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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 14:31
Nous sommes nombreux à penser dans le même sens que Richard Prasquier. Ca suffit, cet amour incomparable des Juifs et de leur histoire singulière que lorsqu'ils sont susceptibles de servir d'étalon ou de passe-droit vers le grand n'importe quoi, qu'il s'agisse d'immigration clandestine, de regroupement familial, de post-colonisation, de descendance par la rampe du hall d'escalier depuis les durs temps de l'esclavage... Nous ne sommes ni des "faire-valoir", ni des cautions historiques valant pour tout amalgame, terrorisme intellectuel, qu'on voudrait bien en voir découler, y compris le "génocide des Palestiniens" par les "Nazis" Juifs...
 
Quand est-ce qu'on apprendra à penser et à opérer des distinctions, en France? Ce ne sont pourtant pas les exemples qui manquent, de Descartes aux Encyclopédistes, en passant par Montesquieu et tant d'autres au Panthéon....! Tous égaux de par la force et les vertus de l'encéphalogramme plat accesible à tous? La Fayette, nous voilà?
 
Quand il y en a marre, il y en a marre... Brrrr...
 



Je ne signerai pas les pétitions
Publié le 11 octobre 2007
 
Par Richard Prasquier
 
Des pétitions contre l'utilisation de l'ADN circulent sur Internet signées par des milliers de noms, parmi lesquels des amis de combats communs qui sont mes modèles dans le domaine professionnel ou moral. Ces pétitions, je ne les signerai pas.
 
Inscrit à ma naissance en 1945 à Gdansk sous le faux nom de Ryszard Myhalczyk, arrivé enfant en France avec des papiers d'identité empruntés, je sais ce que doit ma famille de Juifs polonais aux failles des méthodes d'identification de l'époque de la guerre : la vie. Mon histoire personnelle m'obligerait-elle à m'opposer à « l'amendement Mariani » ? Je ne le crois pas.
 
L'un des appels à retirer le texte incriminé se conclut par le risque que cette loi ouvre la porte au « fichage génétique de certaines catégories de la population » et rappelle que « les peuples qui acceptent de rogner leurs principes éthiques s'exposent à banaliser l'inacceptable ». L'allusion à un terrible passé est claire. Mais c'est cette allusion elle-même, et non l'amendement en question, qui conduit à « banaliser l'inacceptable ».
 
Car la protestation contre l'usage de l'ADN à des fins d'identité joue sur trois types d'amalgames. Le test génétique assimilerait la personne examinée à un délinquant, puisque ces examens sont particulièrement utilisés dans les affaires criminelles.
 
La détermination génétique conduirait à la détermination et à la discrimination raciale, puisque la génétique a servi dans le passé à la différentiation en races, sans compter que ce test sera proposé le plus souvent à des Africains si souvent qualifiés de « races inférieures ». Enfin, le terme de fichier génétique connote le « fichier juif » de sinistre mémoire. Criminalisation, racisme, antisémitisme, rien ne manque à la panoplie de l'horreur.
 
 
 
Ce n'est pas parce que les procédures d'identification des individus ont facilité les crimes lorsque le gouvernement qui les a institués était un gouvernement criminel que toute procédure d'identification transforme le gouvernement démocratique qui l'institue en régime criminel.
 
Il fut un temps où l'idée même d'une carte d'identité, d'un repérage par empreintes digitales, voire la photographie d'un visage étaient considérés par certains comme attentatoires aux libertés personnelles. Qui le penserait aujourd'hui ?
 
Cette loi sur le regroupement familial, d'inspiration humaniste, repose sur des rapports de filiation menacés par l'éventualité de fausses déclarations. Pourquoi alors ne pas utiliser une procédure fiable et sans danger ? Les tests ADN sont en France, plus qu'ailleurs, strictement encadrés par la loi, ce qui ne signifie pas que de nouvelles indications légales soient a priori interdites.
 
En ce qui concerne l'aspect potentiellement raciste qui participe de façon subliminale à la protestation, la recherche génétique a confirmé l'inanité des divisions et des hiérarchies raciales. L'ADN est une arme contre le racisme.
 
Quant à l'évocation d'un « fichage » sur le modèle du fichage des juifs, elle relève de ce mécanisme confortable de l'assimilation outrancière qui détruit la réflexion et abolit les distinctions, mécanisme dans lequel prospère une certaine bien-pensance. Tout établissement de fichiers s'effectue dans un cadre juridique étroit et contraignant. Considérer que ce nouveau fichier serait à la base d'une chasse au faciès, voire d'une « première étape vers l'irréparable » nécessite mauvaise foi ou méfiance singulière vis-à-vis de la solidité de nos institutions républicaines.
 
Certaines précautions complémentaires ont été prises comme la mise des frais à la charge de l'État et la limitation de la recherche à la filiation maternelle. Le développement des tests ADN posera dans notre société de difficiles questions d'eugénisme et de choix parental à analyser sans préjugés, nombrilisme ou imprécations. Ces dernières ne sont pas absentes du débat actuel qu'elles affaiblissent.
 
L'opinion que j'exprime est personnelle, et dans ce domaine chaque membre du CRIF a évidemment sa liberté. Mais, moi qui garde la honte d'avoir défilé, étudiant, aux cris de « CRS, SS », je me dois de lutter contre les amalgames.
 
* Président du CRIF
 
 
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3 octobre 2007 3 03 /10 /octobre /2007 08:13

AFP

mardi 2 octobre 2007 par Spyworld
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L’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard et le criminologue Alain Bauer plaident de conserve pour un Conseil de sécurité nationale (CSN), souhaité par le candidat Nicolas Sarkozy mais que le président n’a plus évoqué depuis son élection.

MM. Bauer et Rocard esquissent les "contours" de cet "organe d’analyse et de conseil" qui serait placé auprès de la présidence de la République, dans un article à paraître lundi prochain dans la revue Défense nationale et sécurité collective.

Le candidat Sarkozy appelait en avril à "la création d’un Conseil national de sécurité qui deviendra l’organe unique d’analyse, de débat et de réflexion en matière de sécurité et de défense, en période normale comme en période de crise".

Pour leur part, MM. Rocard et Bauer estiment nécessaire de "mettre un peu d’ordre dans le capharnaüm administratif français".

