Je ne signerai pas les pétitions
L’ancien Premier ministre socialiste Michel Rocard et le criminologue Alain Bauer plaident de conserve pour un Conseil de sécurité nationale (CSN), souhaité par le candidat Nicolas Sarkozy mais que le président n’a plus évoqué depuis son élection.
MM. Bauer et Rocard esquissent les "contours" de cet "organe d’analyse et de conseil" qui serait placé auprès de la présidence de la République, dans un article à paraître lundi prochain dans la revue Défense nationale et sécurité collective.
Le candidat Sarkozy appelait en avril à "la création d’un Conseil national de sécurité qui deviendra l’organe unique d’analyse, de débat et de réflexion en matière de sécurité et de défense, en période normale comme en période de crise".
Pour leur part, MM. Rocard et Bauer estiment nécessaire de "mettre un peu d’ordre dans le capharnaüm administratif français".
Evoquant les travaux en cours sur la réforme institutionnelle, ils estiment qu’une "réforme en profondeur" prévoyant la mise en place de ce Conseil supposerait "de regrouper toutes les enceintes existantes".
Ils évoquent entre autres le Conseil de défense qui se réunit autour du président de la République, le Comité interministériel du renseignement ou le Haut responsable à l’intelligence économique.
Selon eux, la réforme "impliquerait la disparition, en tout cas dans sa forme présente", du Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) qui assure notamment le secrétariat des Conseils de défense.
Le CSN placé "sous l’autorité" du président comprendrait un Conseil politique au niveau des ministres (Intérieur, Défense, Affaires étrangères...), un Conseil du renseignement regroupant l’ensemble des services intérieurs et extérieurs ainsi qu’un Comité de recherche.
Il aurait également une "responsabilité élargie pour l’intelligence économique" et sa "coordination permanente" serait assurée par le secrétaire général de l’Elysée. Matériellement, il se traduirait par la création d’une "salle de gestion des crises" à l’Elysée.
En contrepartie, "une obligation de consultation et d’information du Parlement", notamment sur les options militaires, serait instituée "selon un système simplifié et rapide, mais obligatoire", proposent les auteurs.
Ces vérités qui dérangent
irioufol@lefigaro.fr.
Publié le 28 septembre 2007
Le bloc-notes d'Ivan Rioufol
Merci ! Merci à Christine Lagarde, à Bernard Kouchner, à François Fillon. La première a osé parler de « plan de rigueur », le deuxième a admis que le pouvoir iranien faisait courir un risque de « guerre », le troisième a expliqué que l'État était « en situation de faillite ». Trois aveux généralement sifflés. Jean-Pierre Raffarin a jugé ces mots « maladroits ». Il est vrai que, premier ministre, il voyait la société « en mal d'amour » et lui susurrait des mots doux. Pas de quoi se vanter.
Ceux qui n'ont jamais trouvé à redire aux berceuses déplorent, ces jours-ci, ces mots crus. Sans doute regrettent-ils ce bon vieux temps des slogans orwelliens (« Le modèle social est exemplaire », « L'islam est une religion de paix et de tolérance », « L'école est une réussite », etc.). Évoquer un déclin de la France y était défendu. La faillite est celle de ce système déphasé, protégé par un aveuglement collectif.
Pourtant, malgré son parler vrai, Nicolas Sarkozy n'aime pas non plus ces rudesses. « Je ne crois pas à la politique d'austérité », dit-il. Sur la déclaration de son ministre des Affaires étrangères : « En ce qui me concerne, je n'utilise pas le mot»guerre*. » Sa réticence à désigner de pesantes réalités signifierait-elle qu'il n'entend pas les affronter ? Pour la croissance, son pouvoir de conviction ne peut avoir de prise sur un mécanisme bloqué.
