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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 11:08

 

editorialàGad

 

ECOUTER ICI-copie-1

commenté par Aschkel!

 

 

Sale temps pour la paix des braves.

 

Coups d’état avortés, déstabilisations menacent de proliférer, de Bahrein à Bagdad, en passant par Amman, Saana ou Ramallah…

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

 

 

Comme hier, l’Union Soviétique cherchait à exporter sa révolution vers l’Ouest, l’Islam chi’ite iranien tend à propager ses tentacules vers sa périphérie immédiate :

 

 le Bahrein, l’un des dominions du Golfe les plus sensibles, puisque sa population se compose de 70% de chi’ites, semble être le troisième du genre, avec le Yémen et l’Irak, à faire les frais des tentatives d’intrusion de Téhéran dans ses affaires locales. Le gouvernement du Bahrein reste extrêmement discret sur ce qui ressemble fort à un coup d’état avorté, qui l’a conduit, entre août et septembre, à l’arrestation de 23 individus accusés de conspirer au renversement du régime sunnite et à l’extension d’activités terroristes. Manama, la capitale du petit état, est réticente, comme tous ses voisins, à nommer clairement les « forces extérieures » qu’elle suppose avoir orchestré, organisé et aidé cette entreprise de déstabilisation. Il suffit d’observer la carte du Golfe persique pour l’identifier comme le « chaînon manquant » dont la conquête permettrait de mettre en échec la stratégie américano-saoudienne dans la région et de provoquer un tremblement de terre à Riyad : le Bahrein est, actuellement, le quartier général de la marine américaine présente dans le Golfe. Cette île se trouve située à l’épicentre des petites monarchies côtières : Koweit, Emirats, Oman, qui constituent une « zone de sécurité » aléatoire pour l’Arabie Saoudite. La perte d’un seul de ces joyaux, tout comme l’avait tenté Saddam Hussein en son temps, verrait la Monarchie Wahhabite immédiatement menacée d’effondrement et de troubles intérieurs avec ses propres minorités chi’ites, localisées dans les régions les plus riches en pétrole.

 

Le contrôle par le chaos et l’agitation ethnique, en deux autres points stratégiques : Bassorah dans le sud irakien, et Oman, à la pointe du détroit d’Ormuz, suffirait à mettre sur les dents tous les pays occidentaux, risquant alors de se trouver à court d’approvisionnement.

 

L’inclination à semer le trouble dans l’une ou l’autre de ces bandes côtières peut même devenir impérative pour Téhéran, afin de gêner, voire de provoquer le renoncement américain à livrer trop d’armes à des pays qui pourraient changer de main d’un jour à l’autre ; ou encore d’y stationner une armada trop puissante, menacée de constituer un piège analogue à Pearl-Harbour, à cause du talon d’Achille de ces cités-états.

 

Mais, les seules minorités chi’ites, qui se considèrent comme opprimées par les régents des pétromonarchies, ne sont vraisemblablement pas suffisantes à faire tomber les appareils sécuritaires de ces régimes.

 

Comme l‘a amplement montré l’exemple yéménite, les agendas de différentes insurrections peuvent coïncider et se combiner, rendant des pays, voire des régions entières, ingouvernables. Al Qaeda n’éprouve pas de scrupule particulier à cogner en même temps au sud du Yémen, pendant que les Houtis, équipés et entraînés par les Pasdaran et le Hezbollah, frappent au nord et multiplient les occasions de harcèlement transfrontalier contre l’armée saoudienne.

 

Ce contre-modèle prévaut également en Irak, actuellement, incapable de se désigner un gouvernement plus ou moins stable, au-delà des fractures sectaires entre Sunnites, Chi’ites et Kurdes.

 

Or, face à cette entente minimale des ethnies entre elles que ne parvient pas à réaliser l’Irak, on a de bonnes raisons de croire que Téhéran sait entretenir les unes et flatter les autres, grâce à ses alliances subtiles avec les mentors de la « résistance » (muqawama, en arabe) contre Israël : Hamas, bras armé des Frères Musulmans et Hezbollah, celui du Velayat e-Faqih.

 

Ces alliances, apparemment contre-nature, entre mouvements chi’ite et sunnite, sont, pourtant, une réalité géostratégique depuis des décennies. Si une partie des faux-débats sur la nature de la lutte anti-terroriste à travers le globe a passé beaucoup de son énergie à nier la seule hypothèse d’une telle coalition des forces jihadistes, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le rapprochement sécuritaire entre Israël, l’Egypte et la Jordanie tire son carburant de la conscience de ce risque collectif pour le triptyque afro-asiatique.

 

L’affaire récente du Mavi Marmara a encore levé un coin du voile, en révélant que la Turquie d’Erdogan montait, cette fois, officiellement à bord du bâteau ivre de puissance de l’Iran. L’AKP tire ses fonds des collectes réalisées en Arabie Saoudite et au Qatar par les émissaires des « œuvres de charité » de l’Imam Youssouf Qaradawi. Le parti islamiste turc vient, également, de se voir gratifier d’une coquette somme de 25 millions de $ par Ahmadinedjad, en récompense de sa victoire électorale aux législatives et de son rôle de protecteur de l’IHH jihadiste, responsable de l’affrontement en mer avec le Sayeret 13 israélien. Ainsi donc, on peut être financièrement sustenté aussi bien par la confrérie des Frères Musulmans, - orchestrateurs de la « révolution sunnite » en Egypte, Jordanie et ailleurs dans le monde, dont l’Europe,- et recevoir de l’autre main les petits cadeaux du dictateur de l’actuel empire souterrain des Pasdaran. En l’échange de quoi, la Turquie aide les énergies, pétrole et gaz iranien, à déboucher vers l’Europe.

 

Si on ajoute à cela, le rôle de plaque tournante joué par la Syrie, en matière d’acheminement de logistique terroriste au Hezbollah, d’une part, et d’hommes et de matériels à l’insurrection « sunnite » en Irak, on s’aperçoit donc qu’Ahmadinedjad bénéficie, à la fois :

 

-      D’une vitrine d’exportation commerciale vers l’Ouest, à travers l’Asie Centrale, grâce à son intermédiaire Erdogan

-      D’un labyrinthe complexe d’organisations terroristes prêtes à l’emploi, partout où il lui semble nécessaire de semer le désordre en Orient et ailleurs pour maintenir « Grand » et « petit  Satans » sous pression, grâce au Cacique damascène Bachar al-Assad.

 

L’Egypte a mis à jour, en début d’année, une vaste toile d’araignée au profit du Hamas de Gaza, mais piloté par le Hezbollah, depuis le Sinaï. Malgré ce coup de filet, plusieurs alertes au tir de missiles ont menacé, virtuellement ou réellement, le Golfe d’Aqaba, triangle stratégique des trois « frontières » : israélo-jordano-égyptiennes. Si le Hamas de l’intérieur est à cours d’initiative, il peut trouver des supplétifs capables d’agir depuis le désert égyptien. Ou, il réveille ses cellules dormantes en Judée-Samarie/Cisjordanie disputée.

 

Là encore, action souterraine et vitrine légale avancent à des rythmes différents, de façon à maximiser la profondeur des failles dans les défenses adverses : en novembre auront lieu les législatives, au Caire. La confrérie des Frères Musulmans égyptiens est le père spirituel du Hamas palestinien et celui du Djihad islamique d'Egypte, dont le mentor n'est autre que le n°2 d'al Qaeda, Ayman al-Zawahiri. Ils promettent de conquérir l’assemblée, par le vote… ou par la rue, en y déversant des "rivières de sang" (sic : al-Manar, journal libanais du Hezbollah). Quasi-scénario identique en Jordanie, où le Roi Abdallah a, pour la seconde fois, dissout le Parlement en 2009.

 

On comprend donc mieux la volonté affichée de Barack Obama de réussir l’impossible pari de mettre d’accord Israéliens et Palestiniens à Washington à l’aune des inflexions que subit la stratégie américaine, après son retrait d’Irak. Les atermoiements qui font suite à l’échéance de la fin de la politique de gel des implantations n’ont que la valeur symbolique que la Présidence américaine veut bien leur donner. Ils signifient d'abord un bilan des forces en présence et une évaluation des risques régionaux.

 

Ce n’est pas, non plus, une coïncidence si l’on constate que, pendant qu’il fait comme s’il négociait à Washington, Mahmoud Abbas ménage ses arrières en envoyant une délégation sécuritaire à Damas, auprès du Commandant en chef du « Front du Refus », Bachar al-Assad. La "volonté de paix" oscille selon que les régimes sunnites de la Ligue Arabe et le négociant américain semblent, ou non, en capacité de maîtriser une situation volatile qui s’étend à l’ensemble du Moyen-Orient : depuis le Golfe arabo-persique, le Yémen, Bagdad ou Beyrouth. De là dépend le peu d’audace qu’il aura montré durant la dernière phase de discussion.

 

Entre une paix de pacotille en vue des élections de novembre et les risques de multiplication de zones de conflit, Obama devra choisir lequel des deux Mahmoud il entend ménager. L’Iran, de son côté, voit le temps et l’argent lui filer entre les doigts, son pouvoir sur la rue et ses propres frontières se fragilise, à mesure qu’il veut étendre son influence et ses capacités de nuisance à l’extérieur. La survie-même de ce régime contesté est devenue dépendante de l’action des groupes noyautés par les Pasdaran, alors que les cadres des gardiens de la Révolution tiennent l’économie et la rue, à domicile.

 

Il se peut qu’il ne leur reste guère que l’opportunité d’entraîner le Moyen-Orient dans le chaos, plutôt que d’envisager seulement de le soumettre à leur diktat qu’ils sont incapables d’imposer dans le Bazaar de Téhéran, chez les Baloutches, Azéris ou Kurdes iraniens… 

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 10:22

 

editorialàGad

Déclencher une guerre contre Israël représente t-il un danger existentiel... pour le Hezbollah, le Hamas et les Alaouites de Damas ?