Evoquant les travaux en cours sur la réforme institutionnelle, ils estiment qu’une "réforme en profondeur" prévoyant la mise en place de ce Conseil supposerait "de regrouper toutes les enceintes existantes".

Ils évoquent entre autres le Conseil de défense qui se réunit autour du président de la République, le Comité interministériel du renseignement ou le Haut responsable à l’intelligence économique.

Selon eux, la réforme "impliquerait la disparition, en tout cas dans sa forme présente", du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) qui assure notamment le secrétariat des Conseils de défense.

Le CSN placé "sous l’autorité" du président comprendrait un Conseil politique au niveau des ministres (Intérieur, Défense, Affaires étrangères...), un Conseil du renseignement regroupant l’ensemble des services intérieurs et extérieurs ainsi qu’un Comité de recherche.

Il aurait également une "responsabilité élargie pour l’intelligence économique" et sa "coordination permanente" serait assurée par le secrétaire général de l’Elysée. Matériellement, il se traduirait par la création d’une "salle de gestion des crises" à l’Elysée.

En contrepartie, "une obligation de consultation et d’information du Parlement", notamment sur les options militaires, serait instituée "selon un système simplifié et rapide, mais obligatoire", proposent les auteurs.

 
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29 septembre 2007 6 29 /09 /septembre /2007 17:52

Ces vérités qui dérangent

irioufol@lefigaro.fr.

 Publié le 28 septembre 2007

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol  

Merci ! Merci à Christine Lagarde, à Bernard Kouchner, à François Fillon. La première a osé parler de « plan de rigueur », le deuxième a admis que le pouvoir iranien faisait courir un risque de « guerre », le troisième a expliqué que l'État était « en situation de faillite ». Trois aveux généralement sifflés. Jean-Pierre Raffarin a jugé ces mots « maladroits ». Il est vrai que, premier ministre, il voyait la société « en mal d'amour » et lui susurrait des mots doux. Pas de quoi se vanter.
 
Ceux qui n'ont jamais trouvé à redire aux berceuses déplorent, ces jours-ci, ces mots crus. Sans doute regrettent-ils ce bon vieux temps des slogans orwelliens (« Le modèle social est exemplaire », « L'islam est une religion de paix et de tolérance », « L'école est une réussite », etc.). Évoquer un déclin de la France y était défendu. La faillite est celle de ce système déphasé, protégé par un aveuglement collectif.
 
Pourtant, malgré son parler vrai, Nicolas Sarkozy n'aime pas non plus ces rudesses. « Je ne crois pas à la politique d'austérité », dit-il. Sur la déclaration de son ministre des Affaires étrangères : « En ce qui me concerne, je n'utilise pas le mot»guerre*. » Sa réticence à désigner de pesantes réalités signifierait-elle qu'il n'entend pas les affronter ? Pour la croissance, son pouvoir de conviction ne peut avoir de prise sur un mécanisme bloqué.
 
Le président ne veut être ni Thatcher ni Reagan. Encore moins Churchill promettant du sang, du labeur, de la sueur et des larmes. Cependant, son désir de plaire pourrait être sa faiblesse, si son pari d'un « choc de croissance » tardait à venir. « Plus la situation sera difficile, plus on fera des réformes », explique Henri Guaino, son bras droit. Comment pourraient-elles éviter des sacrifices, quand l'État emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement ? L'exemple allemand est dans les esprits. Fillon, dans Le Figaro, a rendu hommage « aux courageuses réformes menées depuis 2000 ». On en sait le coût : gel des salaires, réduction des allocations-chômage, assouplissement des conditions de licenciement, allongement du temps de travail sans compensation, etc. Les Français qui voient leur pays s'affaiblir seraient-ils, à l'image de la gauche la plus bête du monde, incapables de comprendre ? Ce serait leur faire injure.
 

 
Refonder la Sécu
 
Si la faillite n'est pas seulement une image, c'est bien pour la Sécurité sociale. Les chiffres de lundi sont affolants : l'Assurance-maladie va connaître en 2007 un déficit de 11,7 milliards d'euros, que le gouvernement ne sait pas éponger autrement qu'en raclant le peu qui reste aux assurés. Le recours aux franchises ne saurait être qu'une accessoire mesure d'attente. L'actuel système de protection sociale, non financé, n'est plus viable. Sa refondation s'impose.
 
Parce que bien des Français ne voudront plus payer pour ceux qui estiment que la gratuité est un dû, il faut redéfinir le périmètre de la solidarité nationale, le rôle de la responsabilité individuelle, la légitimité d'une « assurance-maladie » transformée en impôt. Un exemple : est-il normal que la couverture maladie universelle (CMU) soit accordée aux étrangers présents en France depuis trois mois ? Le professeur Gérard Lafay suggère de les exempter de cotisations afin qu'ils souscrivent des assurances dans un régime privé ou dans leur pays d'origine (France, horizon 2050, Economica).
 
Si rien ne vient rompre avec le système, les premiers réfractaires qui quittent la Sécurité sociale pourraient faire tache d'huile. En effet, son monopole a été cassé par deux directives européennes de 1992 et a été abrogé en France par une ordonnance de 2001 (Les Échos, 12 juillet 2007). Juridiquement, une compagnie privée est en droit de proposer une assurance-maladie concurrente et un particulier peut quitter la Sécu. Une révolution des mentalités se profile.
 

 
Coup de maître
 
Quant à l'Iran : Bernard Kouchner a eu évidemment raison d'évoquer le risque de guerre que fait courir le président Ahmadinejad soutenu par des illuminés. Ces islamistes radicaux, qui croient en l'homme supérieur et veulent rayer Israël de la carte, caricaturent un peuple subtil et cultivé, bien décrit par Sara Yalda dans un livre qui sort la semaine prochaine (Regard persan, Grasset). Nicolas Sarkozy a placé l'enjeu en déclarant, mardi, qu'un Iran avec la bombe ferait « courir un risque inacceptable à la stabilité de la région et du monde ».
 
La France des droits de l'homme, qui soutient cette semaine la révolte birmane contre la tyrannie d'une junte issue du communisme, a heureusement refusé hier de prêter sa voix à celle des Munichois qui font crédit à Ahmadinejad lorsqu'il assure : « Nous ne croyons pas aux armes nucléaires. » Selon les experts, deux mille centrifugeuses seraient en action pour produire, d'ici deux à quatre ans, le combustible utile à une bombe. Le déni des pacifistes est une manière de capituler devant ce régime sectaire, possiblement capable d'un acte suicidaire contre Israël.
 