Le président ne veut être ni Thatcher ni Reagan. Encore moins Churchill promettant du sang, du labeur, de la sueur et des larmes. Cependant, son désir de plaire pourrait être sa faiblesse, si son pari d'un « choc de croissance » tardait à venir. « Plus la situation sera difficile, plus on fera des réformes », explique Henri Guaino, son bras droit. Comment pourraient-elles éviter des sacrifices, quand l'État emprunte pour financer ses dépenses de fonctionnement ? L'exemple allemand est dans les esprits. Fillon, dans Le Figaro, a rendu hommage « aux courageuses réformes menées depuis 2000 ». On en sait le coût : gel des salaires, réduction des allocations-chômage, assouplissement des conditions de licenciement, allongement du temps de travail sans compensation, etc. Les Français qui voient leur pays s'affaiblir seraient-ils, à l'image de la gauche la plus bête du monde, incapables de comprendre ? Ce serait leur faire injure.
Refonder la Sécu
Si la faillite n'est pas seulement une image, c'est bien pour la Sécurité sociale. Les chiffres de lundi sont affolants : l'Assurance-maladie va connaître en 2007 un déficit de 11,7 milliards d'euros, que le gouvernement ne sait pas éponger autrement qu'en raclant le peu qui reste aux assurés. Le recours aux franchises ne saurait être qu'une accessoire mesure d'attente. L'actuel système de protection sociale, non financé, n'est plus viable. Sa refondation s'impose.
Parce que bien des Français ne voudront plus payer pour ceux qui estiment que la gratuité est un dû, il faut redéfinir le périmètre de la solidarité nationale, le rôle de la responsabilité individuelle, la légitimité d'une « assurance-maladie » transformée en impôt. Un exemple : est-il normal que la couverture maladie universelle (CMU) soit accordée aux étrangers présents en France depuis trois mois ? Le professeur Gérard Lafay suggère de les exempter de cotisations afin qu'ils souscrivent des assurances dans un régime privé ou dans leur pays d'origine (France, horizon 2050, Economica).
Si rien ne vient rompre avec le système, les premiers réfractaires qui quittent la Sécurité sociale pourraient faire tache d'huile. En effet, son monopole a été cassé par deux directives européennes de 1992 et a été abrogé en France par une ordonnance de 2001 (Les Échos, 12 juillet 2007). Juridiquement, une compagnie privée est en droit de proposer une assurance-maladie concurrente et un particulier peut quitter la Sécu. Une révolution des mentalités se profile.
Coup de maître
Quant à l'Iran : Bernard Kouchner a eu évidemment raison d'évoquer le risque de guerre que fait courir le président Ahmadinejad soutenu par des illuminés. Ces islamistes radicaux, qui croient en l'homme supérieur et veulent rayer Israël de la carte, caricaturent un peuple subtil et cultivé, bien décrit par Sara Yalda dans un livre qui sort la semaine prochaine (Regard persan, Grasset). Nicolas Sarkozy a placé l'enjeu en déclarant, mardi, qu'un Iran avec la bombe ferait « courir un risque inacceptable à la stabilité de la région et du monde ».
La France des droits de l'homme, qui soutient cette semaine la révolte birmane contre la tyrannie d'une junte issue du communisme, a heureusement refusé hier de prêter sa voix à celle des Munichois qui font crédit à Ahmadinejad lorsqu'il assure : « Nous ne croyons pas aux armes nucléaires. » Selon les experts, deux mille centrifugeuses seraient en action pour produire, d'ici deux à quatre ans, le combustible utile à une bombe. Le déni des pacifistes est une manière de capituler devant ce régime sectaire, possiblement capable d'un acte suicidaire contre Israël.
Face à ce risque, des destructions préventives ciblées ne peuvent être exclues en cas d'échec de la diplomatie. Le peu de commentaires sur le raid effectué par l'armée israélienne en Syrie, le 6 septembre, illustre une gêne à admettre le danger : un commando des forces d'élites aurait saisi du matériel nucléaire nord-coréen (destiné à l'Iran ?) avant que Tsahal ne bombarde des sites sensibles. Un coup de maître, que peine à démentir une Syrie penaude.
ADN, le recul
La commission des lois du Sénat a supprimé, mercredi, le recours aux tests ADN pour le regroupement familial, contestés par les moralistes : les fraudeurs peuvent leur dire : merci !