 

Ou les méandres de la drôle de paix…

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

 

Depuis le printemps, les situations d’alertes se sont multipliées à la frontière-Nord d’Israël. On a souligné l’accumulation, d’un côté et de l’autre de la frontière libano-syrienne, de missiles iraniens M-600, de Scuds-D prêts au montage dans des entrepôts syriens et à leur acheminement au Liban. Depuis plus d’un an, les trafics des Pasdaran se sont intensifiés, en direction du groupe chi’ite, avec la complicité des Turcs et de Damas. Téhéran a versé une récompense de 25 millions de $ à Erdogan, en vue consolider sa campagne électorale pour un troisième mandat.

 

Pire, l’armée libanaise a délibérément provoqué Israël par le meurtre de sang-froid du Lieutenant-Colonel Dov Harari z’l, le 3 juillet. Les témoignages concordent pour dire que le Ministre de la Défense Ehud Barak était sur le point de donner la leçon qu’il mérite à Beyrouth. L’émissaire américain, Frédric Hoff serait intervenu pour signifier à Jean Kahwaji, chef militaire du Liban, qu’Israël balayerait ses infrastructures en moins de 4 heures et qu’il ne tenait qu’à lui d’éviter le déclenchement des frappes.

 

Cette « drôle de guerre », comme celle d'avant l’éclatement de la Seconde Guerre Mondiale, se poursuit donc. Une guerre de positions et de communiqués belliqueux repousse l'échéance. Chacun sait que le vis-à-vis est toujours mieux préparé, qu’il accumule plans stratégiques et moyens de tenter de faire basculer la situation à son avantage. Surtout chaque belligérant potentiel sait que la donne a fortement changé depuis juillet 2006 : nul ne peut espérer un maintien du statuquo, à l’issue de la prochaine confrontation. Elle sera décisive et modifiera tant la carte que le territoire, si jamais l’incident de frontière de trop se produit.

 

Il est probable que la Syrie, cette fois, ne pourra se contenter du rôle d’observateur complice, tirant les marrons du feu. Depuis des années, Hassan Nasrallah vocifère, de concert avec son patron Ahmadinedjad, que l’Etat Hébreu est au bord de l’effondrement. Toute guerre pour Israël a une signification existentielle.

 

La victoire en demi-teinte d’Israël en 2006 s’est arrêtée au fleuve Litani, les grandes puissances intervenant pour trouver une sortie diplomatique de la crise. Surtout, l’Etat-Major est passé de la sous-estimation du Hezbollah comme « groupe terroriste » au constat qu’il agit selon des procédés mixtes, à travers des commandos-suicide, des moyens balistiques conventionnels, tout en se servant des populations locales comme bouclier humain.

 

La résolution bancale 1701 n’avait vocation qu’à limiter l’extension du conflit à ces deux belligérants : le Hezbollah et Israël, selon leur zone de confrontation traditionnelle : le Sud-Liban. L’implication des commanditaires et fournisseurs de la milice chi’ite et leur volonté d’en faire le challenger principal d’Israël atteignent un seuil critique : il leur sera difficile de résister au fait d’être entraînés dans les conséquences et incertitudes du prochain conflit. Il n’y a qu’un pas à franchir, du rôle de protecteur et de fournisseur, à celui d’acteur entrant en pleine lumière… Sans s’en rendre compte, le Liban, le premier, a commis ce lapsus et simplifié l’équation.

 

Si rien ne se produit à ce jour, malgré des tensions exacerbées, c’est tout simplement, que chaque partie prenante redoute d’avoir plus à perdre qu’à gagner en réveillant le « tigre qui dort ».

 

Jeffrey White de l’Institut de Washington pour l'étude du Proche-Orient publie, ce mois de septembre, une évaluation des forces en présence (http://washingtoninstitute.org/pubPDFs/PolicyFocus106.pdf ) : « Si la guerre éclate ». Il passe en revue, tant les moyens à la disposition de chacun des protagonistes que leurs processus décisionnels, et les réactions possibles de leurs alliés, selon l’évolution du conflit. Sa principale conclusion est que, quoi qu’il advienne et malgré les incertitudes et les coups de théâtre, aucun ne s’en sortira indemne. Mais les probabilités les plus claires restent en faveur d’une victoire d’Israël, malgré l’éventualité de revers militaires et un cruel déluge de feu contre sa population et ses centres urbains.

 

Selon l’expert, il ne s’agira plus de déplacer une frontière onusienne de quelques kilomètres, ni d’une victoire « sur le papier ». L’objectif militaire de la conflagration sera d’opérer de vastes transformations dans l’équilibre des forces régionales. Ce caractère décisif est proportionnel aux menaces que fait peser chaque maillon de cet axe sur l’existence même d’Israël.

 

En cas de crise existentielle,  Israël obéit à un commandement unifié. Malgré les dissensions apparues en 2006, ou lors de la nomination de Galant au poste de chef d’Etat-Major, Tsahal n’agit que dans l’intérêt d’une entité unifiée. L’influence modératrice de ses alliés, Amérique et OTAN, n’a de sens que si les périls ne remettent pas en cause sa dissuasion globale. En 2006, le Hezbollah ne pouvait pas « vaincre » Israël, simplement éviter une défaite trop cuisante à changer en légende de la « divine victoire ».

 

Depuis la perte d’Imad Moughniyeh, Nasrallah n’a eu de cesse de promettre vengeance. Jusqu’à présent, il s’est surtout vu adjoint une tutelle iranienne, lors des allées et venues des grands noms des Gardiens de la Révolution : lorsqu’Ali Jafari se déplace à Beyrouth pour coordonner les troupes en ordre de bataille, c’est une menace évidente que l’heure « h » approche. Mais c’est aussi le signe que, malgré les seuils de préparation logistique franchis, la dépendance décisionnelle d’Hassan Nasrallah aux ordres de Téhéran est palpable. Il lui manque un Seigneur de Guerre local pour faire la différence selon un agenda libanais.

 

Ce sont encore ces écarts d’interprétation que l’on observe, entre le commandement central du Hamas, autour de Khaled Meshaal à Damas, durant « Plomb Durci » en janvier 2009 et les ténors gazaouïs, Ismaël Haniyeh et Mahmoud al- Zahar, sur le terrain, jusqu’à aujourd’hui. Si, comme au Sud-Liban depuis 2006, les groupes insurrectionnels se réarment et s’organisent, ils semblent aussi marquer le pas, plutôt que donner corps à la rhétorique de la vengeance chaque fois réitérée. Malgré les dispositifs électroniques sophistiqués, il est difficile de concevoir une guerre planifiée depuis Damas et Téhéran, sans qu’un tel Etat-Major de l’ombre n’essuie le retour de boomerang des ordres qu’il transmet.

 

On affirme que, depuis la mort controversée d’al-Mabhouh à Dubaï et la mise en cause de quelques-uns de ses lieutenants, le niveau d’approvisionnement du Hamas à Gaza en a pâtit. Lorsque le chef en second du Hamas de Judée-Samarie, Abu Shalbaya est abattu, la veille de Kippour, c’est la coordination des cellules dormantes du mouvement qui doit passer en mode défensif. Toutes ces petites victoires du renseignement israélien mises bout à bout, marquent autant de brèches à mettre à profit, le jour « J », dans l’organigramme d’un conflit généralisé.

 

Hezbollah et Hamas, s’ils sont bien les vecteurs de la prochaine conflagration et des tentatives de déraillement du « processus de paix », sont, aussi et surtout les principaux agents de la propagation du conflit jusqu’à la main qui les nourrit :

 

le dispositif fonctionne tant que les guerres demeurent « asymétriques ». C’est lorsque chacun des groupes sous tutelle des Gardiens de la Révolution s’apparente, de plus en plus à une armée conventionnelle qu’il expose ses centres nerveux aux frappes de même nature, de la part de Tsahal.

 

Le paradoxe est le suivant : la seule façon de donner une consistance au « processus de paix » passe par une quête de victoire décisive sur plusieurs des points névralgiques de l’axe qui le met en échec systématique. Les buts stratégiques de Tsahal viseront à provoquer le repli de ses ennemis, en contraignant chacun à tenter de préserver ses propres atouts et points vitaux :

 

1)   Si le Hezbollah provoque une entrée en guerre du Liban, son prestige « résistant » sera le cœur de cible et devra alors être durablement discrédité.

2)   Si la Syrie se joint à lui, elle sera prise sous un déluge de feu. La survie du pouvoir alaouite pourrait être remise en cause dans ses fondements.

3)   Un prolongement dramatique de « Plomb Durci » mettrait le directoire du Hamas en péril, à Damas comme à Gaza, au profit du Fatah.

4)   Les pertes engrangées par un ou plusieurs des alliés de Téhéran repousseront les limites de son influence régionale et l’isoleront un peu plus sur le plan stratégique.

5)   Qu’Israël soit ou non l’initiateur du conflit, il n’aura plus le choix de remettre à demain des frappes préventives sur les infrastructures nucléaires, terroristes et les cercles dirigeants de la Révolution iranienne. Les cibles choisies pousseront les Pasdaran à assurer leurs arrières, quoi qu'ils tentent pour maintenir, aussi longtemps que possible, Jérusalem sous un feu nourri.

 

Lancer des supplétifs au combat comporte le risque intrinsèque de voir ceux-ci refuser de sacrifier leurs cartes-maîtresses pour le meneur qui est le moins directement exposé. Les meilleures alliances risquent alors de voler en éclat.

 

L’atout majeur d’Israël reste qu’il devra combattre seul pour sa survie, quel que soit le conflit qui le menace. Vouloir changer des forces « asymétriques » de harcèlement en forces de destruction massive risque d’entraîner Damas et Téhéran à subir en pleine face une réplique au-delà des moyens de leurs prétentions.

 

C’est pourquoi le volet psychologique de la guerre des nerfs prend de l’ampleur, jusqu’à ce que l’un des joueurs pense que le temps est venu de « renverser l’échiquier ».

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 16:24

 

 

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 19:06

 

 

editorialàGad

 

 

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Relance du processus de paix/préparatifs de guerre : des peuples otages de la dynamique des Axes.