Face à ce risque, des destructions préventives ciblées ne peuvent être exclues en cas d'échec de la diplomatie. Le peu de commentaires sur le raid effectué par l'armée israélienne en Syrie, le 6 septembre, illustre une gêne à admettre le danger : un commando des forces d'élites aurait saisi du matériel nucléaire nord-coréen (destiné à l'Iran ?) avant que Tsahal ne bombarde des sites sensibles. Un coup de maître, que peine à démentir une Syrie penaude.
 

 
ADN, le recul
 
La commission des lois du Sénat a supprimé, mercredi, le recours aux tests ADN pour le regroupement familial, contestés par les moralistes : les fraudeurs peuvent leur dire : merci !

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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 16:09

Corse : la ministre fait le déplacement


URL = http://www.primo-europe.org/selection.php?numdoc=Br-840887624

En Corse aussi, on sait jouer à la roquette. C’est un nouveau divertissement qui consiste à viser un bâtiment public à l’aide d’un projectile autopropulsé, muni si possible à sa tête d’une certaine quantité d’explosif.

Les autonomistes corses ont toujours été très joueurs… et espiègles.

Notons que cet acte révèle ce que tout le monde sait depuis longtemps : en cette magnifique région de France, certains mouvements sont lourdement armés. Certes, un peu moins que dans le 9-3, mais armés quand même.

De petites sucettes de dynamite y servent d’ordinaire à semer la pagaille dans les locaux du Trésor Public, voire dans ceux de l’URSSAF. Remarquons au passage que ces explosions étaient, avant l’arrivée de l’informatique, fort opportunes pour faire disparaître des documents concernant les impôts et autres dettes d'entreprises. On ne serait pas en Corse, on parlerait de pratiques maffieuses.

Il arrive même que des locaux de gendarmerie soient visés. Parfois, les familles de gendarmes échappent de peu à la mort.

Ne parlons évidemment pas des villas construites par les « continentaux ». L’eau des piscines y est souvent troublée par les gravats résultant d’une explosion vengeresse.

Mais tout cela fait partie du folklore et pourrait prêter à rire comme l’a si bien permis la bande dessinée "L'enquête corse".

« J’vous préviens, on a la puissance d’un croiseur et des flingues de concours », lance Bernard Blier dans Les Tontons Flingeurs, un monument du cinéma français avec un somptueux Michel Audiard aux dialogues.

Car les « activistes »* corses, lassés des petites pétoires, mettent la barre un peu plus haut. C’est une roquette anti-char qui a frappé le cantonnement de CRS d'Aspretto à Ajaccio, sans faire de blessés et causant des dégâts « légers ».

Les premières analyses montrent que le projectile est de fabrication américaine ou yougoslave, adapté au combat anti-char.

Michèle Alliot-Marie, notre ministre de l’Intérieur, fidèle aux instructions du Président, et un peu lasse de s’occuper de la sécurité des manèges forains, a décidé de faire le déplacement.

Notons que cette même personne, lorsqu’elle occupait le poste de ministre de la Défense, prônait la plus grande retenue et l’extrême modération à un pays qui recevait, lui, 300 roquettes par mois sur ses écoles, ses crèches et lieux publics.

On se souvient de sa colère lorsque les avions israéliens survolaient le territoire libanais afin de surveiller le trafic d’armes entre la Syrie et le Hezbollah. Trafic d’armes qui se poursuit avec le soutien passif de la FINUL.

MAM devrait s’estimer heureuse. Si elle était ministre de l’Intérieur et avait affaire aux mêmes « activistes » qu’à Gaza, elle devrait effectuer une centaine de déplacements par mois vers notre région de Sdéroth. Voilà qui serait susceptible de bousculer quelque peu son agenda.

Et si nous revoyions cette fameuse scène de la cuisine du film cité plus haut ? Pour emprunter une réplique. Lorsque Bernard Blier sort sa tirade magique sur ses flingues de concours, le majordome lui répond : "Si ces messieurs veulent bien me les confier !" (voir la scène)

Mais c'est une fiction. Les films font toujours rêver.

© Primo, 15 septembre

*NB : Si Primo emploie ici le mot « activiste » pour désigner les auteurs d’actes de terrorisme en Corse, c’est afin d’utiliser le vocabulaire en vogue dans les agences de presse et rendre, par là même, un vibrant hommage à leur "rigoureux travail d’information" concernant la situation au Proche–Orient.

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 07:18
Interview de Bernard Kouchner
10 septembre 2007 - par Sefy Hendler, correspondant à Paris du Yedihot Aharonot

En tournée au Proche-Orient, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, répond aux questions de Yedioth Aharonot. Se positionnant pour la création de deux Etats côte à côte, il souhaite « demander aux dirigeants israéliens de « lever certains des barrages et de montrer qu’ils se trouvent aux côtés de ceux des Palestiniens qui veulent la paix ». Bernard Kouchner estime également qu’il est nécessaire de dialoguer avec le Hezbollah « sans quoi il est impossible de tenter de parvenir à la paix ».

Votre visite en Israël ?

« Je viens chez vous comme un ami d’Israël et vais en Palestine comme un ami de la Palestine. Je vous visite en tant que ministre des Affaires étrangères d’un pays de France qui a joué un rôle important dans la naissance de l’Etat d’Israël. La France possède une histoire, une influence, des amis, une responsabilité et des sentiments vis-à-vis de vous et du Proche-Orient. Je tente depuis longtemps de faire comprendre le besoin, la nécessité de deux Etats côte à côte (Israël et Palestine). Peut-être qu’enfin nous y parviendrons. C’est le moment. Tous les membres du gouvernement actuel, mais aussi M. Netanyahou, sont persuadés de la nécessité de deux Etats. Qu’attendons-nous ? Pourquoi Israël ne déclarerait-il pas unilatéralement qu’il est prêt à reconnaître immédiatement un Etat palestinien et n’aiderait-il pas une administration non corrompue à se mettre en place ? Ou même contribuerait à la naissance de l’Etat palestinien, ce qui serait un geste d’aide formidable. Aujourd’hui, il faut parler avec les Palestiniens, avec l’OLP, avec Abou Mazen et M. Fayad. Avec Abou Mazen, Fayad, Abed Rabo, il faut parler vraiment de paix et du statut final. Je souhaite demander aux dirigeants israéliens de lever certains des barrages et de montrer qu’ils se trouvent aux côtés de ceux des Palestiniens qui veulent la paix. En même temps, il n’est pas possible de laisser les habitants de Gaza dans leur enfer. Il faut les aider à survivre et leur montrer qu’il y a une autre voie que celle de la souffrance et des attentats. Si les choses progressent en Cisjordanie, cela prouvera que la paix entre Israéliens et Palestiniens est possible.

