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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 09:21
Le spectre de la guerre civile en Libye : des dominos au chaos
Mardi, 22 Février, 2011

Photo-Mongrenier-2-Fev2011Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, chercheur associé à l’Institut Thomas More, chercheur à l'Institut Français de Géopolitique (Université Paris VIII Vincennes-Saint-Denis).

 

Selon la « doxa », les Etats riches en pétrole et faiblement peuplés devaient rester en marge des révoltes arabes qui secouent le Grand Moyen-Orient. L’insurrection en Libye et le risque d’une guerre civile invalident la thèse. Le cours des événements remet en cause l’absurde scénario d’un Kadhafi repenti et la chute de ce régime, voire le déchirement de la Libye, interpellent les Etats européens. Leurs dirigeants, les opinions publiques aussi, doivent rompre avec le pavlovisme linguistique pour préempter les logiques de chaos qui menacent en Méditerranée.

 

Conformément à la théorie des dominos, les observateurs scrutaient le Grand Moyen-Orient pour anticiper la chute du prochain « homme fort », dictateur ou tyran, dans le prolongement de Ben Ali et de Moubarak. L’Algérie ou la Jordanie ? Le Yémen ou Bahreïn ? Le cas du Maroc reste formellement exclu quand bien même les commentateurs se font plus prudents. C’est en fait la Libye qui bascule aujourd’hui dans le chaos, sans que l’on comprenne encore s’il s’agit d’une « révolution post-islamiste » (Olivier Roy, à propos de l’Egypte), d’une sécession d’une partie de la population dans un pays segmenté en tribus, ou d’un coup de force de militaires passés à l’opposition. Les informations sont parcellaires et incertaines, mais il est évident que la longue tyrannie de Kadhafi vacille à son tour.

 

Une tyrannie sanglante

 

De premières manifestations se sont déroulées dans la partie orientale du territoire, le 15 février 2011, et la répression commandée par Kadhafi et ses fils a renforcé plus encore le déchaînement de violence. Le bilan se chiffre en centaines de morts et l’un des fils du « Guide de la Jamahiriya », Seïf Al-Islam, annonce des « rivières de sang ». « Nous ne lâcherons pas la Libye, a-t-il martelé, et nous combattrons jusqu’au dernier homme, jusqu’à la dernière femme et jusqu’à la dernière balle » (allocution télévisée du 20 février 2011). Et d’agiter le spectre de la partition en de multiples « émirat islamiques » selon un mouvement de retour à la période précoloniale.

De fait, l’extension de l’insurrection menace l’unicité de ce vaste pays (1,7 million de km²), faiblement peuplé (6,5 millions d’habitants), marqué par d’importantes forces centrifuges (tribus arabes opposées les unes aux autres, touaregs, etc.). A 1000 km de Tripoli, la deuxième ville du pays, Benghazi, serait passée aux mains des insurgés. Il en irait de même pour Syrte et une dizaine de villes du pays. A Tripoli, Kadhafi et son clan ont organisé des manifestations de soutien mais plusieurs bâtiments officiels, dont le siège de médias officiels et une « salle du peuple » située en centre-ville, auraient brûlé. Différentes tribus, tenues aux marges de l’appareil de pouvoir (et donc aux aménités de la rente pétrolière), seraient entrées en sécession. Dans l’ouest et le sud du pays, des groupes de Touaregs suivraient cette voie, menaçant les lignes de communication du Sud saharien. Selon la chaîne de télévision Al-Jeezira, information corroborée par des témoignages locaux et des films amateurs ; des avions et des hélicoptères de l'armée de l'air libyenne auraient ouvert le feu, le lundi 21 février, sur des manifestants antigouvernementaux réunis dans divers quartiers de Tripoli, faisant plusieurs morts.

 

Un pouvoir mégalomaniaque

 

Ces faits révèlent la réalité du pouvoir de Kadhafi. Voici plus de quarante ans que l’homme occupe sans partage le devant de la scène. Le 1er septembre 1969, il était à la tête du coup d’Etat mené par de jeunes officiers nassériens. Au fil des décennies, Kadhafi aura mis en scène une « société du spectacle », version bédouine, et mené une diplomatie fantasque parsemée d’échecs. Remémorons-nous les divers projets d’unité arabe, proposés tour à tour à l’Egypte, à la Syrie et la Tunisie. Ou encore le projet des « Etats-Unis du Sahara », non sans inquiétudes du côté de Tunis et d’Alger, ainsi que les ambitions territoriales vers le Tchad, contrecarrées par l’armée française. Qu’importe ces multiples échecs. Kadhafi brandit son « petit livre vert », met en place la « Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste ». La mégalomanie du « guide » est portée à son comble lorsque ses homologues africains, réunis à Addis Abeba en février 2009, l’élisent à la présidence de l’Union africaine ; il se proclame alors « roi des rois ».

Dans l’intervalle, Kadhafi aura conjugué la rhétorique anti-impérialiste et le terrorisme d’où un raid de l’US Air Force, en 1986, sur l’une de ses résidences (l’épisode aurait marqué Kadhafi). Les services libyens sont notamment à l’origine des attentats commis contre le Boeing 747 de la Pan Am, en 1988, et le DC-10 d’UTA, en 1989. Le pays est mis sous embargo aérien et son pétrole est l’objet d’un long boycott international, levé en 2004. Sans être un des très grands producteurs mondiaux d’hydrocarbures, la Libye est le troisième producteur africain et l’importance de ses réserves la placent au premier rang, sur ce continent. Les enjeux pétroliers auront pesé dans la libération par le Royaume-Uni de l’un des terroristes libyens coupables de l’attentat de Lockerbie. Ainsi, Abdelbaset Ali Mohmet al-Megrahi, est-il sorti en août 2009 de sa prison écossaise, pour des raisons humanitaires (des médecins lui avaient diagnostiqué un cancer de la prostate qui ne devait lui laisser que trois mois à vivre. En fait, l'homme est toujours vivant aujourd'hui).