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

 

Quelle photo-souvenir retenir de cette première rencontre directe à Washington entre Israéliens et Palestiniens, ce 3 septembre ? Que penser d’un projet d’accord-cadre devant aboutir dans dix ans, et quel sens cela peut-il avoir, à l’échelle du Moyen-Orient ?

 

Cette promesse n’aide pas à mieux vivre avec l’idée que l’Iran aura la bombe sous un à deux ans. Elle a assez peu d’effet sur les trafics turco-syriens en direction du Hezbollah, prêt pour une nouvelle guerre de Roch Hachana 2010, remake asymétrique de celle du Kippour 1973. Les deux attentats sanglants de mardi et mercredi rappellent autant à Mahmoud Abbas qu’à Benyamin Netanyahou que la sécurité dans la Bande Occidentale, qu’ils se disputeront sur le papier, reste la condition première de toute avancée ultérieure. Une relance des attaques du Hamas depuis Gaza ou le Sinaï aurait conforté les deux protagonistes. Mais, pas cette fois, où ils sont en échec sur le territoire même qui fait objet de la négociation. Les faits ne donnent pas tort à Nasrallah et Ahmadinedjad, lorsqu’ils prétendent qu’Abbas n’a pas mandat pour trouver une solution quelconque à deux états avec son partenaire-adversaire. D’emblée, la couleur est affichée : la majeure partie des décisions à prendre devront tenir compte des forces de nuisance disséminées un peu partout au Moyen-Orient par Téhéran.

 

Avons-nous ainsi rejoint le camp des sceptiques avant même la première réunion de travail, tous les 15 jours ? Comment arguer d’un aspect positif de cette réunion au sommet ?

 

Le journal saoudien Asharq al-Awsat basé à Londres, décrit, pourtant, une atmosphère détendue, presque conviviale entre les parties prenantes. On aura simplement évité d’évoquer les problèmes qui fâchent. Avec la résilience dont ont fait preuve les dirigeants d’Israël face aux pressions américaines, désormais, Obama a compris qu’il a besoin de Netanyahou. Au bout d’un an et demi, le Premier Ministre est arrivé à ce qu’il voulait : amener Abbas à la table des négociations directes. Il n’a pas eu besoin d’évincer du gouvernement tel ou tel Ministre considéré « trop à droite » par les opinions internationales ; Kadima divisé n’est, à ce stade, d’aucune utilité. Son retour aux affaires, au contraire, parviendrait, sans doute, à l’inverse des résultats escomptés. La coalition tient bon. La perspective de dix ans n’est pas, non plus, incompatible avec la théorie du long chemin, échafaudée par le discret Ministre des affaires stratégiques, Moshé « Booguy » Ya’alon. Il n’est plus question de geler ad vitam aeternam la construction dans les implantations, même si le dossier restera sensible.

 

La notion d’accord-cadre sert, surtout, de support pour maintenir un état de non-belligérance, voire d’alliance objective entre la plupart des régimes arabes et Israël face à l’Iran. Quant à Mahmoud Abbas, il reste tributaire de ce soutien de la ligue arabe aux négociations directes en continuant d’incarner une chance pour la paix aux yeux de Washington et une alternative à la guerre sans fin du Hamas et de son Guide Suprême iranien. 

 

A ces régimes, le moindre incident de gravité variable depuis le Sinaï, au Liban, en Irak ou au Yémen, rappellent leur vulnérabilité face à l’axe Iran-Syrie-Hezbollah et armée libanaise, Hamas, supplétifs iraniens en Irak et double-jeu trouble des Turcs. Ce processus a donc, prioritairement une fonction d’assurance-vie pour ces régimes, de même qu’il vise à maintenir la « rue arabe » à l’écart des tentations radicales, en prévision des périodes de transition du pouvoir, comme en Egypte. C’est ce qu’affirme Hillel Frisch, du Centre Sadate-Begin :

 

Mahmoud Abbas n’est pas venu à Washington pour réaliser des avancées substantielles, mais, plus prosaïquement, pour gagner du temps et survivre politiquement : avec le soutien arabe, mais aussi grâce aux garanties sécuritaires de Tsahal. Aucun état arabe, pas plus que l’Amérique, n’a intérêt  à un coup d’état à Ramallah, de même ordre que celui de 2007 à Gaza.

 

Est-ce à dire qu’Abbas a renoncé au double-langage qui faisait la maestria de feu son mentor Arafat ? L’incitation à la haine n’a, certes, pas quitté l’enseignement diffusé dans l’Autorité Palestinienne, comme en attestent les rapports réguliers de l’équipe d’Itamar Marcus, Palestinian Watch. Mais Arafat inspirait le respect de tous les leaders de faction. Abbas, l’apparatchik, n’a pas la stature, ni un seul des membres de son entourage immédiat constitué de gestionnaires, comme Salam Fayyad, Erekat, des centaines de millions de $ offerts par les contribuables de l’Union Européenne et des Etats-Unis.  Le profil de ces hommes crée un hiatus constant avec les caciques, autant que les « jeunes turcs » du Fatah. Leur modèle reste incontestablement Marwan Barghouti, qui éponge 5 peines de prisons à vie dans les geôles israéliennes et n’en sortira pas, même contre Guilad Shalit…  L’ancien chef des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa et le Hamas partagent les mêmes méthodes et objectifs : la réunification pourrait bien être instantanée, mais les Intifadas à répétition auraient certainement raison de la cause et des dernières énergies palestiniennes. C’est bien la première et, sans doute, la seule justification du pouvoir actuel de Mahmoud Abbas. Impopulaire, mal-aimé, il a de bonnes raisons de ne pas se représenter à un scrutin qui ne serait pas jouer d’avance. Il ne peut combattre le Hamas ni par les armes, ni par les urnes. Mais Fayyad et lui ont apporté un semblant de prospérité qui convient, après des années de lutte stérile.

 

On comprend donc que les réseaux traditionnels de soutien logistique du Hamas demeurent puissants en Judée-Samarie, sans que la population entière soit prête à payer un prix équivalent à celui de la période de 2000 à 2004, ou celui acquitté par Gaza, lors de « Plomb Durci ». Les terroristes qui ont froidement assassiné les deux couples de Beit Haggaï, le 1er septembre, peuvent sûrement bénéficier de complicités au sein des services de sécurité palestiniens. Mais, il n’est pas sûr qu’on puisse en tirer des généralités. Les fidèles du Fatah, en effet, se souviennent aussi du sort des 113 des leurs qui ont littéralement servi de chair à pâtée aux hommes des Brigades Ez-Zedin al-Qassam du groupe fratricide, à Gaza. Ils savent être les suivants sur la liste. Ce n’est pas tant par dévotion qu’ils servent Abbas, que par intérêt bien compris.

 

Ces constats conduisent à douter que les responsables de ces crimes appartiennent à des filières depuis longtemps identifiées, même si difficiles à saisir, autant par les Israéliens que les Palestiniens, qui contrôlent la Bande Occidentale à tour de rôle, la nuit et le jour. L’hypothèse la plus probable est qu’il puisse s’agir d’escadrons de la mort constitués par des Palestiniens infiltrés et venus des camps de réfugiés du Liban et de Syrie, n’ayant aucun contact entre eux, en cas d’arrestation et des rapports réduits au minimum avec les populations locales, pour éviter les recoupements d’information. Ils auraient été recrutés par le Hezbollah, le Hamas de Syrie et l’Iran pour semer la mort tant que dureront les discussions de paix. Ils sont d’autant plus difficiles à stopper que les conditions mêmes du processus diplomatique empêchent la mise en place de mesures coercitives trop pesantes et voyantes, comme la réinstauration des check-points.

 

Les tacticiens du Hamas appliquent les recommandations des Pasdarans consistant à exploiter les failles de tout processus politique et diplomatique : qu’il s’agisse d’élections en Irak, de participation au gouvernement au Liban, de zones tribales au Yémen, ou de relative libéralisation des conditions de sécurité en Judée-Samarie. De cette façon, ces processus sont détournés de leur sens et appelés à devenir leurs propres pires ennemis. Tant que le niveau politique ne donnera pas aux services de sécurité israéliens et palestiniens les moyens de les traquer et de les combattre efficacement par des représailles en conséquence, ces groupes ou individus isolés disposeront d’une marge de manœuvre suffisante pour participer au déraillement des négociations. Contraints de jouer le jeu de la diplomatie, plutôt que de mobiliser toutes leurs forces dans la lutte, on peut se demander lucidement si le processus entamé à Washington « pour la galerie » n’affaiblit pas aussi bien Abbas que Netanyahou, au moment où les menaces d’embrasement n’ont jamais été aussi fortes…

 

L’Iran dispose ainsi différentes cordes à son arc, à l’intérieur comme à l’extérieur des territoires, qu’il va pouvoir mettre en action, en fonction de ses besoins du moment. Le Hezbollah et la Syrie se joignent dans une même coordination de renseignement pour tenter de couler les navires israéliens mouillant au large du Liban. Et 13 groupes rejectionnistes palestiniens s’unissent sous un unique commandement pour faire échouer ces discussions.

 

La relance du processus de paix n’a fait qu’intensifier les menaces de guerre et l’on voit mal comment celui-ci pourrait différer celles-là durant 10 ans, sauf à être doté de pouvoirs illusionnistes hors du commun. Ce délai pourra t-il suffire aux hommes d’Abbas pour venir à bout du Hamas, en Cisjordanie comme à Gaza ? Tout dépendra, finalement, d’une juste répartition des tâches avec Israël, qui ne pourra pas ne pas faire le ménage au Sud-Liban : le Général Hasan Firouzabadi des Gardiens de la Révolution, menace, en effet, Israël d’une guerre nucléaire totale par le pilonnage de Dimona, via l’arsenal de M-600 en possession du Hezbollah, sachant que 16 000 roquettes seraient déjà pré-positionnées dans la zone interdite du Sud du Litani.