« Israël a évacué Gaza et le Liban. Je sais. Ce fut un beau geste, mais vous avez évacué sans concessions politiques, sans négociations. On rentre, on frappe, puis on sort. Ce n’est pas ainsi, à mon sens, qu’on mène une politique. Je sais qu’il est facile de critiquer de l’extérieur, mais, pardonnez-moi, je pense qu’il faut aussi prendre en compte la souffrance causée, les êtres humains et la manière dont on peut se rapprocher d’eux. Sans mépris, car ils sont aussi chez eux. Quand mon ami Barak s’est retiré du Liban, c’était, je crois, une erreur de ne pas accompagner cette démarche de négociations. Même chose pour Sharon : il fallait négocier. Il a eu raison et j’ai, moi aussi, soutenu le retrait. Mais, quand le retrait de Gaza s’est effectué, il a plus concerné la réalité interne en Israël que le dialogue avec les Palestiniens. On a eu l’impression qu’on ne les prenait pas assez en compte. A l’époque, moi aussi j’espérais. Mais, vous avez vu, ce n’était pas suffisant. A présent, les choses ont changé et, après tout, c’est peut-être le résultat de l’évacuation de Gaza. Les Israéliens savent qu’ils vivent un moment historique, qu’une occasion se présente. »

-  Peut-être est-ce l’échec de l’évacuation de Gaza et du retrait du Liban qui empêche aujourd’hui la réalisation de cette idée ?

« Peut-être. S’il y a des obstacles, il faut les surmonter. La France, par la voix du Président Sarkozy, a proposé son soutien et une aide pour que des négociations aient lieu à Paris, et cette proposition est toujours d’actualité. (Lors des négociations à Genève entre) mon ami Abed Rabo et mon ami Yossi Beilin, on a bien réussi à surmonter la plupart des obstacles. Cela a déjà été fait, alors qu’attend-on ? Faut-il à chaque fois recommencer tout le processus ? C’est dommage. Je ne veux pas faire le malin, je suis l’ami d’Israël, je ne fais que suggérer. J’espère vivre assez longtemps pour voir le moment où la paix viendra. J’ai la chance d’être ministre des Affaires étrangères et je serais heureux si je le peux, à ma place, en ami, d’ajouter une petite goutte d’eau claire à cette mer de tourmente et de brutalité ».

-  Certains pourraient vous traiter de naïf.

« Je suis naïf et utopiste et militant. Mais je suis aussi réaliste. J’ai vu plus de guerres que toute ma génération réunie. Je sais d’où tout cela vient mais je reste naïf ».

-  Serez-vous en Israël l’émissaire d’une nouvelle politique étrangère ? La ‘politique arabe’ de la France n’existe-t-elle plus ? Chez nous, on a pour habitude de traduire ces termes par ‘la politique pro-arabe de la France’...

« C’est une erreur. Il y a une politique arabe de la France mais j’espère qu’elle ne sera pas exactement la même. Il ne s’agit pas d’une politique pro-arabe. C’est une politique qui considère le monde arabe, les pays arabes, comme des pays importants avec lesquels il faut travailler, bien qu’ils soient différents de nous, dès lors même qu’ils sont différents de nous. Nous ne portons pas sur eux un regard orientaliste, un regard de conquérants, de colonialistes, ne serait-ce que sur le plan intellectuel. Ils sont chez eux et décident pour eux. Nous agissons, nous suggérons, nous écoutons là aussi. Il y a des moments dans lesquels il faut trancher. Quand le processus de paix est dans l’impasse, chacun doit assumer ses responsabilités. Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons une politique de fraternité avec Israël, nous nous souvenons des raisons de sa création et de son existence mais nous pensons pouvoir être fraternels aussi avec le monde arabe. C’est le résultat d’un processus politique et aussi le fruit d’une pensée stratégique ».

Sur le Hezbollah

« Je comprends que vous en soyez mécontents. Méfions-nous des premiers réflexes. Mes amis les plus proches en Israël ont compris qu’il fallait dialoguer avec eux, sans quoi il est impossible de tenter de parvenir à la paix. Les Européens n’ont pas inscrit le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. Il constitue une partie de la population libanaise qui, politiquement, joue un rôle très important. Je connais depuis longtemps le peuple chiite que l’on a, pendant des années, considéré (au Liban) comme la lie de la terre et qui s’est trouvé dans une situation de blocage. Pour certains, que je condamne, l’extrémisme était la solution. Je suis, bien sûr, partisan du dialogue politique. Je ne regrette pas d’avoir parlé avec le Hezbollah. Je demande pardon à ceux qui ont été des victimes de la dernière guerre ou d’autres attentats, mais je pense qu’il fallait le faire. Je suis d’avis qu’il est toujours plus facile de parler avec ses amis qu’avec ses ennemis, mais pour faire la paix, il faut parler avec ceux qui font la guerre ».

-  Avez-vous des informations concernant les soldats israéliens enlevés par le Hezbollah ?

« J’ai demandé des informations. A chaque fois, je transmets le message et demande une réponse. Je ne veux pas revenir sur ce que j’ai compris et qui se base uniquement sur mon sentiment [S.H. : que les soldats sont en vie]. Je ne veux pas créer de faux espoirs. »

-  Il y a tout de même eu un agresseur et un agressé dans cette guerre ?

« Bien sûr. Mais il y a eu aussi des enfants libanais et palestiniens qui sont morts. (Leurs) familles aussi ont le droit de chercher à comprendre ce qui se passe. Vous savez, pour un homme ou une femme qui perd ses enfants, son père ou sa mère, la douleur est la même que l’on soit du côté de l’agresseur ou de l’agressé. Cela ne signifie pas que je sois un pacifiste et, d’un point de vue personnel, j’ai l’habitude des scènes de souffrance. Je suis aussi réaliste quant aux résultats. Je sais qu’il faut parfois faire la guerre. Le moins possible et quand les tentatives de paix ont échoué. Et ces guerres finissent toujours par des paix La sécurité d’Israël m’importe terriblement. La paix et l’intégrité du Liban aussi. ».