 

Une fausse rédemption

Le retournement géopolitique de la Libye, son semblant du moins, est amorcé en 2002-2003, sur fond de lutte contre le terrorisme et la prolifération. A la veille de l’intervention en Irak, Kadhafi entame une négociation secrète avec Londres et Washington. La décision libyenne de renoncer aux armes de destruction massive est annoncée en décembre 2003, au lendemain d’un sommet euro-maghrébin et à la grande surprise de la diplomatie française. Le 10 mars 2004, Tripoli signe le protocole additionnel du Traité de non-prolifération (le texte porte sur les « inspections inopinées », gage de vertu des Etats soupçonnés de prolifération) et se pose en « bon élève » de l’AIEA. Ce spectaculaire virage illustre les vertus de la diplomatie de la canonnière, certes impuissante à instituer derechef une « démocratie de marché » en Irak, mais suffisamment persuasive pour amener à la raison un régime tyrannique. Au mois de novembre 2004, Jacques Chirac vient proposer à son homologue un « partenariat stratégique » et son ministre de la Défense (Michèle Alliot-Marie) fait ensuite le voyage de Tripoli. Il s’agit de rattraper le temps perdu.

Au début du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, la libération des « infirmières bulgares », en juillet 2007, est présentée comme le point de départ d’un partenariat militaro-industriel de portée euro-méditerranéenne. Il est même question de vendre un réacteur nucléaire civil à la Libye, les critiques se voyant reprocher leurs préjugés vis-à-vis des Arabes. Toutefois, Areva et le gouvernement n’ont pas donné suite ; quant aux ventes faramineuses qui devaient justifier la levée de toute répugnance, elles se sont révélées être en partie des mirages. D’autres pays se sont engagés dans une étroite relation avec ce turbulent « partenaire », la diplomatie italienne en tout premier lieu (les enjeux sont tout autant migratoires que pétroliers et Rome verse chaque année d’importantes sommes pour que l’Etat libyen surveille ses frontières sahariennes et intercepte les flux d’immigrés clandestins). Quant au Royaume-Uni, on l’a vu, le souci du compromis aura été jusqu’à libérer un terroriste libyen.

Pourtant, Kadhafi multiplie les provocations (on se souvient de sa pénible visite de cinq jours à Paris, en décembre 2007) et il refuse de rallier l’Union pour la Méditerranée (2008), le processus pouvant mener à la reconnaissance d’Israël. Pire. Le montage financier du « dossier bulgare » (via le fonds international de Benghazi, la fondation Kadhafi et les bons offices du Qatar) a permis à la Libye de recevoir des sommes de la part de l’Union européenne et de ses Etats membres qui excèdent ce que la Libye a dû payer aux victimes des attentats terroristes de 1988-1989. De surcroît, Kadhafi a usé de son pouvoir de nuisance pour obtenir, avec l’accord de normalisation Libye-Union européenne, un statut sur mesure. C’est à juste titre que le quotidien genevois Le Temps avait alors évoqué la « vengeance du colonel Kadhafi » (25 juillet 2007).

 

Où en sommes-nous ?

Dans le présent contexte, suite aux protestations de Catherine Ashton, Haut Représentant de l’UE pour la politique étrangère, Kadhafi et son clan menacent de remettre en cause la coopération policière chèrement acquise par les Etats européens et d’ouvrir les vannes de l’immigration subsaharienne qui transite par la Libye (la Libye a 2000 km de côtes et 4000 km de frontières avec 6 voisins africains ce qui en fait une plate-forme pour l’immigration clandestine vers l’UE). Le secrétaire général aux Affaires étrangères de la Libye, Khaled Al-Khaim, a aussi menacé de prendre possession des sociétés pétrolières opérant sur le territoire. Les marchés pétroliers réagissent aux événements (le baril de pétrole dépasse les 100 dollars) et l’on craint l’affolement avec ses conséquences sur la reprise économique mondiale, particulièrement timide en Europe.

L’Union européenne refuse ce chantage et condamne la répression, tout comme les Etats-Unis, le pouvoir libyen devenant ainsi l’objet focal d’une curieuse réprobation unanime (l’Iran, les Frères musulmans, le Hamas et l’Organisation de la Conférence Islamique condamnent aussi Kadhafi). A juste titre, les ministres européens des Affaires étrangères, réunis en conclave le 22 février 2011, s’inquiètent surtout des conséquences migratoires du chaos libyen (l’arrivée de milliers de migrants tunisiens préfigurant ce qui pourrait arriver) et redoutent un scénario digne du « camp des saints ». Aussi les gouvernements italien et français, suivis par quelques autres, en appellent-ils à un nouveau « plan Marshall » pour relever le défi et contribuer aux processus de croissance susceptibles de « fixer » les populations d’outre-Méditerranée.