 

Ainsi, vendredi, un entrepôt d’armes du Hezbollah explosait à Shihabiya, à 15 kms à peine de la frontière israélienne. L’armée libanaise a, alors, quadrillé le secteur, empêchant la FINUL d’enquêter sur cette nouvelle violation flagrante d’une résolution 1701, qui aura eu le même effet que l’actuel processus de négociation directe : celui de différer les conflits, plutôt que de les résoudre.

 

 

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 16:01

 

 

 

editorialàGad

 

 

La poussée de l’hégémonie apocalyptique iranienne puise son carburant dans les estimations attentistes de l’Occident

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Incarné au millimètre par la voix éclatante d'Aschkel

 

 Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 


 

 

 

Dans un article du 25 août d’Il Foglio, l’éditorialiste  Farian Sabahi décrit une facette méconnue de la lutte à mort pour la maîtrise des leviers du pouvoir en Iran, qui s’est instaurée entre la classe vieillissante des mollahs et la garde noire des nationalo-islamistes autour d’Ahmadinedjad. Nous nous sommes accoutumés à une vision bipolaire du combat du peuple iranien, derrière le « mouvement vert », contre les élections tronquées de juin 2009. Mais la « révolution » en cours n’est peut-être pas celle que, confortablement, nous attendons. En coulisse, en effet, fort de son élection et de ses réseaux d’influence, de renseignement et de répression, Ahmadinedjad aplatit nombre de ses adversaires directs qui l’éloignent encore d’une présidence dictatoriale phagocytant l’ensemble de la structure dogmatique iranienne. Au milieu de cette tempête, alimentée par de nouvelles avancées technologiques exhibées à grand renfort de propagande, le Guide suprême Ali Khamenei tente désespérément de restaurer la figure de l’autorité et d’arbitrer entre les clans :

 

derrière les sourires et réconciliations de façade, Ali Larijani, qui préside le corps parlementaire, se plaint du fait que Mahmoud Ahmadinedjad paralyse l’activité du Majliss et que ses alliés se moquent éperdument de la politique économique gouvernementale. Ahmadinedjad ne manque jamais une occasion de rabaisser l’ancienne classe dominante et les habitudes de vie jugées décadentes des vieilles familles cléricales, qu’il tance comme hypocrites et corrompues.

 

Ali Akbar Velayati, critique à l’égard d’Ahmadinedjad et l’un des proches conseillers de Khamenei, en visite à Damas, le 9 août, laisse entendre que l’Iran serait disposé à négocier avec l’Occident son programme nucléaire. La semaine suivante, un communiqué des Affaires étrangères corrige le tir et rétablit que Téhéran n’a nullement l’intention de participer à la moindre négociation. La journaliste Farian Sabahi d’Il Foglio y voit le reflet de la confusion régnant au sommet. Mais, le clan de la Présidence iranienne a, surtout, appris à manipuler ses adversaires du cénacle pour entretenir l’illusion que la politique d’ouverture d’Obama, couplée aux sanctions et au désordre au sein même du gouvernement iranien finiront par faire fléchir un pouvoir, finalement, « rationnel ». Ahmadinedjad n’a donc plus besoin de « souffler le chaud et le froid », pour se consacrer entièrement et ouvertement à son projet d’emprise sur les manettes de commande de l’appareil iranien. Il peut sereinement allumer la mèche,  parachever Bushehr, vanter les capacités controversées du drone Karrar, sorte de bombardier sans pilote d’une portée de 900 kms, inaugurer de nouveaux prototypes d’embarcations rapides dotées des torpilles les plus véloces et indétectables du marché, annoncer la conquête prochaine de l’espace par l’Iran ou perfectionner ses missiles Fateh-110 à destination du Hezbollah. Rien ni personne ne s’y oppose, et surtout pas l’Occident, tant que subsistent des éléments conservateurs et autoritaires, mais réputés n’être pas complètement fous, qui font office de paravent.

 

Transformations technologique et politique avancent par pair et, sur les missiles des Pasdaran, deux mots sont peints en couleur sang : « révolution », sur une face, et « Mahdi » sur l’autre face. La fuite en avant lancée par le mouvement idolâtrant Ahmadinedjad se veut être celui de l’accomplissement messianique d’une révolution trop molle incarnée par le Guide Suprême, le Conseil de Discernement et toutes les autres familles politiques issues de l’ère Khomeiny. Ses séides, inspirés de la secte Ojjatieh, ne laissent place à aucune hésitation. Mais ils ne font pas que réprimer les faibles, ils cherchent à redorer l’image du Président, maculée du sang versé dans les rues, depuis l’été dernier. L’ésotérisme anticlérical et la stimulation constante de la fierté nationale, couplée à la lassitude face à l’impuissance des dirigeants des « Verts », comme celle des conservateurs à réfréner la percée des ultra-radicaux, tracent la voie vers l’accession à une forme de présidence populiste et totalitaire, sans espace de contestation possible. Zarah Rahnavard, la femme de Mir Hossein Mousawi peut, alors, bien répéter à l’envi le refrain préféré des Occidentaux : « Le gouvernement est sur le point de s’effondrer ». Les fidèles d’Ahmadinedjad, comme son richissime chef de cabinet, Esfandiar Rahim Mashaei sont en embuscade, envoyés en émissaires auprès des expatriés, organisant des banquets, pour diffuser la nouvelle image de leur leader. Mashaei se montre imprévisible, au point que certaines le prennent parfois pour un « modéré », lorsque d’autres pensent qu’il est le véritable idéologue derrière la stratégie de son maître.  Il sait parfaitement faire sensation, aussi bien auprès de la diaspora que des déçus du « mouvement vert » à reconquérir, quand il se fait fort de diffuser l’Islam iranien à travers le monde, plutôt que promouvoir l’identité islamique en tant que telle.

 

Cette guerre interne pour le pouvoir suprême se joue plus dangereusement, lorsqu’on sait que chacune des factions dispose de cellules de renseignement rompues à l’accès aux secrets nucléaires les mieux gardés. D’après Debkafile, deux jours après l’inauguration de Bushehr, les hommes du Ministère du renseignement, aux ordres du guide suprême ont fait irruption dans un luxueux appartement du quartier très réservé des hauts dignitaires des Pasdaran, Shaïb Babaee, face aux bureaux des Gardiens de la Révolution. Dans un salon, le M.O.I.S a découvert tout un système sophistiqué d’écoutes et de micro-caméras surveillant les allées et venues depuis les bureaux d’en face. Quittant le lieu de leur collecte de ces moyens d’espionnage, des hommes en civil se sont jetés sur eux pour leur arracher les objets de leur quête. Ils ont alors dû se barricader dans les locaux et appeler du renfort.

Mais les véhicules arrivant à la rescousse ont été arrêtés par les barrages gérés par d’autres hommes en civil et en armes. Les deux factions d’espions se sont alors copieusement tiré dessus, autour des bâtiments et depuis les appartements, sans qu’on sache précisément le nombre de victimes qui en a résulté. Lorsque les hommes du Ministère se sont aperçus qu’ils avaient affaire aux agents de renseignement des Pasdaran, ils ont cherché à se débarrasser du matériel collecté dans les toilettes. Ce n’est que plus tard qu’ils ont découvert que ces technologies avaient été discrètement infiltrées par une troisième agence secrète appelée Shaid Fahmideh, qui ne répond directement que de Khamenei en personne et de l’administration nucléaire des gardiens de la révolution. Le directeur de la branche du renseignement des Pasdaran, Hossein Taeb et Mojtaba Khamenei, le fils du Guide Suprême en avaient supervisé personnellement l’installation.

 

Ces incidents révèlent la mutuelle suspicion et la défiance qui animent chaque faction des services clandestins, selon qu’ils réfèrent à Khamenei, aux Gardiens de la Révolution ou à la clique d’Ahmadinedjad. Chacune soupçonne l’autre de trafiquer les secrets nucléaires pour faire avancer ses propres intérêts, voire de les vendre à l’Occident, de façon à s’acheter de l’influence dans les dispositifs de pouvoir politique et militaire.

 

 

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27 août 2010 5 27 /08 /août /2010 14:55

 

 

Les autres a propos

A propos par Aschkel


Par Aschkel

 

pour aschkel.info et lessakele.


Petit rappel au passage, bien que mangeant à tous les rateliers (financement par l'Iran), Le 'hamas est affilié aux "frères Musulmans"

 

 

Le "Facebook" des "frères musulmans"- Un danger à surveiller de très près.


 

"IkhwanBook, copie conforme de Facebook, a été lancé  par le mouvement des Frères Musulmans afin d'être plus en phase avec les "principes de décence" de la religion musulmane". islamenfrance

D'après eux !

 

Le site a été créé pour "promouvoir l'islam modéré et éclairer (les gens) sur qui nous sommes", a-t-il précisé.

Toujours d'après eux !

 

Vous trouverez toute une série de liens sur le web, et rares sont ceux qui connaissent la véritable

menace de cette confrèrie. Lors du lancement en Juillet tout le monde en a parlé puis stop.

 

Vous connaissez tous le beau parleur Tarik Ramadan, voici donc une petite collecte de qui sont ces gens "modérés" et de ce qu'ils sont capables de faire socialement. (Très bien résumé par notre collègue de Poste de veille). Je vous conseille la lecture de la série d'article : Chonique d'une barbarie annoncée.

Musulmans modérés ? Une modération à vous glacer le sang !

Les Frères musulmans lancent leur propre réseau Facebook : IkhwanBook

 

L'islam politique des Frères musulmans est loin d'être "modéré". Quand on regarde l'influence qu'ils exercent en Égypte, on constate que la femme est devenue une sorte de servante de l'homme (, que le port du voile a grimpé en flèche , que les femmes non voilées subissent un climat de terreur au Caire (, que la répression sexuelle se traduit par un harcèlement endémique des femmes (, et que l'obscurantisme règne : ex :  les Frères ont demandé l'interdiction du conte Les Mille et Une Nuits postedeveille

Cliquez sur le dossier pour accéder aux articles
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22 août 2010 7 22 /08 /août /2010 16:13

 

 

editorialàGad

 

 

 ECOUTER ICI-copie-1 appuyé par la voix mélodieuse d'Aschkel

 

A l’heure où Obama jette le gant en Irak, Téhéran inaugure Bushehr en grandes pompes et lorgne sur Bassorah.