-  Cette conviction vous vient, par exemple, de l’époque où vous étiez aux côtés des Palestiniens lors du « septembre noir » en Jordanie ?

« Oui, et aussi du Liban et de Gaza, où j’ai travaillé à l’hôpital Shifa. C’est toujours très dangereux. Quand on se place dans un camp, on risque d’adopter une approche un peu simpliste, un peu pacifiste ou neutre. Je hais la neutralité et j’aime l’impartialité. Je ne suis jamais neutre. J’ai appris, en travaillant dans l’humanitaire, qu’on ne peut être neutre, mais qu’on peut être impartial, offrir le même traitement aux deux populations. C’est une approche très pratique, car la souffrance se trouve des deux côtés, même si elle n’est pas identique. Malheureusement, les souffrances des uns et des autres ne se neutralisent pas mais s’accumulent, cette souffrance-ci et puis cette souffrance-là... Et comme les douleurs se ressemblent de part et d’autre d’une frontière ! ».

Iran


-  L’Iran est-il devenu un élément incontournable de l’instabilité régionale ?

« Et aussi de sa stabilité. L’Iran est un élément-clé au Moyen-Orient, notamment pour ce qui concerne son projet nucléaire, un danger potentiel auquel nous attachons une très grande importance. L’Iran est un grand pays, les Perses sont une population civilisée et ancienne qui a joué un rôle majeur entre l’Asie et le Proche-Orient. Ils veulent occuper à nouveau leur place. Je suis un ami d’Israël et je pense que personne n’a le droit de remettre en cause l’importance de la sécurité d’Israël. Mais Israël ne peut vivre dans l’insécurité et dans une bataille qui ne finit jamais ».

-  Quand Begin a bombardé le réacteur nucléaire en Irak, tout le monde l’a condamné...

« Mais il avait raison ! Cela ne l’a pas empêché d’être un homme de paix. Il a bombardé mais il voulait aussi la paix et savait qu’il n’y a pas de solution militaire ».

-  Mais peut-être que sur la question iranienne le choix sera, comme l’a dit le président Sarkozy, « la bombe ou le bombardement ». Peut-être n’y aura-t-il pas d’autre solution ?

« J’espère que nous n’en arriverons pas jamais là. Il y a encore de nombreuses autres solutions à envisager, de voies à explorer, des pourparlers de paix à mener. Ce sera l’honneur de la diplomatie que de se montrer obstinée. Ecoutons, écoutons, négocions, négocions toujours et préparons-nous au pire ».

-  Vous comprenez que votre point de vue français n’est pas celui de l’Israélien qui ne cesse d’entendre Ahmedinejad appeler à la destruction d’Israël ?

« Bien sûr. Mais quand le président iranien tient ces propos, il a immédiatement face à lui une réaction déterminée de la part de la France qui fait savoir son désaccord et son effarement. Je sais que le point de vue israélien, la situation israélienne, la vie en Israël, l’espoir israélien, le futur israélien, ne sont pas identiques à ce que l’on vit en France. Mais croyez vos amis. Les amis doivent toujours dire la vérité, bonne ou mauvaise. Personne ne peut me soupçonner, ne serait-ce qu’un instant, d’avoir un regard négatif sur Israël. Je fais partie de ceux qui, dans mon pays, savent encore d’où vient Israël, pourquoi il a été créé conformément à une décision des Nations-Unies, qu’il ne s’agit pas d’une conquête coloniale malfaisante mais d’une conséquence de l’antisémitisme chronique et de la Shoah. Je pense que le sionisme a été le mouvement de libération nationale du peuple juif. Maintenant, cela s’est fait, la mission a été accomplie, à présent Israël est un Etat qui doit mener une politique comme les autres membres de la famille des nations, même s’il doit protéger davantage sa sécurité que ne le font d’autres Etats. Et qui doit donc vivre en paix avec ses voisins, seul moyen d’être en sécurité ».

Irak


-  Il y a des ministres qui effectuent une visite de trois heures à Bagdad, vous y êtes resté trois jours, sans gilet pare-balles. Vous n’aviez pas peur ?

« Non. J’ai voulu éviter ces visites superficielles et parfois provocantes de trois heures et, croyez-moi, j’y retournerai, et pas seulement à Bagdad. Car Bagdad, ce n’est pas seulement la zone verte [S.H. : zone protégée], de laquelle je suis d’ailleurs sorti lors de cette visite ».

-  En dehors de Bagdad on a déjà essayé de vous tuer, quand vous étiez au Kurdistan avec Danielle Mitterrand ?

« Et ils ont effectivement tués dix-huit personnes. C’était un attentat de Saddam Hussein. Nous, Danielle et moi, nous avons eu de la chance, pas les autres, hélas ».

Soudan

« Attention aux fausses évidences sur le Darfour, c’est un dossier complexe. On a exagéré parfois, même si l’on a bien fait d’attirer l’attention sur un massacre inacceptable, sur les réfugiés en masse et les personnes déplacées, record du monde des malheurs »

-  Israël doit-il accueillir les réfugiés du Soudan ou les expulser ?

« Je n’ai pas à décider pour les Israéliens mais je pense que c’est un devoir de les accepter. Bien sûr. Ce serait la négation de la générosité naturelle et fondatrice de l’Etat d’Israël. Bien sûr qu’il faut les accueillir, exactement comme vous avez accueilli les Juifs d’Ethiopie - et j’y ai participé avant même l’Opération Moïse -et les Boat People du Vietnam.

Sur son histoire personnelle


-  Vous êtes né dans une Europe qui ne voulait pas des Juifs qui y vivaient. Les premières années de votre vie se sont déroulées en zone libre, mais dans une France occupée.

