Mythes & Réalité : les violences du jour de la Naksa,
Par le Dr Mitchell G. Bard
(directeur de la Jewish Virtual Library)
Adapté par Fabien MIKOL
pour
Mythe :
"Les Palestiniens ont organisé des manifestations non-violentes sur la frontière israélo-syrienne."
Réalité :
Le 5 juin 2011, en une répétition des événements du "jour de la Nakba" seulement deux semaines plus tôt, des centaines de manifestants palestiniens et pro-palestiniens marquèrent le "jour de la Naksa", une commémoration de la défaire arabe lors de la Guerre des Six Jours, suscitant des émeutes meurtrières sur la frontière israélienne. Les manifestants tentèrent de s'infiltrer à travers la frontière d'Israël, contraignant les soldats israéliens à disperser la foule. A la différence des manifestants non-violents qui sont sortis dans les rues de Syrie pour demander des réformes gouvernementales de la part du président Bashar al-Assad - et qui ont été sommairement brutalisés et tués - les manifestants à la frontière de l'Etat hébreu sont venus armés avec l'intention de provoquer l'armée israélienne.
Les rapports des médias internationaux selon lesquels les manifestants à la frontière étaient "non-violents" et "désarmés" furent incorrects. Des hommes armés ont été placés parmi la foule qui s'amassait près de la clôture frontalière et bien d'autres manifestants soi-disant pacifiques jetèrent des cocktails Molotov et de grosses pierres vers les forces israéliennes (575). A un moment, les armes incendiaires lancées par les manifestants causèrent l'incendie d'un champ de mines, entraînant l'explosion de quatre mines anti-char qui blessèrent plusieurs manifestants (576). Tsahal avait averti la foule de ne pas s'approcher de la frontière. Les protestataires ignorèrent toutefois les avertissements, et plutôt que de manifester pacifiquement, ils se sont rués à plusieurs reprises sur la barrière pour tester les forces israéliennes (577). Lorsque Tsahal appela à un cessez-le-feu pour permettre au personnel de la Croix Rouge d'évacuer les blessés, les manifestants utilisèrent cette situation à leur avantage en continuant de s'attaquer à la frontière (578).
Israël avait clairement expliqué pendant la semaine qu'il défendrait ses frontières contre toute infiltration étrangère. "Mes instructions sont claires", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou,"répondre avec retenue, mais avec la nécessaire résolution de protéger nos frontières, nos communautés et nos citoyens" (579). Le porte-parole du Département d'Etat américain, Mark Toner, a souligné : "Israël, comme toute nation souveraine, a le droit de se défendre soi-même" (580).
Le gouvernement israélienne a aussi appelé ses voisins à empêcher toute provocation en bloquant l'accès à leurs frontières partagées. Dans le cas du Liban, l'armée libanaise est intervenue et a stoppé les marches programmées, mais le régime syrien quant à lui a autorisé un accès total à ses frontières et a incité aux manifestations violentes. Le Parti de la Réforme en Syrie a rapporté, par exemple, que le régime d'Assad avait payé les manifestants jusqu'à 1.000 dollars pour provoquer des émeutes et offert jusqu'à 10.000 dollars à leurs familles s'ils étaient tués sous le feu israélien (581).
Peu de gens furent dupes de l'usage syrien cynique du problème des réfugiés palestiniens pour détourner l'attention de la brutale répression de son peuple par Assad (582). Malheureusement, les médias ont joué le jeu d'Assad. Puisqu'il n'autorise par les journalistes de couvrir les atrocités en Syrie, la presse a plutôt couvert les manifestations à la frontière et s'est fiée aux déclarations syriennes infondées et enflammées sur le bilan des morts pour critiquer Israël. La tragédie de ces manifestations est qu'elles ont aidé Assad à continuer de commettre des atrocités avec impunité tout en élevant chez les réfugiés palestiniens le faux espoir qu'ils pourraient satisfaire leurs exigences par la force. L'irresponsabilité continuelle du leadership palestinien fut aussi exposée puisque Mahmoud Abbas n'a rien fait pour décourager ces actes de provocation ou pour faire la seule chose qui offrirait l'espoir réel d'un meilleur avenir pour le peuple palestinien - négocier un accord de deux Etats avec Israël."
Liens en anglais
575 Yaakov Lappin, "Syrian TV: 18 Killed, 277 Hurt in Naksa Day Border Protest", Jerusalem Post, (June 5, 2011).
576 IDF Website, "IDF Prevents Breach of Syria Border", Israel Defense Forces, (June 5, 2011).
577 "Warning Issued by the IDF to Rioters Near Majdal Shams", IDF Youtube, (June 5, 2011).
578 Israel News, "IDC Cuts Ceasefire Short When Protesters Climb Border Fence", Ynet News, (June 5, 2011).
579 Benjamin Netanyahu, "Comments About the Threats to Breach Israel's Borders", Prime Minister's Office, (June 2, 2011).
580 Andrew Quinn, "Syria 'Clearly' Inciting Israel Border Protests: US", Reuters, (June 6, 2011).
581 "RPS Statement Concerning the Stompers of the Golan Heights",Reform Party of Syria, (June 5, 2011).
582 Barak Ravid, "Netanyahu: Syria Provoking Israel to Divert Attention from Internal Bloodshed", HaAretz, (June 6, 2011).