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

 

On pourra difficilement retirer aux Mollahs et à leur représentant, Ahmadinedjad, leur sens du jam *, du rythme et du symbole pour le cliché historique. Le lendemain même du retrait du dernier combattant américain d’Irak, le réacteur nucléaire de Bushehr est inauguré par Ali Akhbar Salehi, directeur iranien à l’énergie atomique, en présence de son homologue Sergueï Kirienko, manager de la corporation nationale russe Rosatom.

 

 

Ce timing construit une narration qui consacre l’impuissance de la Communauté Internationale, à commencer par l’Administration américaine, face à l’essor hégémonique iranien. Grâce à l’appui russe, depuis 1995, l’Iran démontre, par cette mise en service, comment elle entend réutiliser les offres « d’ouverture » d’Obama. Téhéran a, ainsi, annoncé vouloir créer un second réacteur et dix nouveaux sites nucléaires aussi vite que possible.

 

La Russie, quant à elle, achève sa part du contrat à Bushehr, tout en encaissant les dividendes exorbitants de son consentement aux sanctions économiques contre l’Iran : Washington prétend, comme pour s’excuser de son inaction, que Bushehr ne présente pas de risques de prolifération nucléaire. Dans ce domaine technologique sensible, on peut poser l'équation que tout est affaire de double-emploi des procédures qui sont exploitées sur ce site. Le réacteur, à « usage civil » a priori, permettra surtout aux ingénieurs atomistes iraniens et étrangers (Nord-Coréens, Syriens), de parfaire leurs connaissances et savoir-faire en matière fissile et de les transférer sur d’autres sites et procédés à vocation militaire, comme Natanz, le Centre de recherches d'Ispahan, Qom ou Arad.

 

A Obama et aux Européens les effets de rhétorique, aux Mollahs, grâce à Poutine, l’accès direct aux secrets de l’atome et de la désintégration potentielle de tout ennemi de la Révolution islamique.

 

 

Doit-on pour autant, céder à la tyrannie de l’urgence d’agir « avant que la fenêtre d’opportunité » pour une frappe ne se referme ? C’est ce qu’a suggéré l’ancien Ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, John Bolton, dont l’amitié pour Israël ne peut être mise en doute : à l’entendre, il ne subsistait, alors, plus que 8 jours à Israël pour le faire. L’avis de Bolton importe, car il tire la sonnette d’alarme. Avec la cérémonie officielle de Bushehr, le sablier vient de glisser entre les doigts des principaux décideurs. Ils avaient, ces derniers temps, fort à faire ailleurs, consacrant leurs déclarations à l’avenir architectural de Ground Zero et aux pourparlers directs israélo-palestiniens. Puisque, selon la doctrine en vigueur à Washington, la passion obsessionnelle pour l’assemblage de bombes atomiques a germé sous le turban des Mollahs, du fait des implantations juives de Judée-Samarie. Cela va de soi. A ce sujet, Mahmoud Abbas n’a, d’ailleurs, pas hésité à dire qu’il parviendrait à s’extraire de l’étau qui veut l'empêcher de refuser de négocier, du fait « d’une énorme surprise militaire ". Elle ne devrait, selon le prophète de Ramallah, pas tarder à bousculer le cours des choses au Moyen-Orient. On a les partenaires pour la paix et les complices pour la guerre qu’on mérite…

 

 

A n’en pas douter, le succès prévisible de Bushehr alimentera la chaîne de développement du programme nucléaire iranien. C’est une pierre blanche qui jalonne son chemin vers l’obtention d’armes nucléaires. Les Etats-Unis réfrènent les inquiétudes israéliennes, mais surtout, saoudiennes et arabes du Golfe, en arguant que l’Iran est encore, au moins, à un an de cette apothéose. Mais, on peut aussi considérer que peu importe la date exacte, dès lors que le compte à rebours est déclenché. En fait, mieux vaut compter en mois, les bonds en avant, délais, retards éventuels, mais passagers, qui marqueront les prochaines étapes : c’est désormais une menace palpable, même si les évaluateurs, subordonnés aux gouvernements, se paieront d’expertises pour déterminer l’heure « h » du dépassement du « seuil critique ». Officiellement, il est question d’un délai d’environ trois mois, à partir du moment où la décision aura été prise d’exiger des ingénieurs iraniens qu’ils assemblent plus d’un missile nucléaire. Techniquement, l’Iran pourrait être en capacité de le faire d’ici un à trois ans. Ensuite, on laisse les spécialistes à leurs spéculations jouant au bilboquet...

 

La question véritable est celle de la volonté politique de mettre un terme à cette course au renversement des équilibres stratégiques dans la région. Force est de constater que la préférence donnée à la politique des « retraits » sonne, depuis les années 2000, comme un encouragement à accentuer la pression du Jihad, sans réelle alternative stratégique pour contrebalancer le terrain abandonné.

 

En procédant, sans sourciller, au retrait d’Irak, alors que la mission de stabilisation de ce pays est ouvertement contredite par l’absence de gouvernement sorti des urnes, l’Amérique d’Obama affiche sa prédilection pour la « Libanisation » du Moyen-Orient. Elle laisse, face-à-face, Sunnites et Chi’ites : les uns, derrière Allawi, associés, à tort ou à raison, à une dé-baathification inachevée ; les autres, avec al-Maliki sortant, sensibles à la tentation iranienne, qui n’aura de cesse d’étendre son influence sur le terminal pétrolier de Bassorah et sur les villes saintes de Nadjaf et Kerbala.

 

Reste encore aux Kurdes, à apprendre à sanctuariser le périmètre d’autonomie qu’ils ont durement acquis, face aux coalisés syriens, iraniens et turcs, partisans de la manière forte, à coups de gaz chimiques. Ils ne devront surtout pas compter sur un arbitrage extérieur pour les aider à trouver une solution juste et unitaire pour les gisements pétroliers de Kirkouk, convoités par l’ensemble des belligérants et voisins agressifs.

 

Le sort des monarchies du Golfe va se jouer, dans les mois à venir sur ce chantier désinvesti, laissé à l’inspiration des influences régionales, comme une ville-fantôme du "Wild Wild Middle-East".

 

La question subsidiaire sera de savoir si ce qui a toutes les apparences d’un repli stratégique est une façon habile de conduire à la conclusion que les menées de l’outsider iranien sont principalement responsables du chaos régional, de Beyrouth jusqu’au Yémen. Ou s’il est à prendre pour ce qu’il est, conforme à de vieux réflexes isolationnistes américains.

 

Aucun des gouvernements israélien ni américain, ne donne le sentiment de vouloir protester énergiquement contre l’opération-marketing de Bushehr. Ont-ils, pour autant, entériné le fait accompli du développement nucléaire iranien, quels que soient ses détours, pour parvenir à son objectif ultime : faire se tordre d’angoisse tous ses voisins à l’annonce de la production de premières armes nucléaires, qui fera de Téhéran un sanctuaire nucléarisé ?

 

Si l’attitude américaine peut laisser croire que Washington a implicitement consenti à « faire avec » la nouvelle donne régionale, on ne voit pas les pétromonarchies du Golfe, ses bailleurs de fonds, accepter facilement de se le tenir pour dit. La seule réponse apportée par l’Administration Obama consiste dans le renfort des mesures de contention autour des Emirats : par la présence accrue de la Vè Flotte, autour du porte-avions l’USS-Truman, la frégate allemande FGS-Hessen, rappelant que l'Europe participe à l'effort commun. Martyn Indyk, ancien ambassadeur américain à Jérusalem, voulant, sans doute, détendre l’atmosphère, a affirmé que « les Etats-Unis, plus vraisemblablement qu’Israël, est susceptible de lancer une attaque contre l’Iran ».

 

Israël, quant à lui, s’est ouvertement détourné des solutions de désengagement pour se préparer, de façon intensive,  aux nouvelles menaces. Des sources arabes et iraniennes -dont les traditions complotistes sont notoires- soupçonnent les actuels désordres au sein de l’Etat-Major, à travers les rebonds de « l’affaire Galant », de n’être qu’un « écran de fumée » destiné à détourner l’attention de préparatifs de guerre bien concrets.

 

La suspension, au dernier moment, d’une escalade militaire déclenchée par l’armée libanaise, le 3 août, laisse présager ce que tout le monde sait : le véritable problème se situe ailleurs et toute guerre au Liban n’est que manœuvre dilatoire, pure diversion au moment opportun.

 

De nombreux observateurs, dont Jeffrey Goldberg, journaliste à The Atlantic, qui a enquêté auprès de 40 décideurs israéliens et de nombreuses sources à Washington, affirment qu’Israël attaquera avant juillet prochain. Selon ce proche d’Obama, il ne pourrait en être qu’ainsi : Téhéran, sous peu, sera en mesure de fournir des éléments de « bombes sales » à assembler à n’importe lequel de ses sous-traitants terroristes coordonnés par le Hezbollah. A partir de ce moment, virtuellement, la probabilité aléatoire de radiation d’une ville de la dimension de Tel Aviv par un tir balistique restera la moins probable, du fait des représailles qui ne manqueraient pas de s'abattre, en seconde frappe et d'un dispositif anti-missiles de plus en plus performant.

Mais, même sans destruction massive, l’éventualité d’un attentat à haute létalité poserait une équation qui réduit le rêve sioniste à néant : celui de garantir un pays refuge sécurisé à tout Juif dans le monde.

 

Tout porte à croire que, quelle que soit l’indécision régnant à Washington, l’actuel gouvernement aux affaires à Jérusalem ne saurait s’accommoder d’une telle « redistribution des cartes », qui ferait  perdre sa raison d’être à Israël. Au-delà des appels incantatoires à "l'éradication d'Israël de la carte", par l'agitation de cette simple épée de Damoclès, Ahmadinedjad aurait déjà atteint son but.