Corse : la ministre fait le déplacement
URL = http://www.primo-europe.org/selection.php?numdoc=Br-840887624
En Corse aussi, on sait jouer à la roquette. C’est un nouveau divertissement qui consiste à viser un bâtiment public à l’aide d’un projectile autopropulsé, muni si possible à sa tête d’une certaine quantité d’explosif.
Les autonomistes corses ont toujours été très joueurs… et espiègles.
Notons que cet acte révèle ce que tout le monde sait depuis longtemps : en cette magnifique région de France, certains mouvements sont lourdement armés. Certes, un peu moins que dans le 9-3, mais armés quand même.
De petites sucettes de dynamite y servent d’ordinaire à semer la pagaille dans les locaux du Trésor Public, voire dans ceux de l’URSSAF. Remarquons au passage que ces explosions étaient, avant l’arrivée de l’informatique, fort opportunes pour faire disparaître des documents concernant les impôts et autres dettes d'entreprises. On ne serait pas en Corse, on parlerait de pratiques maffieuses.
Il arrive même que des locaux de gendarmerie soient visés. Parfois, les familles de gendarmes échappent de peu à la mort.
Ne parlons évidemment pas des villas construites par les « continentaux ». L’eau des piscines y est souvent troublée par les gravats résultant d’une explosion vengeresse.
Mais tout cela fait partie du folklore et pourrait prêter à rire comme l’a si bien permis la bande dessinée "L'enquête corse".
« J’vous préviens, on a la puissance d’un croiseur et des flingues de concours », lance Bernard Blier dans Les Tontons Flingeurs, un monument du cinéma français avec un somptueux Michel Audiard aux dialogues.
Car les « activistes »* corses, lassés des petites pétoires, mettent la barre un peu plus haut. C’est une roquette anti-char qui a frappé le cantonnement de CRS d'Aspretto à Ajaccio, sans faire de blessés et causant des dégâts « légers ».
Les premières analyses montrent que le projectile est de fabrication américaine ou yougoslave, adapté au combat anti-char.
Michèle Alliot-Marie, notre ministre de l’Intérieur, fidèle aux instructions du Président, et un peu lasse de s’occuper de la sécurité des manèges forains, a décidé de faire le déplacement.
Notons que cette même personne, lorsqu’elle occupait le poste de ministre de la Défense, prônait la plus grande retenue et l’extrême modération à un pays qui recevait, lui, 300 roquettes par mois sur ses écoles, ses crèches et lieux publics.
On se souvient de sa colère lorsque les avions israéliens survolaient le territoire libanais afin de surveiller le trafic d’armes entre la Syrie et le Hezbollah. Trafic d’armes qui se poursuit avec le soutien passif de la FINUL.
MAM devrait s’estimer heureuse. Si elle était ministre de l’Intérieur et avait affaire aux mêmes « activistes » qu’à Gaza, elle devrait effectuer une centaine de déplacements par mois vers notre région de Sdéroth. Voilà qui serait susceptible de bousculer quelque peu son agenda.
Et si nous revoyions cette fameuse scène de la cuisine du film cité plus haut ? Pour emprunter une réplique. Lorsque Bernard Blier sort sa tirade magique sur ses flingues de concours, le majordome lui répond : "Si ces messieurs veulent bien me les confier !" (voir la scène)
Mais c'est une fiction. Les films font toujours rêver.
© Primo, 15 septembre
*NB : Si Primo emploie ici le mot « activiste » pour désigner les auteurs d’actes de terrorisme en Corse, c’est afin d’utiliser le vocabulaire en vogue dans les agences de presse et rendre, par là même, un vibrant hommage à leur "rigoureux travail d’information" concernant la situation au Proche–Orient.