« J’étais un enfant à l’époque. Toute ma famille, hélas, n’a pas survécu à la guerre : mon grand-père et ma grand-mère sont morts à Auschwitz. Fort heureusement, mes parents n’ont pas été arrêtés. Mon père était membre de la Résistance et persistait à vivre à Paris. Parfois, il vivait à la campagne. Il y a eu beaucoup plus de Français qui ont protégé des Juifs que ce qu’on a l’habitude de penser, et c’est important de le dire. Nous étions dans la campagne poitevine et de nombreux amis nous ont protégés ».

-  Dans l’un de vos livres , vous utilisez la définition de Sartre selon lequel le Juif est défini par le regard de l’autre qui le voit comme juif. D’un point de vue religieux, vous n’êtes pas juif, mais pensez-vous qu’à ce poste de ministre des Affaires étrangères, certains vous regardent en tant que juif ?

« Ce serait un honneur ! La réponse est probablement oui. J’en reviens à la formule que j’utilise dans le livre. Je suis juif quand je veux ! Cela dépend de mon interlocuteur. C’est là toute la difficulté et le choix auquel nous devons faire face. Je suis à moitié juif. Je suis juif lorsque je le veux , lorsque l’antisémitisme menace. On peut décider de ne pas s’en préoccuper, mais la réalité, l’histoire et le racisme sont des choses qui vous poursuivent toujours et qui, en fin de compte, vous rattrapent. On peut prétendre ne pas avoir un nom juif. J’espère pour ceux qui se conduisent ainsi que cela les protège ».

-  Vous n’avez donc jamais pensé à changer votre nom ?

« Jamais. Certains l’ont fait, mais ce n’est pas le cas dans ma famille ».

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4 septembre 2007 2 04 /09 /septembre /2007 08:53

AP

lundi 3 septembre 2007 par Spyworld
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Le Premier ministre veut prendre des mesures sévères après les échauffourées de dimanche auxquelles une cinquantaine de jeune ont participé.

"La gare du Nord ne doit pas faire la Une des journaux toutes les semaines", a déclaré lundi 3 septembre le Premier ministre François Fillon, qui s’est rendu sur place au lendemain des nouveaux incidents survenus à proximité de la gare parisienne.

"On va être extrêmement sévères", a-t-il promis. "On va mettre des caméras partout." De sources policières on précise qu’une cinquantaine de jeunes, armés de bâtons pour certains, ont pris part dimanche après-midi à des échauffourées près de la gare du Nord. Dix-huit d’entre eux, dont 11 mineurs et sept majeurs, ont été placés en garde à vue. Une dizaine de jeunes venaient de Paris, les autres des grandes banlieues, essentiellement du Val-d’Oise, ajoute-t-on de même source.

Accompagné de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et de la député-maire du 17e arrondissement Françoise de Panafieu, candidate de l’UMP aux prochaines municipales à Paris, François Fillon a déclaré : "la gare du Nord doit être un lieu de sécurité".

Deuxième affrontement

Le chef du gouvernement a ensuite promis un renforcement de la vidéo-surveillance dans cette gare, qui est la plus grande d’Europe, surtout dans la galerie commerciale.

Un important dispositif policier est resté en place gare du Nord dimanche en début de soirée, pour "calmer les esprits", selon une source policière.

C’est la deuxième fois cette semaine que des bandes de jeunes s’affrontent en pleine rue dans le centre-nord de Paris.

Dans la nuit de lundi à mardi, des jeunes venus de banlieue parisienne s’étaient déjà violemment affrontés dans le quartier de Pigalle avec des armes blanches. La police avait placé treize personnes en garde à vue.

 
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3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 09:20

Jewish World Review August 30, 2007 / 16 Elul, 5767

L’éthique du travail a disparu en France

Par George Will
 
http://jewishworldreview.com/cols/will083007.php3

Adaptation française de Sentinelle 5767 ©

PARIS –
“Nous”, dit la ministre des finances, « avons un terrible passé ». Elle dit aussi : « d’une certaine façon, nous avons tout eu trop facilement ». Christine Lagarde a raison sur les deux points.

Son premier “nous” se rapporte à l’Europe, le second à la France. Les deux cataclysmes de l’Europe et les facilités de la France conditionnent le contexte des réformes.

Lagarde, 51 ans, possède plus d’affection bien informée pour l’Amérique que tous ceux qui se sont élevés à un tel niveau dans le gouvernement de ce pays. Elle a bénéficié d’un programme d’échange d’étudiante dans une école préparatoire à Washington et d’un internat sur la Colline du Capitole [siège du  Congrès des USA, Ndt] pendant le processus « d’Impeachment » de Nixon. En tant que partenaire dans une grande firme juridique basée à Chicago, elle y a vécu plusieurs années, et a aimé cette ville la plus américaine.

Aujourd’hui, le défi qui se pose à elle est défini par ce fait : l’état de protection sociale en France, qui a permis a beaucoup d’en jouir « trop facilement », est incompatible avec le bien-être de l’Etat, et de la société. Le gouvernement, préoccupé de sacrifier des groupes dépendants qui prolifèrent, est gros mais faible.
Et l’Etat de bien-être social affaiblit ses clients. « L’éthique du travail, dit Lagarde, a disparu».

Récemment, elle a mis l’intelligentsia dans tous ses états en disant : “La France est un pays qui pense…
Assez pensé, déjà. Retroussez vos manches”. Pour démontrer son point de vue, des intellectuels ici théorisent sur la raison pour laquelle le jogging du Président Nicolas Sarkosy n’est pas progressiste : il implique « l’individualisme », « le culte de la performance », et « la prise en charge du corps », alors que marcher est « sensible ». Retrousser ses manches est cependant, presque illégal, du fait de la semaine de 35 heures statutaire. La réponse de Lagarde à cette loi « stupide » (ses propres mots) est une « loi en faveur du travail », celle mettant en œuvre un slogan qui a contribué à l’élection de Sarkosy en mai : « Travailler plus pour gagner plus ». Quel concept !

Lagarde a entrepris d’ébranler la restriction des 35 heures, qui a été appliquée par des agents du gouvernement fouinant sur des places d e parking pour preuve de zèle au travail antisocial. Le temps de travail supplémentaire sera exempté de taxes et de charges sociales. Pour cela, elle a été injuriée au parlement par les socialistes - leurs invectives sont aussi éventées que leurs doctrines – qui l’ont comparée à Marie-Antoinette.