Au regard de la situation économique en Europe, cette aimable intention laisse circonspect. Pour aller à l’essentiel, la plupart des économies européennes sont épuisées et surendettées par le financement de Welfare States mis en place à une époque de forte croissance, de plein-emploi et de renouvellement démographique. Au cours des deux ou trois décennies qui précèdent, la France et d’autres pays ont soutenu leur consommation interne par des transferts sociaux que l’on a financés en faisant appel aux marchés internationaux, objet de toutes les haines par ailleurs. Et l’on propose aujourd’hui d’organiser des transferts de capitaux depuis le nord de la Méditerranée vers les rives sud et est, comme s’il s’agissait d’une simple question de volonté. Il doit bien exister des marges de manœuvre dans les budgets nationaux et communautaires mais certainement pas des sommes à la juste mesure des défis. Croit-on que l’on pourrait faire de nouveau appel aux contribuables allemands ou néerlandais, en sus des plans de secours de la zone euro, et ce sans réactions de l’opinion publique ? Agiter la thématique usée du plan Marshall, celle de la Méditerranée comme « lac de civilisation », ou encore du « dialogue des cultures », ne saurait dissimuler la précipitation des enjeux, au sens chimique du terme.

 

« Lauda suprema lex »

Le pavlovisme n’est plus de mise. C’est à une convergence des lignes dramaturgiques que l’on assiste en Méditerranée et il nous faut voir les choses telles qu’elles sont, quand bien même les réponses adéquates n’auraient rien d’évident. Depuis les débuts des révoltes arabes, on recourt à la métaphore de l’effet-domino. L’expression désigne une réaction en chaîne se produisant lorsqu’un changement provoque un changement similaire à proximité et ainsi de suite. Ainsi en était-il des événements tunisiens, retentissant sur les événements égyptiens puis sur la péninsule Arabique.

La métaphore a ses limites et la bascule de l’Egypte induisait déjà un changement d’ordre de grandeur qui amplifiait plus encore l’onde de choc. Dans le cas de la Libye, il ne s’agit pas de « manifestations », comme il se lit encore, mais d’une insurrection menaçant de se transformer en guerre civile. Des « dominos, » nous sommes passés au « chaos » et les possibles bifurcations vers des situations plus dramatiques encore doivent être pensées. Il ne s’agit plus d’espaces relevant du Moyen-Orient, comme l’Egypte et le Golfe (voire l’Afghanistan), mais du « grand Maghreb », sur le flanc sud de l’Europe.

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 07:57

 

Reuters France

par Alexander Dziadosz 

BENGHAZI (Reuters) - Les forces fidèles au numéro un Mouammar Kadhafi ont lancé une contre-offensive jeudi dans l'ouest de la Libye, où plusieurs villes, comme Misrata, échappent semble-t-il désormais au contrôle du régime.

L'insurrection, qui contrôle les grands centres urbains de l'Est du pays, fait tache d'huile et s'étend désormais à une grande partie des zones habitées du littoral méditerranéen, de la petite ville de Zouara, à 120 km de la capitale Tripoli, jusqu'à Misrata, à 200 km à l'est de la capitale.

Deux grands terminaux pétroliers cruciaux pour les exportations libyennes, Ras Lanouf et Marsa el Brega, dans le golfe de Syrte, sont en outre tombés aux mains des insurgés, ont rapporté des habitants de Benghazi en contact avec des employés.

Avant même que ces terminaux ne tombent aux mains des opposants, la production pétrolière de la Libye avait chuté des trois quarts, passant de 1,6 million de barils par jour (soit près de 2% de la production mondiale) habituellement à seulement 400.000 bpj, selon Paolo Scaroni, PDG de la société italienne des hydrocarbures Eni.

Les événements de Libye, qui selon l'ambassadeur français pour les droits de l'homme ont peut-être fait jusqu'à 2.000 morts, ont des conséquences de plus en plus marquées sur les cours du pétrole. Le brut a atteint un nouveau plus haut de 29 mois jeudi matin, le Brent de Mer du Nord approchant de la barre des 120 dollars le baril. Mais l'annonce par l'Arabie saoudite qu'elle était en discussion pour combler le manque de pétrole a fait baisser le Brent, qui retombait aux alentours de 114 dollars le baril dans l'après-midi.

Le colonel Kadhafi, qui avait prononcé mardi un discours fleuve retransmis par la télévision, a donné jeudi une interview téléphonique à la chaîne nationale, dans laquelle il a présenté ses condoléances aux personnes tombées dans les violences, déclarant qu'ils étaient les enfants de la Libye.

Appelant au calme, il a accusé le chef d'Al Qaïda, Oussama ben Laden, d'orchestrer le soulèvement contre son régime. "Ben Laden, voilà l'ennemi qui manipule le peuple", a-t-il dit. "Ne vous laissez pas influencer par Ben Laden!".

Selon lui, les manifestants sont victimes de substances hallucinogènes: "Ils ont 17 ans. On leur met des substances hallucinogènes dans leurs boissons, leur lait, leur café, leur Nescafé", a dit le colonel Kadhafi.

Photo

Il a invité la population à s'emparer des armes aux mains des insurgés: "La constitution est très claire: prenez-leur leurs armes", a lancé le dirigeant libyen, qui a dit n'avoir "qu'une autorité morale".

KADHAFI TENTE DE REPRENDRE MISRATA

A une cinquantaine de kilomètres seulement de la capitale, des combats entre insurgés et éléments fidèles à Kadhafi avaient lieu jeudi dans la ville de Zaouiyah, où, selon le journal Kourina, rare média libyen fiable sur les événements en cours, une dizaine de personnes au moins ont été tuées et des dizaines d'autres blessées.

Le numéro un libyen a jugé dérisoires les événements de Zaouiyah: "Les gens sains ne participent pas à une telle farce".

Cette ville, qui abrite un terminal pétrolier, est cependant la plus proche de la capitale où aient été signalés de violents combats.

La chaîne Al Djazira a diffusé des images d'un commissariat en flammes à Zaouiyah.