En tournée au Proche-Orient, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, répond aux questions de Yedioth Aharonot. Se positionnant pour la création de deux Etats côte à côte, il souhaite « demander aux dirigeants israéliens de « lever certains des barrages et de montrer qu’ils se trouvent aux côtés de ceux des Palestiniens qui veulent la paix ». Bernard Kouchner estime également qu’il est nécessaire de dialoguer avec le Hezbollah « sans quoi il est impossible de tenter de parvenir à la paix ».
Votre visite en Israël ?
« Je viens chez vous comme un ami d’Israël et vais en Palestine comme un ami de la Palestine. Je vous visite en tant que ministre des Affaires étrangères d’un pays de France qui a joué un rôle important dans la naissance de l’Etat d’Israël. La France possède une histoire, une influence, des amis, une responsabilité et des sentiments vis-à-vis de vous et du Proche-Orient. Je tente depuis longtemps de faire comprendre le besoin, la nécessité de deux Etats côte à côte (Israël et Palestine). Peut-être qu’enfin nous y parviendrons. C’est le moment. Tous les membres du gouvernement actuel, mais aussi M. Netanyahou, sont persuadés de la nécessité de deux Etats. Qu’attendons-nous ? Pourquoi Israël ne déclarerait-il pas unilatéralement qu’il est prêt à reconnaître immédiatement un Etat palestinien et n’aiderait-il pas une administration non corrompue à se mettre en place ? Ou même contribuerait à la naissance de l’Etat palestinien, ce qui serait un geste d’aide formidable. Aujourd’hui, il faut parler avec les Palestiniens, avec l’OLP, avec Abou Mazen et M. Fayad. Avec Abou Mazen, Fayad, Abed Rabo, il faut parler vraiment de paix et du statut final. Je souhaite demander aux dirigeants israéliens de lever certains des barrages et de montrer qu’ils se trouvent aux côtés de ceux des Palestiniens qui veulent la paix. En même temps, il n’est pas possible de laisser les habitants de Gaza dans leur enfer. Il faut les aider à survivre et leur montrer qu’il y a une autre voie que celle de la souffrance et des attentats. Si les choses progressent en Cisjordanie, cela prouvera que la paix entre Israéliens et Palestiniens est possible.
« Israël a évacué Gaza et le Liban. Je sais. Ce fut un beau geste, mais vous avez évacué sans concessions politiques, sans négociations. On rentre, on frappe, puis on sort. Ce n’est pas ainsi, à mon sens, qu’on mène une politique. Je sais qu’il est facile de critiquer de l’extérieur, mais, pardonnez-moi, je pense qu’il faut aussi prendre en compte la souffrance causée, les êtres humains et la manière dont on peut se rapprocher d’eux. Sans mépris, car ils sont aussi chez eux. Quand mon ami Barak s’est retiré du Liban, c’était, je crois, une erreur de ne pas accompagner cette démarche de négociations. Même chose pour Sharon : il fallait négocier. Il a eu raison et j’ai, moi aussi, soutenu le retrait. Mais, quand le retrait de Gaza s’est effectué, il a plus concerné la réalité interne en Israël que le dialogue avec les Palestiniens. On a eu l’impression qu’on ne les prenait pas assez en compte. A l’époque, moi aussi j’espérais. Mais, vous avez vu, ce n’était pas suffisant. A présent, les choses ont changé et, après tout, c’est peut-être le résultat de l’évacuation de Gaza. Les Israéliens savent qu’ils vivent un moment historique, qu’une occasion se présente. »
Peut-être est-ce l’échec de l’évacuation de Gaza et du retrait du Liban qui empêche aujourd’hui la réalisation de cette idée ?
« Peut-être. S’il y a des obstacles, il faut les surmonter. La France, par la voix du Président Sarkozy, a proposé son soutien et une aide pour que des négociations aient lieu à Paris, et cette proposition est toujours d’actualité. (Lors des négociations à Genève entre) mon ami Abed Rabo et mon ami Yossi Beilin, on a bien réussi à surmonter la plupart des obstacles. Cela a déjà été fait, alors qu’attend-on ? Faut-il à chaque fois recommencer tout le processus ? C’est dommage. Je ne veux pas faire le malin, je suis l’ami d’Israël, je ne fais que suggérer. J’espère vivre assez longtemps pour voir le moment où la paix viendra. J’ai la chance d’être ministre des Affaires étrangères et je serais heureux si je le peux, à ma place, en ami, d’ajouter une petite goutte d’eau claire à cette mer de tourmente et de brutalité ».
