau les habits de la victime désignée – ces personnalités se produisent même sur toutes les scènes (et pour cause) – mais il ne faut pas négliger la révolution mentale qui s’est produite il y a 60 ans dans la conscience juive : le sionisme, projet de libération du Juif qui se propose d’ériger le peuple paria en sujet souverain de l’histoire. La mauvaise foi planétaire se brisera sur cette nouvelle donne.

 

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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 14:21
13:44 Gaza : le Hamas a gonflé le bilan des victimes, selon un médecin gazaoui de l'hôpital Shiffa. Interviewé par le journal italien Corriere della Sera, ce dernier a indiqué que le Hamas a obligé les équipes médicales à exagérer les chiffres, et que le bilan réel serait compris entre 500 et 600 victimes, soit la moitié des 1.330 morts annoncés officiellement.  (Guysen.International.News)


Gazan doctor says death toll inflated

Physician at Gaza's Shifa Hospital tells Italian newspaper number of dead in Israeli offensive 'stands at no more than 500 or 600, most of them youths recruited to Hamas' ranks'

Nir Magal

Latest Update:  01.22.09, 15:18 / Israel News
What really is behind the numbers reported on the number of civilian casualties in the Gaza Strip? Italian newspaper Corriere Della Sera reported Thursday that a doctor working in Gaza's Shifa Hospital claimed that Hamas has intentionally inflated the number of casualties resulting from Israel's Operation Cast Lead.

 

"The number of deceased stands at no more than 500 to 600. Most of them are youths between the ages of 17 to 23 who were recruited to the ranks of Hamas, who sent them to the slaughter," according to the newspaper article.

 

Solidarity
 
Israeli school erects mourning tent for Gaza / Meirav Shlomo
 
Students of Jaffa high school hold ceremony displaying images of death from Gaza fighting
Full story
 

The doctor wished to remain unidentified, out of fear for his life.

 

A senior Palestinian Health Ministry official later denied the claims, and the IDF estimate on the number of casualties in Gaza has also remained unchanged.

 

A Tal al-Hawa resident told the newspaper's reporter, "Armed Hamas men sought out a good position for provoking the Israelis. There were mostly teenagers, aged 16 or 17, and armed. They couldn't do a thing against a tank or a jet. They knew they are much weaker, but they fired at our houses so that they could blame Israel for war crimes."

 

The reporter for the Italian newspaper also quoted reporters in the Strip who told of Hamas' exaggerated figures, "We have already said to Hamas commanders – why do you insist on inflating the number of victims?"

 

These same reporters mentioned that the truth that will come out is likely to be similar to what occurred in Operation Defensive Shield in Jenin. "Then, there was first talk of 1,500 deaths. But then it turned out that there were only 54, 45 of which were armed men," the Palestinian reporters told the Italian newspaper.

 

These new figures must be treated with caution especially in light of the fact that various official sources in the Gaza Strip, including United Nations and Red Cross officials, have reported that more than 1,300 people were killed and some 5,000 wounded during the three weeks of fighting in the coastal strip. Palestinian sources claim that three-quarters of the dead were unarmed civilians.

 

Hamas, while boasting on having Israeli soldiers by the dozens, a number that has proven to be exaggerated, claimed that no more than 48 of its members were killed during the Israeli offensive. According to IDF figures, Hamas lost hundreds of fighters from its ranks.

 

The UN's humanitarian chief began a tour of the Gaza Strip on Thursday to examine the extent of the devastation left behind by the Israeli offensive.

 

John Holmes said the number of casualties is "extremely shocking." He also urged Israel to conduct a thorough investigation into shelling attacks that damaged UN buildings in Gaza.

 

 

Holmes said he was thinking about immediate humanitarian needs and longer-term reconstruction. He said the biggest concerns are providing clean water, sanitation, electricity

and shelter.

 

Holmes added that Gaza's border crossings would have to be opened to allow reconstruction materials into the area.

 

The Associated Press contributed to this report
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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 20:23
Gaza: France 2 relaie une vidéo intox
Par La rédaction du Post
le 05/01/2009, vu 3435 fois, 99 nombre de réactions
Post vu en Une

Info Le Post. Des images amateur, diffusées au JT de 13 heures lundi pour illustrer l'offensive israélienne, datent en fait de 2005. La direction de France 2 reconnait "une erreur".

Ce lundi matin, le membre du Post Olivier B remarque que depuis trois jours circule une vidéo amateur censée montrer les ravages causés par les bombes israéliennes sur des civils palestiniens, ce début janvier à Gaza.