"Le chaos règne ici. Il y a des gens avec des armes à feu et avec des sabres", a raconté un témoin, Mohamed Djaber, qui a traversé la ville pour se rendre en Tunisie.

Les forces fidèles à Kadhafi ont attaqué en outre jeudi les insurgés qui contrôlent Misrata, la troisième ville de Libye.

Selon des avocats et des juges, Misrata est aux mains des les insurgés, et plusieurs personnes ont péri dans des combats aux alentours de l'aéroport.

Non loin de la frontière tunisienne, à Zouara, ville de 45.000 habitants, des "comités populaires" équipés d'armes automatiques contrôlent les rues, où l'on ne voyait plus aucun soldat ou policier, selon des ouvriers égyptiens qui ont atteint la frontière tunisienne.

Rompant le silence qu'il observait jusqu'alors sur les événements de Libye, le président américain, Barack Obama, a condamné mercredi soir la répression "monstrueuse" des manifestations antigouvernementales.

Le président américain a promis que Washington travaillerait en coordination avec ses partenaires internationaux pour tenir les autorités libyennes pour responsables de leurs actes.

À Paris, le ministre français de la Défense, Alain Juppé, a dit jeudi matin souhaiter que Kadhafi "vive ses derniers moments de chef d'Etat en Libye". Sur France Inter, il a réclamé un durcissement des sanctions "de tous ordres" contre le régime libyen, n'écartant pas une exclusion de l'espace aérien voire l'arrêt des achats de pétrole.

La France a dit en outre souhaiter l'envoi d'une mission d'enquête des Nations unies sur d'éventuels crimes contre l'humanité en Libye.

Eric Faye pour le service français

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 07:52

LIBYE - Fille de dictateur cherche job
par Gerard Fredj

 

www.israel-infos.net

Aisha Kadhafi, la fille du dictateur libyen, occupe à l'ONU les fonctions "d'ambassadrice de bonne volonté" du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).

Elle était notamment chargée des questions liées à la violence contre les femmes en Libye.

Elle cherche un job depuis jeudi : le porte-parole des Nations unies a annoncé que l'organisation internationale avait mis fin à ses fonctions, compte tenu des développements de la situation en Libye.

La télévision « Al Arabiya » a diffusé une brève interview avec Aïcha Kadhafi, la fille du Guide libyen, qui affirme, depuis le monument commémorant le raid américain à Tripoli, qu’elle est "toujours en Libye, et qu’elle résiste".

Par ailleurs, un avion de la compagnie nationale Libyan airlines a effectué une approche non prévue sur l'ile de Malte, tenant un atterrissage qui lui a été refusé. Après avoir tourné une demi-heure autour de l'ile, l'avion est reparti vers la Libye.

Les autorités matlaises n'ont pas d'informations sur les passagers se trouvant à bord, mais selon la chaine qatari Al Jazeera, la fille du dictateur libyen se serait trouvée à bord.

Lundi dernier, deux pilotes de la chasse libyenne qui avaient refusé de bombarder les manifestants à Tripoli avaient atterri à malte et demandé l'asile politique.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 19:24
Toujours en direct du monde des dingues !
Wikileaks : Kadhafi et son ami Chavez.

Par Crocsnoirs

 

Source : http://www.huffingtonpost.com/nikolas-kozloff/wikileaks-drags-libya-and_b_826785.html

On doit le reconnaitre à Wikileaks: la divulgation toute récente sur les relations des deux copains obéit à un timing impeccable. Julian Assange a publié des câbles diplomatiques qui devraient s'avérer extrêmement embarrassant pour le président vénézuélien Hugo Chávez.

Le Venezuela est un allié de longue date de Kadhafi, et certains rapports ont même suggéré que le leader libyen aurait récemment fuit à Caracas pour tenter de sauver sa peau (Le diplomate Vénézuélien Nicolas Maduro a nié l’information disant que lundi dernier Kadhafi n'a pas fuit en l'Amérique du Sud. L'homme fort, a ajouté Maduro, avait préféré rester à Tripoli, dans le but d'exercer "les pouvoirs qui lui sont accordés par l'Etat et pour faire face à la situation").Wikileaks met à nu l'alliance diplomatique et politique  étroite entre Kadhafi et Chavez. 


En 2009, l'ambassade américaine à Caracas a écrit à Washington à propos d'un sommet Afrique-Amérique du Sud tenu sur l'île vénézuélienne de Margarita. A l’époque, Chávez avait convoqué cette assemblée pour mettre en évidence l'unité historique entre ces continents longtemps opprimés Malheureusement ces efforts de relations publiques ont été fortement dégradés à cause de la présence de participants douteux, dont certains autocrates comme Kadhafi et Robert Mugabe du Zimbabwe. Au cours des cérémonies, selon des diplomates américains, Chavez et Kadhafi se sont félicités de leurs «révolutions» respectives. « La rencontre avec Kadhafi », ont écrit les diplomates « a été l'occasion d’agressions rhétoriques sur le capitalisme, le colonialisme et l'impérialisme ».
 

Chávez a déclaré que "Simon Bolívar [le Grand Libérateur de l'Amérique du Sud contre les Espagnols] est au peuple vénézuélien, ce que Kadhafi est au peuple libyen." Kadhafi a ensuite rendu hommage à Chávez pour «avoir chassé les colonialistes», comme il avait chassé ceux de la Libye. « Nous partageons le même destin, le même combat dans la même tranchée contre un ennemi commun, et nous vaincrons», a déclaré Kadhafi. Comme si ces échanges n’étaient pas suffisamment risibles, Chávez a ensuite profité de l'occasion pour attribuer à Kadhafi la "Orden del Libertador », la plus haute décoration civile vénézuélienne, et a offert au leader libyen une réplique de l'épée de Simon Bolivar (pour voir la vidéo de la cérémonie, 
cliquez ici ). 