Certains pourraient vous traiter de naïf.
« Je suis naïf et utopiste et militant. Mais je suis aussi réaliste. J’ai vu plus de guerres que toute ma génération réunie. Je sais d’où tout cela vient mais je reste naïf ».
Serez-vous en Israël l’émissaire d’une nouvelle politique étrangère ? La ‘politique arabe’ de la France n’existe-t-elle plus ? Chez nous, on a pour habitude de traduire ces termes par ‘la politique pro-arabe de la France’...
« C’est une erreur. Il y a une politique arabe de la France mais j’espère qu’elle ne sera pas exactement la même. Il ne s’agit pas d’une politique pro-arabe. C’est une politique qui considère le monde arabe, les pays arabes, comme des pays importants avec lesquels il faut travailler, bien qu’ils soient différents de nous, dès lors même qu’ils sont différents de nous. Nous ne portons pas sur eux un regard orientaliste, un regard de conquérants, de colonialistes, ne serait-ce que sur le plan intellectuel. Ils sont chez eux et décident pour eux. Nous agissons, nous suggérons, nous écoutons là aussi. Il y a des moments dans lesquels il faut trancher. Quand le processus de paix est dans l’impasse, chacun doit assumer ses responsabilités. Nous n’en sommes pas encore là. Nous avons une politique de fraternité avec Israël, nous nous souvenons des raisons de sa création et de son existence mais nous pensons pouvoir être fraternels aussi avec le monde arabe. C’est le résultat d’un processus politique et aussi le fruit d’une pensée stratégique ».
Sur le Hezbollah
« Je comprends que vous en soyez mécontents. Méfions-nous des premiers réflexes. Mes amis les plus proches en Israël ont compris qu’il fallait dialoguer avec eux, sans quoi il est impossible de tenter de parvenir à la paix. Les Européens n’ont pas inscrit le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes. Il constitue une partie de la population libanaise qui, politiquement, joue un rôle très important. Je connais depuis longtemps le peuple chiite que l’on a, pendant des années, considéré (au Liban) comme la lie de la terre et qui s’est trouvé dans une situation de blocage. Pour certains, que je condamne, l’extrémisme était la solution. Je suis, bien sûr, partisan du dialogue politique. Je ne regrette pas d’avoir parlé avec le Hezbollah. Je demande pardon à ceux qui ont été des victimes de la dernière guerre ou d’autres attentats, mais je pense qu’il fallait le faire. Je suis d’avis qu’il est toujours plus facile de parler avec ses amis qu’avec ses ennemis, mais pour faire la paix, il faut parler avec ceux qui font la guerre ».
Avez-vous des informations concernant les soldats israéliens enlevés par le Hezbollah ?
« J’ai demandé des informations. A chaque fois, je transmets le message et demande une réponse. Je ne veux pas revenir sur ce que j’ai compris et qui se base uniquement sur mon sentiment [S.H. : que les soldats sont en vie]. Je ne veux pas créer de faux espoirs. »
Il y a tout de même eu un agresseur et un agressé dans cette guerre ?
« Bien sûr. Mais il y a eu aussi des enfants libanais et palestiniens qui sont morts. (Leurs) familles aussi ont le droit de chercher à comprendre ce qui se passe. Vous savez, pour un homme ou une femme qui perd ses enfants, son père ou sa mère, la douleur est la même que l’on soit du côté de l’agresseur ou de l’agressé. Cela ne signifie pas que je sois un pacifiste et, d’un point de vue personnel, j’ai l’habitude des scènes de souffrance. Je suis aussi réaliste quant aux résultats. Je sais qu’il faut parfois faire la guerre. Le moins possible et quand les tentatives de paix ont échoué. Et ces guerres finissent toujours par des paix La sécurité d’Israël m’importe terriblement. La paix et l’intégrité du Liban aussi. ».