Mais, problème, la vidéo date de 2005, précise Olivier B., citant la démonstration d'un internaute sur un blog anglophone...

Comme il l'explique, la vidéo n'a pas été filmée sur un marché de Gaza début janvier suite à une frappe israélienne, mais le 23 septembre 2005 suite à l'explosion accidentelle d'un camion contenant des roquettes du Hamas, dans un camp de réfugiés à Jabalya.

Le même blog souligne la supercherie en comparant deux photos:


Celle de gauche est une capture d'écran de la vidéo incriminée. Celle de droite est une photo qui a illustré un article du site de CBS News sur l'explosion de ce camion le 23 septembre 2005.

Le blog donne d'autres liens vers des articles de presse, relatant à l'époque cet accident: un article de la BBC et un autre du Herald Tribune.


Rebondissement ce lundi: France 2 montre ces images. Dans son journal de 13h, la chaîne diffuse un extrait de la vidéo, montrant qu'elle est hébergée sur Dailymotion. Sur le site de partage, comme sur d'autres, la vidéo était présentée comme une illustration de l'horreur du conflit: "Ça fait mal au coeur Gaza"

Voici le reportage en question:


(Source: France 2)

Commentaires de la voix off du journaliste de France 2: "Pour montrer la violence des combats, les télévisions arabes et Internet diffusent ces images filmées par un téléphone. Il s'agirait d'une frappe de missiles le 1er janvier. Les militaires portent les brassards du Hamas. Sur le sol, des combattants mais aussi beaucoup de cadavres de civils."

Sur Le Post, Etienne Leenhardt, directeur-adjoint de l'information de France 2, reconnait "une erreur", due à "un dysfonctionnement interne de vérification de l'info".

A lire aussi :
- Gaza: la vidéo amateur qui accuse Israël est une intox
- Gaza: voici la vidéo intox relayée par France 2
- Vidéo intox de Gaza sur France 2: "Nous avons fait une erreur"
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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 16:09
Parallèlement à l’opération militaire, l’aide humanitaire se poursuit - chiffres et images

MFA

lundi 5 janvier 2009

10.000 tonnes d’aide humanitaire ont été acheminées à Gaza depuis une semaine. 226 double-nationaux ont été évacués de Gaza. 2000 unités de transfusion sanguines ont été délivrées en provenance de Jordanie. 5 ambulances données par la Turquie. 5 ambulances ont été transférées de Cisjordanie au nom du Croissant rouge palestinien. 20 personnes ont été évacuées vers les hôpitaux israéliens pour y être soignées y compris deux enfants blessés.

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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 09:07

Florence Santrot, Metrofrance.com

vendredi 2 janvier 2009, sélectionné par Spyworld
logo
Les Forces de Défense Israélienne ont créé leur chaîne sur YouTube où ils diffusent les vidéos de leurs frappes sur Gaza.

Pour Tsahal, tous les moyens sont bons pour communiquer autour de la puissance de frappe d’Israël et faire la démonstration des raisons qui les ont poussé à lancer l’opération "plomb durci".

Des armes et des roquettes dissimulées dans une mosquée et détruite par l’aviation israélienne ? C’est sur YouTube bien sûr (cf. vidéo ci-contre).

Les Forces de Défense Israélienne (IDF) ont créé leur propre chaîne sur YouTube pour diffuser en quasi direct des vidéos faisant état de leur force de frappe... et de la justesse de l’opération "plomb durci".

On y découvre des vidéos de frappes assez similaires à ce que l’armée américaine a pu montrer au moment des deux guerres du Golfe. L’IDF en profite aussi pour montrer qu’Israël peut faire un geste envers les blessés "collatéraux".

Dans une vidéo, on peut y voir la prise en charge d’un enfant blessé à la frontière isréaélo-palestinienne d’Erez pour l’emmener se faire soigner dans un hôpital israélien. Dans une autre, la distribution d’aide humanitaire à Gaza est mise en avant.

Au total, plus d’une vingtaine de vidéos a été ajoutée dans cette chaîne mais certaines d’entre elles ont été supprimées par YouTube, jugées sans doute trop violentes. Certaines vidéos présentes ont été visionnées plus de 100.000 fois.

Alors qu’on en est au sixième jour de combats, le nombre de 400 morts a été atteint ce matin.

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5 janvier 2009 1 05 /01 /janvier /2009 08:38

Israeli citizens have been under the threat of daily attack from Gaza for years.

Only this week - hundreds of missiles and mortars shells were fired at Israeli civilian communities including the firing of 80 missiles on a single day.

See how the international media is reporting on these events.







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Présentation

  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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