Mais ce sommet de Margarita n’est que la partie visible de l'iceberg: pendant des années Chavez et Kadhafi ont entretenu des liens chaleureux. A double titre : en tant que collègues producteurs mondiaux de pétrole et en tant que sympathisants de la cause palestinienne De plus, la Libye et le Venezuela ont les mêmes points de vue sur les questions de politique étrangère. Selon le journal vénézuélien El Universal, Chávez a visité la Libye à cinq reprises.  La Libye a honoré Chávez du « Prix Kadhafi des droits de l’homme" en 2004. 




Cinq ans plus tard, Kadhafi a nommé un stade de football dans la ville libyenne de Benghazi du nom de Chávez.
Maintenant que Kadhafi a été discrédité, Chávez va-t-il changer son orientation de politique étrangère ? Compte tenu des antécédents de Chavez dans ce domaine c’est peu probable. Loin de soutenir la lutte populaire, M. Chávez a soutenu sans scrupule la plupart des dictateurs. Concernant l'ex-dictateur ougandais Idi Amin Dada, le Vénézuélien avait commenté: «Je ne sais pas, peut-être qu'il [Amin] était un grand nationaliste, un patriote." 

Mais Chavez ne s'arrête pas là, saluant Robert Mugabe comme un «frère» il a déclaré que le chef d’état africain avait été, à tort, accusé d'être un «méchant» aux yeux du monde. Comme pour Kadhafi, le président Chávez a offert une réplique de l’épée de Bolivar au dictateur africain.
 Mais il y a pire, Chávez a également encensé le président soudanais Omar Al-Bashir, chef d’état soudanais qui a été inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité au Darfour. La Cour Pénale Internationale a inculpé Bashir de cinq chefs d’accusation: assassinat, extermination, transfert forcé de populations, torture et viol.
Avec les révolutions qui maintenant balayent les dictateurs les plus autocratiques à travers le continent africain, Chávez a une occasion unique de redessiner ses priorités politiques. Soit le leader vénézuélien verra ses erreurs soit il continuera à s’associer aux dictateurs restants pour une libération bidonnée du Tiers-Monde. Señor Presidente: le silence est devenu véritablement assourdissant.

Nikolas Kozloff est l'auteur de 
Révolution! Amérique du Sud et la montée de la Nouvelle
 Gauche
 

Les suivants sur la liste des éjectés en devenir ?


Allez encore un effort !!!!.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 19:14

MEMRI Middle East Media Research Institute

Dépêche  spéciale n° 3609

 

 
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdoğan, récipiendaire du prix Kadhafi pour les Droits de l´Homme, ne condamne pas les massacres en Libye

En novembre 2010, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan acceptait le Prix international Kadhafi pour les Droits de l´Homme. Suite au soulèvement en Libye et aux massacres dont ont été victimes les manifestants, l´opposition turque a reproché à Erdogan son silence sur les événements, l´attribuant à l´acceptation du prix Kadhafi pour les Droits de l´Homme.

La page Internet du prix Kadhafi, qui porte la mention "De même que le soleil brille pour tous, la liberté est un droit pour tous", précise : "Le Prix international Kadhafi pour les Droits de l´Homme est une ONG internationale qui se consacre aux Droits de l´Homme et des peuples, sans di scrimination de race, d´origine ethnique, de sexe, de couleur ou de religion. Son siège se trouve à Tripoli, en Jamahiriya libyenne."

Le texte souligne : "Le prix est décerné chaque année à l´une des personnalités internationales, l´un des organismes ou organisations ayant rendu un service exceptionnel à l´être humain et ayant accompli de grandes choses pour la défense des Droits de l´Homme, défendant la cause de la liberté et apportant son soutien à la paix partout dans le monde. [1]

Le site indique que le prix Kadhafi a également été attribué à Louis Farrakhan, Fidel Castro et Hugo Chavez [2].

Ci-dessous un compte rendu de la cérémonie de remise du prix à M. Erdogan, et de la controverse suscitée par l´événement en Turquie.

Consulter le blog de veille des médias turcs de MEMRI en anglais pour des infos que vous ne trouverez nulle part ailleurs : http://www.thememriblog.org/turkey

Todayszaman : "Erdoğan reçoit le Prix Kadhafi des Dro its de l´Homme"

Le 1er décembre 2010, le site turc Todayszaman.com affichait ces lignes : "Dans son discours de cérémonie, M. Erdogan a déclaré que l´islamophobie est un crime contre l´humanité, ajoutant que nul ne peut attaquer ce qui est sacré pour les musulmans, au prétexte de la liberté d´expression.

´Les musulmans sont héritiers d´une tradition qui considère l´antisémitisme comme un crime contre l´humanité´, a aussi dit le Premier ministre.

Erdogan a ajouté qu´il continuerait à défendre courageusement la ´vérité´, soulignant que tous sont égaux devant la justice. Il a dit que le prix reçu renforcerait et appuierait son combat pour les Droits de l´Homme.

