DEBKAfile Reportage spécial 24 avril 2011, 8:29 AM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele
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La Syrie plonge dans un bain de sang
Le Samedi 23 avril a été témoin d’un soulèvement en constant augmentation contre le régime d’Assad, qui a finalement atteint la capitale Damas, où Debkafile rapporte que 300 000 personnes – 15% des résidents de la ville – ont pris possession de la rue en criant : « Bashar El Assad, tu es un traître ! ». Ce jour également, le dictateur syrien a lâché ses forces de sécurité dans la plus violente répression depuis le début des manifestations, dans le but évident de briser les reins de cette insurrection qui dure depuis 5 semaines. Résultat : 350 morts, triplant le nombre de morts et les milliers de blessés du bain de sang de vendredi.
Tôt ce dimanche, les voyous des services secrets ont tiré des milliers de manifestants à l’extérieur de leurs maisons. Ils ont brisé les portes dans les quartiers damascènes de Harasta et Ghouta, traînant leurs victimes et les entassant dans des camions bâchés qui se sont dirigés ensuite vers des destinations inconnues. Ghouta et le quartier du jardin antique de Damas.
Le nombre croissant de blesses sont condamnés à être traités par des moyens privés ou à ne pas être soignés du tout. Les autorités ont ordonné aux ambulances de ne pas les rapatrier vers les hôpitaux et les salles hospitalières subissent les raids des agents de la sécurité qui, soit, achèvent les blessés, soit les arrêtent.
Les sources du renseignement militaire de Debkafile rapportent qu’Assad prendra sa décision finale, dimanche 24 avril à minuit, s’il ordonnera aux 11 divisions de son armée de dissoudre à toutes forces l’insurrection. Nous avions rapporté vendredi que le Président dans la tourmente avait ordonné aux troupes de commencer à se positionner dans les villes pour le jour suivant. Nos sources ont confié plus tard qu’il avait changé d’avis et inversé le sens de ces ordres à la dernière minute, réticent à gaspiller sa dernière carte, dans sa tentative désespérée de survie, par crainte d’un retour fatal de manivelle. Plusieurs unités ont déjà quitté leurs casernements et restent stationnées à l’extérieur des villes-cibles qui leur ont été attribuées, attendant les ordres d’y pénétrer en force.
Alors que le désordre qui défie son pouvoir gagne du terrain, les options disponibles pour le Président syrien s’amenuisent. Des groupes des forces de sécurité en petit nombre ne sont plus en mesure de s’aventurer dans plusieurs des secteurs les plus agités du pays, où règnent en maître des manifestants armés, à moins d’y être accompagnés par des forces de grande envergure, appuyées par une puissance de feu massive.
Debkafile mentionnait, vendredi soir, que :
Les unités de l’armée syrienne sont déjà en position, prêtes à pénétrer dans les villes, rejointes pour la première fois par des troupes normalement en service à la frontière israélo-syrienne.
Les sources militaires de Debkafile dévoilent ainsi les zones de leurs diverses affectations :
Le 1er Corps s’est vu attribuer la responsabilité de la capital Damas et des villes et quartiers qui en dépendent.
Le 2ème Corps doit prendre la responsabilité du Centre de la Syrie et des villes d’Alep, de Homs et d’Hama.
Corps No. 3 doit déferler sur le Sud et le Jebel druze.
Assad a vécu comme un comble que, vendredi, la ville stratégique de Katana, à l’Ouest de Damas, entre de plain-pied dans le mouvement et le rejoigne contre son régime. Katana abrite les principales bases des corps blindés, qui font partie de la 7ème Division et sert de ville administrative centrale de division et répartition logistique. Sa population est constituée essentiellement d’officiers, d’hommes de troupe et de personnel civil travaillant au sein de ces bases.
Constater que Katana s’est retournée contre le régime a poussé ses dirigeants à se résoudre à jeter toutes leurs ressources disponibles pour briser définitivement l’insurrection.
Pour le dictateur syrien, déployer son armée toute entière est un pari risqué, pour la bonne raison que plus de 75% des 220 000 hommes de rang constituent l’armée syrienne sont des musulmans sunnites, des Kurdes, des Druzes et, par conséquent, des membres appartenant à des groupes ethniques et religieux qui ont subi la répression de longue haleine de ce régime dominé par les Alaouites. Les troupes en uniforme pourraient très bien faire fi des ordres de tirs à munitions réelles dans les foules, où se produisent les membres de leurs communautés, voire même de leur propre famille. Ceci pourrait bien sonner le point de rupture au sein de l’armée syrienne, conduisant à des défections de grande ampleur d’officiers et d’hommes de troupe.