Pourquoi ne pas simplement répéter la loi ? Parce que, dit Lagarde, la Gauche considère cela comme « un droit acquis ». Songez-y – un droit pour interdire le droit de choisir de faire quelque chose d’élémentaire (le travail). Des intellectuels français sont adeptes de se penser dans un tel imbroglio. « Ils », dit Lagarde, « veulent abaisser les gens à la solidarité ». Et « ils considèrent le travail comme une aliénation selon la vieille doxa marxiste ».

Les problèmes de la France proviennent vraiment moins d’un Allemand du 19ème siècle que d’un Français du 17ème siècle. Lagarde travaille dans un complexe de bureaux avec des parties baptisées d’après Jean Monnet et Robert Schuman, deux pionniers français de la voie de l’Europe du 20ème siècle vers le marché unique. Mais une autre partie est nommée d’après Jean-Baptiste Colbert (1619 – 83). Au nom de Louis XIV, Colbert a pratiqué le mercantilisme, utilisé les subventions, les tarifs, le contrôle des prix et d’autres réglementations pour diriger l’économie. La tradition française de dirigisme – intervention envahissante de l’Etat dans l’économie et la société – est bien vivante.

Il y a deux ans, le journal « le Figaro » a fulminé contre « l’ogre américain » Pepsi, qui s’intéressait à l’achat de Danone, la compagnie de yaourts et d’eau embouteillée (Evian). Pratiquant le « patriotisme économique », Sarkosy, alors ministre du gouvernement, a appelé à la mobilisation des actionnaires de Danone pour bloquer la vente.

Un tel « patriotisme » aggrave la sclérose sociale de la France, et elle est inamicale dans le projet européen d’enterrer son « terrible passé ». En 1951, l’Europe de guerre lasse, tâtonnant vers la transcendance au-dessus de la nationalité et à partir de là vers les furies du nationalisme, a créé la « Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier » [CECA], tentative pour affaiblir le contrôle des nations sur deux denrées primaires de leurs machines de guerre. C’était la première étape d’essai vers l’Union Européenne d’aujourd’hui, qui limite – bien que pas encore assez – les moyens qu’ont les Etats d’intervenir sur les marchés.

Ces limitations servent le projet de Lagarde de mettre les doigts de la politique hors des vastes drapés de l’économie. Elle favorise la réduction des taxes sur l’héritage, et la diminution de l’imposition totale pour toute personne à moins de 40 % de son revenu. Un indice de son succès sera la diminution de l’émigration des jeunes diplômés de l’université, attirés à l’étranger du fait que le chômage en France n’a pas été inférieur à 8 % depuis 25 ans. Depuis à savoir 1982, quand le président François Mitterrand, un socialiste, a tenu sa promesse de campagne de 1981 de « briser la logique du profit ».

Un autre citoyen français disposant d’une compréhension profonde de l’Amérique, a prévenu au sujet de « l’administration restrictive, règlementant, cherchant à anticiper en toute chose, de tout prendre en charge, de toujours mieux savoir que ceux qu’elle administre quels sont leurs intérêts ». Ainsi écrivait Alexis de Tocqueville, définissant le problème de la France et le défi de Lagarde.

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 17:05
Le crépuscule des sermonneurs
Publié le 31 août 2007
 
Le bloc-notes d'Ivan Rioufol
 
Désarroi chez les sermonneurs : les Français leur échappent. Nicolas Sarkozy, le « danger public » que dénonçait Michel Rocard (qui a accepté, mercredi, une mission du gouvernement sur l'éducation), recueille, cette semaine dans Le Figaro, 71 % d'opinions positives. Pourtant, le président a passé ses vacances aux États-Unis, a déjeuné avec George Bush, fréquenté des amis riches, dépêché Bernard Kouchner à Bagdad (Irak) : pour la cléricature, il n'aurait pas dû se relever de tant d'impairs.
 
Oui, en cent jours, la France a changé. Entendre, dans le lointain, Marylise Lebranchu, ancien ministre (PS) de la Justice, dénoncer l'autre jour une « barbarie » dans l'annonce, par Sarkozy, que les pédophiles multirécidivistes ne bénéficieront plus de réduction de peine et devront se faire soigner, est un signe de la rupture en marche. La victoire du bon sens, cette bête noire de la pensée clonée, rend saugrenues les théories sur les coupables qui seraient les victimes.
 
La France revient de loin. Quand Fanny Ardant considère « le phénomène des Brigades rouges comme passionnant et captivant » et qualifie de « héros » le fondateur du groupe terroriste italien, Renato Curcio, condamné pour assassinats dans les années 1970, l'actrice illustre jusqu'à la caricature les errements de la bien-pensance. Lundi, une famille de victime a porté plainte contre la belle âme, qui s'est excusée d'avoir ignoré ces souffrances. Passons.
 
Mais la gauche de salon n'a pas fini de se pincer le nez. Elle appréciait Jacques Chirac, quand il prenait ses distances, au nom du relativisme, avec l'Occident et les racines de l'Europe. Désormais, elle subit un président qui dit, parlant des États-Unis : « On est dans la même famille » et qui assiste aux obsèques du cardinal Jean-Marie Lustiger, le 10 août, pour « s'associer à la peine de l'Église de France et des chrétiens ». Inconcevable ethnocentrisme.
 
Et ça continue : même le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, Rudolph Giuliani, ancien maire de New York, ne cesse d'encenser Sarkozy. Alors qu'il allait de soi que la prudence diplomatique de Chirac - le « soft power » chanté par les géopoliticiens - assurait la grandeur internationale de la France, jamais notre pays n'a été autant cité en exemple que depuis que son successeur parle dru. « France is back ! », entend-on. Les donneurs de leçons sont largués.
 
 
 
La Turquie en Europe ?
 
Bien que les autorités françaises répugnent toujours à évoquer la troisième guerre mondiale qui oppose, depuis le 11 septembre 2001, l'islam radical à l'Occident et aux musulmans occidentalisés, Nicolas Sarkozy est sorti, lundi, du discours convenu sur le terrorisme, « réponse aux humiliations occidentales ». Il a admis le risque d'« une confrontation entre l'Islam et l'Occident », née d'une offensive menée par « les groupes extrémistes tels qu'al-Qaida, qui rêvent d'instaurer, de l'Indonésie au Nigeria, un califat rejetant toute ouverture, toute modernité, toute idée même de diversité ». En réalité, le djihad est aux portes de l'Europe (Mathieu Guidère : Al-Qaida à la conquête du Maghreb, Le Rocher).
 