En s´entretenant avec des journalistes après avoir reçu le prix, lundi soir, M. Erdogan a dit avoir évoqué les relations entre la Libye et la Turquie avec le dirigeant libyen Mouammar al-Kadhafi, rappelant que les investissements turcs étaient importants dans ce pays arabe et que les liens entre les deux allaient en se renforçant". [3]

"L´opposition turque fustige le silence du Premier ministre Erdogan pour sur la Libye et son acceptation du Prix Kadhafi"

Le 21 février, le quotidien turc Hurriyet rapporte : "Kemal Kilicdaroglu, leader du principal parti d´opposition (CHP), ainsi que certains chroniqueurs des médias à grand tirage, ont critiqué le silence du Premier ministre turc concernant les violences en Libye, l´expliquant par un prix qu´il a re� �u des mains du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Ils affirment que M. Erdogan a fait plusieurs déclarations virulentes lors des manifestations en Egypte, enjoignant Moubarak à prêter attention aux besoins de son peuple, et estime que son silence actuel, face aux violences commises à l´encontre des manifestants en Libye, est révélateur.

En novembre 2010, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a reçu le Prix International Kadhafi pour les Droits de l´Homme, des mains du leader libyen, à Istanbul.

Kilicdaroglu a également exprimé son soutien aux manifestations qui se poursuivent en Libye et a déclaré que la répression ne devait être autorisée nulle part dans le monde. ´Nous croyons que les Libyens ont besoin de démocratie, des Droits de l´Homme et d´égalité´, a-t-il dit. ´Notre cœur va aux démocrates et aux défenseurs des libertés. Nous les soutenons.´

Plus tard aujourd´h ui, le bureau du Premier ministre a déclaré que le prix Kadhafi ne serait pas restitué." [4]

 
Notes:

[1] http://www.gaddafiprize.org/WhoEn.htm

[2] http://www.gaddafiprize.org/DiginingEn.html

Todayszaman.com [3], Turquie, 1er décembre 2010

[4] Hurriyet, Turquie, 21 février 2011 : http://www.thememriblog.org/blog_personal/en/34765.htm

      

 

Pour adresser un email au MEMRI ou faire une donation, écrire à : memri@memrieurope.org.

 

Pour consulter l´intégralité des dépêches de MEMRI en français et les archives, libres d´accès, visiter le site www.memri.org/french.

 

Le MEMRI détient les droits d´auteur sur toutes ses traductions. Celles-ci ne peuvent être citées qu´avec mention de la source.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 19:12

 

 

 

 

Carte - Qui contrôlerait quoi en Lybie ?

 


 

cliquez pour agrandir

Via Michael Totten's Twitter, h/t Challah Hu Akbar:

 

 

 


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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 11:24

DEBKAfile Reportage spécial  23 février 2011, 8:28 PM (GMT+02:00)

 Adapté par Marc Brzustowski

 Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

http://www.debka.com/article/20698/

Tags:  European Union      Libya    Qaddafi    US 

 

 

Tripoli “pacifiée” par la poigne de fer de Kadhafi, un aveu de faiblesse occidentale

 

Mouammar Kadhafi a réussi, mercredi 23 février, à “nettoyer” les rues de Tripoli, ainsi que celles du sud et de l’ouest de la Libye de toute manifestation contre son pouvoir – partiellement à cause de ses menaces et d’autre part, « grâce » à l’échec total des Américains et de l’Union Européenne à adapter une stratégie militaire ou diplomatique efficace, qui permettrait de lui couper les vivres et les munitions. Jusqu’à présent, il n’a fait que raffermir son contrôle sur ces régions du pays.

 

On a rapporté que le Département d’Etat “se renseignait” sur la possibilité de sanctions contre le Régime de Kadhafi, mais rien n'est venu s'ajouter, de plus spécifique, sur ce sujet, et les responsables de l’Union Européenne ont également décidé de se conformer au principe de « sanctions », mais ont délibérément omis de préciser la moindre date pour leur mise en application.

 

Une fois encore, l’éclatement des violences et les rumeurs de mutineries dans l’armée ont reçu une large couverture médiatique, mais n’ont pu être corroborées de façon indépendante, excepté les désertions de moindre ampleur. Des responsables libyens ont invité un groupe de diplomates européens en mission à Tripoli, à faire une tournée des sites supposés avoir été bombardés par les avions de chasse libyens, pour constater par eux-mêmes que c’était vrai.

 

Le tableau décrit par les voyageurs descendant de leur avion, ayant décollé de l’aéroport de Tripoli, mercredi, faisait état du calme sous tension qui régnait dans les villes par lesquelles ils sont passés, autant que d’un nombre inhabituel de barrages militaires et sécuritaires, où des soldats ont inspecté leurs véhicules à la recherche d’armes.

 

Les passagers arrivant à Londres, la Valette, Malte et Paris depuis Tripoli ont témoigné que l’aéroport fonctionnait normalement. Nombreux sont ceux qui ont mentionné avoir entendu un grand nombre de coups de feu dans les rues durant la semaine, mais aucun n’a été témoin direct de bombardements de l’aviation et de mitraillage par les hélicoptères tirant à l’arme lourde contre les manifestants.


Les sources de Debkafile, en  vérifiant les rapports de mardi au sujet d’un blocus total des exportations de pétrole libyen, ont constaté qu’un quart de la somme des échanges réguliers de 1, 8 million de barils par jour avait été refusé par la France et l’Espagne, tout le reste ayant suivi le flux habituel de la sortie des ports.

 

La menace de Kadhafi de “traquer les rats et de les pendre”, lors de son discours télévisé de mardi soir, a, selon nos sources, provoqué l’effet de tenir les protestataires à l’écart des rues, mercredi. L’imposante présence militaire dans les villes principales semble aussi avoir été efficace. Elle démontrait que les allégations de désertion massive par des unités entières de l’armée étaient exagérées. Au cours de la journée, les troupes ont donné l’impression d’obéir aux ordres de leurs officiers et d’accomplir les missions de sécurité qui leur sont assignées par les cercles dirigeants sous la férule de Kadhafi.