Cette conviction vous vient, par exemple, de l’époque où vous étiez aux côtés des Palestiniens lors du « septembre noir » en Jordanie ?
« Oui, et aussi du Liban et de Gaza, où j’ai travaillé à l’hôpital Shifa. C’est toujours très dangereux. Quand on se place dans un camp, on risque d’adopter une approche un peu simpliste, un peu pacifiste ou neutre. Je hais la neutralité et j’aime l’impartialité. Je ne suis jamais neutre. J’ai appris, en travaillant dans l’humanitaire, qu’on ne peut être neutre, mais qu’on peut être impartial, offrir le même traitement aux deux populations. C’est une approche très pratique, car la souffrance se trouve des deux côtés, même si elle n’est pas identique. Malheureusement, les souffrances des uns et des autres ne se neutralisent pas mais s’accumulent, cette souffrance-ci et puis cette souffrance-là... Et comme les douleurs se ressemblent de part et d’autre d’une frontière ! ».
Iran
L’Iran est-il devenu un élément incontournable de l’instabilité régionale ?
« Et aussi de sa stabilité. L’Iran est un élément-clé au Moyen-Orient, notamment pour ce qui concerne son projet nucléaire, un danger potentiel auquel nous attachons une très grande importance. L’Iran est un grand pays, les Perses sont une population civilisée et ancienne qui a joué un rôle majeur entre l’Asie et le Proche-Orient. Ils veulent occuper à nouveau leur place. Je suis un ami d’Israël et je pense que personne n’a le droit de remettre en cause l’importance de la sécurité d’Israël. Mais Israël ne peut vivre dans l’insécurité et dans une bataille qui ne finit jamais ».
Quand Begin a bombardé le réacteur nucléaire en Irak, tout le monde l’a condamné...
« Mais il avait raison ! Cela ne l’a pas empêché d’être un homme de paix. Il a bombardé mais il voulait aussi la paix et savait qu’il n’y a pas de solution militaire ».
Mais peut-être que sur la question iranienne le choix sera, comme l’a dit le président Sarkozy, « la bombe ou le bombardement ». Peut-être n’y aura-t-il pas d’autre solution ?
« J’espère que nous n’en arriverons pas jamais là. Il y a encore de nombreuses autres solutions à envisager, de voies à explorer, des pourparlers de paix à mener. Ce sera l’honneur de la diplomatie que de se montrer obstinée. Ecoutons, écoutons, négocions, négocions toujours et préparons-nous au pire ».
Vous comprenez que votre point de vue français n’est pas celui de l’Israélien qui ne cesse d’entendre Ahmedinejad appeler à la destruction d’Israël ?
« Bien sûr. Mais quand le président iranien tient ces propos, il a immédiatement face à lui une réaction déterminée de la part de la France qui fait savoir son désaccord et son effarement. Je sais que le point de vue israélien, la situation israélienne, la vie en Israël, l’espoir israélien, le futur israélien, ne sont pas identiques à ce que l’on vit en France. Mais croyez vos amis. Les amis doivent toujours dire la vérité, bonne ou mauvaise. Personne ne peut me soupçonner, ne serait-ce qu’un instant, d’avoir un regard négatif sur Israël. Je fais partie de ceux qui, dans mon pays, savent encore d’où vient Israël, pourquoi il a été créé conformément à une décision des Nations-Unies, qu’il ne s’agit pas d’une conquête coloniale malfaisante mais d’une conséquence de l’antisémitisme chronique et de la Shoah. Je pense que le sionisme a été le mouvement de libération nationale du peuple juif. Maintenant, cela s’est fait, la mission a été accomplie, à présent Israël est un Etat qui doit mener une politique comme les autres membres de la famille des nations, même s’il doit protéger davantage sa sécurité que ne le font d’autres Etats. Et qui doit donc vivre en paix avec ses voisins, seul moyen d’être en sécurité ».