 

* Séance d’improvisation, équivalente à faire un « bœuf », terme musical utilisé pour le Jazz, le Hip-Hop ou le reggae. 

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13 août 2010 5 13 /08 /août /2010 10:03

 

 

 

 

editorialàGad

 

ECOUTER ICI-copie-1

with and by Aschkel's cantilation

 

 

Du meurtre du lieutenant-Colonel Dov Harari z 'l au dédain anti-américain d'Elias Murr,

 

ou : comment Ahmadinedjad a suborné* Assad, Abdallah et Obama en annexant le 9è bataillon libanais au Hezbollah.

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

(*captation, corruption)

 

 

« Le Liban, l'Irak et l'Afghanistan forment la ceinture de sécurité de l'Iran » a déclaré Mahmoud Ahmadinedjad, le lundi 9 août, en délégant son directeur de la sécurité nationale, Saeed Jalili auprès d'Hassan Nasrallah. L'annonce récente que le Tribunal international pour le Liban allait probablement inculper plusieurs hauts-gradés du renseignement du groupe chi'ite dans l'assassinat de Rafic Hariri, a résonné comme un signal, pour tous les dirigeants régionaux, que la donne pouvait changer au Moyen-Orient.

 

La rencontre à Beyrouth d'Abdallah, roi d'Arabie Saoudite, avec Bachar al-Assad, a été perçue, à juste titre, comme une tentative arabe de rallier la Syrie, en lui demandant de réduire son soutien au « Parti de Dieu » compromis. Dès le 3 août, un accrochage éclatait, à la frontière, entre Tsahal et le 9è bataillon libanais, avec l'assassinat délibéré d'un officier supérieur israélien par un sniper en embuscade. On n'a guère besoin d'être grand clerc pour lire un enchaînement entre ces deux évènements. Le terme « d'incident » est d'autant plus inapproprié, que tous les supérieurs de l'assassin, jusqu'à son Président, Michel Souleiman, ont, non seulement couvert cet acte, plutôt que de l'isoler, mais assuré qu'il obéissait aux ordres.

 

Que les choses soient bien claires : le Liban a ordonné un acte suffisamment grave à la frontière pour que s'y déclenche une guerre l'instant d'après. Le Pays du Cèdre ne doit qu'à l'intervention de Nicolas Sarkozy et d'Hilary Clinton auprès d'Ehud Barak d'avoir échappé à une opération de grande envergure, devant lui rappeler les règles d'engagement. Le 5, selon le site Debkafile, un groupe de commandos et agents du renseignement des Gardiens de la Révolution iranienne inspectait la ligne de front, de façon assez ostensible pour être vu par les observateurs israéliens, de l'autre côté de la frontière. Il aurait alors s'agit de signifier clairement que Téhéran avait pris les choses en mains. Les mêmes agents seraient toujours présents dans un des postes avancés du Hezbollah du secteur. Le bras droit du Guide Suprême, Ali Akhbar Velayati, serait, aussi, présent à Beyrouth depuis la même période.

 

Il est plus que probable que ces démonstrations ont moins pour but de tenter d'impressionner Israël que de mettre la classe dirigeante libanaise au pas, à commencer par la majorité du gouvernement, autour du fils de Rafik, Saad Hariri. D'autre part, cette mise en mouvement vise à rappeler à l'ordre Bachar al-Assad au cas où il serait tout près de se laisser charmer par les sirènes du camp arabe modéré, lui vantant les avantages substantiels de l'entente sur certains points, avec l'Occident.

 

L'armée libanaise a franchi bien d'autres seuils de provocation, en se servant de l'agression contre Israël, pour mieux défier l'influence occidentale sur le pays dont elle a la charge : évidemment, côté américain, l'acte de guerre ne pouvait rester sans conséquence, eu égard aux liens organiques qui lient la sécurité d'Israël et celle de la présence de l'Armée US en Orient et en Asie centrale. Le député démocrate, Howard Berman, président de la commission des relations extérieures du Congrès, a usé de ses prérogatives pour suspendre le programme d’aides américaines destinées aux forces libanaises, au motif que les armes fournies par Washington sont utilisées contre Israël, et que le Hezbollah, classé terroriste par le Département d'Etat, jouit d’un grand pouvoir au sein de l’armée. L'Amérique a fourni pour 720 millions de $ d'armement au Liban, depuis la guerre de 2006. De quoi, sans doute, se sentir des ailes.

 

Le Liban, par le truchement de son Ministre de la Défense, Elias Murr, a su avoir les mots délicats et pleins de gratitude envers l'Oncle Sam, si généreux durant ces 4 ans. Par là, il a affirmé, à qui refusait encore de l'entendre, avoir choisi son camp : « Que les pays qui veulent émettre des conditions à leur donation à l'armée d'un pays qui protège ses habitants et ses frontières contre « l'ennemi israélien », qu'ils gardent leur argent et l'offrent à Israël. Nous affronterons Israël avec les moyens dont nous disposons ». Lors d’une rencontre, lundi dernier, entre le chef d’état-major de l’armée libanaise Jean Kahwaji et l’ambassadeur iranien au Liban, ce dernier a indiqué que Téhéran était « prêt à coopérer avec les forces militaires du pays ».En d'autres termes, le Liban, qui n'a aucun destin propre, est à acheter par le plus offrant.

 

Si l'on remonte le cours des 4 années écoulées, on s'aperçoit que toute illusion, née des traités de cesser-le-feu et de l'application erratique de la résolution 1701, a fait long feu, d'un coup d'un seul. Les Occidentaux, Américains et Français en tête, se sont investis, par le renforcement de la FINUL au Sud-Liban, la protection diplomatique du « camp du 14 mars » anti-syrien et la fourniture de matériaux sophistiqués aux services libanais et à leur armée, à tenter de désamorcer l'influence du Hezbollah. C'était sans compter avec le fait que les moyens fournis par les grandes puissances, loin d'éloigner le Liban de la tentation de l'alignement sur Téhéran et Damas, n'allaient que l'accentuer. Puisqu'il s'agit de « prévenir les guerres civiles » et d'offrir un semblant de souveraineté à Beyrouth, la seule solution qui s'offre à lui, du fait de chaos politique endémique qui y règne, est de focaliser contre « l'ennemi désigné ». L'armée a mûrement préparé, jusqu'à susciter la confrontation. Il n'a suffit que de l'ordre donné par le commandant du 9è bataillon, proche des dirigeants locaux de la milice pro-iranienne, pour que tous les cercles dirigeants lui emboîtent le pas.

 

Cette « iranisation » du Liban ne saurait poursuivre son cours indolent aussi ouvertement, si l'armée libanaise risquait d'affronter seule Israël, à partir de provocations aussi grossières et vite démasquées. L'absentéisme politique de l'Administration américaine et l'étalage de faiblesse mêlée de largesses, de la part d'Obama, ont précipité une autre défection de marque : celle de la Turquie. Là encore, il a fallu une « provocation délibérée », la flottille pour Gaza, pour qu'un double-jeu, resté en clair-obscur, prenne tout son sens. La nomination de Hakan Fidan, un pro-iranien notoire au renseignement extérieur, le MIT, a rendu plus transparente l'alliance stratégique entre Ankara et Téhéran. Le Corriere della Sera, quotidien italien révèle que :  la Turquie « enverra des armes sophistiquées, des roquettes et des pistolets à la Syrie. L'arsenal sera ensuite transféré au Liban », où l'armée iranienne s'assurerade l'approvisionnement au Hezbollah. Les Gardiens de la Révolution « faciliteront le transfert, assureront la sécurité, surveilleront les transports routiers et apporteront un soutien à la frontière ».

 

Comme en attestent ces indications, si jamais la visite du roi saoudien avait bien pour mission de proposer un marché à Assad, et de réfréner ses tendances naturelles de protecteur du Hezbollah, force est de constater qu'il y a belle lurette que le problème ne se pose plus en ces termes. Bien d'autres dispositions ont été prises, en coulisse, depuis un certain temps, pour organiser les guerres préventives iraniennes. La Syrie, comme le Liban, n'est jamais plus qu'un couloir de transit. Si Assad rechignait à faire office, les réseaux des Pasdaran dans la région, implantés jusqu'au centre nerveux d'Ankara, sont suffisamment développés pour veiller à « assurer » que les tâches se réalisent conformément aux instructions impulsées depuis Téhéran.

 

Empêtrés dans des justifications internationales à fournir, suite à de sombres accrochages organisés sur des flottilles, les dirigeants israéliens semblent révéler leur talon d'Achille, plutôt que d'affirmer les moyens de leur dissuasion face à ces préparatifs doublés d'actes de guerre.

 

Les Etats-Unis renforcent leurs alliés arabes par l'envoi de batteries anti-missiles Patriot au Koweit, de F-15 à l'Arabie Saoudite, ou font patrouiller l'USS-Harry Truman dans le Détroit d'Ormuz, avec 6000 marine's et hommes d'équipage à bord. A leur intention, l'Iran dédicace spécialement des sorties de sous-marins de poche de type Ghadir ou d'embarcations rapides de type Bladerunner, dotées de torpilles russes Shkval, d'une propulsion de 360 noeuds, les plus rapides actuellement en service.

Et, pour marquer les esprits, le Général Hossein Kan'ani Moghadam a fait creuser des fosses communes à perte de vue dans le sud-ouest iranien, pas loin de la zone où pourraient débarquer les Marine's, si la nécessité s'en faisait sentir. Pour ne pas être en reste, la Russie a dépêché des S-300, non pas à l'Iran qu'elle se refuse à fournir, mais en Abkhazie. Comme pour rassurer Téhéran, en cas de départ d'une escadrille américaine ou israélienne, depuis les bases bulgares et roumaines. Là même où 6 pilotes israéliens et leur accompagnateur roumain ont trouvé la mort, alors que leur Yasour CH-53 s'entraînait à des percées longue distance, dans des sites escarpés, similaires à ceux où se sont enterrés les tunnels du programme nucléaire de Téhéran.