 

Selon nos sources à Washington, il n’y a eu aucune suite concrète donnée à l’appel de John Kerry, Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, pour que des sanctions contre la Libye soient prises en considération, même si celui-ci est souvent perçu comme incarnant la voix officieuse de l’Administration Obama. La Maison Blanche a juste fait écho à la condamnation émise par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Les responsables américains de haut-rang ont confié, hors micro, que, dans la perspective des relations économiques fortes entre la Libye et au moins trois importants pays européens –l’Italie, l’Allemagne et la France – cela prendrait des années avant de parvenir à formuler des sanctions et d’en obtenir les premiers résultats sur le terrain, alors que la situation en Libye requiert des remèdes à effets immédiats.

 

La très forte dépendance de l’Europe de l’Ouest à l’égard du pétrole et du gaz libyen devrait être prise en compte,     autant que la crainte que ces sanctions puissent ensuite faire grimper les prix du carburant, qui n’ont déjà pas cessé d’augmenter de façon considérable, au point de bousculer l'équilibre des économies fragiles et hasardeuses.

 

Concernant toute action militaire, les responsables américains ont rejeté la proposition d’imposer une zone d’exclusion aérienne(ICI) sur l’espace aérien libyen comme moyen d’empêcher les avions libyens et les hélicoptères d’attaquer les manifestants. Un responsable important aux Etats-Unis a déclaré sous couvert de l’anonymat, qu’aucune force aérienne européenne n’était capable d’assurer le contrôle d’une zone d’exclusion aérienne. Si Washington était déterminé à en imposer une, elle devrait être confiée à l’un des porte-avions américains stationnés en face des côtes libyennes. « En même temps », confie le responsable, «  il n’a pas été question du moindre plan de ce genre, jusqu’à présent ».

 

 

Les sources militaires proches de Debkafile rapportent que la pacification des manifestations et la stabilisation de l’emprise de Kadhafi sur la Capitale Tripoli lui laissent les mains libres pour lui permettre de rassembler ses forces militaires, dans le but de reprendre les trois villes portuaires de Cyrénaïque – Benghazi, Al Bayda et Tobrouk – capturées cette semaine par les rebelles (lCl )

 

 

Le dictateur libyen a la main sur les insurgés, en ceci que l’armée est relativement bien organisée et possède une marine et une flotte aérienne, alors que les rebelles sont essentiellement des civils pour la plupart, n’ayant pas de centre de commandement professionnel, qu’ils sont seulement armés grâce aux armes qui ont pu être pillées dans les magasins de l’armée, dans ces villes. Même bien avant les troubles, Kadhafi s’était assuré de ne jamais stocker d’armement sophistiqué dans les installations militaires de Cyrénaïque. 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 10:34

 

DÉCLARER LA LIBYE ZONE D’EXCLUSION AÉRIENNE, PAR JOSHUA MURAVCHIK

 

*Joshua Muravchik est Fellow à la School of Advanced International Studies de l’Université Johns Hopkins (Washington DC), contributeur au World Affairs Journal et analyste à l’American Enterprise Institute. Il tient un blog et a écrit près d’une dizaine d’ouvrages, le dernier en date étant The Next Founders: Voices of Democracy in the Middle East. Il a été décrit par le Wall Street Journal comme « peut-être l’auteur néoconservateur le plus convaincant et le plus prudent en politique étrangère ».

 

PPar Joshua Muravchik* pour le worldaffairsjournal Traduit de l’Anglais avec l’aimable autorisation de l’auteur pour Le bulletindamerique.


Mouammar Kadhafi est prêt à se battre jusqu’au dernier libyen pour conserver le pouvoir. Cependant, les enjeux de cette bataille sont plus grands que la Libye elle-même.

L’une des réalités tragiques de la politique est que les dictateurs renversés sont généralement les plus modérés. Les plus incontestés sont par nature plus difficiles à évincer.

En effet, le règne de Moubarak reposait sur la force et l’intimidation – et la corruption. Mais celui-ci avait peu de sang égyptien sur les mains, et il s’en est finalement allé paisiblement – mais pas de son plein gré. Le Tunisien Ben Ali était plus répressif, et il aurait peut-être versé davantage de sang. Mais l’armée l’a abandonné et nous n’avons pas assisté à ce scénario. Malheureusement, les régimes qui n’ont que faire du meurtre de leurs propres citoyens l’emportent souvent. « Une bouffée de mitraille» est efficace d’ordinaire, comme disait Carlyle qualifiait des actions de Napoléon contre les rebelles à Paris.

Le renversement de Ceaucescu a été l’une des exceptions glorieuses à cette règle. Mais les conséquences de la révolte en Iran en Juin 2009 et de la place Tiananmen en 1989 sont plus typiques. Les régimes fascistes et communistes ont été renversés, mais le plus souvent par une force extérieure – ce fut le cas pour Mussolini en Italie et Hitler en Allemagne – ou par un changement au sein de son cœur même – Gorbatchev en URSS, – et très rarement par une révolte du peuple lui même, venant d’en-dessous.

Les régimes baasistes de Syrie et d’Irak n’avaient pas hésité à faucher des dizaines de milliers de personnes afin d’écarter toute menace. Kadhafi est de la même engeance. Néanmoins, il chancelle, et sa chute, si elle se produit, aura des conséquences disproportionnées à l’importance de son petit pays.