C'est dans ce contexte qu'a été élu, mardi, le président de la Turquie, Abdullah Gül, « islamiste modéré ». Son épouse porte le foulard, dénoncé par les laïcs turcs eux-mêmes comme symbole de l'islam politique. Gül, ancien militant islamiste, a cosigné en 2004 un texte appelant à consolider « l'unité culturelle et civilisationnelle de l'Oumma (la communauté des musulmans) ». Des indices qui devraient inciter les Européens à modérer leur enthousiasme, à la perspective d'accueillir une Turquie tournant le dos à son héritage kémaliste et laïque. Or, sur ce dossier, le président ne s'est pas opposé, ce lundi, à la poursuite du processus d'adhésion. Amorce d'un compromis ?
 
 
 
La baraka, ses limites
 
Cette timidité apparente à défendre l'identité européenne, tandis que la Turquie revendique son identité musulmane, pose question. En fait, si Sarkozy ne craint pas de voler dans les plumes des maîtres censeurs, il évite souvent l'affrontement quand il est risqué. Certes, on ne réforme pas aisément un pays marqué par des décennies de socialisme, où le quart des salariés est fonctionnaire, 50 % des députés sont issus de la fonction publique et où le libéralisme reste un mot défendu. Mais Dominique de Villepin n'avait pas tort quand il remarquait, lundi, que le bilan attend les résultats.
 
Apprendre, cet été, que la secrétaire d'État à l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, plaît à Bruno Julliard, le président de l'Union nationale des étudiants de France (gauche), fait douter de l'audace des réformes universitaires. Entendre le gouvernement renoncer, dans l'immédiat, à remplacer un fonctionnaire sur deux pour en reprendre deux sur trois avive la crainte d'une reculade. Elle se précise avec le renoncement à imposer à la SNCF, dans le cadre du service minimum, trois heures de transport le matin et trois heures le soir.
 
Or, la baraka qu'aime évoquer le président séducteur a ses limites. Le Conseil constitutionnel a rendu inapplicable la rétroactivité d'une défiscalisation des emprunts immobiliers. La croissance attendue ne décolle pas et rend aléatoire l'objectif de 2,25 % pour 2007. La crise boursière, née aux États-Unis, pourrait conduire à une augmentation du crédit. Jamais la France, grâce à Sarkozy, n'a été si proche des réformes qui pourraient la moderniser et la grandir. Il a l'opinion derrière lui. Le terrain est propice à la poursuite entêtée des vraies ruptures promises.
 
 
 
Élèves victimes
 
40 % des élèves sortant du primaire, les plus défavorisés socialement, ne sont pas instruits, selon un rapport officiel publié lundi. Mais qui s'intéresse à ces victimes d'une déficience publique ?
 
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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 20:57
Mort d’un Français innocent

innocence n. f. 1. État de l’être qui est incapable de faire le mal sciemment; pureté. THEOL État de l’homme avant le péché originel. 2. Naïveté, ignorance, crédulité. 3. Litt. État de ce qui est inoffensif. 4. Absence de culpabilité d’un accusé.

Le décès de Raymond Barre ne va pas manquer de susciter, jusqu’à ses obsèques, le flot de commentaires inhérent à sa qualité de « meilleur économiste de France ».

Pour Primo-Europe, Raymond Barre restera à jamais l’auteur d’une nouvelle définition de l’innocence.

Cette définition implique que le sujet ne soit pas juif lorsqu’une bombe antisémite explose à son passage et que donc, tout Juif visé par cette bombe se trouve automatiquement rangé dans la catégorie des coupables, surtout s’il y survit.

Primo-Europe présente à la famille et aux amis de ce révolutionnaire de la sémantique ses sincères condoléances. Dieu, s’il existe, a désormais l’éternité devant lui pour débattre de ce sujet avec le premier innocent de France.

Primo, le 25 août 2007
 
 
http://www.primo-europe.org/selection.php?numdoc=Br-965635799



 

Sujet : Raymond Barre : carnet du Monde



Extrait :

.../" C'est à l'occasion de la sortie d'un livre d'entretiens avec Jean Bothorel, L'Expérience du pouvoir (Fayard), en février 2007, que Raymond Barre réapparaît dans l'actualité. Interrogé sur France Culture à propos de son ministre du budget en 1978, Maurice Papon, il qualifie l'ancien préfet de "grand commis de l'Etat" qui n'avait pas de raison, selon lui, de donner sa démission de l'administration de Vichy. Evoquant l'attentat contre la synagogue de la rue Copernic en 1980 – il avait déclaré à l'époque "cet attentat odieux qui voulait frapper des Israélites qui se rendaient à la synagogue et qui a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic" – il dénonce la campagne lancée contre lui par "le lobby juif". En livrant cet ultime et triste gage de son isolement, Raymond Barre aura provoqué, avant de disparaître, une vague d'indignation."/...
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25 juillet 2007 3 25 /07 /juillet /2007 08:13

http://www.israelvalley.com/news/2007/07/24/11716/
Par D.R.
Rubrique: Actualité

Après Lionel Stoléru ex-Président de la CCFI, encore un ami d’Israël qui va jouer un rôle de Conseiller auprès du Gouvernement Fillon. Jacques Attali, a accepté de présider une commission sur les freins à la croissance en France. L’écrivain n’aura pas en charge un dossier des affaires étrangères comme prévu à l’origine selon des rumeurs.

Selon Le Figaro, “cette instance sera chargée de recenser tous les obstacles à l’expansion, notamment l’amoncellement des réglementations. Le rapport de la commission devra se prononcer sur le travail le dimanche, en préalable à un éventuel projet de loi, est attendu pour fin novembre”.

Israelvalley – Notre dernier article citant Jacques Attali :

Attali en “sauveur” des pauvres d’Israël ? Jacques Attali est le fondateur et le président de PlaNet Finance, une organisation à but non lucratif qui utilise Internet pour promouvoir le développement socio-économique, développer la microfinance et éduquer les gens sur le rôle du microcrédit pour réduire la pauvreté. Selon une source israélienne rencontrée à Tel-Aviv, Jacques Attali “a confirmé son entrée en Israël pour PlaNet Finance.”

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Présentation

  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
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Magie de la langue hébraïque


A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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