Irak
Il y a des ministres qui effectuent une visite de trois heures à Bagdad, vous y êtes resté trois jours, sans gilet pare-balles. Vous n’aviez pas peur ?
« Non. J’ai voulu éviter ces visites superficielles et parfois provocantes de trois heures et, croyez-moi, j’y retournerai, et pas seulement à Bagdad. Car Bagdad, ce n’est pas seulement la zone verte [S.H. : zone protégée], de laquelle je suis d’ailleurs sorti lors de cette visite ».
En dehors de Bagdad on a déjà essayé de vous tuer, quand vous étiez au Kurdistan avec Danielle Mitterrand ?
« Et ils ont effectivement tués dix-huit personnes. C’était un attentat de Saddam Hussein. Nous, Danielle et moi, nous avons eu de la chance, pas les autres, hélas ».
Soudan
« Attention aux fausses évidences sur le Darfour, c’est un dossier complexe. On a exagéré parfois, même si l’on a bien fait d’attirer l’attention sur un massacre inacceptable, sur les réfugiés en masse et les personnes déplacées, record du monde des malheurs »
Israël doit-il accueillir les réfugiés du Soudan ou les expulser ?
« Je n’ai pas à décider pour les Israéliens mais je pense que c’est un devoir de les accepter. Bien sûr. Ce serait la négation de la générosité naturelle et fondatrice de l’Etat d’Israël. Bien sûr qu’il faut les accueillir, exactement comme vous avez accueilli les Juifs d’Ethiopie - et j’y ai participé avant même l’Opération Moïse -et les Boat People du Vietnam.
Sur son histoire personnelle
Vous êtes né dans une Europe qui ne voulait pas des Juifs qui y vivaient. Les premières années de votre vie se sont déroulées en zone libre, mais dans une France occupée.
« J’étais un enfant à l’époque. Toute ma famille, hélas, n’a pas survécu à la guerre : mon grand-père et ma grand-mère sont morts à Auschwitz. Fort heureusement, mes parents n’ont pas été arrêtés. Mon père était membre de la Résistance et persistait à vivre à Paris. Parfois, il vivait à la campagne. Il y a eu beaucoup plus de Français qui ont protégé des Juifs que ce qu’on a l’habitude de penser, et c’est important de le dire. Nous étions dans la campagne poitevine et de nombreux amis nous ont protégés ».
Dans l’un de vos livres , vous utilisez la définition de Sartre selon lequel le Juif est défini par le regard de l’autre qui le voit comme juif. D’un point de vue religieux, vous n’êtes pas juif, mais pensez-vous qu’à ce poste de ministre des Affaires étrangères, certains vous regardent en tant que juif ?
« Ce serait un honneur ! La réponse est probablement oui. J’en reviens à la formule que j’utilise dans le livre. Je suis juif quand je veux ! Cela dépend de mon interlocuteur. C’est là toute la difficulté et le choix auquel nous devons faire face. Je suis à moitié juif. Je suis juif lorsque je le veux , lorsque l’antisémitisme menace. On peut décider de ne pas s’en préoccuper, mais la réalité, l’histoire et le racisme sont des choses qui vous poursuivent toujours et qui, en fin de compte, vous rattrapent. On peut prétendre ne pas avoir un nom juif. J’espère pour ceux qui se conduisent ainsi que cela les protège ».
Vous n’avez donc jamais pensé à changer votre nom ?
« Jamais. Certains l’ont fait, mais ce n’est pas le cas dans ma famille ».
"La gare du Nord ne doit pas faire la Une des journaux toutes les semaines", a déclaré lundi 3 septembre le Premier ministre François Fillon, qui s’est rendu sur place au lendemain des nouveaux incidents survenus à proximité de la gare parisienne.
"On va être extrêmement sévères", a-t-il promis. "On va mettre des caméras partout." De sources policières on précise qu’une cinquantaine de jeunes, armés de bâtons pour certains, ont pris part dimanche après-midi à des échauffourées près de la gare du Nord. Dix-huit d’entre eux, dont 11 mineurs et sept majeurs, ont été placés en garde à vue. Une dizaine de jeunes venaient de Paris, les autres des grandes banlieues, essentiellement du Val-d’Oise, ajoute-t-on de même source.