La leçon  marquera inévitablement l’esprit des autres dictatures et de leurs populations. Ces régimes reposent toujours sur un calcul de la peur – même si certains peuvent être populaires au début. Les individus qui ploient sous une règle autocratique ont peu envie de risquer leur mort ou la  douleur pour une cause désespérée. Ils sont plus susceptibles de prendre des risques s’ils croient que leur cause triomphera. Alors que la victoire du peuple libyen sur Kadhafi encouragerait les opprimés d’ailleurs, elle fera, dans le même temps, réfléchir à deux fois les dirigeants avant de recourir à une extrême brutalité, comprenant qu’elle peut échouer et attiser davantage de haine à leur encontre.

Pour cette raison, il serait préférable que Kadhafi finisse comme le «martyr» qu’il affirme vouloir être – bien qu’il ne serait pas celui d’Allah mais celui de sa propre mégalomanie, – avec son corps traîné dans les rues ou pendu par les chevilles comme Mussolini. Inversement, même s’il est aisé de comprendre le désir des Egyptiens de régler leurs comptes avec M. Moubarak, il serait préférable de lui permettre de finir ses jours tranquillement à Charm el-Cheikh. Ensuite, le message se répandrait aux dictateurs du monde entier: abandonnez votre trône sans vous battre et vous pourrez bénéficier d’une retraite paisible; versez le sang et vous mourrez ignominieusement.

La chute de Kadhafi, en dépit des tactiques brutales qu’il a utilisées récemment, signifierait qu’aucun dictateur dans la région, et peut-être au-delà, n'est à l’abri de tout danger. En particulier, il apporterait de nouvelles pressions sur le régime syrien. Nasser en Egypte, le parti Baas de Syrie et d’Irak et Kadhafi ont été les avatars de l’ère pan-arabique, du socialisme arabe dans la pensée du Moyen-Orient. Si Kadhafi tombe, Bachar al-Assad sera le seul rescapé.

L’administration Obama devrait faire tout ce qu’elle a en son pouvoir afin de veiller à ce que cela se passe ainsi. Une mesure simple serait de déclarer la Libye zone d’exclusion aérienne, comme nous l’avons fait au nord et sud de l’Irak dans les années 1990 afin de protéger les Kurdes et les chiites. Kadhafi utilise ses avions et ses hélicoptères contre sa propre population civile. Les Etats-Unis pourraient aisément empêcher cela. Kadhafi a évidemment engagé d’autres armes lourdes dans la bataille. Mais si les États-Unis lui refusent le ciel, cela pourra probablement se révéler être un coup fatal dans le dos. Cette mesure n’entraînerait pas l’envoi d’un seul soldat américain et serait largement applaudie par les Libyens et probablement par l’opinion publique dans toute la région. Et naturellement pas par tous les gouvernements.

L’objectif principal de la politique étrangère d’Obama a été d’améliorer l’image de l’Amérique dans le monde musulman. Voici quelque chose de concret, qu’il pourrait faire immédiatement, lui permettant de poursuivre son objectif et de faire davantage encore de bien.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 09:48

 

Toujours aucune réaction du "monde libre", englué dans la compromission pétrolière, notamment, en ce qui concerne trois pays majeurs de l'Union Européenne : l'Italie, l'Allemagne et la France. Les prix flambent, on ménage le "fou du Moyen-Orient". Les "sanctions" annoncées mettront des années avant de trouver l'angle d'attaque et d'avoir le moindre résultat partiel sur le terrain. Les discours en ce sens sont de la poudre aux yeux, de la part de décideurs se plaisant à se donner des postures et qui n'excellent jamais vraiment que par le discours.

 

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Libye : les forces de Kadhafi attaquent la ville d’Al-Zawiyah
jeudi 24 février 2011 - 09h41
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Selon des témoins libyens, les forces loyales au colonel Kadhafi attaquent, depuis ce matin, la ville d’Al-Zawiyah, à l’ouest de Tripoli. Les témoins interrogés par la télévision « Al Arabiya » affirment que les forces de Kadhafi commettent en ce moment un véritable crime de guerre en exterminant les habitants de la ville. Un officier qui a déserté l’armée et rejoint les insurgés renchérit que la violence de l’attaque rendait était impossible toute tentative de compter les cadavres et d’évacuer et de soigner les blessés.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 09:44
Libye : Aïcha Kadhafi dément sa fuite. Motassem aurait été sérieusement blessé

http://mediarabe.info

jeudi 24 février 2011 - 09h35
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La télévision « Al Arabiya » a diffusé une brève interview avec Aïcha Kadhafi, la fille du Guide libyen, qui affirme, depuis le monument commémorant le raid américain à Tripoli, qu’elle est toujours en Libye, et qu’elle résiste avec les Libyens et les Libyennes qui l’aiment et qu’elle aime. Cette apparition depuis Tripoli vise à démentir les informations qui ont fait part, hier, de sa fuite vers l’étranger. Mercredi, Malte avait affirmé avoir refusé l’autorisation d’atterrissage d’un avion qui transportait Aïcha et sa famille, l’obligeant à rebrousser chemin.

Par ailleurs, le quotidien libanais « Al Mustaqbal » cite, ce matin, des sources égyptiennes selon lesquelles Motassem, l’un des fils de Kadhafi, a été sérieusement blessé. Motassem, à l’instar de son frère Khamis, dirige une unité de l’armée qui aurait été chargée, hier, de détruire les installations pétrolières. On ignore si Motassem a été touché lors des combats ou par des tirs de ses soldats qui refusent de ruiner le pays et son économie. A cet égard, notons que les prix du pétrole brut ont encore flambé ce matin, avec un baril à 119 dollars sur le marché de Londres.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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