 

Dans ce contexte, James Jones, le conseiller américain à la Sécurité Nationale a « estimé qu'il n'était pas nécessaire de lancer une offensive contre l'Iran ». Est-il, pourtant, nécessaire d'attendre que Téhéran ait fini de boucler sa « ceinture de sécurité  : au Liban, en Irak et en Afghanistan »?

 

 

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 14:27

 

editorialàGad

 

ECOUTER ICI-copie-1

Rondement mené par la voix d'Aschkel

 

L'attentat libanais contre un officier supérieur israélien ne restera pas impuni. La question n'est pas si, mais quand.

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

De nombreux chroniqueurs se sont alertés de l'absence de réplique israélienne à l'assassinat ciblé qui a frappé le lieutenant-colonel Dov Harari z'l, ce 3 août. Chaque fois qu'il est question du Liban -principalement-, revient en écho le thème de l'érosion de la dissuasion israélienne contre des ennemis qui s'enhardissent d'opérations toujours plus spectaculaires de ce type : meurtres, enlèvements...

 

Plusieurs éléments de contexte s'opposent à des représailles massives immédiates, même si l'on reconnaît le caractère de « casus belli », présent dans l'exécution de cet acte de guerre.

 

La violation délibérée de la résolution 1701 par une faction de l'armée libanaise est, techniquement suffisante, sur le plan du droit international. La fameuse « ligne bleue » de la frontière dessinée par la barrière entre les deux pays ne mord pas même sur la séparation géographique réelle entre le Liban et Israël. En réalité, elle concède 300 m de territoire israélien, justement pour éviter toute polémique incendiaire. Le rapport précis de la FINUL sur l'évènement et l'établissement des responsabilités a, comme il se doit, pris un temps de retard sur les mensonges goulus des principaux médias occidentaux, dont la corruption n'a d'égale que le renoncement au professionnalisme. Comme les chiens de Pavlov, Reuters, Yahoo lançaient leur « cocktail molotov » 0.2, et la meute des quotidiens comme « Libération » et consorts, s'empressaient de leur emboîter le pas de l'oie, avant qu'il ne soit « trop tard ». C'est-à-dire, avant que les rapporteurs sur place n'établissent les faits, tous les faits, rien que les faits.

 

Mais il n'y a pas de doute à avoir sur l'âpreté des échanges entre les protagonistes militaires sur place, durant tout ce temps, où d'un air penaud, certains journaux rectifiaient sans insister sur leur erreur d'orientation.

 

Lorsque le pas n'a pas encore été franchi, on parle de menace. Elle peut rester diffuse durant des années, dans une situation comme celle de la frontière nord. Ensuite, il s'agit d'ultimatum. C'est, désormais, le cas, après l'ordre donné à un sniper par le Commandant de la 9ème Brigade libanaise, chi'ite apparenté au Hezbollah, de faire feu, alors qu'aucun danger ne pointait à l'horizon, côté adverse. L'officier en question est, en effet, un familier des échanges fraternels avec les dirigeants paramilitaires de la milice pro-iranienne au Sud-Liban.

 

Selon les sources des renseignements de l'excellent Debkafile, Israël aurait demandé aux autorité libanaises que cet officier soit jugé en cour martiale ou démis de ses fonctions. Sans quoi Tsahal se sentira les mains libres de détruire tous les avants-postes militaires du pays du Cèdre dans cette région conflictuelle. La rencontre trilatérale entre libanais, israéliens et témoins de la FINUL, aurait eu lieu au Quartier Général de celle-ci, à Naqurah, dans la nuit de mercredi 4 au jeudi 5.

 

 

Officiellement, Tsahal a laissé entendre aux médias que le Hezbollah lui-même avait été pris par surprise, au même titre que l'Etat-Major israélien et la plupart des décideurs et observateurs régionaux. Sur le fond du dossier, les milieux autorisés, dont les attachés militaires américains, français et allemands, envoyés pour freiner toute escalade, sont clairs sur l'état de guerre et ses préparatifs enclenchés, dès l'assassinat de l'officier israélien. Reste ce laps de temps accordé aux dirigeants du Liban, pour faire la lumière sur la chaîne de commandement impliquée dans ce meurtre programmé. Les responsables de la FINUL ont appuyé cette vive mise en garde à l'adresse de Beyrouth. Chaque partie prenante est ainsi informée de la ligne de fermeté de Jérusalem sur la promesse que « l'incident » ne restera pas impuni.

 

Personne ne croit, évidemment, que l'Etat-Major libanais oserait sanctionner le donneur d'ordre. Cela ne ferait que renforcer le poids du Hezbollah, l'érigeant en « héros » de sa cause, contre un gouvernement facile à désigner comme « corrompu par l'influence occidentale et israélienne ». Nasrallah n'a de cesse de renvoyer sur Israël l'accusation du Tribunal international contre plusieurs de ses lieutenants dans le meurtre de Rafic Hariri. Il prétend, à qui veut bien l'entendre, qu'il dispose de « preuves » d'une telle « manipulation » et exploite tant et plus l'arrestation de prétendus « espions » au service d'Israël, travaillant dans les services de télécommunications libanais.

 

Il n'y a donc plus d'autre alternative que de laisser cette atmosphère électrique courir le long de la frontière, sachant que la moindre opportunité peut être saisie, par un bord ou l'autre, pour déclarer que l'ultime limite a été franchie pour la seconde fois. Elle a toutes les chances d'avoir lieu dès que le Hezbollah ne saura plus comment se sortir de l'impasse dans l'affaire Hariri. Sauf à exfiltrer ses hommes de main vers Téhéran, de façon à ce qu'ils échappent à une Justice internationale que ne reconnaît pas le front du refus anti-occidental dirigé par Ahmadinedjad.

 

Sur le plan diplomatique, Israël doit encore dissiper bien des illusions persistantes, dans les esprits occidentaux, à propos du fonctionnement interne de la politique libanaise. Le Général Giora Eiland insiste sur ce point qu'Américains comme Européens persistent à diviser sa classe politique en deux clans opposés, dont aucun des intérêts de long terme ne coïncideraient. Ce qu'il appelle la théorie des « bons garçons » s'opposant aux « mauvais garçons ».

 

Dans l'un, nous aurions les Sunnites d'Hariri fils, les Druzes de Joumblatt et les Chrétiens de Samir Geagea. Dans l'autre, le Hezbollah de Nasrallah, le Courant du Général Aoun, grand perdant des élections, Amal, les agents de l'Iran et de la Syrie. Jusqu'à un certain point, cette césure demeure correcte. Mais on sait aussi que Walid Joumblatt n'a pas hésité à franchir le Rubicon, de même que, gênés ou pas par la démarche, le Président Souleiman comme Saad Hariri sont des habitués de la cours de Damas. Aucun ne saurait officiellement prendre la moindre distance avec le commanditaire bicéphale irano-syrien du Hezbollah. Plus que de simple allégeance contrainte et forcée, et malgré la retenue imposée par les formes de protectorat occidental sur le Liban, cette configuration permet au cercle dirigeant libanais de faire avancer ses pions sur les deux tableaux, cumulant les avantages de chacun et rejetant ses inconvénients. A l'ancien Etat-Major libanais à forte dominance chrétienne, soucieuse de la progression des musulmans sunnites ou chi'ites en son sein, s'est substitué un leadership militaire forgé par près de 50% de Chi'ites favorables au Hezbollah, plus que soucieux de la souveraineté du Liban.

 

Le modèle de gouvernance libanais est identique aux profits tirés par Bachar al-Assad des avances européennes et américaines en sa faveur, afin qu'il se détache de l'influence iranienne. Cela laisse à la Syrie comme au Liban la marge de manoeuvre suffisante pour réclamer toujours plus d'aide financière, diplomatique et militaire aux Etats-Unis, à Nicolas Sarkozy et l'OTAN, pour renforcer leurs dispositifs, sans modifier leurs propres positions sur le fond des dossiers. Or, la posture n'a pas varié d'un iota depuis 1948 : elle équivaut à un état de guerre permanent, même quand il n'y a pas belligérance effective.

 

De fait, on a vu la France et les Etats-Unis offrir du matériel militaire électronique sophistiqué au Liban, pendant que Damas et Téhéran se chargeaient des « à-côtés » : Scuds, M-600, etc. La question du retournement de l'armée libanaise semble ne s'être jamais posée à Paris et Washington, enthousiasmés par les résultats très partiels de la « révolution anti-syrienne du 14 mars ». Celle-ci est totalement inconsistante, dès lors que les officiels se précipitent aux pieds du leader alaouite à Damas.

 

Ceci nous conduit à l'analyse raisonnable du crime du 3 août 2010 comme la conséquence structurelle, et non la cause contingente, de l'état des forces en présence et de leur préparation au « prochain round ». Un pouvoir de façade à Beyrouth ne peut qu'adopter la posture de la « victime », entraînée malgré elle dans un règlement de compte régional, alors qu'il n'aurait rien fait de probant pour garder le contrôle sur sa propre armée déployée au Sud-Liban, dont les objectifs ne se démarquent en rien de ceux du Hezbollah.

 

Le temps de cette « prise de conscience » à Beyrouth, Washington, Paris et Bruxelles, est l'objet de cet ultimatum, tout le reste n'étant que pourrissement annoncé de la situation frontalière, entre deux « incidents ».

 

L'évolution de la situation à Téhéran influe grandement sur ce renforcement de la « ligue du Levant », à laquelle s'est jointe la Turquie, ces dernières années. De la capacité des Pasdaran à rester maître du jeu dépendront les choix de leurs alliés. Chaque annonce de nouveau trouble en Iran, explosion dans une usine pétrochimique, menace sur la vie-même d'Ahmadinedjad, embuscade dans laquelle succombent des gardiens de la Révolution, fait à nouveau rouler les dés sur le tapis vert-islam d'une région au bord du chaos. Il resterait, néanmoins, surprenant, que l'Iran s'avère, très rapidement, être le « maillon faible » de cette alliance en partie construite sur les opportunismes des caciques locaux...