Accompagné de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et de la député-maire du 17e arrondissement Françoise de Panafieu, candidate de l’UMP aux prochaines municipales à Paris, François Fillon a déclaré : "la gare du Nord doit être un lieu de sécurité".
Deuxième affrontement
Le chef du gouvernement a ensuite promis un renforcement de la vidéo-surveillance dans cette gare, qui est la plus grande d’Europe, surtout dans la galerie commerciale.
Un important dispositif policier est resté en place gare du Nord dimanche en début de soirée, pour "calmer les esprits", selon une source policière.
C’est la deuxième fois cette semaine que des bandes de jeunes s’affrontent en pleine rue dans le centre-nord de Paris.
Dans la nuit de lundi à mardi, des jeunes venus de banlieue parisienne s’étaient déjà violemment affrontés dans le quartier de Pigalle avec des armes blanches. La police avait placé treize personnes en garde à vue.
innocence n. f. 1. État de l’être qui est incapable de faire le mal sciemment; pureté. THEOL État de l’homme avant le péché originel. 2. Naïveté, ignorance, crédulité. 3. Litt. État de ce qui est inoffensif. 4. Absence de culpabilité d’un accusé.
Le décès de Raymond Barre ne va pas manquer de susciter, jusqu’à ses obsèques, le flot de commentaires inhérent à sa qualité de « meilleur économiste de France ».
Pour Primo-Europe, Raymond Barre restera à jamais l’auteur d’une nouvelle définition de l’innocence.
Cette définition implique que le sujet ne soit pas juif lorsqu’une bombe antisémite explose à son passage et que donc, tout Juif visé par cette bombe se trouve automatiquement rangé dans la catégorie des coupables, surtout s’il y survit.
Primo-Europe présente à la famille et aux amis de ce révolutionnaire de la sémantique ses sincères condoléances. Dieu, s’il existe, a désormais l’éternité devant lui pour débattre de ce sujet avec le premier innocent de France.
http://www.israelvalley.com/news/2007/07/24/11716/
Par D.R.
Rubrique: Actualité
Après Lionel Stoléru ex-Président de la CCFI, encore un ami d’Israël qui va jouer un rôle de Conseiller auprès du Gouvernement Fillon. Jacques Attali, a accepté de présider une commission sur les freins à la croissance en France. L’écrivain n’aura pas en charge un dossier des affaires étrangères comme prévu à l’origine selon des rumeurs.
Selon Le Figaro, “cette instance sera chargée de recenser tous les obstacles à l’expansion, notamment l’amoncellement des réglementations. Le rapport de la commission devra se prononcer sur le travail le dimanche, en préalable à un éventuel projet de loi, est attendu pour fin novembre”.
Israelvalley – Notre dernier article citant Jacques Attali :
Attali en “sauveur” des pauvres d’Israël ? Jacques Attali est le fondateur et le président de PlaNet Finance, une organisation à but non lucratif qui utilise Internet pour promouvoir le développement socio-économique, développer la microfinance et éduquer les gens sur le rôle du microcrédit pour réduire la pauvreté. Selon une source israélienne rencontrée à Tel-Aviv, Jacques Attali “a confirmé son entrée en Israël pour PlaNet Finance.”
A tous nos chers lecteurs.
Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?
Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.
En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.
L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.
Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.
La majorité d'entre elle sont trilitères.
Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.
Celle qui nous est demandée chaque jour.
La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.
De cette racine découlent plusieurs mots
Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser
Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges
Sé'hli > intelligent, mental, spirituel
Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre
Si'hloute > appréhension et compréhension
Haskala > Instruction, culture, éducation
Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser
Heschkel > moralité
Si'htanout > rationalisme
Si'hloul > Amélioration, perfectionnement
Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.
Aschkel pour Lessakel.