 

 

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 17:42

 

 

 

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Avec Aschkel!

Le Bal des  Parrains à Beyrouth : Gouvernorat maffieux contre Tribunal International

 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

Bachar al Assad est venu à Beyrouth rappeler qui était le parrain, capo de tutti capi de la grande famille des clans maffieux-terroristes qui ensanglantent le Moyen-Orient.

 

Depuis quelques temps, la menace d’inculpation, par le Tribunal International de la Haye, de plusieurs lieutenants d’Hassan Nasrallah, s’est faite plus précise : parmi eux, Mustapha Badr A-Din, alias Elias Saab, cousin d’Imad Mughniyeh, le chef des opérations extérieures du Hezbollah, qui a trouvé la mort à Damas, en 2008.

 

Pourquoi est-il déterminant que l’enquête internationale sur la mort de Rafic Hariri aboutisse enfin et que les responsables soient châtiés comme ils le méritent?

 

1)   D’abord, le chapelet de condamnations qui s’annonce aurait la fonction symbolique de sanctionner pour la première fois un cycle d’attentats massifs restés impunis depuis 1982-83, au Liban et sur la scène internationale. Ils ont causé la mort d’au moins 553 personnes et blessé à vie 2964 innocents, depuis l’attentat contre l’Ambassade américaine au Liban, le 18 avril 1983, faisant 63 morts et 120 blessés. On se souvient des enlèvements et assassinats du chef de la CIA, William Buckley, de Michel Seurat, anthropologue du CNRS, en 1986, enlevé avec Carton, Fontaine et Kauffmann, qui ont, eux, fait l’objet de marchandages. 5 soldats israéliens ont connu le même sort, après le retrait du Liban-Sud, dont 2 en octobre 2000. La dernière opération du Hezbollah dans ce domaine, le 12 juillet 2006, a déclenché une guerre de 33 jours, qui semble avoir provisoirement passé l’envie à la milice chi’te de recourir à ce procédé.

 

Le 23 octobre 1983 : deux camions piégés explosaient simultanément devant les casernes des «marines» américains et de l'Armée française à Beyrouth. 241 marines américains et 56 parachutistes français de la Force multinationale sont tués. La veille de l'attentat, les deux futurs « martyrs » étaient longuement reçus par le guide spirituel du Hezbollah, cheikh Mohamed Hussein Fadlallah, décédé, il y a peu, tranquillement dans son lit.

Entre décembre 1985 et septembre 1986, 13 attentats (dont 2 avortés) à Paris font au total 13 morts et plusieurs centaines de blessés. Toutes les pistes remontent au Hezbollah et à l’Iran.

En 1992 : le Hezbollah revendique l’explosion de l’Ambassade d’Israël en Argentine, qui fait 29 morts, 242 blessés et ravage complètement le bâtiment.

Un militant du Hezbollah fait, ensuite, exploser son van bourré d'explosifs devant un centre juif de Buenos Aires en 1994, tuant 85 personnes et faisant plus de 200 blessés.

Le 20 novembre 2000 : une bombe placée sur une route en Israël fait sauter un autobus qui menait des enfants de Kfar Darom à leur école de Neve Dkalim, dans le Sud de la bande de Gaza. Il y a deux morts (deux adultes) et 9 blessés, dont 5 enfants. L’attentat a été revendiqué conjointement par trois groupes, dont un inconnu, le Hezbollah en Palestine.

 

Suspendons-là le récit martyrologique des exactions planifiées par l’architerroriste Imad Mughniyeh. Si l’on se reporte à la commission d’enquête sur le 11 septembre 2001, on lui doit aussi la formation opérationnelle des premières cellules d’al Qaeda depuis 1992, au Soudan, sous l’égide du cacique islamiste al-Tourabi, qui hébergeait Ousama Ben Laden, à l’époque. Celui-ci était très admiratif des coups d’éclats du Hezbollah et les copia si minutieusement que l’élève a surclassé le maître, au palmarès de l’horreur. Moughniyeh n’a  payé qu’une fois ses innombrables crimes, le 12 février 2008, en plein centre sécurisé de Damas, lorsque son 4x4 Pajero Mitsubishi a explosé. Ses épigones peinent à le remplacer, malgré la reprise d’un modus operandi qui équivaut presque à une signature, le 16 juillet dernier, à Ciudad Juarez au Mexique. Cette ville jumelle  d’El Paso, au Texas, est le théâtre d’une guerre des cartels de la drogue, dont une partie des profits alimente la guerre terroriste de la milice libanaise, par le  contrôle et le racket de ses diasporas.

 

2)   Evidemment, là n’est pas l’objet du Tribunal International sur le Liban. Il se concentre sur des évènements intérieurs survenus en 2005, autour de la disparition du père de l’actuel Premier Ministre.

 

C’est de mise en coupe réglée du Liban dont il s’agit. Bachar al-Assad n’était donc pas seul à venir faire serment de protection au Hezbollah, qu’il utilise, depuis sa création comme une armée supplétive. En avril 2008, lorsque le gouvernement libanais a voulu contrôler le matériel électronique de surveillance de l’aéroport de Beyrouth, entre  les mains de« l’état dans l’état », une flambée de violence ranima le spectre de la guerre civile. La brouille fut dénouée à Doha, au Qatar, mais dura jusqu’à la formation d’un gouvernement d’union nationale, après que le Hezbollah obtienne un score décevant aux élections de juin 2009.

 

L’émir du Qatar, Cheik Hamad ben Khalifa Al Thani, est donc, légitimement du voyage, à titre de marieur entre les factions et de trésorier de crise. Il a survolé en hélicoptère le fruit de ses  investissements dans la reconstruction du Sud-Liban, après la  guerre de  2006. Le geste est ambigu, puisqu’on peut l’interpréter comme un coup de pouce à la milice semeuse de guerre.  Il laisse entendre qu’elle dispose d’un crédit illimité, en cas de nouvel embrasement. Le Qatar a coutume de jouer les bons offices pour l’ensemble des protagonistes du Moyen-Orient, traitant sans exclusive, y compris les intérêts iraniens, cela va sans dire.

 

L’Emir Hamad bin Isa Al Khalifa du Bahrein, dominion qui dispose  d’une forte minorité chi’ite agitée, et le Roi Abdallah d’Arabie Saoudite étaient également de la partie. Ce Cercle restreint laisse songer à une répartition des rôles : Syrie et Qatar représentant les intérêts de l’Iran, absent ; le Bahrein et Abdallah, ceux du Royaume saoudien, protecteur de la dynastie Hariri en péril.

 

Assad s’est insurgé contre quiconque tenterait de s’en prendre au Hezbollah : à l’entendre, la mise en route de ce Tribunal serait une véritable entreprise de « déstabilisation » du Liban. Le dictateur syrien a fait un appel solennel à l'enterrement de première classe de la procédure contre au moins huit membres du groupe terroriste. Il a, tout bonnement, menacé le tribunal d’insurrection de ce qu’il appelle « la résistance » contre lui et ses agents.

 

Face à ces imprécations, la partie adverse est demeurée attentive... et prostrée : Abdallah, qui était présent pour faire contrepoids, pas plus que l’Emir du Bahrein, n’ont pipé mot. Une délégation du Hezbollah doit aller à Damas se concerter sur les suites à donner à cette "incursion du droit international" dans les affaires arabes. Plusieurs hypothèses circulent en coulisse : la démarche des régimes du Golfe aurait eu pour vocation d’inciter Assad à prendre ses distances avec la milice compromise de Nasrallah. Il est plus que douteux qu’il en aille ainsi.

 

Le rapport de force n’est guère en faveur des Emirats et du Royaume Wahhabite. L’Iran reste une menace de tous les instants, grâce aux minorités chi’ites qu’il contrôle sur le pourtour du Golfe. Il a besoin de  la puissance de feu du Hezbollah, qui les coordonne, au Yémen comme au nord d’Israël, pour poursuivre sa marche forcée vers l’obtention de l’arme nucléaire.

 

Au besoin, Téhéran le rappelle, en ordonnant un attentat contre le réseau Al-Arabyia à Bagdad, financé par l’Arabie Saoudite, mené par ses réseaux chi’ites à la solde des Pasdaran. S’est également rouvert un front de diversion depuis Gaza, par le tir d’une roquette perfectionnée sur Ashkelon, le vendredi 30 au matin. Un important dirigeant de la branche armée du Hamas, Issa al-Batran, -qui avait précédemment échappé à 5 tentatives d’élimination, dont une durant « Plomb Durci »- a trouvé la mort dans les représailles israéliennes qui ont suivies. La réplique a visé 3 symboles de l’infrastructure du Hamas à Gaza :

 

-      - le commandant paramilitaire al-Batran, chargé de l’assemblage des missiles et  roquettes au nord de Gaza ; 8 de ses lieutenants ont également été blessés, dans le bombardement du Bastion « Nasser », l’ancien QG d’Arafat à Gaza. C’était le centre de commandement et de contrôle de Tel al-Hawa. L’endroit aurait servi de centre de formation des cadres du mouvement. Le Hamas s’y serait restructuré de la même façon que le Hezbollah. Et l’Iran y avait investi 250 millions de $, qui viennent de partir en fumée.

-      - Etaient également visés : une fabrique d’armement, dans le centre de Gaza

-     -  et un tunnel de contrebande permettant l’acheminement d’armes et de biens courants revendus au marché noir.

 

Lorsque Bachar al Assad évoque la mise en branle des réseaux de la présumée « résistance » à l’Occident et à Israël, lui-même ou d’autres joignent le geste à la parole.

 

Le Tribunal pour le Liban est un précédent, visant à ré-instituer le droit au Pays du Cèdre et mettre le « holà » dans le cycle terrorisme/représailles. Jusqu’à ce jour, le droit sans la force y est impuissant. Tout laisse à croire, au travers des récents incidents contre la Finul, qu’il le restera. Car on imagine mal un commando de police onusienne se saisir des séides du Hezbollah impliqués dans le meurtre d’Hariri père, un beau matin de septembre, à l’heure du laitier…

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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